Probatoire et Guide de Haute Montagne

Posté en tant qu’invité par alibaba:

Cela correspond tout à fait à ce que j’ai vu au proba: des gens très moyen en alpinisme deviennent guide et ça se voit
sur le terrain par la suite. Ce qui fait dire a certain qu’il y a les vrai guides (en voie de disparition) et les autres…

[quote=« Marco@Brignais, id: 1584599, post:83, topic:135424 »]En tant que guide (promo 2002) je vais tenter de te donner quelques éclairages au travers de mon parcours.

J’ai commencé l’escalade à l’âge de 18 ans en Normandie avec un pote de terminale. Son frère venait de faire un solo dans la directe américaine en 3h30 et il voulait en découdre. On a pas mal tourné ensemble pendant un an ; et j’ai eu le bac (mais pas lui). Nos chemins se sont séparés. Là le hic c’est que je grimpais exclusivement en second. Normalement ça aurait du s’arrêter là pour moi.

J’ai orienté mes études en région parisienne ce qui m’a permis de faire du bloc.
Puis, à l’issue de mes études j’ai fait mon service militaire (à 23) ans dans les chasseurs alpins ou j’ai « appris » le ski.

Une fois embauché à Lyon, pendant 6 ans, boulimique, j’ai grimpé et à skié tous les week-ends, puis les premières courses en montagne, les voies d’artif, les cascades de glace.

Un jour des potes qui allaient au proba m’ont motivé à y aller avec eux. Tu parles ! Un rêve de gosse… !
J’ai couru derrière eux au stage de préparation. Là, frustration, j’étais nul pour le concours. J’avais honte, je me cachais pour pleurer.
Puis j’ai vissé le mental, travaillé les compartiments qui me manquaient. Et finalement, j’ai décroché le proba du premier coup.

Après quelques années à faire le guide, j’ai du choisir entre la vie de famille ou être absent les week-ends et les vacances… J’ai donc choisi avec bonheur de reprendre mon métier d’ingénieur, mais cette fois avec un sentiment d’aboutissement personnel en plus.

Je ne m’étendrai pas sur la formation en ce temps là avec Lafaille et Berhault, ou sur la réalité du métier de guide qui seraient en soi des sujets complets de discussion.

Je pense que tu trouveras pas mal de clés là dedans (si tu sais lire entre les lignes) Mais je concluerai en te disant la chose suivante : On devient ce qu’on est.[/quote]

Posté en tant qu’invité par E’Skitos:

En quoi consiste exactement l’épreuve de ski du proba ?

Posté en tant qu’invité par laster:

[quote=« skiteul, id: 1587585, post:100, topic:135424 »]

detrompe toi, le ski demandé par l’ensa est un tres bon ski et c’est la que le gros de la selection est faite !

Perso je te conseil de travailler la technique sur piste et en hors piste. Si tu peux te faire aider c’est top, car c’est dur de voir comment on ski.[/quote]

Faut arrêter de mal interpréter ce qui a été écrit.Bien sûr, il ne s’agit pas d’évoluer non plus comme une luge à foin! Et je réitère : ski tous terrains, toutes neiges, tous temps.On ne peut être plus clair.

Posté en tant qu’invité par laster:

[quote=« alibaba, id: 1587598, post:101, topic:135424 »]Cela correspond tout à fait à ce que j’ai vu au proba: des gens très moyen en alpinisme deviennent guide et ça se voit
sur le terrain par la suite. Ce qui fait dire a certain qu’il y a les vrai guides (en voie de disparition) et les autres…

.[/quote]

Peut-être la tendance veut qu’on attend d’un guide d’être un bon pédagogue et un bon technicien sans forcément taquiner dans l’extrême.Seule l’élite des promotions se réservera la clientèle (techniquement) exigeante.Ca me parait assez naturel et l’équilibre conservé.Tout le monde y trouve son compte !

Posté en tant qu’invité par alibaba:

Pas d’accord sur le terme « le gros de la sélection ». L’épreuve, suivant l’année de passage, est de difficulté variable: de facile à abominable. J’imagine que tout dépend de l’humeur du syndicat, de la jeunesse du sport, du cours du café…
La notation est idem, sans compter les lubies du genre: cette année la montée est au chrono, tout dépassement est éliminatoire…alors que l’année précédente le temps était hyper large et non compté (et la suivante également: c’était juste pour t’emmerder).
Bref le proba est aléatoire dans toute ses phases, quel que soit ta préparation, ton niveau, ton expérience: tu passe ou non.
Quand a savoir pourquoi la réponse est simple: c’est parce que point.
Mon analyse du truc c’est que de toute façon l’ensa à son quota de départ (+places réservées), bon ou mauvais. Il est toujours temps de rectifier si besoin par la suite. De ce point de vue je leur suggère, dans le but de faire des économies, un tirage au sort parmi les lauréats de la liste de course. A mon avis ce ne serait pas pire et ça nous éviterais de nous faire mal pendant une (2) semaine (s), pour être « ECHEC ». D’autant que depuis la réforme tu peux être super bien classé au proba initial et boulé à la semaine « montagne » pour une raison d’une clarté vague.
Si tu veux mon avis passe ton chemin y a rien a voir, et de toute façon c’est loin d’être un métier de « seigneur », juste comme le disais JC Lafaille: un métier de c… .

Posté en tant qu’invité par laster:

Ok pour ton argumentation.

Un petit détail : ce n’est pas moi qui prépare le proba mais Ethanol :wink:

j’en sais rien pour l’ensa ; mais pour avoir participé à de nombreux examens/jurys/ concours, des 2 cotés, cette histoire des quota, de places reservées est dans 99 % des cas un fantasme inventé par les mecs qui ont echoué qui prèfèrent se voiler la face en se trouvant des excuses.

Posté en tant qu’invité par alibaba:

Une vérité bien franco française: en France tout est propre et il n’y a pas de corruption.

Posté en tant qu’invité par alibaba:

Ah oui, dans 1% des cas y a pas de fantasme dans 99% des cas…

Posté en tant qu’invité par Guidos:

[quote=« La Baltringue, id: 1587668, post:107, topic:135424 »]

j’en sais rien pour l’ensa ; mais pour avoir participé à de nombreux examens/jurys/ concours, des 2 cotés, cette histoire des quota, de places reservées est dans 99 % des cas un fantasme inventé par les mecs qui ont echoué qui prèfèrent se voiler la face en se trouvant des excuses.[/quote]
Bravo. Ça méritait d’être écrit.

Posté en tant qu’invité par alibaba:

Et accompli (dixit Yull)

[quote=« Guidos, id: 1587716, post:110, topic:135424 »]

[quote=« La Baltringue, id: 1587668, post:107, topic:135424 »]

j’en sais rien pour l’ensa ; mais pour avoir participé à de nombreux examens/jurys/ concours, des 2 cotés, cette histoire des quota, de places reservées est dans 99 % des cas un fantasme inventé par les mecs qui ont echoué qui prèfèrent se voiler la face en se trouvant des excuses.[/quote]
Bravo. Ça méritait d’être écrit.[/quote]

Posté en tant qu’invité par pointe:

je suis guide et à part quelques exeptions, je ne connais pas de gens ayant VRAIMENT le niveau demandé et échouer. Ceux qui ralent sont des gens qui PENSENT avoir le niveau… La nuance n’est pas négligeable.

Posté en tant qu’invité par alibaba:

Quelques exceptions chaque année et vis et versa…c’est quoi au fait le niveau?

Montée qui tourne entre 1000 et 1500 de D+; chrono « relativement » large sur les dernières sessions (enfin tout dépend quand même de ce que tu te traines au pied!); descente jalonnée par quelques portes et la rubalise de l’ordre de 500-600m de D- avec deux ou trois sections notées et des sections de « transition » (ça va tellement vite que dans les faits t’es quand même à bloc tout le temps…).
Évaluation sur la vitesse, l’aisance, la silhouette, le rythme, le choix du terrain…
Comme dit plus haut inutile de s’entrainer à tirer des grandes courbes ou des godilles parfaites dans la poudre, ça sera pas ça… Partout ou quand tu fais une sortie tu te dis « putain c’est pourri », ben entraines toi à aller vite et bien, ça va ressembler à ça, surement en pire!

Posté en tant qu’invité par ski11:

ça me fait grave peur toutes ces descriptions sur le ski!!!

En fait, tu fait une compétition de ski-alpinisme et ça te donnes ton niveau.
Par exemple, là ou tu vas faire 20 virages parce que la neige est trafollée et croutée, les meilleurs vont en faire entre 6 et 8 ! Toi, tu vas mettre 4 minutes pour descendre une pente, les meilleurs, ils vont mettre 1 minute et demie !
Et oui, la difficulté du guide aujourd’hui, c’est d’être excellent dans 2 disciplines très différentes, l’escalade de haut niveau et le ski de montagne!
C’est un peu comme si pour être maître nageur, on demandait de nager un 400 m dans un temps record et de pratiquer le kite surf au niveau des meilleurs du moment ! Cela explique qu’il n’y a pas des bons guides et des mauvais guides, mais uniquement des guides excellents, tant mieux pour cette profession!

Posté en tant qu’invité par nimp:

[quote=« Epicure, id: 1588012, post:116, topic:135424 »]En fait, tu fait une compétition de ski-alpinisme et ça te donnes ton niveau.
Par exemple, là ou tu vas faire 20 virages parce que la neige est trafollée et croutée, les meilleurs vont en faire entre 6 et 8 ! Toi, tu vas mettre 4 minutes pour descendre une pente, les meilleurs, ils vont mettre 1 minute et demie[/quote]
Il est certain qu’une compétition de ski alpinisme ne te permettra rien au proba, hormis d’être recalé. L’épreuve du proba n’a rien à voir avec la compétition de ski-alpinisme.

L’épreuve du ski du proba consiste simplement à démontrer qu’on est un skieur et pas seulement un randonneur (ou un compétiteur de ski-alpinisme). A la louche, c’est l’épreuve du pisteur, ou une épreuve de free-ride, en montant ses skis à podefoc et en ayant un sac à doc. Il faut être capable de montrer, en toute neige, qu’on maitrise son sujet : la vitesse, le rythme, le style, l’aisance, le choix du terrain etc.

Si tu souhaites faire une bonne note, il faut, bien évidement, savoir faire la différénce entre les section notés et les sections non notés. Il faut être à fond dans les sections notées et récupérer dans les sections non notés. Pour cela, il faut avoir un niveau à ski suffisant pour avoir suffisamment de lucidité et d’anticipation pour bien repérer les panneaux de couleurs, voir les profs mettant les notes. Tu es là pour montrer que tu sais skier => il faut récupérer quand personne ne regarde et quand personne ne note.

Le chrono à la montée nécessite une bonne caisse si tu montes des gros skis. Il faut également avoir de la marge pour ralentir à la fin et s’octroyer minimum 1/4h de récupération avant la descente. La note à la descente nécessite d’être frais à la descente.

Un point souvent négligé est la capacité à skier par des mauvaises conditions météos. Un bon skieur sait skier de nuit, dans le brouillard etc. Il sait gérer ses lunettes pour ne pas avoir de buée etc.
Les bosses ou la glace sont également des points souvent négligés. C’est important de maitriser ces domaines car ils permettent de faire aisément la différence entre des randonneurs (même collant pipettes) et des skieurs.

Avoir fait de la vrai compétition à ski, c’est à dire en alpin/freeride, est bien évidement un gros atout.

J’avais eut 14 au ski. J’écris cela uniquement parce que certains post sont écrits, manifestement, par des personnes ne connaissant pas le sujet (proba guide).

Posté en tant qu’invité par nimp:

Il faut s’entrainer à tirer des grandes courbes et des godilles parfaites dans de la neige merdique recouvrant des bosses verglacées et sans visibilité.

De toutes façons, il n’y a pas de neiges merdiques, il n’y a que des mauvais skieurs, ou pas assez entrainés. :cool:

« Il est certain qu’une compétition de ski alpinisme ne te permettra rien au proba, hormis d’être recalé. L’épreuve du proba n’a rien à voir avec la compétition de ski-alpinisme. »

Pas d’accord avec toi, vas voir une compét de ski alpinisme, par exemple les championnats d’Europe dans le 05 et tu verras ce que veut dire « bien skier en toute neige » vite et sans s’éclater en éparpillant le matériel sur la piste! Si je parle de ce sujet, c’est parce que j’en ai fait l’expérience, je suis moi même un bon skieur, moniteur diplômé il y a déjà quelques années, je fait du ski de rando, des couloirs raides et un peu toutes les neiges pourries que l’on peut rencontrer en ski hors piste. Je tombe presque jamais, il m’est arrivé de passer une saison complète sans une seule gamelle, je pense, sans prétention être ce que l’on appelle un skieur tout terrain. Et bien, en compét, je parle des descentes bien sur, je suis dans les plus mauvais et il y a 90 % des inscrits qui me laissent sur place, c’est ce que j’expliquai plus haut : 4 virages quand moi j’en fait 10 !
C’est cela qu’il faut travailler pour être efficace, fini les beaux virolets pour épater les demoiselles, il faut gagner un combat avec la pente raide!

Posté en tant qu’invité par nimp:

As tu passé le proba ?

Je connais le proba, la compet de ski alpinisme, la compet de ski et le free-ride.
La compet de ski-alpinisme, collant pipette/allumette au pieds, ne permet pas d’avoir 10 au proba.

? ? ? ?
Je ne vois pas bien le rapport. Bien au contraire. Si tu en es à parler de ne pas tomber, il y a un gros gros problème. Ne pas tomber est une problématique de luge à foin souhaitant juste arriver en bas. :cool:
Pour ma part, je tombais quasiment à chaque entrainement. Rien de plus normal que d’aller à la chute à l’entrainement.

Les mecs qui font du free-ride ne font plus de virages. :cool:

Sur un championnat de France de ski-alpinisme, j’avais trouvé un faible niveau à la descente. Rien que du plus normal :

  • ils ne passent pas beaucoup de temps à s’entrainer la descente (à comparer à vrai skieurs)
  • le matos est pourri pour la descente
  • il faut s’économiser pour la montée.

Je suis d’accord que le niveau à la descente à un peu progressé par rapport au années 2000. Mais, ça reste des luges à foin à comparer des skieurs alpins.