Pourquoi crier dans l'effort ?

#1

Une question m’a traversée aujourd’hui, alors plutôt que de chercher la réponse, suis curieuse de vos hypothèses !

J’ai déjà remarqué que, quand la grimpe devient compliquée, j’n’arrive plus à parler, voire même à écouter… Ça semble cohérent, vu que j’dois mobiliser toutes mes facultés de concentration, mes ressources et mon énergie dans mon mouv’ (et puis au moins, le binôme sait quand j’suis pas balade, vu que c’est le seul moment où j’arrête de parler)…

Mais pourquoi, quand ça devient vraiment extrême, s’échappent de moi des cris :smirk: ?
J’ai ainsi pu évaluer l’intensité du truc d’ailleurs : quand j’en chie grave ça grogne, mais quand j’suis vraiment arrivée au bout de ma vie, on aurait dit qu’on égorgeait une truie !

J’me dis que c’est couillon, pourquoi mon corps perd de l’énergie à beugler au moment où, justement, il en a le plus besoin ?

Ce n’est pas généralisable, mais suis po la seule de c’que j’ai pu voir (et entendre, surtout !).
Et surtout, les « vrais » le font (pas que les grimpeurs d’ailleurs, au tennis ils sont forts en la matière) : comme j’imagine qu’ils ne font rien au hasard, quel pourrait en être l’intérêt ?

Eclairez-moi :slight_smile: !

Exercices mémorisation en escalade
#2

Je sais plus où dans le forum, mais le sujet a déjà été évoqué. Ce que j’avais retenu c’est que le cri aide à mobiliser ton « énergie », et donc aller plus « loin » dans l’effort.

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#3

As-tu déjà coupé un arbre à la hache, fait tomber un mur à la masse, cassé ton service de mariage sur la tête de ton mec ? Il me semble (pour les deux premiers exemples en tous les cas :sunglasses:) que crier permette de mieux mobiliser toute ton énergie sur l’effort en cours.
Autre hypothèse complémentaire : dans l’effort violent tu passes en anaérobie et très vite tu es pété. Crier t’oblige à souffler et donc à respirer ensuite donc à retarder un peu la trop forte montée d’acide lactique.

Quant à une digression éventuelle sur le sujet, non, pas de çà sur c2c et surtout pas dès le 3ème post…

#4

Non non non.
Si une mais correcte.
@Lulu002 aurais-tu des liens de parenté avec Monica Sélès?
Au tennis ça semble en tout cas plus féminin que masculin quoique, les mecs gueulent aussi c’est juste moins strident.

Et je pense pas que ce soit calculé il doit y avoir une raison à ça, peut-être que ça consomme moins d’énergie de pousser un cri que de le retenir.

#5

Il y a eu quelques échanges à ce sujet en effet:

#6

Je trouve ça extrêmement insupportable ceux qui crient quand ils grimpent. Quand arrive une belle vidéo d’un expert en la matière, je coupe le son.

Pour les raisons, il faut aller voir du côté des arts martiaux, à priori c’est pour concentrer l’énergie ou je sais pas quelles conneries, et ça marche probablement, du moins si t’y crois c’est sûr que ça marche (on relance le débat sur la magnésie ?). Je ne cherche pas à être condescendant ou autre, c’est juste que ça ne me parle pas vraiment, je préfère laisser la parole aux experts. (ou aux experts-c2c, une race à part).

Pour ma part, j’utilise une alternative, ça a commencé assez inconsciemment, je le gère maintenant, c’est de souffler fort juste avant l’effort, en bloquant au milieu en gros. J’imagine que c’est équivalent, en moins insupportable pour les voisins. Les raisons ça doit être ce dont @Melchior parle.

Quant aux digressions, ça ne m’aurait même pas étonné d’en avoir dès le message originel :wink:

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#7

[quote=« Melchior, post:3, topic:252424, full:true »] Crier t’oblige à souffler et donc à respirer ensuite
[/quote]

C’est la raison que donne Ondra pour les cris qu’il pousse : YouTube

#8

Aucun des trois mon capitaine : ai-je raté ma vie :smirk: ?
Bon sinon j’aime bien c’t’idée de concentration et de mobilisation de toute l’énergie, ça semble cohérent !

Plus que l’hypothèse du souffle (pour moi en tout cas) : je sortais de 2h30 de yoga bien cardio où j’m’étais juste focalisée sur mon souffle à chaque seconde… Donc, me sachant vidée avant même de commencer à grimper, j’ai clairement anticipé l’effort et respiré dans les mouv’s… Ce qui n’a pas empêché mon corps de sortir ces cris à l’insu de mon plein gré : surement avait-il besoin de plus d’énergie que celle que je lui proposais par mon souffle ?..!

Yep y a une logique, quand ça sort tout seul, le retenir juste pour ne pas faire fuir toute la vallée est dur… Mais « pourquoi ça sort » était plus ma question !

J’le le fais pas dire ! La prochaine fois j’dirai au coupain de prendre ses boules quiès !
ça m’a d’ailleurs causé souci aussi (mais si j’vous demandais conseil sur chacun de mes soucis, vous n’seriez pas rendus :joy:) : moi aussi ça m’exaspère !
Alors t’imagines, quand t’en chies, que tu cries, et que ton mental se met en mode « nan mais pourquoi tu cries comme ça couillonne, arrête un peu ! » et qu’tu lui réponds « t’es mignon cher mental, mais ça sort tout seul, j’sais bien que c’est juste ridicule (et strident !) et que j’ai juste envie de me moquer de moi-même, mais j’peux rien y faire » (sauf mobiliser de l’énergie à tenter de me taire, mais alors là, jamais je ne finissais la longueur !).

Du coup j’comprends pas bien l’idée d’y croire ou pas, si c’n’est pas choisi… (mais j’n’ai toujours pas de magnésie. Ouf)

@Melchior
Dit graisse, dit Grèce, tu te doutes bien que c’n’est pas moi qui t’en tiendrai rigueur :wink: !

#9

Dans ce genre il y a la technique Cédric Lachat.

Je trouve ses bruits de bouche (qui frôlent parfois l’ersatz de flatulence) délicieusement incongrus à l’heure où les cris de forts des abattoirs sont la norme dans le haut niveau.

Dans cette vidéo, il est en plus particulièrement vulgaire : YouTube

#10

Il y a globalement trois explications à cela qui selon le sport pratiqué sont plus ou moins prioritaires et plus ou moins conscientes :

  • libérer de l’énergie et augmenter la puissance lors d’une action, c’est un souffle poussé à son maximum, ex: tennis, combat, haltérophilie, etc… C’est le principe de l’homme en colère.
  • le sensation d’être proche de l’échec, de la rupture, et donc psychologiquement de la mort. C’est le cas lorsqu’on sent qu’on va chuter en escalade, ou le skieur au moment où il sent qu’il va tomber, etc… C’est le principe du cri du désespoir, ou de la douleur, lors d’une action.
  • enfin dans certaines situations c’est pour influencer l’autre, le déstabiliser, lui faire peur, le gèner, le perturber, etc… C’est le principe de certains cris des animaux pour affirmer leur supériorité.
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#11

Bonjour,

Et de certains rugbymen ?

Bernard

#12

Ben là pour le coup le Haka n’a pas impressionné les anglais en demi finale ! :smiley:

Et dans un autre registre : pourquoi la femme crie au lit ? :heart_eyes::yum::shushing_face: (Bon allez je sort car ça va râler…)

#13

Pas sûre que la réponse te plaise :joy: : « pour influencer l’autre », disais-tu ?!!!

Bref, pour en revenir à nos efforts, tes 2 premières explications viennent poser une logique sur mes braillements : et c’n’est clairement pas les mêmes quand j’ai peur ou qu’j’me la colle, et que j’suis au bout de ma vie et qu’j’ai besoin de plus de puissance, semblerait-il…
Merci pour ces éclairages !

#14

Mais la question que tout le monde se pose, c’est si tes braillements sont les mêmes de jour et de nuit :grin:

#15

Et les pets, quand on grimpe fort, personne n’en parle ?
Ça reste un cri, une expiration (mais de l’autre côté de la barrière).

#16

https://www.sport-et-vie.com/numero-71/musculation-l-invasion-proteines/insolite-enquete-cri-tue.7762.php#article_7762

J’avais lu cet article dans sport et vie, c’est une pratique courante dans beaucoup de sports qui donne un petit plus d’après qq études si mes souvenirs sont bons…

#17

Tu crois ??? Franchement si « tout le monde » n’a que ça à s’demander… Suis pas bien rassurée sur les préoccupations des grimpeurs :smile:

@Le_Musard Mais carrément, bonne question !
(Que je n’ai pas posée parce que je n’me sens pas concernée, bien sûr, vu qu’il est bien connu que les filles ne vont pas aux toilettes toussa toussa)

#18

Non, non, évidemment, d’autant que tu as le temps pour les vivre :sunglasses::sunglasses:.
Et ce qui est amusant c’est que tout le monde ne crie pas au même moment : il y a ceux et celles qui crient dans le mouvement et ceux et celles qui crient pour valoriser la suite du mouvement. Il y a les cris dynamiques et les cris statiques : j’ai un pote qui lance des « hop » à chaque fois qu’il tente un mouvement qu’il sent aléatoire. Moi, je suis trop sur le mouvement pour penser à m’aider de la voix. Par contre, une fois la prise tenue, je vais gueuler un bon « aller » pour bien me persuader que ce n’est pas fini et qu’il faut la valoriser et continuer. Là je souffle forcément alors que juste avant j’étais en anaérobie et du coup je respire forcément et je repense aussi à la respiration. Mais je te rejoins sur la respiration : si tu te mets dans ce mode avant le 1er mouv et que tu le gardes, ça aide énormément. Je ne crie pas mais je souffle fort et tout le long. Pas forcément agréable non plus pour les autres.
Et puis il y a le « Yes » final qu’il ne faut pas oublier. Le cri du travail bien fait et du devoir accompli :sunglasses::sunglasses:. D’ailleurs c’est amusant comme on dit « yes » et pas « oh oui ». Pourquoi ?

#19

Ça a été évoqué plus haut effectivement c’est la mobilisation et la libération brutale de l’énergie, similaire à ce que l’on rencontre souvent dans les arts martiaux (sauf qu’en karaté par exemple au cours des entraînements le cri systématique à mon avis perd don sens). J’ai pratiqué assez longtemps des arts martiaux et ce côté « énergie » m’ a toujours intéressé. Je l’ai appliqué à l’escalade (et je reconnais que c’est vraiment chiant pour les voisins, j’ai quand même réussi à faire tomber un copain dans un pas délicat en dalle par mon cri !!!):un exemple parmi d’autres, je me souviens d’un jeté que je n’arrivais pas à faire il me manquait quelques centimètres; je me suis concentré comme je l’ai appris, notamment en aïkido, et j’ai réussi mon jeté avec une grosse marge.

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#20

Hum, les deux premiers je valide volontiers, le 3ème il serait gentil de ne pas me les souhaiter (ni le mariage, ni le service… ni une telle colère :wink: !)

Té du coup j’ai trouvé une nouvelle occupation pour mes vieux jours (ou ma prochaine blessure) : une étude détaillée des cris selon les individus, et surtout les situations, avec leurs explications (choisi, subi ?) et leurs enjeux (concentration, mobilisation, auto-encouragement, déstabilisation (!), souffle, peur, douleur…?) !

Sur le « Yes » final, ce ne serait pas juste une question de mimétisme ? Je n’regarde pas de films d’escalade ou autres, mais j’me dis qu’inconsciemment on retranscrit peut-être quelque chose de déjà entendu ?
(Bon en vrai, moi j’crie rarement « Yes »… Mais plutôt « Suis une mutaaaaannnnteee » (Si, si, j’assume. Parce que si j’le dis pas moi, personne ne me le dira :sweat_smile:)
Encore une expérience à faire : tu prends des gens qui n’ont jamais eu accès à des vidéos ni vu d’autres grimpeurs, tu les amènes à perfer (enfin, se dépasser, quoi !), et tu notes ce qu’ils crient pour exprimer leur joie !