À l’Olan c’est mieux maintenant…
Prendre une douche en refuge
Je dirai qu’il ne faut pas être trop ségrégant: tu peux très bien accepter l’inconfort et la rusticité et de temps en temps avoir envie de plus de confort, de la même façon que l’on accepte pas toujours le même niveau d’engagement en fonction de l’état d’esprit du moment.
Ca va peut être dépendre de la pratique.
Pour des voies normales, et autres itinéraires « faciles », avec donc souvent relativement peu d’inconfort dans l’itinéraire, une faible probabilité de bivouaquer dedans, organisé sur un we complet, le confort du refuge peut sembler important. Quand tu vas « bastonner » (à ton niveau), ou même simplement que tu es un habitué des longues journées inconfortable, par exemple en dormant dans ta voiture pour faire des itinéraires à la journée, ou simplement des « squats » de bord de route et autres mauvais parking, le confort en refuge est secondaire.
Quelque part, le refuge confortable avec demi-pension est une approche « bourgeoise » priorisant le confort dans l’activité. Si l’activité est prioritaire, le confort du refuge devient secondaire.
Par ailleurs, le refuge diminue « l’expérience » montagne en réduisant l’immersion dans le milieu. La course réalisée en bivouaquant dans l’itinéraire n’a rien à voir avec la même course réalisée en dormant au refuge, à fortiori en traversée cad en portant son bivouac. Le bivouac, c’est un pas de plus dans l’inconfort de l’autonomie et dans « l’expérience montagne ». Le refuge, c’est resté en partie dans le confort et la sécurité de nos habitudes de la semaine. Ensuite que cela soit avec 1 cm de paillasse ou 10 cm, ça ne change qu’à la marge, pas plus que la douche.
A l’extrême, est ce que le refuge est juste un moyen pour réaliser la course de ses rêves ou un objectif quasiment en soi. Est ce que passer une bonne soirée en refuge est un des objectifs du we ?
Bien évidement, ce n’est pas binaire. Mais le refuge en 2024, c’est tout de même du tourisme avec un « aubergiste » appelé gardien « fournissant » le gîte et le couvert. L’alpinisme, c’est une pratique sportive.
Je ne dis pas que ma description correspond à l’ensemble des usagers, mais qu’une part non négligeable de ceux-ci doit partager ce point de vue. Que ces randonneurs/alpinistes n’accepte pas/plus de séjourner dans ces refuges « à l’ancienne »
Je vais répondre une seule fois sur le pourquoi car tu m’as mentionné mais il n’y aura pas d’autres réponses à ce sujet car on s’en fiche de savoir si c’est nécessaire, si ça réduit l’expérience même de la montagne,… Ce n’est pas le sujet.
N’habitant pas en montagne, je n’ai pas souvent l’occasion de m’y rendre. Je n’ai pas la chance de pouvoir faire le déplacement pour une journée ou deux.
Généralement je ne redescend que pour rentrer chez moi.
Est-ce que la douche est un critère décisionnel? Pas vraiment.
Cependant! Si, au cours de ma semaine d’alpi, j’ai l’occasion de passer par un refuge qui propose une petite douche. Je ne crache pas dessus.
Evidemment, je peux m’en passer mais si il y a un refuge à 500m du mien qui propose ce genre de confort, après 4-5 jours ça fait du bien?
Voila pour le SEUL et UNIQUE hs de ma part.
En haute montagne, il n’y a généralement pas plusieurs refuges éloignés de moins de 500m. En règle générale, c’est un seul refuge pour une destination, à fortiori en alpinisme.
Même pour l’escalade en altitude. Pour grimper 1 semaine à l’Envers, c’est le refuge de l’Envers des Aiguilles. Le refuge du Requin est à 1,7km mais l’AR va prendre quasiment une demi-journée.
Pour l’alpinisme neige, c’est encore plus compliqué car il n’y a pas beaucoup de refuges permettant d’enchainer 6 itinéraires de neige sur une semaine, même en randonné glaciaire, à fortiori en été avec le changement climatique.
Il y a des exceptions notamment pour les itinéraires situés entre 2 refuges. Par exemple, on peut aller à Torino ou au Cosmiques pour certains itinéraires. Néanmoins, il y a 5 km et le glacier du géant à traverser.
L’option douche, au sens aller dans le refuge d’à coté, ne fonctionne pas en alpinisme. Même en randonnée à plus basse altitudes, les refuges sont rarement en groupe.
Cette approche serait valable pour les gites, camping de fond de vallée mais ils ont tous des douches.
La douche est une question « d’hôtellerie » et de construction sociétale. Ca n’a pas grand chose à voir avec l’expérience montagne.
La transpiration est un mécanisme d’adaptation de l’espèce homo permettant une meilleure dissipation de la chaleur. C’est donc un avantage légué par des millions d’années de sélection naturelle. La hantise de la transpiration est une aberration parmi d’autres de nos sociétés « modernes ». Avec le changement climatique et donc les canicules, les personnes transpirant beaucoup ont un avantage certains.
Il ne t’a pas vraiment mentionné en fait. Il a répondu à ton post initial et le sujet a été déplacé par les modérateurs pour créer une autre discussion selon ton propre souhait.
En l’occurrence ici c’est le sujet justement et beaucoup de monde souhaite savoir si c’est nécessaire ou pas.
Bah, toutes les pratiques sont possibles. Je me souviens d’une virée de refuge en refuge dans les Ecrins il y a une vingtaine d’années: l’idée était de faire un petit sommet (parfois improbable ou impratiquable, car choisi dans le Labande avec des critères d’une autre époque!) entre chacun des 4 refuges choisis (Temple-Ecrins, Pilatte, Bans et Sélé). Evidemment, à l’époque, aucune douche dans aucun de ces refuges .
Et il y a évidemment les refuges pour randonneurs, comme ceux du PNV, qui ont tous des douches, je crois.
Perso, dès qu’il y a de l’eau (même un simple torrent ou une source), je me lave, entièrement si possible (pas trop de monde autour). Mais s’il y a une douche, j’en profite en général également, même si ce n’est évidemment pas un de mes critères pour le choix du refuge.
Et s’il n’y a pas d’eau, eh bien on ne meurt pas de rester 10 jours sans se laver (testé en période hivernale dans le Kamtchatka central, mais de toute façon, vu le froid et le vent, on ne transpirait pas ).
P’tit’ étoile.
Dans le coin, les seuls refuges « proches » (à moins d’1h) permettant de réaliser des même courses d’alpinisme seraient Carrelet et Temples-Ecrins.
Choisir entre Temple-Ecrins, Pilatte, Bans et Sélé sur la base de la douche n’a de sens que si la douche passe avant l’itinéraire & le sommet.
A chacun sa pratique. Mais compte tenu de la quantité de paramètres à avoir au vert pour effectuer une course « sérieuse » en alpinisme, ça n’a guère de sens de se questionner sur la présence d’une douche, hormis si le refuge est l’objectif en soi.
A chacun sa pratique. Pour ma part, c’est quelque chose comme :
- Quelles sont les itinéraires et sommet qui m’intéressent.
- Est ce que j’ai l’entrainement (ça peut prendre des mois même des années).
- Quelles sont les itinéraires en conditions.
- Est ce que j’ai le partenaire avec l’entrainement qui va bien.
- Est ce que j’ai le créneau météo quand nous sommes dispo tous les 2.
Ca fait déjà beaucoup de conditions.
C’est pas faux, mais vite fait, à la pelle :
Mantova - Gnifetti / Susanfe - Salanfe / Orny - Trient / Weissmies - Hohsaas / Gandegg - Teodulo - Testa Grigia…
Je répond directement à ta question: pour ma femme (randonneuse, pas alpi, pas escalade), c’est TRES important. Si je veux l’emmener en refuge pour de la rando sur plusieurs jours, c’est obligatoire, sinon, elle ne vient pas. Ca fait partie des critères de choix de parcours.
Sinon, la douche c’est nul. Je ne prend que des bains, très chauds, très longtemps et avec plein de mousse. Et evidemment, pas question apres de dormir en dortoir avec des gens pleins de sueur qui ronflent en plus.
Quelqu’un pourrait faire la liste des refuges où je pourrais dormir ?
c’est plus des abreuvoirs à vache que des lavabos, mais oui, c’est marrant
Pour le bain moussant, tu t’arrêtes au lac de montagne juste en dessous et tu mets ça dedans
Ça existe aussi en noix de coco/maracuja
Faut que ce soit chaud…
Et que j’ai un peignoir moelleux et chaud pour la sortie de bain. Et que la pièce soit chauffée à au moins 22°C…
Une digression sur une digression - très sympa ça. Sinon, est-ce qu’il y a un record de « degré de digression » sur le site? Ça serait marrant à regarder…
A la prochaine digression, il faudrait demander quels sont les refuges qui ont une douche …
Il vaudrait mieux arrêter là, sinon on va avoir une digression sur les digressions
Ben moi finalement si je peux prendre une douche, chez moi, dans un refuge, sous une cascade, ben je suis très content, mais je les préfère à 35 degres ( Celsius )
Faut pas exagérer. A titre personnel, je peux confirmer que l’usage de tampons ne rend pas la douche obligatoire. Avec un ziploc, en outre, les protections se redescendent très bien dans la vallée.
On a aussi, depuis quelques décennies de généralisation de l’usage de la salle de bains, tendance à oublier qu’on peut très bien se laver avec un morceau de savon et un gant sans prendre une douche. Il existe aussi des gants imprégnés qui permettent de se laver sans eau, si on souhaite vraiment ne pas attendre le retour en vallée… Ce qui vaut pour le trek vaut aussi, à plus forte raison, pour 2 ou 3 nuitées en refuge.
Allez, je rajoute une digression comparative : l’absence de douche en refuge me semble bien moins rédhibitoire que la présence de conserves de confiture de myrtille et de crème de marrons stockées dans les chiottes, à moins de cinquante centimètres de la cuvette des toilettes sèches (vu début juillet au tout nouveau refuge du Pavé !!!).
Là, pour le coup, on est loin du respect des normes minimales d’hygiène et c’est un truc que je n’avais jamais vu, y compris dans l’ancien refuge qui n’était pourtant qu’une cabane de chantier.
Alors, douche ou pas…