"Pourquoi la montagne est-elle sublime"

Sujet qui m’a été inspiré par un fil à côté (la montagne dans les médias généralistes)
Mais l’idée c’est pas de parler de l’émission en question mais de faire notre propre débat.
On n’est quand-même pas trop mal placés pour le faire et puis c’est quand même LA question à laquelle on n’a toujours pas vraiment trouvé de réponse et qui nous rassemble ici

J’aime bien, mais je ne vois aucun intérêt à expliquer ou comprendre pourquoi.

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Tu t’es jamais posé la question?
C’est curieux quand même.
C’est un peu comme l’amour en fait. On sait pas trop pourquoi.

La montagne n’est pas forcément sublime. Parfois elle est juste belle. Ou pas .
Le sublime, il est dans le regard de celui qui voit la montagne. Il est dans le jugement esthétique et dans l’émotion qui en découle. Pas trop dans un tas de cailloux

Pas du tout d’accord. J’adore les tas de cailloux.

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Il y a certaines couleurs que je trouve magnifiques, certaines textures, odeurs, etc, des scènes animalières amusantes et ressourçantes, être impressionné par les choses grandes ou d’autres épurées … c’est beau, j’en profite sur l’instant. Savoir pourquoi j’aime ça c’est comme de décrire une couleur à un aveugle de naissance. Compliqué mais surtout inutile.

Inutile peut-être. Compliqué sans aucun doute.
Mais tu t’es posé la question non? Pour la montagne.
Moi oui.
Au fond de moi je sais pourquoi je l’aime.
Mais je suis incapable de mettre des mots dessus.

Non.
Je sais pourquoi je n’aime pas certaines choses, la réponse m’est plutôt évidente pour ne pas avoir besoin de me poser de questions.

Essaies avec un dessin

Déjà fait. C’est à peu près le seul truc que je sais dessiner la montagne.
Mais je doute que ça suffise à expliquer aux autres ce que je ressens.
Samivel était pas trop mal pour ça.

Ca a du mal a démarrer, donc on va tenter. Perso, j’ai l’impression d’apprécier certains paysages en les découpant, certains fragments ont des formes presque architecturales, qui s’adressent à moi plutôt que de rester muettes. Par exemple, en Vanoise, la ligne évidente de la morraine au-dessus du lac de la glière et sous la face vitrifiée de l’épena, c’est… j’ai le souvenir particulier d’un chemin qui passait sous une dalle calcaire près du Grenairon. Une immense dalle à 45° complètement lisse entre les sapins et sous les barres rocheuses. Un batiment, c’est des volumes fonctionnel. Peut-être qu’on ne trouve la montagne belle seulement pour cette promesse d’un terrain de jeu?
Le mouvement joue. Quand on avance, le paysage se transforme, ce qui était élégant vu du sud se tasse vu de l’est, et inversement, et j’aime me projeter dans ce changement permanent de perspective. L’effort de ce mouvement ne fait que magnifier ce sentiment. Qui n’a jamais eu le sentiment de voler, de ne plus jalouser les oiseaux en remontant une crête aérienne ?

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C’est clair.
Tes dessins, j’imagine que tu n’oserais pas les mettre ici - comme peu oseront écrire vraiment ce qu’ils ont sur le coeur en réponse à ta question, est-ce que ce n’est pas assez intime finalement ? Mais si jamais tu as un petit exemple de ce que tes montagnes donnent en dessin, même en MP…

Ah… sujet intéressant, je trouve. Même captivant.
Pourquoi la montagne est-elle sublime ou pourquoi la trouvons-nous sublime…?
Parce qu’elle est immuable? Imperturbable ?
Parce qu’elle est elle-même ?
Parce qu’elle nous renvoie à nous-même??
Parce qu’elle nous fait vibrer, éprouver, ressentir, réfléchir ou au contraire débrancher le cerveau?
Sans cesse nous émerveiller…?
Connue ou inconnue, elle déclenche quelque chose chez nous, quelle que soit la météo. Elle nous transporte. Elle nous invite sans limite (ou presque).
Peut-être parce qu’elle nous fait sentir petit, qu’elle nous semble grande et tranquille, paisible même? Voire puissante, d’une puissance sage…?

Je vais tenter une vague réponse. pour moi il y a quelque chose qui tient à l’inaccessible (supposé ou même fantasmé), qui fait qu’on a justement envie d’y aller voir. Enfin inaccessible. c’est pas le bon mot. Comme je le disais pus haut, je trouve pas les mots.
Mais quelqu’un qui aime la montagne c’est pas juste quelqu’un qui dit " oh c’est beau ce paysage de montagne", ça à peu près tout le monde le dit. C’est quelqu’un qui regarde la montagne et se demande comment y aller. Bon une fois que j’ai dit ça j’ai pas fait avancer grand chose :slight_smile:

Et on en revient à cette idée : c’est l’amour qu’on porte à la montagne (ou à autre chose) qui la rend sublime. La montagne est la montagne, elle ne porte pas en elle et sur elle la passion qu’on lui voue ni le regard qu’on lui porte. Le caractère sublime est un critère subjectif, et non intemporel et universel. Le problème de la beauté dans l’art se transpose aisément ici : ce qui plaît à certains ne plaît pas à d’autres.
Je ne pense pas que la montagne dispose de « codes » qu’il faut être capable de déchiffrer pour accéder à sa beauté. Ces codes se trouvent en chacun. Personnellement, je trouve sublime la messe en Si de Bach, alors que mon frère déteste la musique de Bach. C’est ainsi, il n’y a pas de beauté universelle, mais à l’inverse il y a l’universalité de l’amour et de la passion

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La montagne est-elle sublime ?
Accessoirement, définir la sublimité.

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La sublimation faisant passer un corps de l’était solide à l’état gazeux, la montagne nous sublime et nous fait sentir si légers et en apesanteur ?

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Tu t’es sublimé au kiravi ou quoi ?

Plus sérieusement, si un jour un de tes proches ou de ton entourage est emporté par une avalanche, un bloc de rocher, etc, ce que je ne te souhaite pas, trouveras-tu toujours la montagne sublime ? Attention de ne pas tomber dans la béatitude. Plus je la pratique, plus je m’en méfie, tout en la trouvant toujours très belle.

Pour répondre à catherine, ce serait plutôt l’effort physique qui me sublime en termes de légèreté et d’apesanteur.

Ce qui est sublime est inaccessible et devrait le rester.
Après avoir salopé sous toutes les latitudes presque tous les sommets du monde qu’en reste t-il de sublime ?
Samivel a sublimé à sa façon les paysage de montagne.
Sublimation qui ne correspond pas du tout chez moi au souvenir qu’il me reste de toute les ascensions que j’ai pu faire et de leur environnement hostile.
La sublimation des paysages de montagne qu’exprime Samivel au travers de son art est donc une idéalisation de ceux-ci.


PS la montagne ( tout comme l’océan et les déserts ) a été, est et redeviendra inhospitalière pour l’humain.
Ou était le sublime, dans la vallée de Chamonix (ou ailleurs), pour les rares paysans qui y vivaient avant que les premiers touristes fortunés ne débarquent obnubilés par les sommets environnants ?
La montagne et ses sommets que nous tentons de sublimer ici n’inspirait, à l’époque et sous toutes les latitudes, à ces paysans que crainte ( les dieux et les diables ) peur et rejet lié à la lutte âpre et obstinée pour la survie de la communauté humaine .
Pour s’en convaincre il suffit de lire la littérature et récits historique sur le sujet.
Il n’y a que depuis un demi-siècle avec l’énergie carboné ( et ses dérivés) qui coule à flot et après un bon repas pris au coin d’un feu de cheminée que l’on peut la sublimer cette montagne en dissertant entre personnes bien éduqués sur le sujet.
J’ai un souvenir au col Moore, ou j’ai regardé, exténué que j’étais, ce qui m’entourait comme un désert hostile aride et glacé en me disant que décidément la vie et ses ( sublimes ) beautés n’était pas ici mais deux kilomètre plus bas dans la verte et belle vallée ( ou ce qu’il en reste ) .

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Je pense que la montagne nous envoie des messages subliminaux … (genre déshabillez-moi)

Eh oui ! La montagne, c’est comme le reste. Il y a des jours avec et des jours sans.