Pourquoi l'himalayisme en hiver ?

Mais ai-je dit que c’était risible? Moi je parle d’ironie, ce n’est pas exactement la même chose.
Et je ne parle pas de sérieux ou pas.
Je parle, donc, de pression venant de sponsors ou autres, d’égo énorme, de course à toujours plus de (haut, vite, loin, difficile…)

Et comme on parle d’activités dangereuses ce n’est donc pas une histoire de sérieux ou de risible, mais bien de mise en danger car on est dans un cadre dangereux.

Et un mec qui saute une bonne barre rocheuse avec une réception pourrave car, justement, elle est pourrarve (mais ca peut faire causer ou des images), alors, pour moi, ce n’est pas risible, c’est ouvertement débile, con, craignos etc…

Et là où je veux donc en venir, quitte à me répéter, c’est qu’à vouloir toujours vouloir faire plus de performance on peut se mettre vraiment en danger.
Et d’un point de vue humain je trouve cela nul, voilà tout.

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certes
mais je serais curieux de connaitre le nombre de décès dans ce genre de conditions, pour des gens vraiment expérimentés et entrainés,
à comparer à des décès survenus à l’everest, dans de bonnes conditions, mais avec des gens pas aussi bien préparés?

C’est pour cela qu’à mon avis ce n’est ni une question de plaisir, ni une question de recherche intérieure ou je ne sais quoi d’autre.

C’est avant tout être celui ou celle qui va réaliser l’exploit de faire une première.

Pour prendre un exemple bateau (sans mauvais jeu de mot… enfin si justement…) quand Christophe Colomb est parti vers l’ouest c’était pas pour se faire une bonne partie de navigation avec ses potes ou parce qu’il avait besoin d’en savoir plus sur son être intérieur, c’était pour être celui qui allait ouvrir une nouvelle voie de navigation.

Allez, je vais convoquer un grand philosophe grec de part le nom et marseillais de part le reste :

« Ils vont en montagne tout simplement parce que cela leur plaît, qu’ils aiment les fleurs ou la compétition forcenée ; ils ne se cassent pas la tête pour « savoir pourquoi », ils ont l’élégance de ne pas la casser aux autres, et leur arrive souvent, en pensant à ces penseurs qui ne pensent pas qu’il est nécessaire d’avoir des pensées pour penser, d’évoquer la mémoire du général Cambronne. » G. Livanos

Je pourrais aussi rajouter qu’il cherche à vivre plus intensément, plus fortement, aux limites entre leur vie et leur mort ?
Je pourrais aussi demander Pourquoi « se demander pourquoi » ?
Et je pourrais enfin, sur cette question aussi veille que l’Homme, faire de nombreuses références à Yves Ballu dans son livre Les alpinistes (chapitres 29 & 30 entre autres).

Regardant, l’horizon, l’un se demande « qu’il y a-t-il au delà », et de répondre « mais pourquoi s’y rendre ? Qu-ai-je à y gagner ? » ; l’autre à la même question va se dire « mais comment s’y rendre ? Cela pourrait être curieux ».

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Oui cela pourrait être intéressant, mais là encore on retrouve le même blem’: l’argent, le groupe qui peut te pousser, l’envie d’en mettre plein la vue aux connaissances une fois de retour au pays.
Thune, ego, pression quoi.

Après les gens inexpérimentées se font l’Everest en conditions contraires sur certains point.
Eux ne recherchent pas encore plus de difficulté, mais bien un max’ de confort (pour les lieux), se hissent sur une corde avec la Jumard etc…

Ironie, définition : Manière de railler, de se moquer en ne donnant pas aux mots leur valeur réelle ou complète, ou en faisant entendre le contraire de ce que l’on dit : Savoir manier l’ironie.

Je ne dois pas comprendre ce que tu veux exprimer.

Tu ne crois pas que pour Collomb il y avait aussi l’envie de servir ses sponsors? Plaire au souverain.
Et il allait chercher de l’or et les richesses de l’Inde me semble-t-il aussi.
A la recherche d’une nouvelle voie pour éviter l’Empire ottoman entre l’Europe occidentale et… l’Inde.
Mais, et c’est là l’essentiel dans ce topic, a t-il prit encore plus de danger qu’il ne le fallait pour cette entreprise?

Donc je ne parle pas du fait d’ouvrir des voies, encore moins d’aller en ces montagnes, mais bien de choisir des conditions encore plus difficiles dans le but de se faire un nom.

Et donc on se rejoint là: ‹ C’est avant tout être celui ou celle qui va réaliser l’exploit de faire une première ›.
Et moi je dis qu’un tel ego face aux risques je trouve cela malsain vu les conséquences tragiques que cela peut avoir.
De toute façon l’idée ‹ de se faire un nom › me dépasse déjà en tant que concept en soit!

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Ce que tu dis est beau sauf lorsque… tu as toute ta vie pour y penser dans un fauteuil roulant, que tu ne peux plus marcher normalement vu que tu as été mutilé par le froid, que tu es dégouté d’une pratique que tu aimais car le professionnalisme/la pression t’en as éloigné etc etc…

Et, une fois de plus, je ne parle pas d’explorer ou non, mais bien d’explorer dans des conditions forcémment plus pourrave par principe.

Donc, sans vouloir jouer sur les définitions, je me moque, c’est clair, mais ça ne me fait pas rire du tout dans le fond.

Et je pense que mes quelques posts précédents éclaircissent ma penser.

Performance, chrono, sponsors, obligations de résultats, ego… sont des concepts qui me dépassent déjà pas mal.
Alors servir/assouvir ces choses-là sous l’égide du: on va encore plus en chier/prendre encore plus de risque…

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C’est pour ça que tu as choisi d’écrire et de vendre un livre, sans doute…

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On est entièrement d’accord, sauf pour le dernier paragraphe.

Je pense que c’est justement assez humain de se faire un nom, on peut relier cela à une quête de l’immortalité: inscrire son nom dans l’Histoire (ici de l’alpinisme) et cela dépasse pour certains leur vie biologique.

Je ne dis pas que c’est ce vers quoi chacun d’entre nous tend, mais explique juste ce comportement de mon point de vue.
De toute manière on y passera tous, on peut plus ou moins choisir comment, certains préfèrent attendre la mort au chaud dans leur canapé, d’autres vont directement la côtoyer sur des voies pouraves comme tu dis. Reste à savoir de qui l’on se souviendra (en bien ou en mal, là n’est pas la question).
Après entre ces deux extrêmes, il y a bien sur l’immense majorité des personnes dont beaucoup d’entre nous font partie.

Oui, je pense avoir compris en effet et de ce fait, je ne vais pas entrer dans ce débat.

Qq réflexions à ce sujet.

  • Je ne vois pas pourquoi ce serait mal de se faire un nom. Du moment que ça ne gêne personne…
  • pour la question de sauter des barres avec réception pourrave, le gars qui fait ça sait qu’il peut le faire. Sinon, à moins d’être complètement idiot, il ne le ferait pas. A transposer aux 8000, hivernales etc.
  • Je trouve assez crétin d’associer systématiquement l’alpinisme et la mort. Certes, il doit bien y avoir qq spéciaux adeptes de Guido Lammer mais justement, ce sont des spéciaux.
  • quand je fais (enfin, quand je faisais !) un truc dur, je suis content parce que je maîtrise l’affaire de bout en bout et que c’est intéressant. Ma philosophie s’arrête là.
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Quelques autres réflexions à ce sujet :

  • le prix des permis d’ascension n’a strictement rien à voir en hiver/automne et en haute saison (le taux de réussite non plus !).
    Quelques exemples…

  • Je pense qu’il faut aussi distinguer les différents types/profils des grimpeurs qui se lancent dans une éxpé sur un 8000 en hiver : les « stars » au top-niveau, ces professionnels ultra-sponsorisés (Urubko, Moro, Txikon, Nardi, Bielecki, Lafaille…), les « durs à cuire » comme les Polonais qui n’ont jamais froid ni peur, ou encore les « doux rêveurs » comme Revol et Mackiewicz, et certains autres (rares) amateurs ou mal informés…
    On pourrait presque même faire une catégorie spéciale pour les « obsessionnels » (Tomeck Mackiewicz, Daniele Nardi…).

  • Se faire un « nom » ? : Oui, mais auprès de qui ?
    Peut-être pour certains, mais alors au sein d’un tout petit milieu de connaisseurs, un microcosme.
    Dire « J’ai fait le Lhotse en hiver » ça claque bien auprès de ses amis, mais uniquement pour ceux qui connaissent bien…
    Dire « J’ai fait l’Everest en hiver sans O2 en 1980 et avec du matos tout pourri » c’est un peu mieux, mais…
    Ou encore l’Everest en hiver, sans Ox, et en solo (et sans les mains ?)…

  • Sinon, dans le même genre de questions que les 8000 (en été ou en hiver), je me pose aussi des questions sur les Ultra-Trails, les Ironman, ou ce genre de « challenge » comme le « Chartreuse Terminorum » où les gens se pissent dessus (et même pire !) en se ruinant la santé bien avant d’avoir atteint la moitié du parcours…
    A quoi « ça sert » ? Sont-ils « masos » ?
    Aiment-ils vraiment souffrir pour « rien » ?

  • Et pourquoi faire le Mont-Blanc en hiver ?
    Mont-Blanc : un alpiniste allemand se tue après une chute de 300 mètres - France 3 Auvergne-Rhône-Alpes

Alors « Pourquoi l’himalayisme en hiver » ?
Ben, pourquoi pas…

J’ai une pensée particulière pour Marco Siffredi mort seul sur les pentes de l’Everest le 8 septembre 2002, et aussi pour Jean-Christophe Lafaille, mort seul le 26 janvier 2006 sur les pentes du Makalu…
Et tant d’autres…

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Pourquoi grimper en hiver ?

C’est très simple : à chaque saison correspondent des conditions spécifiques.

Ça se veut être ironique, voire mesquin, mais c’est bien mal connaître les perspectives de notoriété et de profit liés à l’édition (qui plus est à compte d’auteur) d’un topo ciblé sur un thème ou une région ultra confidentielle pour des lecteurs français.
Et même si je fais partie de ceux qui ont acheté le livre de @lovenia, ma petite expérience d’auteur (co-auteur pour être précis) me permet d’affirmer avec pas mal de certitudes qu’il ne rentrera jamais dans ses frais (et je ne compte pas le nombre d’heures passées à compiler, rédiger, corriger, etc).

Attention, Catherine, tu vas recevoir des menaces de mort!

Pourquoi ? Je pensais à la photo de l’embouteillage â l’Éverest. :wink:
:innocent:

Moi chu bien d’accord. Je ne comprends pas, D’ailleurs, camptocamp nous incite a prendre des risques stupides et j’hésite à l’attaquer en justice.

Vous voulez aller au Mont Blanc? OK, je comprends… mais de là à choisir autre chose que la voie normale, je ne vous suis plus du tout. Il y a même des voies cotées E5, c’est vraiment chercher le risque inutile! Tout ça simplement pour arriver au sommet du Mont Blanc. N’importe quoi, quand on sait que c’est tellement facile.
Je propose donc que nous supprimions de ce site toutes les autres voies autres que la voie normale pour arrêter d’inciter les gens à prendre des risques inutiles!
Signé : J-M P

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Ah pardon, je pensais à autre chose… une équipe qui a fait le buzz en début d’hiver et qui maniait mieux les menaces que le piolet, semble-t-il. Mais pas besoin de répondre, c’était juste un clin d’œil, faut pas faire repartir le schmilblick!