si le quilt permettait d’aller jusqu’à-10 degrés pour 750g, il serait thermiquement 2 fois plus efficace qu’un sac (les sacs -10 depassant facilement 1,2 kg).
Sur les sites que j’ai vu, quand on trouve des indications, c’est 730g pour zero degrés.
Mais bon, faisons plutôt un bilan thermodynamique pour s’appuyer sur autre chose que ce que les constructeurs racontent.
Les pertes de chaleurs se font par 3 voies:
conduction: en gros, à quelle vitesse la chaleur s’echappe par contact avec une surface plus froide)
convection: une molecule chaude se deplace et est remplacé par une molecule froide. Là ça va être tout ce qui est mouvement d’air
rayonnement: la chaleur peut se transmettre sous forme de rayonnement, les rayonnements infrarouges étant les plus calorifiques. Si on les garde avec nous, c’est tout bon, si rien ne les renvoit vers nous, c’est perdu. C’est le principe de la couverture de survie.
Ducoup, à poids égal de quilt et de sac, avec un matelas gonflable hivers (avec une feuille d’isolant à l’intérieur donc):
Conduction: on enlève la plume du dessous, et on la met dessus: si on a un sac 50/50, on aura 2 fois moins de perte dessus que dessous. Un peu plus en fait, puisque la plume dessous n’est pas compréssée. Ducoup, disons 2,5 fois meilleur dessus. Et dessous? Avec l’histoire de la plume compréssée, 1,5 fois moins isolé (la perte n’est pas si énorme, le corps ne touche pas le matelas sur 100% de la surface). A oui, mais le corps se retrouve directyement en contact avec le plastique du matelas, qui lui transmet très bien le froid (il est à la fois beaucoup plus mince, et dans une matière bien plus conductrice à la chaleur que la plume). Au doigt mouillé, je dirai qu’on arrive à 2,5 fois plus de chaleur perdu qu’avec un sac, surtout si on considère que le corps humain emet plus de chaleur par le dos que par la face avant, et que le gain thermique sera plus important si on protège cette partie là plutôt que celle au dessus. Bilan: neutre
Convection: Pas de secrets: pour limiter les pertes par convection, il faut empécher les mouvements d’air. Le quilt n’est pas fermé, l’air va bouger (sur les cotés, par le col…) à chaque mouvement du dormeur ou si presence d’un peu de vent. Le matelas n’offre pas une super performance, car n’étant pas cloisonné, il y a pas mal de convection entre les parties froides du matelas (contact avec le sol et parties non couvertes par le duvet/quilt). Si on considère que les transferts de chaleurs augmentent avec la difference de température des deux corps considérés, la perte par conduction précédente est plus rapide entre le corps et le matelas que si on avait un tas de plume compréssé entre les deux, l’ecart de temperature entre l’exterieur de la plume et le matelas étant plus faible). Et comme la convection est importante dans le matelas, on a un bilan un peu moins bon. Bilan: légèrement moins bon pour le quilt
Rayonnement: Dans un cas, il s’agit de réfléchir le rayonnement (important) s’échappant directement du dormeur, et de lui renvoyer. Pou le sac, il s’agit de réfléchir le rayonnement s’échappant à la surface du sac de couchage, et de le renvoyer à a surface. En effet, le rayonnement du corps est contenu (en partie) dans le sac, il ne s’echappe que ce qui arrive par conduction à la surface du sac). Le matelas a forcement des pertes dans le process, entre la surface reflechissante qui n’est pas efficace à 100% et les rayons qui sont réfléchis dans une direction différente de celle dudormeur/sac/quilt. Ducoup j’aurai tendance à dire que perdre un certain pourcentage d’une valeur élevée (rayonnement en direct du dormeur) et perdre le même pourcentage d’une valeur faible (rayonnement du sac), le bilan est plutôt en faveur du sac. Bilan: avantage au sac.
Je n’ai pas pris en compte la dedans que le deuxième poste de perte de chaleur du corps humain, c’est la tête. Pas de capuche sur les quilts.
Et surtout: est-ce qu’on a bien une épaisseur de plume plus importante sur le dessus? Parcequ’en fait, c’est là où c’est drôle: un sac de couchage « classique » fait 50cm au pied, et 70cm aux épaules, donc 1m/1,4m déplié. Et la dimension d’un quilt, au hasard le siren de Némo? 1m/1,35m. Pareil. Donc pour un même poids de plumes, il n’y en aura pas plus épais au dessus du dormeur! Ce qui veut dire, dans mon calcul précédent, qu’on n’a pas dutout 2,5 fois plus de chaleur conservé sur le dessus du dormeur. On arrive à un bilan thermodynamique assez défavorable pour le quilt.
A poids égal, on a donc tout intérêt à prendre un sac de couchage si on veut voyager MUL.