Probatoire et Guide de Haute Montagne

Si tu veux faire guide, prépare le diplôme. Apparemment, tu es motivé, alors vas-y. Si on écoutait les grincheux de tous poils, il n’y aurait pas un seul guide sur terre. Mais il est vrai aussi que, l’âge venant, il te faudra d’autres cordes à ton arc.
D’autre part, si tu souhaites faire de la montagne à un niveau intéressant, il serait plus judicieux, me semble-t-il, de rester amateur. Etant amateur, si tu ne veux pas y aller, tu n’y vas pas. Guide, si tu ne veux pas y aller, ben tu y vas quand même ! Et si tu en as marre de faire l’Index pour la trentième fois de la saison et que le client veux faire l’Index, ben tu feras l’Index pour la trente et unième fois.
Tu peux aussi faire guide pour ta culture personnelle, pour la confirmation d’un niveau, pour la médaille quoi ! sans pratique pro. Mais dis-toi qu’à ce moment là, tu prends la place de quelqu’un qui aura besoin de ce métier pour vivre (et pas pour frimer avec une médaille sur le pull).

Oui je suis assez d’accord, de toute façon je ne compte nullement arrêter mes études pour faire ça, quitte à prendre plus de temps je préfère sécuriser mes arrières. D’ailleurs vivre entièrement du guide n’est pas un objectif en soit et peut se marier avec une autre activité. Comme tu le dis je pense que lorsqu’on est guide et bien…on guide. On ne fait pas de grandes courses pour soi ou de la montagne comme on veut, j’ai cru comprendre que d’ailleurs ça en démotivait un certain nombre. Tout dépend de si l’on fait de la montagne pour soi, pour sa propre performance, ou si on veut l’utiliser comme un support aux relations avec des clients…

Posté en tant qu’invité par Marco@Brignais:

En tant que guide (promo 2002) je vais tenter de te donner quelques éclairages au travers de mon parcours.

J’ai commencé l’escalade à l’âge de 18 ans en Normandie avec un pote de terminale. Son frère venait de faire un solo dans la directe américaine en 3h30 et il voulait en découdre. On a pas mal tourné ensemble pendant un an ; et j’ai eu le bac (mais pas lui). Nos chemins se sont séparés. Là le hic c’est que je grimpais exclusivement en second. Normalement ça aurait du s’arrêter là pour moi.

J’ai orienté mes études en région parisienne ce qui m’a permis de faire du bloc.
Puis, à l’issue de mes études j’ai fait mon service militaire (à 23) ans dans les chasseurs alpins ou j’ai « appris » le ski.

Une fois embauché à Lyon, pendant 6 ans, boulimique, j’ai grimpé et à skié tous les week-ends, puis les premières courses en montagne, les voies d’artif, les cascades de glace.

Un jour des potes qui allaient au proba m’ont motivé à y aller avec eux. Tu parles ! Un rêve de gosse… !
J’ai couru derrière eux au stage de préparation. Là, frustration, j’étais nul pour le concours. J’avais honte, je me cachais pour pleurer.
Puis j’ai vissé le mental, travaillé les compartiments qui me manquaient. Et finalement, j’ai décroché le proba du premier coup.

Après quelques années à faire le guide, j’ai du choisir entre la vie de famille ou être absent les week-ends et les vacances… J’ai donc choisi avec bonheur de reprendre mon métier d’ingénieur, mais cette fois avec un sentiment d’aboutissement personnel en plus.

Je ne m’étendrai pas sur la formation en ce temps là avec Lafaille et Berhault, ou sur la réalité du métier de guide qui seraient en soi des sujets complets de discussion.

Je pense que tu trouveras pas mal de clés là dedans (si tu sais lire entre les lignes) Mais je concluerai en te disant la chose suivante : On devient ce qu’on est.

Une digression littéraire a été déplacée ici :
/viewtopic.php?id=248628

Posté en tant qu’invité par laster:

Bonjour,
C’est dommage, tu en dis trop ou pas assez ! Cela aurait été enrichissant pour ceux qui veulent embrasser la carrière.En même temps, je comprends ta discrétion sur le sujet pour des raisons diverses, pudeur, devoir de réserve, respect à l’égard des confrères ou manque de temps…

oui j’aimerai bien avoir le reste de ton histoire aussi sur le métier de guide
et aussi sur « la formation en ce temps là avec Lafaille et Berhault »

Pareil ca serait interessant d’avoir un petit topo sur le métier, d’autant plus par une personne qui ne pratique plus et qui de fait a un certain recul…

Franchement je crois qu’un bon conseil c’est de plutôt discuter avec des gens du milieu en pratiquant. Et se faire son propre avis sur le terrain. Le net bien qu’il est beaucoup d’avantages à tendance à beaucop déformer, amplifier, puis on retient que ce que l’on veut, enfin bref selon moi c’est une mauvaise source.!

Commence à pratiquer, si t’as vraiment la motivation tu arriveras à te faire ton réseau puis l’idée fera peu à peu son chemin !

Enjoy!

Posté en tant qu’invité par laster:

Donc, si on lit tes recommendations… ne surtout pas les appliquer ! :slight_smile:

Du coup j’ai cette saison la possibilité de faire de la montagne en formation à des coûts très privilégiés, et comme je ne sais pas où je saurai l’année prochaine je compte en profiter un max du max. J’aimerai tout faire je suis comme un enfant au pays du bonbon, mais évidemment c’est impossible faute de déboublement de ma personne. Dans une perspective d’autonomie en montagne et de projet visant ce qui a été dis précedemment, vous hiérarchiserez comment un choix de pratique hivernale entre de la cascade(en vue de courses d’alpi cet été), du ski de rando (pour avoir la caisse et prendre le plis en hors piste), du ski de piste (pour bosser la technique, je peux avoir des cours de ski offerts)…?

Posté en tant qu’invité par laster:

[quote=« ivanb, id: 1587359, post:91, topic:135424 »]PS: j’ai oublié, oublie les pistes (tout le monde est bon sur une piste)
et apprend à skier dans les bois, dans de la neige dite « horrible »,
soupe, croutée, glacée, bref met toi en difficulté à chaque descente,
mais pas en danger.[/quote]

+1
et si je peux rajouter un mot : dans toutes les conditions météo possibles du moment que les remontées sont ouvertes (et même quand on n’a pas envie d’y aller !) bref « tous terrains, toutes neiges, tous temps » !

Ok, donc la Cascade de glace vous parait pas déterminant pour être bien frais en alpi estival ensuite ? On m’avait dit au détour d’une conversation que les gens à l’aise sur glace étaient à l’aise partout en alpi…

Posté en tant qu’invité par laster:

Ps : ski foncier (entre « midi et 2 ») quand les pistes se sont (momentanément) vidées, c’est bon aussi…

Et comment se déroule les cotations en ski de rando, au sens où en escalade la progression est assez rapide pour atteindre un moment de stagnation, mais quelqu’un en 5A pur debutant arrive dans le 5C/6A sans un effort titanesque et finalement assez vite en pratiquant regulierement. J’avais vu des parcours en AD qui avaient l’air cool sur plusieurs jours, est ce un niveau que l’on atteint après 3 saisons ou assez vite (en 2/3 mois) ?

Posté en tant qu’invité par mattbat:

salut même profil que toi tout pareil j’ai commencé l’escalade a 21 ans et cette année je vais au proba 4 ans plus tard . Commence par grimper skier. Le plus dure finalement c’est de trouver les compagnons pour aller en montagne .
L’ucpa organise une formation qui peut permettre de booster ton projet voir formation GHM avec l’ucpa (une forma complète sur 4 mois, tout financé ).

l’escalade c’est la base de l’alpi. Quand t’es à l’aise en rocher, que la gestuelle est naturelle, que t’as l’habitude de placer des protections, des manips de corde, tu attendras vite voire quasi immédiatement un bon niveau en cascade/goulotte, en alpi estival.

après reste le ski qui est très spécifique. Skie à fond, mais contrairement à mes prédécesseurs je ne conseille pas le « tout hors piste ».De très bonnes bases sur piste sont un gros plus. Si tu ne fais que du hors piste, tu seras comme moi ou la plupart des skieurs de rando :à cul, style déplorable et manque de technique qui cree une fatigue démesurée. Je skie souvent avec des gens qui ont fait du piquet : je les envie !

après il est clair qu’il ne faut pas faire que de la piste.

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[quote=« La Baltringue, id: 1587460, post:97, topic:135424 »]l’escalade c’est la base de l’alpi. Quand t’es à l’aise en rocher, que la gestuelle est naturelle, que t’as l’habitude de placer des protections, des manips de corde, tu attendras vite voire quasi immédiatement un bon niveau en cascade/goulotte, en alpi estival.

après reste le ski qui est très spécifique. Skie à fond, mais contrairement à mes prédécesseurs je ne conseille pas le « tout hors piste ».De très bonnes bases sur piste sont un gros plus. Si tu ne fais que du hors piste, tu seras comme moi ou la plupart des skieurs de rando :à cul, style déplorable et manque de technique qui cree une fatigue démesurée. Je skie souvent avec des gens qui ont fait du piquet : je les envie !

après il est clair qu’il ne faut pas faire que de la piste.[/quote]

+1
Selon moi, il y a 3 bases pour la pratique de la montagne (et pour le proba):

  • la caisse (indispensable mais souvent dénigrée, tu peux avoir la meilleure technique, si tu es cuit, ça ne te servira à rien),
  • l’escalade (la base technique et physique pour presque tout…),
  • le ski (activité tres spécifique et qui nécessite donc un entraînement particulier).

Ce qui est compliqué, c’est de progresser (et/ou se maintenir) dans ces 3 domaines en meme temps! Mais il y a pire comme soucis…

greg

Posté en tant qu’invité par laster:

Cela dit, Ethanol prépare le guide, pas le 1er degré de ski alpin.Il lui faudra être à l’aise et efficace sur ses skis.Le style importe moins et on ne lui demandera pas de réciter et appliquer le mémento à la virgule près.Bouffer de la dénivelée, acquérir une bonne caisse physique, rentabiliser les journées de ski de l’ouverture à la fermeture des pistes même quand les cuisses commencent à chauffer avec une dominante hors-piste, ce sont les conseils que je donnerais â Ethanol.

Posté en tant qu’invité par skiteul:

detrompe toi, le ski demandé par l’ensa est un tres bon ski et c’est la que le gros de la selection est faite !

Perso je te conseil de travailler la technique sur piste et en hors piste. Si tu peux te faire aider c’est top, car c’est dur de voir comment on ski.