"Pourquoi la montagne est-elle sublime"

Merci pour cette référence intéressante, en effet !
On en avait discuté sur le forum à plusieurs reprises, il a une dizaine d’années :

Et son livre est cité dans l’article qui esquisse une bibliographie d’ « Alpinisme et Philosophie »
Dommage que le sommaire des chapitres avec la pagination n’apparaisse pas explicitement dans l’édition de 2012…
Pour convaincre un peu ceux qui ont échangé ici sur ce sujet de lire ces quelques pages de « Pourquoi grimper sur des montagnes », le chapitre 10 sur **le sublime se trouve p117, et expose avec clarté la différence entre le beau et le sublime. Il est encadré du chapitre 9 III, p107 : « Architecture III : la cathédrale gothique » et du chapitre 11, p131 Silence, thèmes abordés par plusieurs posts dans ce fil. :wink:

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Bravo pour ce livre @patrick_dupouey. On me l’avait offert, je l’ai beaucoup apprécié et j’y ai trouvé des éléments de réponse très intéressants. À lire !

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Sans vouloir faire le psy à 2 balles, plus on avance à la lecture de ta phrase, plus on y devine des éléments de réponse. J’ai l’impression que ta fascination pour les orages semble en partie bâtie sur les mêmes fondations.

Pas faux. Plus généralement un intérêt pour les phénomènes météorologiques qui sortent de l’ordinaire. Ce que les gens appellent beau temps, j’appelle ça temps ennuyeux. (bon c’est quand même mieux pour faire de la montagne)

"Le vent se lève, il faut tenter de vivre" (Paul Valery).

Tu aimes (aussi) la montagne parce qu’elle te fais peur, de la même manière que tu aimes regarder l’orage au plus près bien qu’il suscite en toi la crainte. D’ailleurs, c’est ce que tu reproches à la mer, d’être trop paisible et accueillante, de ne pas faire de vagues… alors qu’en montagne tout n’est que vague…
Même le topo d’ailleurs bien souvent…

Je ne pense pas que @pasinvite aime se faire peur en montagne, même en étant « en sécurité ».
Par contre les choses grandioses, surhumaines (dans le sens où « on est peu d’chose ! »), accessibles, ça doit être un élément de réponse. Surtout si l’habitude vient s’ajouter par-dessus. Quand on a l’habitude d’un truc on edt dans une zone de confort mental et on occulte volontiers le reste : mer, plaine, forêt, stade d’athlétisme …

Non non j’ai peur de la mer. Enfin surtout ce qu’on ne voit pas les bêtes monstrueuses qui se cachent sous sa surface.

Disons que ça peut me bloquer. Mais je suis quand-même attiré par des trucs souvent au dessus de mon niveau de blocage.
Mais bon on s’éloigne un peu du sujet.
Effectivement un truc facile de fastoche va à priori me barber (la promenade digestive c’est pas mon truc)
Je suis satisfait d’une rando si j’ai tutoyé mes limites que ce soit physiques ou morales.

Oui, on digresse carrément si je relis bien le titre du sujet " pourquoi que c’est-y sublime ces bosses ?". Et pas « pourquoi que j’aime ça ? ».

Je ferme ? :innocent:

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Il y à une différence entre parcourir la mer et rester sur la plage.
Je pense, à tord peut-être, que la même choses animent ceux qui parcourent les hautes-mers et la haute-montagne.
T’aimes peut-être la mer au fond, mais pas les plages, chouchou, serviettes, parasol.

Je suis pas sur qu’on s’en éloigne, je pense que la peur est un élément central dans la pratique. D’une on ne peut pas la supprimer, de deux, si on ne l’accepte pas, on raccroche vite le matériel.

Comme je l’ai précisé, dans mon esprit c’est bien pourquoi j’aime ça.
J’avais juste saisi l’occasion du titre d’une émission de radio mais j’aurais pas du ca porte à confusion.

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C’est vrai que les seules fois où j’ai aimé être en mer c’est sur un zodiac qui volait sur les vagues manquant de chavirer à chaque fois, ou quand j’ai chassé à la main des pieuvres. Une question d’adrénaline que les chouchous et le cramage au soleil n’offrent pas.

Je suis assez d’accord avec ça. Ça doit être proche en tout cas.
Amoureux des éléments. De se confronter un peu nu (c’est relatif) aux éléments.
Mais aussi d’aller voir ce qu’il y a derrière l’horizon. Ou là haut.

Mais disons que là c’est plus des symptômes que leur explication. Mais c’est un debut’

Je suis étonnée que personne (du moins il me semble) n’est parlé d’une dimension mystique de s’élever quand on va en montagne, d’aller tutoyer le ciel (et donc Dieu).
Ce n’est pas ma vision des choses, mais qui sait, plus ou moins consciemment chez certains…?

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Je ne sais pas si ça concerne beaucoup de passionnés de montagne. Pour ça il y a les pèlerinages y compris autour de monts élevés. Mais le rapport avec la passion pour la montagne (celle de ceux qui ont envie de grimper dessus) me semble pas évident.
Ça empêche pas de se sentir éventuellement un peu plus proche de la réalité des choses (je sais pas bien dire ça), de l’essentiel…quand on est là-haut. Petit côté mystique oui sans forcément parler de religion.
Et plus facile à ressentir quand on est seul là-haut qu’en collective du CAF, quand au sommet l’un sort sa bouteille de rouge, l’autre ses cakes au poireau et la-e troisième sa tarte aux pruneaux :slight_smile:
(J’ai dit CAF par facilité mais ça aurait pu être autre chose hein)

Lorsque ma famille, une tante, une cousine, me demandait ce qui m’amenait sur les grandes parois, ce que j’allais chercher là haut, j’aimais répondre par l’absurde : « Je comble le vide par le vide ».
Ça ne se résume pas à cela bien évidemment, mais la réponse porte quand même une part de vérité.

Comme disait Loretan au sujet de ses projets avec André Georges, « sans moteur, tu te fais chier, tu vivote. Le projet c’est ton moteur » (un extrait ici :point_left:)

Oui mais ça ça peut s’appliquer à n’importe quel domaine.
Pour le vide par le vide c’est une belle réplique mais c’est pas du tout le vide que le viens chercher en montagne. C’est même plutôt tout le reste : cailloux, glacier, prairies et forêts. La Terre quoi.

C’est vrai…
Tiens, c’est Bonatti qui écrivait, après sa première au Dru : J’ai franchi la barrière qui me séparait de mon âme. La quête de soi, faute d’une quête mystique. Mais les 2 sont peut-être liés ? (certains prétendent que le divin est en nous … si si …)

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Alors perso la quête de soi ça me laisse totalement de marbre. Je comprends absolument pas ce que ça veut dire

Y’a un peu de mauvaise volonté là non ?
Si tu te poses la question « pourquoi j’aime la montagne ? » et que tu vas en montagne, c’est peut-être pas totalement indissociable de toi :wink:

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