Pourquoi l'himalayisme en hiver ?

J’avoue ne pas avoir lu les 325 posts mais j’ai une question: les hivernales dans ces montagnes ont-elles un intérêt particulier en termes de conditions?
Que ce soit des fenetres de beaux temps plus fréquentes, des conditions de neiges plus accommodantes pour les courses de neige?

Car si l’on esquive la période de mousson de juin à septembre pour l’Himalaya, alors pourquoi y aller lorsqu’il y caille carrément plus? Juste pour l’exploit/l’envie de faire causer de soit/son pays?

Et il parait que le Karakorum n’est pas régit par celle-ci (la mousson), donc pourquoi en hiver?

Je pose ces questions par intérets concernant les conditions, mais avec une bonne réserve d’ironie/moquerie pour le reste!

Les conditions sont plus sèches, il y a de la glace plutôt que de la neige. C’est donc techniquement plus dur, en plus du froid.

Pour le reste de ta prose, il y a bien sûr une part d’ego à vouloir faire une première. Tu remarquera à ce propos que peu de lignes difficiles sont répétés en himalaya.

Donc les gens qui se lancent là-dedans aiment vraiment ‹ en chier gravos › pour parler très franchement?! Et c’est ce qu’ils recherchent vraiment?
Ou alors ce sont, avant tout, des professionnels qui sont poussés par les sponsors, voir leur gouvernement ou région locale, pour faire parler d’eux?

J’avoue que ce genre de profil échappe vite à mes capacités de compréhension…!

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Bonjour Lovenia,
Ce fil est consacré au suivi des expéditions de l’hiver en Himalaya et au Karakoram. Si tu souhaites créer une discussion sur le sens de l’himalayisme, pourquoi ne pas créer une discussion spécifique ?

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C’est une recherche intérieure.
Ça peut confiner au mysticisme (Michel Parmentier par exemple).

Une quête intérieure en quelque sorte.
Tu écouteras ou re-ecouteras les paroles de Jacques Brel

La discussion pourra pleinement se développer ici sans interférer sur celle consacrée au suivi des expéditions hivernales en Himalaya et au Karakoam… :wink:

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Pourquoi l’himalayisme ?
Pour les mêmes raisons que l’alpinisme. Et chacun a ses raisons, diverses et variées.

Pour prendre un exemple à notre mesure, certains vont faire un itinéraire en face N de l’Aiguille du Midi et redescendre en téléphérique alors que d’autres vont pousser l’expérience montagnarde jusqu’à redescendre dans la vallée à pieds. Pas parce-qu’ils aiment en chier, mais parce-que c’est leur choix, leur éthique, une autre façon de rester en montagne plus longtemps, etc.
Certains randonneurs apprécient les itinéraires exposés, pour leur caractère souvent technique, désertés, pour l’envie de se confronter au danger et vaincre ses peurs ou avoir sa dose d’adrénaline, etc…
J’imagine que dans les hivernales himalayennes, en plus du désir de se faire connaître pour l’exploit, il y a aussi l’envie de se confronter à des conditions rudes, à un isolement certain, à un dépassement de soi, etc.

Je comprends pas que des alpinistes se posent ce genre de questions. Y aller en hiver, c’est aussi débile qu’en été, tout aussi débile que se promener, tout aussi débile que serrer des crougnes dans un 8a. C’est débile !

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Je pense qu’à ce niveau d’engagement c’est surtout le premier point.
Après je ne le conçois pas comme une critique, au contraire cela permet de repousser les limites atteintes par l’humanité.

Et sinon, pourrais-tu nous en dire plus sur ton type d’activités en montagne ? Juste pour savoir quel intérêt particulier cela représente et savoir aussi quelle dose d’ironie il nous faudra mettre pour te répondre,ceci par pur intérêtbien sûr :sunglasses:

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Bonjour.

Il y a peut-être une autre raison :wink:: je crois que c’est Tamara Lunger qui a dit quelque part qu’elle en avait marre des camps de base des 8000 surpeuplés par les expéditions commerciales (et avec des gens qui piquent dans les tentes parait-il :open_mouth:). Au moins, l’hiver c’est plus tranquille (même Mingma avait froid!!).

Moi, ça me parait un bon prétexte: éviter la foule :wink: (pas sûre qu’il y ait tant de monde que ça au K2 l’été).

P’tit’ étoile.

Une première est généralement réalisée en été, donc si quelqu’un veut être dans les anales de l’himalayisme, il peut la refaire en hiver, ou en solo, ou sans oxygène.

D’ailleurs, la querelle sur la date d’une hivernale est révélatrice:
entre le 21 décembre et le 28 février pour certains
de début décembre à fin mars pour d’autres

Un peu de lecture (ça date de 2011!):
http://www.altissima.org/les-ascensions-hivernales-en-himalaya-1540.html

Le livre d’Élisabeth revol donne un bon éclairage sur la question

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Bah moi je comprends qu’un alpiniste se pose ce genre de question.
Ca coute combien de milliers d’euros d’aller faire un sommet à plus de 6000m dans ces contrées?
Les conditions étant plus difficile en hiver cela fait que tu as plus de chance de ne pas aller au sommet, avoir froid gravos etc…

Oui c’est vrai se promener à travers les alpages est aussi débile que d’engager des frais et des risques élevés.

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Je n’y connais rien en himalayisme, et cela ne m’éffleurerait pas une seconde d’ironiser sur les personnes qui s’y engagent vraiment, surtout en hiver, même si je trouve cette activité extrêmement risquée.
Je suis admirative de leur technicité, de leur forme physique, et je tremble pour eux.
Je ne crois pas que ce soit « pour la gloriole » (je parle de ceux qui s’y engagent vraiment, pas d’éventuels clowns qui font le buzz sur les résaux sociaux pour n’y faire que de la rando encadrée), cela doit aller bien au-delà.
Peut-être ressentent-il un bonheur, un bien-être incroyable qui les pousse à aller encore plus loin, à faire encore plus difficile ?
J’imagine qu’à moins d’être millionnaire il faut des sponsors et donc de la pub, mais je ne crois pas que ce soit la pub ou le nombre de leurs followers sur facebouk qui les motive à l’origine.
Ensuite peut-être qu’ils en deviennent dépendants, comme on finit tous par être plus ou moins (parfois beaucoup plus) sensibles à notre image virtuelle sur le net. Le fait d’être suivis en direct doit j’imagine aussi intervenir dans leur ressenti sur le terrain : peut-être cela les soutient dans les moments difficiles, mais doit être difficile à gérer pour des décisions par exemple de demi-tour et d’abandon.

Nous faisons tous, à des niveaux différents et dans des disciplines différentes, des activiés sportives à risque, demandant des précautions et matériels particuliers. En plus du plaisir à évoluer dans des milieux magnifiques, et de vivre des moments intenses d’amitiés avec les autres, arriver à maîtriser les dangers procure une satisfaction bien intense même si par moments nous passons des moments difficiles. Ceux qui ne pratiquent pas certains de nos sports favoris peuvent avoir du mal à comprendre qu’on aime â se mettre dans de pareilles situations !

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Mes activités montagnes: alpinisme, rando/ascension de sommets fastoches, trek avec gros sacs de 25kg dans des montagnes lointaines, en hiver/printemps beaucoup de snowboard (hors piste si y’a de la peuf, juste avec la pelle pour faire des sauts sinon, voir prendre les raquettes pour aller loin des télé-machins).
J’ai aussi fait quelques 6000 qui n’étaient pas forcément des gros pierriers, et j’ai même atteind les 6600m pour savoir ce que c’est que le manque d’oxygène! Enfin j’ai passé deux nuits à 6200m pour tenter le Pic Lénine.
Voilà, histoire que l’on ne me prenne pas pour un novice (qui a dit blaireau?!) directos.

Mais même si je faisais très peu de montagne je m’interrogerais quand même sur cette course à l’exploit, à l’image, la pression des sponsors…

Pour avoir connu un pro en snowboard et en skate, je sais que la course au plus haut, plus vite, plus technique, plus original… existe.
Et aller dans ces montagnes-là en hiver parce que c’est plus difficile, donc plus dangereux, me fait penser au gars qui va faire un saut de barre rocheuse dans des conditions pas top (peu de neige fraiche) parce que justement c’est pas top. Ou alors skater sous la pluie etc etc…
Voilà où se trouve mon ironie.

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ben voila
tu as donné toi même la réponse à ta question.
c’est plus difficile, donc plus motivant

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Merci pour ce détail de tes activités montagnes, mais mon post voulait plutôt signaler qu’il n’y a pas plus de raison d’aller faire un 8000 en hiver qu’en été ou qu’un 4000 dans les Alpes. Mais il n’y en a pas moins non plus. Comme disait quelqu’un d’autre et que tu as d’ailleurs repris: « c’est débile ». Après on peut estimer que c’est plus ou moins débile ou qu’il y a plus ou moins de justification, mais ça nous est tellement personnel tout ça car au fond c’est répondre à la question : « quel sens donné à ma vie » non ? Et si j’ai réagi c’est justement sur l’aspect « ironie » ou tu sembles donc trouver « risibles » certaines activités, les tiennes te paraissant par contre tout à fait « sérieuses ».

Oui ça existe en effet et alors ? Pourquoi doit-on trouver cela plus risible qu’autre chose ?

Et c’est là que je réagis car je ne vois pas ce qui te permet à toi de trouver cela risible…

Si la réponse était si simple je pense que je l’aurais trouvé tout seul!

Bref je parlais d’ironie, et celle-ci veut donc souligner toute la pression de tiers personnes, un ego sur-dimensionné, voir une fuite malsaine…ce genre de choses quoi que l’on ne met pas forcément en avant, mais qui peuvent expliquer ce genre de tentatives.

Se frotter à la montagne c’est pas mal en chier, maintenant si en chier pour en chier est une forme de motivation, alors c’est là que je ne capte pas.

Sachant que plus difficile en montagne veut aussi dire potentiellement ne pas revenir vivant, ou alors en fauteuil roulant à vie, mutilé… on ne parle donc pas de skater sous la pluie là.

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