"Pourquoi la montagne est-elle sublime"

Même si l’environnement est âpre par certains côtés, on peut en ressentir une beauté intense. C’est un autre monde, d’autres valeurs. Oui nous sommes privilégiés de pouvoir en profiter sans avoir à lutter pour notre survie. L’impression est sans doute différente en cas d’accident.

Mais les habitants des hautes altitudes pour lesquels la vie nous semble bien rude, sont-ils indifférents à cette beauté ?

J’ai vu récemment ce film sur cette femme qui vit seule au bord du lac Baïkal, dans des conditions qu’on trouverait vraiment difficiles, surtout lorsqu’il y a toute cette neige et ce froid, et qui trouve que ce lieu est d’une grande beauté, qu’elle ne quitterait pour rien au monde.

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Parce que!

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La montagne est sublime parce qu’elle est surprenante et imprévisible. Elle cache le paysage qu’on va découvrir au col ou au sommet, la suite du chemin, l’évolution de la météo qui arrive par l’autre versant…

Bernard

Ça c’est vrai confortablement installé dans son fauteuil. Sur le terrain, quand on est haut, ça interpelle et crée parfois un motif (supplémentaire) d’inquiétude.

Si l’on prend le sublime au sens kantien, la montagne est grande, elle est simple, elle touche. C’est du sublime. Et nos aïeux en avaient une perception qui relevait aussi du sublime, mais un sublime de terreur, non un sublime de magnificence.

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Je n’ai pas écouté, mais si ça peut aider…

Non justement il y a un autre fil pour ça. Cf mon premier message. J’ai juste repris le titre. J’aurais sans doute pas utilisé le mot sublime sinon.

Le sublime est subjectif. En montant au glacier Blanc, les faces N poudrées d’une neige récente, j’ai vu une gamine d’une quinzaine d’années qui n’en avait rien à foutre, du sublime, pas un coup d’oeil. Son souci c’était son portable. Ça ne passait pas. Face à un tel drame existentiel, le sublime est assez secondaire.

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Pourquoi dis-tu ça?Il n’y a que des personnes bienveillantes ici non? :slight_smile:
Par contre t’en envoyer un en MP non je n’oserais pas là.

Désolée…

Pas grave hein. :slight_smile:

Au contraire ça me donne l’occasion de le préciser c’était pas forcéemnt super clair. jJe vois que tout le monde se focalise sur le terme « sublime » alors que j’aurais probablement employé d’autres termes si je n’avais pas bêtement pompé le titre de l’émission de france cul.

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D’un point de vue évolutionniste, c’est une super question. En montagne on est en danger, en tout cas plus qu’à beaucoup d’endroits, et il n’y a pas plus de ressources. On ne devrait pas aimer ça, ça devrait nous dégouter. Et pourtant c’est tout l’inverse

C’est vrai que les mp c’est pareil finalement, ou pire. Après sur forum on peut citer, copier, diffuser à l’infini. On peut y poser du Samivel, et c’est beau. Je ne sais pas ce qu’il en aurait pensé, des fois je me pose la question… L’espace public numérique a quelque chose de presque traumatisant parfois.
Les montagnes étaient aussi sublimes parce qu’on pouvait s’y perdre, un peu en dehors des cartes, et certains y allaient en partie pour cela. Il fut un temps avant GPS et hors réseau. Bon, ça, c’est perdu.
(Je n’avais pas vu qu’on n’était pas au bistrot ! La force des habitudes…)

.

(Je prends comme si tu t’adressais à moi:) Non. Enfin oui, mais parce qu’on m’a déjà demandé. Et non seulement j’ai pas de réponse (surtout que je sais pas trop ce que ça veut dire la montagne est sublime), mais en fait je m’en fous complètement (ce qui ne veut pas dire que je considère ce post comme stérile). Il paraît que c’est un truc psychanalytique, l’attachement au père ou le désir de combler un manque de côté-là, bof bof.

Ta question m’a rappelé un souvenir: un jour que je bivouaquais sur la vallée blanche mon compagnon m’a posé une question de ce genre (c’était davantage sur l’engagement il me semble mais ça revient au même) et je lui ai donc dit que je m’en foutais, pour moi ça se résumait à: « Pourquoi escalader les montagnes ? parce qu’elles sont là ». Et le copain de me répondre « Ouais, les imbéciles heureux aussi ils se posent jamais de questions. » Ça m’avait scié (et même aujourd’hui ça continue), j’aurais pu me vexer mais ça m’avait fait rigoler intérieurement. Bref je vais en montagne, je grimpe, je regarde un oiseau ou un coucher de soleil… parce que ça me plaît. Et ça me suffit.

PS: spéciale dédicace à @anon7944860

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Par définition : parce qu’elle s’élève (sinon c’est un gouffre), pour sa grandeur (sinon c’est une butte), pour sa force (tectonique principalement), son inaccessibilité (sauf aux rares alpinistes avec ou sans slip), parce qu’elle inspire la crainte (surtout quand elle commence à s’effondrer).

tl;dr

Cf. Wikipedia :upside_down_face:

Merci pour le lien où on trouve notamment ça

C’est en particulier le cas de Joseph Addison, qui part effectuer son Grand Tour en 1699, et écrit dans ses Remarks on Several Parts of Italy etc. que « les Alpes remplissent l’esprit d’un plaisant sentiment d’horreur2. »

On y est là. Déjà en 1699.

Euh oui bof bof come tu dis. Car on peut TOUT expliquer come ça si on veut pas spécialement le fait d’aimer la montagne.

Perso cette question ne me tourmente pas plus que ça mais je la trouve plus intéressante que de savoir pourquoi j’aime pas le pastis (car ça c’est juste physique, ça me fait grimacer).

Merci pour cette dédicace. Est ce par rapport à la psy ? Tu m’invites en quelque sorte à cette discussion à laquelle je n’aurais sans doute pas participé. Si la psy embrouille plus qu’elle n’éclaire, il faut la mettre de côté et aller vers ce qui permet de mieux se connaitre, se comprendre. Oui, la montagne est chargée de symbolique et en ce sens, elle peut être structurante. Emmener des jeunes à la montagne, ça peut être structurant pour les jeunes (ce que tu as dû faire souvent @pire ?).
Il se trouve que je rentre de montagne, après avoir gravi un sublime sommet et redescendu aussi vite avant que le manque de visibilité ne devienne trop critique. Donc les sensations sont toutes fraiches si je puis dire, me concernant. Le plaisir en montagne peut être contemplatif ou sportif ou encore lié à un « art » de vivre comme dans l’exemple de Catherine.
Pour ma part, le plaisir est à la fois contemplatif et sportif. La montagne nous offre quand même un magnifique terrain de jeux pour nous exprimer physiquement, techniquement et mentalement. La mer permet cela aussi.

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Non pas à la mais au

Oui mais alors justement. La mer je m’en fous un peu. Pourquoi la montagne plus que la mer? (dans mon cas?)

Quand on me dit " c’est beau" devant un paysage de mer je réponds « bof c’est bleu , c’est plat, c’est chiant, ya même pas de vagues… »

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parce que tu te verrais bien mieux sous les traits d’un bouquetin que d’un dauphin ? Je blague…
Personnellement, c’est dans l’expression que je trouve la raison de mon plaisir. J’aime la complexité. Plus ça allie les trois composantes que j’ai indiqué, la technique, le physique (parce que j’aime l’effort) et le mental et plus j’aime être en montagne.
Tu n’arrives pas à mettre des mots sur ton plaisir d’être en montagne mais lance-toi, pose quelques mots et peut-être que ça va venir :wink: