Posté en tant qu’invité par Philobedo:
Je ne remets pas en question les SDIS ni même la loi (art L.1424-2) je dis juste que quand il y a des gens compétents quelque part, en place depuis longtemps, c’est une aberration de vouloir tout changer, avec l’argent que çà coûte (les conseils généraux en ont en plus besoin ailleurs) pour satisfaire simplement l’orgueil et la fierté d’une minorité (en plus moins compétente) et parce que ce n’est pas la mission première de leur institution de tutelle.
Quand il y a un gros secours spéléo on fait bien appel au civil et les pro gendarme et pompier ne s’offusquent pas, car c’est une plus value. Les prises d’otages sur les bateau en mer d’Oman c’est les unités spéciales de la marine qui s’en occupent mais il y a aussi des éléments du GIGN avec eux. J’ai pas l’impression qu’ils seraient prêt (s’ils le pouvaient !) à manifester contre çà. Si les pompiers veulent avoir le monopole du secours partout il y a alors encore pas mal de chantier pour eux. Et pourquoi pas former des pompiers astronautes pour intervenir sur la lune au cas où. Tu vois les aberrations auxquelles çà mène.
Quand aux prérogatives bien sûr que l’on a les même, je dirais que l’on en a même plus.
Toi qui est un fana des articles de loi tu connais sûrement l’art 302 du décret organique du 20 mai 1903 qui stipule entre autre :
« Une des principales obligations de la gendarmerie étant de veiller à la sûreté individuelle, elle doit assistance à toute personne qui réclame son secours dans un moment de danger.
Tout militaire du corps de la gendarmerie qui ne satisfait pas à cette obligation, lorsqu’il en a la possibilité, se constitue en état de prévarication* dans l’exercice de ses fonctions. »
De plus on a également les prérogatives liées à l’établissement d’un procès verbal quand çà le nécessite.
Et je vais te donner un exemple parlant qui va te montrer l’importance que cela peut avoir et surtout les conséquences où çà peut mener.
Un professionnel (ex AMM avec option canyon) encadre un groupe de gamins dans un canyon des gorges du Verdon. Il se produit un accident, un gamin est décédé, un autre est entre la vie et la mort, son évacuation doit se faire le plus rapidement possible.
Actuellement le secours serait réalisé avec 2 pompiers volontaires. Je ne reviens pas sur le niveau de certain et la date de la dernière inter hélico réalisée! Pour preuve d’ailleurs, une fois sur deux où l’hélico intervient dans le Verdon au départ de Digne avec deux pompiers, il pose à l’entrée des gorges pour roquer avec un ou deux personnels rouge déjà présents sur place, étonnant non ? Et je te parle pas du délai supplémentaire que çà occasionne !
Donc nos deux pompiers qui réalisent le secours vont s’occuper des victimes et de leurs évacuations sans se préoccuper des circonstances de l’accident du matériel et des tech utilisés etc…
Le même accident se produit à un autre endroit du département. Lors de l’inter des deux gars du PG, la priorité sera bien évidemment aussi la prise en compte des victimes et leurs évacuations, mais dans le temps du secours des éléments déterminant pourront être relevés à des moments opportun et sans que cela pénalise le secours en lui-même (prises de vues photographiques de l’hélico, au treuillage, sur les relais, mais aussi questions déterminantes posées à chaud au professionnel, aux accompagnants, et aux enfants sur les circonstances de ce qui s’est passé etc…. Infos pouvant être parfois bien différentes des réponses obtenus lors d’auditions réalisées dans un bureau au chaud).
C’est avec ces éléments là que l’on fera ressortir parfois une responsabilité qui ne semblait pas évidente au départ. La responsabilité du professionnel ayant utilisé du matériel ou des techniques inappropriées ayant entraîné l’accident (nœuds, cordes etc…) et pouvant avoir été coupé ou déplacé dans le cas où les pompiers font l’inter et que l’enquête n’a lieu qu’après.
A décharge aussi, les constatations relevés dans l’instant du secours peuvent permettre de protéger le professionnel accusé à tord par les avocats des familles des victimes qui comme on le sait sont souvent prêt à tout pour faire basculer un procès quand des indemnisations importantes sont en jeu.
Je pourrais bien évidemment te donner d’autres exemples de l’importance de cette prérogative qui paraît dérisoire peut être à certain. Mais le jour où çà te concerne directement, où c’est ton gamins qui est touché, crois moi tu vois les choses différemment et t’es bien content de pouvoir te dire que le boulot a été bien fait et que tout a été pris en compte pour savoir ce qui s’est réellement passé.
Pour finir mon exemple et pour te parler de situations concrètes déjà vécues, lorsque l’hélico est en vol avec les 2 secouristes du PG (retour de mission, départ sur une mission sans caractère d’urgence etc…) et que l’alerte arrive pour un accident dans le Verdon et bien tu devines ce qui se passe, l’hélico fait retour à la base pour roquer nos deux pro contre nos deux volontaires avec manip de matos etc… et la victime se prend plusieurs dizaine de minutes d’attente supplémentaire. Alors imagine le gosse de mon exemple qui est entre la vie et la mort, il est où son intérêt à lui ? C’est pas aberrant et révoltant çà !
Tu as là en plus la réponse à ta dernière question. Quand le GMSP 04 faisait 18 inters en 2008 le PG en faisait plus de 200 alors quelques unes de plus ou de moins.
Je te donne un exemple d’une des inter pompier 2008 : évacuation par hélico d’un couple de grimpeur se trouvant au niveau du Jardin des Ecureuils dans le Verdon (pour ceux qui connaissent, les autres regardez le topo sur internet) à 2h de l’après midi par beau temps. Aucun blessé, seul la femme était apparemment un peu fatigué (d’après l’alerte gérer par le codis !).
Cà n’a donc gêné personne de mobiliser l’hélico pendant presque 1h pour évacuer deux indemnes alors qu’ils leurs restaient plus de 6h de jour pour tirer 3 rappels et rejoindre le sentier Martel au fond des gorges à 1 h de marche (en comptant large) du parking.
Au pire, il était tout à fait possible pour la dizaine de gars qui avait décalé en véhicules depuis Castellane de tirer des rappels depuis le haut pour rejoindre les deux personnes. Il n’y avait rien d’autre à faire que peut être les aider à trouver ensuite les rappels et assister la demoiselle pour ne pas qu’elle se fasse mal si effectivement elle était un peu fatiguée.
En tout cas çà aurait au moins eu le mérite, cette fois, de justifier la vacation d’une partie de tout ces volontaires qui se pressent de Castellane à la moindre alerte et qui ne servent à rien la plus part du temps.
Voilà ce qu’ils sont prêt à faire pour justifier leur existence en grattant les fonds de tiroirs pour faire du chiffre. Et pendant ce temps s’il y avait eu un vrai secours ailleurs c’était d’important délais supplémentaires pour avoir une autre machine etc… etc…
Si avec tout çà (et j’en garde sous le coude) y’à pas lieu d’être excéder !