Prenez-vous un téléphone portable lors de vos sorties?

Posté en tant qu’invité par K’ascade:

Bon, visiblement, tout ce qui a été écrit hier a disparu…

Voilà ce que je vous racontais :

Bonjour,
avant (il y a quelques années), je ne prenais pas mon portable en montagne, me disant que de toute façon, ça ne captait jamais, que je voulais être « détachée » de mon portable pour pouvoir mieux m’évader, etc.

Un jour, en sortie ski avec mon copain (je savais qu’il avait pris son portable), il m’a demandé si j’avais mon tel sur moi. Je lui ai répondu que non puisqu’il avait le sien. Et là (ce n’est pourtant pas spécialement un accro du tel), il m’a gentiment engueulée, me demandant s’il lui arrivait un truc (au cas où), comment ferai-je pour appeler les secours ?! Etc

Depuis cette remontée de bretelles, ça m’a fait un peu réfléchir et je me suis dit qu’il avait raison. J’ai aussi appris que le 112 captait plus largement que mon réseau.
Maintenant, quelque soit l’avis de mes coéquipiers, je prends mon tel (et même j’essaye en canyon, dans le bidon, même si je n’aime pas ça du tout à cause du risque de l’eau et surtout des chocs quand on balance le sac). Et sincèrement, je n’ai pas l’impression que ça ait changé mes pratiques d’engagement et ça n’altère pas non plus mon « évasion spirituelle ».

Tout en respectant leur choix et leurs arguments , j’ai une question pour Tetof et Le proto :
si un jour (je ne le vous souhaite pas), il vous arrive quelque chose en montagne. Une cordée à proximité a un tel et se propose d’appeler les secours, quelle sera votre attitude :

  • vous serez bien content que cette cordée est là.
  • vous leur demandez d’appeler en les remerciant et vous réfléchissez à votre pratique future ?
  • vous les empêchez d’appeler leur disant que vous êtes contre le portable en montagne et que c’est votre problème, pas le leur. S’ils vous écoute, et n’appellent pas en vous laissant à votre triste sort (je répète que ce n’est pas ce que je vous souhaite), leur intenterez-vous un procès pour « non assistance à personne en danger » ???

Voilà, je ne force personne à prendre son portable (surtout ceux qui n’en n’ont pas), mais réfléchissez quand même à ce cas de figure.

Posté en tant qu’invité par doc:

Sans vouloir critiquer, je trouve qu’en l’occurence ton exemple est très mal choisi. Si je comprends bien, le fait d’avoir un portable dans la cordée aurait modifié ton comportement habituellement raisonnable en te faisant mobiliser un service de secours sans aucune raison si ce n’est de te permettre de réaliser TA course.

Je suis un peu étonné que quelqu’un citant les notions et valeurs de l’alpinisme ai pu avoir ce genre de pensée égocentrique et irresponsable et se rassure en rejettant la responsabilité sur un portable.

Dans cet exemple précis,

  • soit la cause de ce type de réflexion est à chercher ailleurs (dans tes valeurs de base mêmes). La présence du portable n’étant qu’un excuse à un raisonnement que tu aurais de toute manière eu. Tu aurais simplement dit: Ah si on avait eu le portable, on aurait pu appeler les secours et terminer la course.

  • soit effectivement, le portable pèse sur ta décision et dans ce cas, toutes tes convictions, tout ton bon sens, tout ton altruisme, toute ta solidarité sont mis à mal par la présence d’un simple petit portable…Ce n’est pas trop compatible non plus avec les valeurs de l’alpi.

Posté en tant qu’invité par doc:

[quote=tetof][quote=Raymond]Là, Tetof, tu me scies !
Cette phrase est en totale contradiction avec l’analyse que tu développes ! Si ce plan t’es venu à l’esprit, c’est dommage.[/quote]
Mes propos étaient pour illustrer que le portable/hélicoptère modifie notre pratique/comportement. Ca ne me serait jamais venue à l’idée de finir la course sans la grosse si le collègue n’avait eut un portable pemettant d’appeler le joker au sommet
Je suis comme tout le monde : en situation de crises, j’utilises tout les moyens disponibles.

Tu parles d’une situation de crise …aucun risque, aucun blessé, juste l’envie égocentrique de réaliser TA course

J’ai déjà expliqué que je faisais mon sac uniquement en fonction de moi et de mon partenaire. Je refuse totalement ce genre du culpabilisation. C’est de la connerie et bien le reflet de notre petite société à tendance sécuritaire. Nous n’allons pas demander à chaque alpiniste d’être medecin sous pretexte d’aider une cordée voisine en cas de pépins.[/quote]

Posté en tant qu’invité par tetof:

Se poser des questions sur les moyens qu’on se donne pour réaliser une course est un classique de l’histoire de l’alpinisme. A mon petit niveau, je n’échappe pas à cela. Je suis dans une situation de « crise » nécessitant de décider de continuer ou redescendre. Dans les 2 cas, la perte d’une grosse va poser des problèmes : nous étions au pieds des difficultés mais 600m-800m au dessus du glacier avec quelques longueurs derrières nous.
Il est évidement que sortir par le haut et redescendre de l’autre coté avec 1 grosse en moins était nettement plus dangereux que de redescendre. Mais le risque en sortant la voie et en appelant le PG au sommet pouvait être plus faible que de redescendre.
Néanmoins, tu as parfaitement posé l’équation : je suis au 1er tier de la paroi, j’ai déjà passé une journée avec 1 bivouac et un but me coûte une autre journée. Le deal est simple :

  1. Je continue (pas besoin de grosse pour cela), je sort et redescend en appelant le PG. C’est presque un classique dans les Alpes. Je sais très bien que le PG va venir et ne dira rien. De toute façon, je peux très bien raconter que la grosse est tombée 10 minutes plus tôt. Bilan : une grosse course dont je rêve depuis longtemps et une petite entorse qui ne regarde que ma petite morale.
  2. Je redescends et j’ai perdu 2 jours sans faire la course de mes rêves.

Il existe peut être des Saints ne se posant pas la question. Ce n’est pas mon cas. Je suis pragmatique et je disposais d’un outil qui m’aurait permis de réaliser une superbe course.

Néanmoins, j’ai tranché rapidement pour la redescente. Je ne suis pas courageux. Quand je ne suis pas totalement engagé, les « mauvais » signes (pépins en tout genre) me font renoncer « facilement ». Il vaut mieux un but qu’un carton. La montagne sera toujours là l’année prochaine. C’est Hors Sujet, mais ce jour là, j’avais eut entièrement raison de renoncer car un gros éboulement s’est produit 5 heures plus tard. Nous avons eut un très gros coup de bol.

Posté en tant qu’invité par tetof:

L’alpiniste/grimpeur est plus nombrilistes que le restant de la population.
C’est bien en se regardant le nombril que Messner a fait la 1er de l’Everest sans oxygène. Aurait il pu faire l’Everest sans oxygène sans être égocentrique ?
Nous sommes bien loin de Messner mais ca ne m’étonnerait pas que l’égocentrisme soit une caractéristique relativement developpé dans nos activités verticales

C’est quoi le rapport. Je n’ai jamais revendiqué être particulièrement altruiste et solidaire.

Je suis bien d’accord que chacun fait comme il lui plait, mais la notion « d’engagement nécessaire » me parait vraiment curieuse.
Sur ce principe, doit-on rester aux tricounis et aux cordes à chanvre ?

Perso, tout ce qui améliore la sécurité pour pas trop lourd et pas trop cher : je prends.
Un portable par cordée ne me parait pas une grosse contrainte.
Il sert aussi à éviter les fausses alertes pour retard excessif.

Ce n’est pas le portable qui me parait critiquable, mais l’utilisation qu’en font certains…

Pourquoi généraliser ? C’est peut être vrai dans le haut niveau ou de l’autre côté chez ceux qui passent une semaine à Chamonix pour faire le Mont-Blanc mais pour ceux qui pratiquent modestement mais régulièrement en sachant pertinement ne pas faire d’exploits n’ont vraiment pas besoin d’être nombrilistes. Faire les Dômes de Miage c’est bien, mais quel exploit que d’y aller en coupant toute possibilité de secours en laissant volontairement le portable à la maison !

Salut Tetof, bonjour aux autres,

très intéressante discussion sur un probleme qui n’est pas tant celui du portable dans le sac que de son usage. A savoir qu’en skis, il vaut mieux que le portable soit éteint, car les récepteurs ARVA ont tendance à capter le signal.
Tetof, ton histoire n’est pas crédible : tu l’as inventé pour taquiner d’autres forumeurs !
Le portable ne passe pas à la barre des Ecrins (du moins en 2003), il faut aller au Dome chercher le relais de La Bérarde. D’autre part, la Barre se descend très bien avec une seule grosse et un chausson (et un compagnon d’encordement).
Ne pas oublier que le portable ne passe pas partout loin de là (en France évidemment).

A+, bonnes courses

Michel,

heu il doit faire froid dans les chaussons quand même, y’a interêt à avoir une grosse chaussette par dessus en plus.

Posté en tant qu’invité par tetof:

[quote=Michel]Tetof, ton histoire n’est pas crédible : tu l’as inventé pour taquiner d’autres forumeurs !
Le portable ne passe pas à la barre des Ecrins (du moins en 2003), il faut aller au Dome chercher le relais de La Bérarde. D’autre part, la Barre se descend très bien avec une seule grosse et un chausson (et un compagnon d’encordement).
Ne pas oublier que le portable ne passe pas partout loin de là (en France évidemment).

A+, bonnes courses

Michel,[/quote]
Non Michel, j’y avais bien pensé. Mais, je n’avais pas donné suite.
J’avoue que je ne savais même pas que le portable ne passe pas au sommet de la Barre. :smiley: Ne prenant pas de portable en montagne, je ne m’amuse pas à faire la carte des endroits où il passe.

Tu as également raison pour le reste : redescendre la barre en chausson n’est pas bien pire que d’autres choses et ca se fait si tu n’as pas le choix :smiley: Mais si le portable passe au sommet, combien descendrait en chausson (même avec un grosse chaussette) ?

Par ailleurs, tes propos illustrent bien un des problèmes du portable. C’est un outil très très aléatoire. Mais faut il le rendre moins aléatoire dans tous les massifs francais?
Michel, crois tu que cela soit « bien » qu’un téléphone portable passe partout dans tous les massifs, sommets, courses francaises? Faut il équiper tous les massifs ?
Est ce que l’alpinisme a quelque chose a gagné à cela ?
C’est moins brillants que les goujons dans les voies mais l’aseptisation par le portable/hélicoptère n’est guère different de celle par l’équipement.

[quote=K’ascade]Tout en respectant leur choix et leurs arguments , j’ai une question pour Tetof et Le proto :
si un jour (je ne le vous souhaite pas), il vous arrive quelque chose en montagne. Une cordée à proximité a un tel et se propose d’appeler les secours, quelle sera votre attitude :

  • vous serez bien content que cette cordée est là.
  • vous leur demandez d’appeler en les remerciant et vous réfléchissez à votre pratique future ?
  • vous les empêchez d’appeler leur disant que vous êtes contre le portable en montagne et que c’est votre problème, pas le leur. S’ils vous écoute, et n’appellent pas en vous laissant à votre triste sort (je répète que ce n’est pas ce que je vous souhaite), leur intenterez-vous un procès pour « non assistance à personne en danger » ???[/quote]
    Ce cas de figure n’a rien à voir avec ce dont Tetof (sous réserve!) et moi parlons. La question est faut il « à priori » faire le choix de prendre un portable avec toutes les conséquences que cela à par rapport à un hypothétique problème. Je répond non car cela revient à dévoyer l’esprit de la course en montagne et la façon dont je vis une course. Je préfères donc adapter mon choix de course à mes capacités plutôt que d’adapter les moyens de réchappe à mes choix de courses. Cela ne veut pas dire que j’ai une quelconque garantie de ne jamais avoir de problème. En cas de problème je ferai tout pour sauver ma peau avec les moyens dont je dispose sur le moment. Si par hasard une autre cordée me vient en aide tant mieux mais dans ce cas ça n’est pas une solution sur laquelle j’aurais compté à l’avance car bien trop improbable (en particulier lorsqu’on va dans des coins relativement peu courus).

Je ne comprends pas qu’on se prenne le chou avec ça. Le portable est un outil. S’il passe, tant mieux, sinon tant pis. Il reste toujours l’ancienne méthode que bientôt plus personne ne connaît : six coups à la minute (sifflet, pièce de tetof… pardon, d’étoffe agitée, cri etc…) réponse : trois coups à la minute. Le portable, s’il passe, est quand même plus pratique et plus rapide. Et quand on fait une course engagée, je suppose qu’on ne la choisit pas en fonction du portable. Quand je choisis une course, je ne la choisis pas en fonction de l’engagement, mais parce qu’elle me plaît. Le portable n’a rien à voir là-dedans.
Par contre, ce qui m’insupporte, c’est les « devine où je suis » incapable de se séparer de leur doudou, de leur nounours, de leur mère de substitution, qui ne peuvent pas couper le cordon (ombilical) qui s’accrochent à leur machin comme un cascadeur à ses piolets… là, ça m’énerve superlativement.

Moi, je ne vois pas le lien entre les 2.

Perso, le portable est avec moi. J’ai un portable depuis seulement 1,5 ans…

Mais il n’a rien change a ma facon de faire. Je pense a ma securite et a celle des autres qui comptent sur moi et les autres m’assurent sans se dire au cas j’ai le portable et je compte sur eux. On se fait confiance sans se dire on a un portable.

Car si tu te plantes, ben je ne vois pas a quoi te servira ton portable une fois dezingue! Donc on pense a sa secu d’abord avant de compter sur son portable.

Par contre, meme quand on a juge bon que toutes les conditions sont reunies pour une course et que ca vient a serieusement merder, ben plutot que d’essayer les signaux de fumee pour sauver une vie ou des vies, le portable me parait bien utile alors. Et je pense que ca a deja bien servi.

Imagine juste une situation ou une cordee se plante dans un couloir, ou bien une chute de corniche, une plaque (alors que tout est donne ok et que tu as fait le necessaire avant). Imagine un instant que la vie d’une personne ne tient alors qu’a la rapidite des secours… et tu n’as pas de portable?

Aller, va… le portable permet de sauver des vies en montagne et ailleurs dans nombre de situations.

Posté en tant qu’invité par tetof:

Francois, à ton avis, combien de personne ont un sifflet accroché au beaudart ?

Sauf que l’engagement est peut être un paramètre qui peut te faire aimer une course. C’est même toute la différence entre d’une part une voie sportive, une goulotte à coté d’un télécabine etc. et d’autre part une voie montagne un peu paumé.
C’est toute la difference entre une voie en face nord de l’aguille du Midi et une voie, par exemple, au Grand Pilier d’Angle.
C’est également toute la différence entre un Supercouloir au tacul réalisé en redescendant en rappel ou en sortant au sommet du Tacul etc…

Au moins une!
(Pas au baudrier, mais dans le sac)

et alors ? faut il forcément avoir une pratique aseptisée à 100% ? En prolongeant ton raisonnement on peut même se demander : faut il sous prétexte que tu pourrais avoir un problème demander à l’hélico du PG de suivre ta progression tout au long de ta course ? La réponse est évidement non. La pratique de l’alpinisme comporte des risques. A chacun de les accepter ou non et d’adapter sa pratique en fonction du niveau de risque que l’on est prêt à accepter.

Posté en tant qu’invité par teof:

Et ben, tant pis. Je refuse ce genre de culpabilisation. Jusqu’à preuve du contraire, le matos présent dans mon sac de montagne ne concerne que moi et mon collègue de cordée.

Imagine un instant que la vie d’une personne ne tient qu’à des 1er secours réalisés dans l’instant… et tu n’es pas médecin?
Et tu n’as pas refait de stage 1er secours cette année?
Parmi les possesseurs de portable, combien réactualise leur connaissance 1ère secours chaque année ? C’est gratos dans le cadre des SST et d’une entreprise.
Combien ?
Allons nous culpabiliser la grande majorité des personnes qui n’ont pas appris les gestes de 1er secours qui pourrait servir non seulement en montagne mais également tous les jours ?

Posté en tant qu’invité par tetof:

Au moins une!
(Pas au baudrier, mais dans le sac)[/quote]
Au moins 2, car mon sifflet est accroché au baudrier avec mon opinel n2.

3, il tient pile dans la pochette de ma couverture de survie. :wink:

Ah non… pas au bodard… mais bon, j’ai pas un bardard très souvent non plus.