Peur du retour au sol en tête

Hello, j’ai un problème qui me gêne énormément en tête : lorsque je commence une voie (donc assuré que par le premier point dans le meilleur des cas), si le départ est assez vertical et/ou risqué (en gros, dès que le départ pour atteindre le second point est plus complexe qu’un « escalier »), je me retrouve rapidement bloqué en me disant que si je tombe, je reviens au sol.

À titre d’exemple, je suis capable de faire des 5c en moulinette sans problème, mais j’ai voulu tenter une 5a en tête hier (avec un départ sur une petite terrasse ~2 mètres au dessus du sol et mouv au départ nécessitant de monter le pied assez haut), et je n’ai jamais été capable de la démarrer : impossible de pousser sur mon pied, en me disant que si je me rate je me mange la terrasse 1m plus bas.

C’est pas une peur de la chute « classique » (je peux chuter en devers en salle au-dessus du point sans problèmes), mais une peur de revenir au sol.

En regardant d’autres grimpeur, j’ai l’impression que personne n’a ce problème, et sur internet, je ne trouve que des articles/sujets traitant de la peur de la chute, mais pas de la peur du retour au sol.

Auriez-vous des conseils qui pourraient m’aider sur ce point ? C’est assez décourageant car je ne suis pas capable de faire des voies >4b/c en falaise sans avoir quelqu’un qui me monte la corde avant…

Merci !

C’est pourtant tout à fait normal et sain de ressentir cette peur. Et je ne pense pas que tu sois le seul.
Il existe des perches (par exemple) pour mettre le ou les premiers points, comme ça tu peux partir serein en moulinette ou avec seulement la dégaine déjà posée, afin d’essayer de dompter cette peur progressivement.

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À mon humble avis ça viendra surtout avec la progression et la prise de confiance qui va avec.
En attendant tu peux toujours te procurer une perche (clipping stick), ça te permettra de clipper les 2 premiers points et de partir en toute sérénité.

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Mouais, si la voie que tu envisages c’est déjà ton niveau max, la confiance elle reste en bas.

C’est pas tant clipper le premier voire le 2eme point qui pose problème mais le 3eme souvent. Chuter avant le 1er point c’est pas trop grave, un talon ou une cheville douloureuse et c’est reparti. Vers le 2ème point c’est retour au sol mais pas encore super haut, par contre moralement ta journée est foutue. Le pire c’est entre le 2 et 3ème point, généralement tu arrives aussi au sol grâce au jeu du mou de corde de ton assureur, de l’élasticité, de ton mou pour clipper… et là ça commence à faire haut (jusqu’à 15m, plus souvent 8-10m), donc blessure. Et à cette hauteur la difficulté dans la voie est déjà présente. Une perche peut sécuriser mais pour clipper le 3ème point c’est trop petit à moins de l’emmener avec soi, un petit crash-pad aussi mais c’est franchement pas pratique partout.
Et c’est le même problème avec les retours sur vires.
Il faut donc accepter l’éventualité d’une blessure quand on grimpe en tête.

Apprendre à être 100% sûr de ne pas tomber sur les 5-7 premiers mètres. Sinon utiliser une perche.
Comment apprendre à ne pas tomber ? Et bien simplement en grimpant beaucoup, et en constatant qu’on n’est jamais tombé depuis X milliers de mètres de grimpe dans un niveau Z. Pour compter les mètres de grimpe sans tomber dans chaque niveau, il ne faut pas compter la longueur d’une voie en entier, mais découper la voie en portions de niveau assez homogène (surtout si une voie en 6b commence par 15m en 5c).

Bien sûr en pratique on ne s’amuse pas à compter les mètres dans chaque niveau.
Mais par exemple une voie en 6a commence par 10m en 5b avec 2 points et des vires, de telle sorte qu’il y a retour au sol ou sur vire sur 80% de ces 10m.
Si on fait un bilan rapide de ses séances de grimpe depuis 5 ans, et qu’on constate qu’on a fait des centaines de passages entre 5b et 5c, et qu’on n’est jamais tombé dans ces passages, y compris en y allant déconcentré, on peut se dire qu’en se concentrant un peu ça devrait être bon pour 10m.

De manière générale, en parcourant des voies avec un équipement éloigné, mais non expo (du genre 2m entre les points sur 3-4 points, puis 3m, puis 5m), on s’habitue à ne pas voir une plaquette devant son nez alors que la précédente est aux genoux.
Le parcours d’itinéraires faciles mais peu équipés et long (parcours en corde tenue), du type alpi PD/AD, donne aussi une bonne base pour l’escalade exposée, car dans ces itinéraires c’est impossible d’éviter à 100% (et même à 50%) le retour sur vire, à moins de poser un point tous les 80cm. Or le but est de les parcourir rapidement, avec un point tous les 5-10m.

J’avais un peu la même : elle est saine car il ne faut pas revenir cogner le sol en effet !
Pour ma part, je l’ai contournée en grimpant exclusivement en grandes voies : à partir du moment où c’est relativement raide et en l’absence de vires, le sol s’éloigne rapidement :wink:

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Bonsoir, il ne faudrait pas oublié que la peur , quelques foies… nous sauves, en nous empêchant de faire une erreur…ou une bétise…
la peur est souvent notre compagne de grimpe, ( heureusement pas toujours) et la seule solution consiste a ne pas lui laissé les commandes de de notre acensions.alors, et alors seulement , le retour au sol, le pied qui Zip…sont et restes des Aléas…
ceci est juste un avis d’un bourlingueur…

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Et la 200 ou 300 unième fois, on se fait une méchante fracture et on se retrouve un an en béquille :slightly_frowning_face: . Donc ne jamais y aller déconcentré, ça vaut mieux, surtout dans du facile (c’est là qu’il y a des vires ou des parties saillantes). La peur n’est pas forcément une mauvaise conseillère :wink:. (Mais j’ai quand même refait des 5b ou 5c en tête s’ils ne sont pas expo :slightly_smiling_face:).

P’tit’ étoile.

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Quand j’ai parlé de centaines de passages y compris en y allant déconcentré, c’est quand c’est pas expo. Et donc la 301è fois, quand c’est expo, si on se concentre, le risque de se louper est faible.
Mon conseil si on on n’est pas d’accord avec cette méthode, mais qu’on souhaite être autonome en escalade (c’est à dire ne pas être dépendant de qqun qui prend les risques à sa place), c’est d’arrêter l’escalade.
Car des passages faciles mais expo dans lesquels il ne faut pas tomber, il y en aura tout le temps. Dans du facile, l’équipement permet de limiter l’exposition dans 75 ou 90% de la voie, mais il reste toujours qq passages où une chute peut entrainer une blessure. Mais c’est dans un niveau facile par rapport au niveau de la voie, donc ne pas tomber dans ces rares passages n’est quand même pas trop demander à des personnes qui s’engagent volontairement dans un itinéraire plus difficile qu’un simple sentier.

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Je ne sais pas où tu grimpes, mais ce n’est vraiment pas toujours le cas: le début de la voie peut être souvent au niveau max de la voie (surtout dans le 5, je pense aux falaises de Bourgogne), et dans ce cas, effectivement, il faut quelqu’un d’un niveau supérieur pour aller clipper les 2 premiers points pour minimiser les risques.
J’ai aussi vu (et vécu: là aussi fracture) un retour sur vire alors que les deux points au dessus avaient été clippés et qu’il s’agissait du passage le plus dur de la voie.
Donc effectivement, il faut bien garder à l’esprit que la blessure est toujours possible, surtout dans les niveau faciles (4/5) d’ailleurs.

P’titi’ étoile.

Peut-être aussi avoir en tête de ne pas clipper les points trop tôt, ce qui augmente le risque de retour au sol (surtout pour les 2ème et 3ème point).

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A voir si c’est juste une appréhension mais qu’en réalité le risque de retour au sol est faible (moyennant un assureur qui assure ) ou s’il y a vraiment risque de retour en sol. Dans ce cas c’est un départ expo.
Si tu as peur parce que c’est expo, achete une canne (comme déjà dit) ou abstiens toi tant que tu n’a pas le niveau supérieur .
Si c’est juste de la peur sans risque , ben faut se pousser au cul et accepter, au pire , qu’un petit vol (jamais très agréable au premier point )

Selon moi il faut surtout que l’assureur soit très vigilant, en parant jusqu’au premier voir 2ème point et en étant prêt à raccourcir fortement la distance de corde, quitte à sécher un peu, au 3ème point.
Sinon effectivement la grande voie est une solution (c’est même globalement la solution à tous nos problèmes)
Certaines longueurs présenteront toujours ce risque de retour au sol, mais pas toutes. Et en GV tu prends de la marge dans le niveau donc moins de peur.

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Il y a qd-même de multiples solutions pour éviter le retour au sol :
Se faire parer pour tous les départs.
Poser les dégaines en pendulant après avoir fait la voie d’à côté + facile.
Laisser une chaine de dégaines pour faciliter le passage douteux.
Si on a la trouille, faire un peu de A0 sur les premiers pas (bref : se tenir à la dégaine, ou y mettre une sangle pour faire une prise de pied !)
Eventuellement, laisser la corde ds la 1ère dégaine (ou la 2nde ?)
Avoir un jeu de cablés en fond de sac et rajouter un point entre deux.
S’équiper d’une perche…
Tout ça n’est pas du grand art, mais pour moi vaux mieux que de se casser qq chose ou de tout faire en moulinette !

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Parer jusqu’au 2° point, faut vraiment avoir les bras longs !
Un grimpeur qui grimpe les premiers mètres d’une moulinette ou d’une GV en 5 doit avoir de la marge, je dirais minimum 5C/6A
Si son niveau max est 5, il est certain qu’il va se chier dessus pour atteindre ce 1° point et que la peur sera constante …
Pour moi, ce mec est suicidaire et ce n’est pas une dégaine panic ( voire une échelle en alu) qui va résoudre le problème de niveau insuffisant …

Une grande voie en 5, c’est généralement peu vertical, avec des vires et autres obstacles.
Le retour au sol n’est pas le seul problème lors d’une chute, si on tombe sur une vire ou un béquet ça revient un peu au même.

La perche aide pour les 1ers points hauts, pour le reste suffit de réfléchir où on tombe en cas de chute.

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Bonjour,
Je suis étonnée que le conseil que je te donne ne l’est pas déjà été. A l’inverse des autres, plutôt que de faire de la grande voie pour « éviter le problème », je te conseille de faire du bloc.
En pan ou en bloc, ou même en traversée, on n’a pas de corde, donc si on chute, c’est le retour au sol (avec des tapis, ouf !). Tu apprends à appréhender la chute (comme en judo par exemple), et petit à petit à avoir moins peur puisque tu vas t’habituer à « tomber par terre » sans conséquence.
Bonne grimpe.

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Le bloc a plein de qualités, mais l’appréhension du vide, de la chute sur le rocher /etc/ n’en font pas partie (Les bloqueurs ne sont pas réputés pour leur courage en voie). En bloc il va s’habituer à tomber sur des matelas. Donc tomber en vrac snas conséquence. Pour moi c’est dangereux comme approche car c’est loin de la réalité en voie.
En voie il faut surtout se positionner comme il le faut durant la chute pour éviter de se blesser, ce qui n’est pas si simple car la chute arrive le plus souvent à l’improviste et le corps n’est pas placé comme il le faut dès le départ. Et le temps de se repositionner, le temps de la chute est très rapide, tu n’as le temps de rien. Donc tu t’éclates comme tu peux, parfois tu peux choisir la zone d’impact (pieds, genoux, hanches, épaules, tête).

Tu ne fais jamais de voie à ton niveau en tête ? Tu ne progresses jamais ?

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Super conseil ! Le bloc au dessus de l’eau c’est bien aussi !

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Du coup après tu grimpes en voie avec des tapis ?
Parce que si tu t’habitues à chuter sans conséquence, une fois sans tapis ça va piquer un poil…