Un refuge, c’est surtout des ressources et de l’énergie pour le construire & l’entretenir, comme tout bâtiment, voir bien plus qu’un bâtiment équivalent en plaine. A fortiori depuis que tout est monté par les airs.
Un refuge, c’est des dizaines, centaines de m2 de nature en moins, comme tout bâtiment, avec le terrain préparé en conséquence.
C’est, ou c’était, de la pollution « humaine » concentrée non assimilable par le milieu.
La demi-pension, c’est un hélicoptère, un cuistot, une cuisine, de l’eau usée …
Qui faisait ça ?
Plein de gens, de toute façon, en hiver, très peu d’hébergements d’altitude en mode « ouvert gardé », essentiellement des caves de locaux d’hiver, des trous à rats, des semi bivouacs sous des granges délabrées …
Ici on ne parle pas de la fréquentation « de la montagne » dans sa totalité mais surtout la fréquentation de certains lieux sensibles. C’est assez facile de voir que les vallons/endroits sans refuge sans (en générale) moins fréquenté que ceux avec des refuges. C’est parce que si un refuge est là, les gens ont tendance à l’utiliser.
Mais si on enlevait tous les refuges des Alpes/Pyrénées etc. je ne pense pas que la fréquentation de la haute montagne diminuerait autant. Si de toute façon il faut bivouacer (ou partir très tôt et aller très vite) pour aller en haute montagne, je pense que tout le monde l’accepterait, comme aux États-Unis.
D’accord, mais l’alternative serait une proliferation du bivouac avec tout les problématiques associés - déchets, piétinement de l’herbe/flore, caca sauvage et compagnie.
Est ce qu’il y aurait réellement une prolifération, ou simplement beaucoup moins de monde ?
Est ce que le développement du tourisme montagne n’a pas été rendu possible par les refuges ?
Quand aux bivouacs, et hormis qlqs points de fixations, ça me semble bien bien soft à comparer de l’impact des refuges.
J’ai grimpé aux USA y compris en alpi. Les Tetons, c’est vide, y compris dans les classiques.
Il me parait qu’il y a aussi beaucoup de monde en montagne aux États-Unis, et très peu de refuge. Là-bas, le facteur limitant c’est plutôt l’accès routier selon ce que j’ai compris, mais bon je n’y suis jamais allé. Sur les forums anglophones beaucoup de monde se plaint de la surfréquentation (en faisant partie, bien sur) mais évidemment tout est relatif.
Je n’ai pas eut cette impression. Ca n’a strictement rien à voir avec Chamonix, les environs de Grenoble.
Même à Yosemite, ça m’avait semblé moins pire que les ponts du mois de mai à Presles ou au Verdon.
Les Appalaches, donc la montagne à vache comparable aux Vosges, étaient également quasi totalement vides que cela soit en randonnée, VTT ou escalade.
La densité de population est 3-4 fois plus faible aux USA qu’en France et en Europe.
Il faut peut-être déjà réaliser (et accepter) que la vie en refuge n’est pas la vie à la maison… notamment pour certains points sensible qui à priori nécessite du « confort » à la maison mais qui moyennant quelques modifications de pratique se passent très bien en milieu plus rustique! Notamment la gestion de certains épisodes hémorragiques féminins…
Il me semble que la douche n’est pas un critère décisionnel unique.
Simplement, une population qui fréquente/souhaiterait fréquenter la montagne n’accepte pas/plus les refuges ou l’on est entassé sur des bas-flancs en bois à la literie hypothétique, la nourriture insipide et l’accueil revêche.
Ce type de refuges constitue aujourd’hui l’exception, et c’est plutôt ceux-ci qu’il faudrait noter. Pourtant, l’image de ces refuges demeure prégnante dans l’imaginaire collectif.
Et puis, chacun, individuellement, peut avoir son critère décisif. Ainsi, si la présence de douches m’indiffère, l’épaisseur de la paillasse qui tient lieu de literie est par contre primordiale pour moi. Je n’accepte plus de dormir quasiment directement sur les planches (sombres souvenirs de nuits passées au refuge du Promontoire ou de l’Olan, entre autres …).
Je dirai qu’il ne faut pas être trop ségrégant: tu peux très bien accepter l’inconfort et la rusticité et de temps en temps avoir envie de plus de confort, de la même façon que l’on accepte pas toujours le même niveau d’engagement en fonction de l’état d’esprit du moment.
Ca va peut être dépendre de la pratique.
Pour des voies normales, et autres itinéraires « faciles », avec donc souvent relativement peu d’inconfort dans l’itinéraire, une faible probabilité de bivouaquer dedans, organisé sur un we complet, le confort du refuge peut sembler important. Quand tu vas « bastonner » (à ton niveau), ou même simplement que tu es un habitué des longues journées inconfortable, par exemple en dormant dans ta voiture pour faire des itinéraires à la journée, ou simplement des « squats » de bord de route et autres mauvais parking, le confort en refuge est secondaire.
Quelque part, le refuge confortable avec demi-pension est une approche « bourgeoise » priorisant le confort dans l’activité. Si l’activité est prioritaire, le confort du refuge devient secondaire.
Par ailleurs, le refuge diminue « l’expérience » montagne en réduisant l’immersion dans le milieu. La course réalisée en bivouaquant dans l’itinéraire n’a rien à voir avec la même course réalisée en dormant au refuge, à fortiori en traversée cad en portant son bivouac. Le bivouac, c’est un pas de plus dans l’inconfort de l’autonomie et dans « l’expérience montagne ». Le refuge, c’est resté en partie dans le confort et la sécurité de nos habitudes de la semaine. Ensuite que cela soit avec 1 cm de paillasse ou 10 cm, ça ne change qu’à la marge, pas plus que la douche.
A l’extrême, est ce que le refuge est juste un moyen pour réaliser la course de ses rêves ou un objectif quasiment en soi. Est ce que passer une bonne soirée en refuge est un des objectifs du we ?
Bien évidement, ce n’est pas binaire. Mais le refuge en 2024, c’est tout de même du tourisme avec un « aubergiste » appelé gardien « fournissant » le gîte et le couvert. L’alpinisme, c’est une pratique sportive.
Je ne dis pas que ma description correspond à l’ensemble des usagers, mais qu’une part non négligeable de ceux-ci doit partager ce point de vue. Que ces randonneurs/alpinistes n’accepte pas/plus de séjourner dans ces refuges « à l’ancienne »
Je vais répondre une seule fois sur le pourquoi car tu m’as mentionné mais il n’y aura pas d’autres réponses à ce sujet car on s’en fiche de savoir si c’est nécessaire, si ça réduit l’expérience même de la montagne,… Ce n’est pas le sujet.
N’habitant pas en montagne, je n’ai pas souvent l’occasion de m’y rendre. Je n’ai pas la chance de pouvoir faire le déplacement pour une journée ou deux.
Généralement je ne redescend que pour rentrer chez moi.
Est-ce que la douche est un critère décisionnel? Pas vraiment.
Cependant! Si, au cours de ma semaine d’alpi, j’ai l’occasion de passer par un refuge qui propose une petite douche. Je ne crache pas dessus.
Evidemment, je peux m’en passer mais si il y a un refuge à 500m du mien qui propose ce genre de confort, après 4-5 jours ça fait du bien?
En haute montagne, il n’y a généralement pas plusieurs refuges éloignés de moins de 500m. En règle générale, c’est un seul refuge pour une destination, à fortiori en alpinisme.
Même pour l’escalade en altitude. Pour grimper 1 semaine à l’Envers, c’est le refuge de l’Envers des Aiguilles. Le refuge du Requin est à 1,7km mais l’AR va prendre quasiment une demi-journée.
Pour l’alpinisme neige, c’est encore plus compliqué car il n’y a pas beaucoup de refuges permettant d’enchainer 6 itinéraires de neige sur une semaine, même en randonné glaciaire, à fortiori en été avec le changement climatique.
Il y a des exceptions notamment pour les itinéraires situés entre 2 refuges. Par exemple, on peut aller à Torino ou au Cosmiques pour certains itinéraires. Néanmoins, il y a 5 km et le glacier du géant à traverser.
L’option douche, au sens aller dans le refuge d’à coté, ne fonctionne pas en alpinisme. Même en randonnée à plus basse altitudes, les refuges sont rarement en groupe.
Cette approche serait valable pour les gites, camping de fond de vallée mais ils ont tous des douches.
La douche est une question « d’hôtellerie » et de construction sociétale. Ca n’a pas grand chose à voir avec l’expérience montagne.
La transpiration est un mécanisme d’adaptation de l’espèce homo permettant une meilleure dissipation de la chaleur. C’est donc un avantage légué par des millions d’années de sélection naturelle. La hantise de la transpiration est une aberration parmi d’autres de nos sociétés « modernes ». Avec le changement climatique et donc les canicules, les personnes transpirant beaucoup ont un avantage certains.
Il ne t’a pas vraiment mentionné en fait. Il a répondu à ton post initial et le sujet a été déplacé par les modérateurs pour créer une autre discussion selon ton propre souhait.
En l’occurrence ici c’est le sujet justement et beaucoup de monde souhaite savoir si c’est nécessaire ou pas.
Bah, toutes les pratiques sont possibles. Je me souviens d’une virée de refuge en refuge dans les Ecrins il y a une vingtaine d’années: l’idée était de faire un petit sommet (parfois improbable ou impratiquable, car choisi dans le Labande avec des critères d’une autre époque!) entre chacun des 4 refuges choisis (Temple-Ecrins, Pilatte, Bans et Sélé). Evidemment, à l’époque, aucune douche dans aucun de ces refuges .
Et il y a évidemment les refuges pour randonneurs, comme ceux du PNV, qui ont tous des douches, je crois.
Perso, dès qu’il y a de l’eau (même un simple torrent ou une source), je me lave, entièrement si possible (pas trop de monde autour). Mais s’il y a une douche, j’en profite en général également, même si ce n’est évidemment pas un de mes critères pour le choix du refuge.
Et s’il n’y a pas d’eau, eh bien on ne meurt pas de rester 10 jours sans se laver (testé en période hivernale dans le Kamtchatka central, mais de toute façon, vu le froid et le vent, on ne transpirait pas ).
Dans le coin, les seuls refuges « proches » (à moins d’1h) permettant de réaliser des même courses d’alpinisme seraient Carrelet et Temples-Ecrins.
Choisir entre Temple-Ecrins, Pilatte, Bans et Sélé sur la base de la douche n’a de sens que si la douche passe avant l’itinéraire & le sommet.
A chacun sa pratique. Mais compte tenu de la quantité de paramètres à avoir au vert pour effectuer une course « sérieuse » en alpinisme, ça n’a guère de sens de se questionner sur la présence d’une douche, hormis si le refuge est l’objectif en soi.
A chacun sa pratique. Pour ma part, c’est quelque chose comme :
Quelles sont les itinéraires et sommet qui m’intéressent.
Est ce que j’ai l’entrainement (ça peut prendre des mois même des années).
Quelles sont les itinéraires en conditions.
Est ce que j’ai le partenaire avec l’entrainement qui va bien.
Est ce que j’ai le créneau météo quand nous sommes dispo tous les 2.
C’est pas faux, mais vite fait, à la pelle :
Mantova - Gnifetti / Susanfe - Salanfe / Orny - Trient / Weissmies - Hohsaas / Gandegg - Teodulo - Testa Grigia…