Peur du vol

Posté en tant qu’invité par eterlou:

J’aimerai savoir ce que vous faite pour lutter contre la peur et l’idée de la chute ?
A la classique école de vol, avez vous des variantes ou méthode complementaire pour vraiment passer le cap ? (respirations, entrainement, …)

je ne suis pas sujet au vertige, et je n’ai pas peur en general, mais dans des voies a ma limite autour de 7a et un peu engagé, je n’ose pas engager des mouvements aleatoires (jetés, …) au dessus du point, et je sens que ça me bloque vraiment pour continuer à progresser.

Je parle ici evidement que des voies en falaises, en salle => pas de soucis…

Merci

J’aime pas l’idée de préméditer le vol, je comprend ta réticence à l’école de vol.

Une idée comme une autre :
Prends un assureur en qui tu as confiance et qui sais bien assurer quelqu’un qui vole. Ensuite, jette toi dans des voies un poil plus dures que ton niveau max.
Trouve toi plein de monde pour t’encourager (important pour pas se dégonfler) et vas-y !
Ton petit orgueil fera que tu vas pas tergiverser, tu vas pas hésiter à passer le pas au dessus de la dégaine et fatalement, un jour ou l’autre tu voleras.

C’est fou de voler en salle et pas en falaise…
Je me suis toujours fait mal en salle et très très rarement en falaise. Quand tu voles en salle sur un mur vertical ou une dalle, il y a toujours une énooorme prise qui dépasse pour te choper un pied, une cheville… En falaise, dans du 7a, généralement, c’est assez lisse donc tu cognes rien en tombant.

Posté en tant qu’invité par Libre:

moi j’ai plus peur du vol dans les salles.

faire du bloc avec une bonne réception, après on en oublie la corde et ce qui va avec, dont la distance au dernier point

Posté en tant qu’invité par trouillard:

ça marche pas pour moi en tout cas.

va dans des voies engagées, il arrivera bien un moment ou la volonté d’enchainer l’emportera sur la peur. A partir de la tout sera plus simple. Ne grimpe jamais en moule sauf le jour ou tu n’auras plus peur

salut
j’interviens rarement sur ce site car je n’ai pas une tres grande experience de l’escalade et de la montagne
tout ce que je peux te dire concernant la peur du vol, c’est que moi pendant des mois voir des annees j’ai eu une frousse terrible du vol, a en avoir des nausees, et depuis que j’alterne escalade et alpinisme, la peur du vol a totalement disparu!!! dingue non?
tout ce que je me dis , c’est que du moment ou une corde te relie a l’assureur ta vie n’est pas en danger de MORT
c tout
j’ ai un niveau 6a/b en tete et TD en alpi.
amities et courage
jl

Posté en tant qu’invité par coup de pouce:

ta peur de la chute telle que tu la décris (niveau max, mouvements aléatoires) semble être associée au contexte suivant :

  • escalade à vue dans ton niveau max,
  • tu arrives dans une section où tu commences à dauber, à chercher les prises et à douter,
  • tu n’oses pas t’engager, tenter quelque chose.

C’est à mon sens la modalité de grimpe la plus exigeante sur le plan émotionnel, car elle implique que tu commences à choper de bonnes bouteilles à ce moment là, que tu dois tenter de lire le passage très vite pour décider de quelle manière tu vas essayer de passer. Tout en sachant que tu as des chances de ne pas y arriver et donc de tomber.

Pour passer le cap de cette peur de la chute, voici quelques conseils :

  • grimpe avec un partenaire que tu connais bien et en qui tu as confiance à 100%

  • grimpe pendant quelque temps dans des voies pas trop engagées pour apprivoiser progressivement le vol en falaise (les voies courtes et assez déversantes devraient bien s’y prêter)

  • essaie dans un premier temps d’enchainer des voies de ton niveau max " après travail", sans hésiter à te faire prendre sec lors de la première montée pour repérér les mouvs. (au lieu de te mettre un combat pour torcher à vue)
    Lors de la montée suivante, le fait de partir pour enchainer en connaissant tous les mouvs va te permettre de te focaliser sur ta grimpe, en enlevant de l’incertitude, et tu verras tu iras jusqu’à la chute mais sans y penser, sans en avoir peur.
    Le tout est de bien avoir travaillé la voie pour ne pas avoir à chercher les prises quand tu grimpes.

Si cette méthode de passer par davantage d’après travail marche, progressivement tu te prendras au jeu du « combat a vue » avec de la détermination et sans appréhension, en recherchant même ces sensations grisantes de te mettre dans le rouge.

Voilou, en espérant que ça t’aide !

Bonjour,

Je me permet de déterrer un vieux sujet, comme on dit toujours qu’il vaut mieux faire une recherche avant de créer un nouveau sujet… :wink: Eterlou j’espère que tu torche maintenant les 7a à vue.

Je fais un blocage sur le 6a en tête…

J’ai fait un stage falaise cet été et au bout de 3 jours c’était l’occasion d’envoyer la perf, tous les monos étaient confiant on m’encourageait au pied de la voie… Oui je sais c’est juste un 6a mais tout le monde savait que c’était important pour moi et jusque là un gros gros but… Il s’est passé quelque chose arrivé au dernier point. J’ai commencé à avoir une grosse tremblotte (lactique) dans les bras avec le mou dans la main, j’ai donc pas cherché à comprendre, j’ai laché le mou, j’ai prévenu mon assureur que j’allais chuter, et j’ai sauté…
entre 5 et 6 m de chute, bon assurage, pas de bobo. Par contre gros blocage sur l’escalade en tête…

Dans la même semaine j’ai pourtant enchainé un 6b en moulinette très proprement et c’est la que j’ai compris qu’en fait c’est le « clipage » qui me bloque. La grimpe en tête rajoute des pas et des mouvements qui me coutent trop cher en mental et je pense que c’est pour ça que j’arrive jamais à finir la voie…

J’ai vraiment peur de me la coller avec le mou dans la main et un manque de confiance en ma pince.

D’après les monos je n’ai aucun soucis de placement, de technique ou quoi que ce soit, juste le ciboulo trop actif. Je suis donc en recherche de solutions pour deconnecter le cerveau.

Je suis pas un malade de la perf, je grimpe par plaisir et pour le sport, néanmoins si je veux pouvoir aller me ballader dans de belles grandes voies va me falloir monter au 6c à un moment ou un autre.

Un copain m’a passé le livre « Espresso Lessons From The Rock Warrior’s Way » d’Arno Ilgner.
Assez intéressant pour essayer de comprendre la peur et essayer de la maîtriser. Et surtout déjouer ton inconscient qui cherche toujours à t’empêcher de sortir de « ta zone de confort » (ce qui est incompatible avec l’escalade).

Ben 6a en tête c’est déja pas si mal, et pour travailler la tête cherche des endroits ou les pas durs sont équipés serrés: y’en a plein.
Si c’est le clippage qui va pas, ben travaille le clippage.
Le clippage propre déja, y’a des infos intéressantes sur le site de Petzl, et y’a quand même plusieurs cas de figure et des gestes différents.
Et surtout le clippage crade des grimpeurs au taquet: une main sur la sangle l’index dans le mousquif du haut (bien mis sinon on peut se faire mal), l’autre main ramasse le mou et mousquetonne. C’est pas beau, c’est pas du libre, faut que ça soit bien fait pour être efficace…mais c’est p. d’utile!
Se concentrer sur la technique de mousquetonnage que tu as travaillée, ça aide.

Il y a deux ans j’ai fait un beau retour au sol de environ 7-8m en sae. Un gros devers, je mets la dégaine, choppe de la corde pour clipper, et là ma main glisse. Mon assureur lui était plus occupé à baratiner les jolies grimpeuses de la voies d’à côté… tu vois la suite. Le bruit de l’atterrissage a figé tous les grimpeurs de la salle, mais tout s’est détendu quand j’ai bondi sur mon assureur et que je l’ai menacé de mort avec tous les jurons de mon répertoire. J’ai eu le cul bordé de nouilles : un hématome au coude.

Bref après ça j’ai plus grimpé en tête pendant un an. La trouille. La sensation de pas être assuré, de la main qui va lâcher avec le mou dans l’autre, l’horrible bruit de la corde qui file, etc… Blocage. Même dans un 5b je me pissais dessus.

Ma solution : je ne faisais plus que de la dalle. L’effet d’être pendu sur une main pendant le clippage est moindre, plus sur les pieds. Et doucement doucement j’ai fait des voies plus verticales. La confiance est revenu. Ça + le fait que du temps est passé depuis la chute, me permettent aujourd’hui de grimper en grande voie dans un 6b déversant… C’est vrai que depuis j’essaie dans la mesure du possible de clipper la corde avec le baudrier le + près possible du point…

May the force be with you!

A+

Merci pour vos réponses.

@FlicFlac : Tout à fait le genre littérature appropriée à mon cas, merci.

@Brafougne : Effectivement ça m’arrive très souvent de mettre plus de 5 secondes à faire rentrer la corde dans le mouskif, je vais tenter de me concentrer la dessus. La méthode « crade » je la garde pour la grande voie (parce qu’on a rien à prouver dans ce genre de condition par contre sortir est une obligation) ou situation dangereuse ou la chute n’est pas une bonne option.

@Matavenga : Mon dieu comme je te comprends… Le flip ! Tu as eu de la chance, j’espère que ton assureur en a tiré la leçon qu’on ne lâche jamais son grimpeur du regard et qu’il fait plus gaffe aujourd’hui… Hier en salle j’ai vu une fille assurer son copain en tête au grigri, 3m du sol, main gauche sur la came à tirer le brin grimpant en main droite pour donner du mou (corde de frein libre)… bref… j’ai enfin compris pourquoi il y a tant d’accident avec le grigri. C’est vrai que si la confiance en soit est primordiale on en revient toujours à la confiance en l’autre.
Pas idiot cliper prêt du bodard tu n’es pas la première personne à me parler de ça, je vais voir comment je le sens, c’est vrai que j’ai moins peur de grimper que tirer du mou ça peut être pas mal.

A+

la peur du vol, cela peut passer par l’impression de ne pas être bien assuré : trouves toi un partenaire en qui tu as totale confiance, tu sais, la bête rare qui te regarderas toi plutôt que les jolies fesses de la grimpeuse de la voie d’à côté.

si quelqu’un t’assure au gri-gri, observes le avant : s’il donne du mou de la façon estampillée « tête de mort » sur le site de petzl (c.a.d. comme 90% des utilisateurs de grigri), refuse qu’on t’assure avec ce truc.

finalement, pour clipper correctement, il faut être en bonne position (=bras tendu…) et s’efforcer de clipper plutôt à hauteur d’épaule voire plus bas.

si tu enchaines une voie en moul, forces-toi à y retourner tout de suite en tête.

(PS: j’ai aussi une peur un peu pénible à surmonter du vol)

:frowning:

Je ne sais pas si cela va aider mais c’est en fait « May the power be with you » :wink:

l’article de Stéphanie Bodet sur le sujet est assez interessant : Stéphanie Bodet: Petite recette contre la peur du vol
J’ai fait un retour sol de 10m en sae il y a 2 ans (plusieurs fractures, y compris aux vertèbres), et j’ai mis un certain temps à m’en remettre psychlolgiquement avant d’engager en tête à ma limite (je suis par contre très exigeant sur mon assureur).

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[quote=« Papili, id: 1222830, post:17, topic:92850 »]l’article de Stéphanie Bodet sur le sujet est assez interessant : Stéphanie Bodet: Petite recette contre la peur du vol
J’ai fait un retour sol de 10m en sae il y a 2 ans (plusieurs fractures, y compris aux vertèbres), et j’ai mis un certain temps à m’en remettre psychlolgiquement avant d’engager en tête à ma limite (je suis par contre très exigeant sur mon assureur).[/quote]

Merci pour le lien. C’est un bel article! :slight_smile:

Attention ça peut aussi etre un problème d’attentes.
Justement ce truc de dire que la longueur est « importante » et d’avoir plein de monde qui t’encourage peut se révéler contre-productif si tu n’est pas habitué à gérer ce type de pression.

Essaye de te mettre dans les conditions d’aller faire un tour en tête dans une voie « juste pour voir ce qui se passe », et d’avoir une seule personne qui t’encourage.
Celle ci doit etre une personne qui est capable de t’inspirer confiance, et l’attitude plus que de te « pousser » devrait être de te « rassurer » et quelque part de t’hypnotiser.
Les encouragements doivent etre réguliers, monotones, avec un ton de voix ni exagerée, ni tremblant. ça doit être une chose mi-voie entre comptine pour enfants et mantra.

Les encouragements furieux et la motivation ultime sont aussi utiles mais dans une autre phase et sur des voies de pur bourrinage et de « violence » qu’on ne rencontre pas souvent dans le 6a…

si t’es sadique ou méchant, tu peux aussi essayer les mal faits d’un encouragement déplacé sur tes partenaires.
Faut dire « Alllez, allez! » bien sur, mais en gueulant de façon agressive et intimidatrice exactement quand il (elle) commence à être au taquet, style sergent Hartman de Full Metal Jacket… :lol:
(résultat garanti surtout si c’est une gonzesse ou un débutant :stuck_out_tongue: :confused: )

je cite cela parce que c’est interessant et ça me rappelle une petite histoire.

une année je me fais 3 semaines de vacance à céuse (ah la vie d’étudiant)
si tu ne connais pas, c’est une magnifique falaise équipée un poil espacée mais avec du bon sens : pas de mousquetonnages au plein milieu d’un pas dur, pas possible de passer en tire-clou, pas de vol dangereux non plus.

voilà je rentre à la maison tout fier de quelque belle croix pour mon niveau, surtout à vue, et convaincu d’avoir pris un énorme mental (car « chez nous » l’équipement est bcp plus serré et on dit que céuse c’est « engagé »).

seulement que…je vais en falaise, et je me retrouve trop souvent à trembler et à demander sec.
Ma théorie, depuis, est qu’avoir trop de mousquetonnages à faire ne te laisse jamais prendre le rythme et aussi te rappelle trop souvent que t’es en tête.

Intéressant Ghisino…

Dans ce cas précis j’ai peut être décrit un peu gros la situation comme si tout le monde me regardait :wink: J’étais pas en train de faire quelque chose de sensationnel donc c’était pas le bain de foule, juste ce qu’il fallait pour que je me sente bien donc aucun soucis de ce coté.

Par contre très intéressant ce que tu raconte sur le clipper tout le temps, j’étais à Orpierre et j’ai vraiment eu le sentiment de passer ma semaine à poser des dégaines, même si c’est effectivement rassurant je trouve en effet que ça rajoute beacoup. J’ai d’ailleur fait une grosse session de travail sur une 6a+ orientée resi, au bout de 3-4 moulinettes c’était bien rentré et fluide, l’ascension en tête cauchemardesque, parce que qui dit resi dit faut aller vite donc avantage de maitriser la voie mais cliper tout les mètres ça m’a pourri le truc. Donc oui je confirme ton ressenti. Faut effectivement un compromis entre facteur de chute et nombre de mouvements supplémentaires.