Pente raide ou la banalisation de l'engagement?

Posté en tant qu’invité par Mid:

Pourquoi tant de monde va dans le raide de nos jours?

  • Le niveau global a augmenté

  • Le matériel s’est amélioré

  • On ose plus aller en neige souple (poudreuse) qu’autrefois

  • Et (surtout?), en ski, il y’a la possibilité du dérappage…

Je m’explique. Il y’a une grande différence entre skier une pente et descendre une pente (la dérapper). Le niveau requis dans ces deux manières de procéder est bien différent. Donc beaucoup de monde va dans des descentes de son niveau max en se disant, qu’au pire, il va dérapper. En skiant une pente à son niveau max, on engage beaucoup, mais en la dérappant, on réduit très fortement cet engagement et ça devient acceptable pour beaucoup plus de monde. Après, on peut plus ou moins skier ou dérapper selon son niveau par rapport à la difficulté de la pente et par rapport aux conditions du jour.

C’est comme faire une longue voies équipées qui ne sort que par le haut (pas de rappels possible). Il y’a un certain engagement car on est obligé de sortir. Mais il y’a ceux qui passent tout en libre et ceux qui tirent plus ou moins au clou…

En fin de compte, dérapper dans des pentes raides, c’est comme tirer au clou! :lol: :wink:

Posté en tant qu’invité par Mid:

Et pour compléter, ça arrive qu’il y’en a qui n’ont pas le niveau, et qui ne sortent pas la voie, même en tirant au clou! :stuck_out_tongue:
Là, normalement, il y’a toujours la possibilité d’appeler les secours… En pente raide, si on a vraiment fait une si grosse erreur d’appréciation (qu’on ne soit pas capable de dérapper une pente qu’on pensait être capable de skier), ça peut être plus grave…

Il faut dire que skier dans du 45° ou dans du 50°, dans des bonnes conditions de neige, n’est pas difficile pour un bon skieur. Vu le nombre de skieurs de rando (ou de skieurs-alpinistes) aujourd’hui venant de l’alpin, ce n’est pas difficile à comprendre pourquoi il y a de plus en plus de monde dans les itinéraires de pente raide. Prenons un itinéraire comme le Glacier Rond (cotation de 5.1 je crois) qui, grâce à sa facilité d’accès, voit de nombreuses descentes pendant l’hiver : en bonnes conditions le glacier suspendu et le couloir de sortie ne sont pas difficiles à skier d’un point de vu technique. Après reste la gestion de l’altitude, la traversée expo pour arriver en haut du glacier suspendu, naviguer une partie de la jonction à la fin, etc., etc. Avec du matos de plus en plus performant à la descente rendant la pente raide plus « glissante » et « freeridante » qu’avant, et avec « l’effet internet » ce n’est vraiment pas une surprise qu’il y ait plus de monde dans certaines pentes.

http://www.volopress.net/volo/spip.php?article487

[quote]Q. Les descentes les plus difficiles recensées (5.4 et 5.5) ont été réalisées il y a plus de 30 ans. La discipline ne progresserait plus…
R. Elles ne peuvent être aujourd’hui qualifiées d’ « extrêmes ». Déjà à l’époque ces termes grandiloquents (il y avait aussi le « skieur de l’impossible »…) ne faisaient pas l’unanimité. Du point de vue de l’inclinaison pure, ce n’est pas la capacité du skieur à faire des virages qui est « extrême » mais la possibilité de la pente de retenir une neige skiable. Sur des hauteurs importantes, la messe est dite depuis longtemps. On ne connaît pas, dans les Alpes, de pente enneigée supérieure à 52-53 degrés sur plusieurs centaines de mètres. Lorsqu’on a affaire à de telles inclinaisons, on est au maximum du ski-alpinisme classique et des facteurs autres que la pente permettent d’affiner la cotation. Le haut niveau ski aujourd’hui on ne le trouve pas dans le ski-alpinisme mais dans ce qu’on appelle le « free-ride ». Les inclinaisons sont toujours les mêmes, mais il y a des sauts et des réceptions, des gestes aléatoires exécutés à haute vitesse par des skieurs pratiquant la descente six heures par jour (le randonneur c’est une heure de descente pour 6 heures de montée), sur un matériel deux fois plus lourd aux pieds mais rien sur le dos. Le tout sous la surveillance de secouristes. Il faut aussi distinguer aujourd’hui une descente « à skis » d’une descente « avec les skis ». Le haut niveau ski (« free-ride » si on veut) en montagne ce serait peut-être quelque chose du genre : une minute à la nord-est des Courtes, deux au Couturier, trois au Nant-Blanc…Un transfert des techniques acquises vers des terrains engagés de haute montagne se produira comme en escalade, sauf qu’ici c’est sans corde. Prenons le cas du saut : il a été rangé dans la catégorie « nordique ». Et lors des premiers jeux olympiques il n’y avait pas ce qu’on appellera « ski alpin ». Mais avec des épreuves de fond (dont la patrouille militaire) et le saut, il y avait déjà deux activités qui permettent de tirer avantage de ce qui est perçu comme un handicap (la neige) en allant plus vite et en franchissant des obstacles plus importants que sur terrain sec. Le saut, de chalets ou de barres, a toujours été présent dans la fiction, qu’il s’agisse des BD de Tintin ou des films de James Bond. Il est maintenant présent sur un terrain alpin avec le « free-ride ».[/quote]

De mon point de vue ce n’est pas la raideur de la pente où il y a risque ou qui demande un bon niveau, mais tous les autres facteurs énumérés ci-dessus : conditions de neige, le côté alpi, etc.

[quote=« michelzzz, id: 1028072, post:78, topic:99744 »]pour moi le vrai danger en ski (et en montagne) est le passage de la rimaye.
pour le reste je suis plutôt d’accord avec ja[/quote]
Oui ; danger pour les free-riders qui arrivent de la première benne des grands et qui veulent pas sortir du sac la corde qu’ils n’ont pas pour passer la rimaye… Encordés à 20m je vois pas ou est le danger…

Posté en tant qu’invité par michelzzz:

à la descente beaucoup de personnes s’encordent à la rimaye?

Posté en tant qu’invité par fredo25:

non il la saute…

Posté en tant qu’invité par BCKDD:

« Dans la poudreuse on est tous champion du monde »… dixit Marco Siffredi
et de rajouter
« Des que c’est gelé y’en a plus un pour faire un virage »

c’est clair que ca va passer tant que les condis sont bonnes et les fautes de carres seront pardonnées mais des que c’est béton faudra pas se la mettre. Faut pas faire d’analogie au solo en grimpe car celui qui veut grimper solo dans une voie qui n’est pas de son niveau ne montera pas bien haut alors que dans une pente il suffit d’y aller.

une chose est claire il y a banalisation du ski de rando (les preuves mille models de skis disponibles des sites internet dédiés, etc)

  • de pratiquants en ski de rando et qui aime progresser veut aller plus raide, t’as fait un 4.3 alors tu veux faire un 5.1 (pour certains la classe sur le profil ski tour !)

pour moi la vrai question à se poser est quelles sont mes capacités par rapport aux conditions.

faut quand même pas oublier que la cotation n’est pas dépendante des conditions de neige. quand je lis parfois qu’un 5.2 en « bonnes conditions » c’est du 4.3, bin non, c’est du 5.2 justement en bonnes conditions.
c’est sur c’est moins difficile un 5.2 en poudre qu’un 4.2 en neige béton…

après je vais sans doute dire un gros mot mais et le psychologique dans tout ça ?
pour les skieurs dont ces pentes dont on parle est le niveau limite je suis pas sûre qu’ils abordent une pente à 45/50° super sereinement dans leur tête
un peu de fébrilité, de doute, peut aussi vite être source d’erreurs…
la pente ne fait pas tout mais c’est quand même un facteur important
lié à la longueur de la pente, ça change beaucoup dans la tête
a peu près tous les skieurs ont sans doute déjà passé du 40 ou du 45 sur de très courts passages
après enquiller quelques dizaines de virages dedans, c’est autre chose… mais ça a déjà été dit plus haut

Sauf erreur de ma part, c’est assez rare que le pont pète en passant dessus à ski à la descente?

Le psychologique, c’est pour les tafioles. Un vrai-homme-skieur-de-l’extrême n’a pas de psychologique. C’est bien un truc de bonne femme, le psychologique… de blonde, quoi.

[quote=« Francois, id: 1028129, post:90, topic:99744 »]

Le psychologique, c’est pour les tafioles. Un vrai-homme-skieur-de-l’extrême n’a pas de psychologique. C’est bien un truc de bonne femme, le psychologique… de blonde, quoi.[/quote]

:lol: :lol: :lol: :lol: :lol:
je savais bien que j’avais dit un gros mot !!!

C’est pas ce que je lis ici : http://www.ffme.fr/ski-alpinisme/cotation/echelle-volo.htm (tableau en bas de page).
Par exemple, une pente à 50° passe de 3 en poudreuse à 5.3 en neige dure.

Qu’est-ce qui est juste ?

Un vrai-homme-skieur-de-l’extrême (comme moi, par exemple), ce qu’il a, c’est des c…
C’est bien connu.
Psychologique… pfff… qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre.

[quote=« Francois, id: 1028134, post:93, topic:99744 »]Un vrai-homme-skieur-de-l’extrême (comme moi, par exemple), ce qu’il a, c’est des c…
C’est bien connu.
Psychologique… pfff… qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre.[/quote]

Connais pas cette marque de ski !!! :stuck_out_tongue:

[quote=« patrick314, id: 1028133, post:92, topic:99744 »]C’est pas ce que je lis ici : http://www.ffme.fr/ski-alpinisme/cotati … e-volo.htm (tableau en bas de page).
Par exemple, une pente à 50° passe de 3 en poudreuse à 5.3 en neige dure.

Qu’est-ce qui est juste ?[/quote]
Il est généralement admis que les cotations sont faites en supposant la montagne en bonne condition. C’est un peu normal, sinon, on ne s’y retrouverait plus.

[quote=« Francois, id: 1028137, post:95, topic:99744 »]

[quote=« patrick314, id: 1028133, post:92, topic:99744 »]C’est pas ce que je lis ici : http://www.ffme.fr/ski-alpinisme/cotati … e-volo.htm (tableau en bas de page).
Par exemple, une pente à 50° passe de 3 en poudreuse à 5.3 en neige dure.

Qu’est-ce qui est juste ?[/quote]
Il est généralement admis que les cotations sont faites en supposant la montagne en bonne condition. C’est un peu normal, sinon, on ne s’y retrouverait plus.[/quote]
tout à fait d’accord

Posté en tant qu’invité par pique a glace:

[quote=« patrick314, id: 1028133, post:92, topic:99744 »]

C’est pas ce que je lis ici : http://www.ffme.fr/ski-alpinisme/cotation/echelle-volo.htm (tableau en bas de page).
Par exemple, une pente à 50° passe de 3 en poudreuse à 5.3 en neige dure.

Qu’est-ce qui est juste ?[/quote]

50° en poudre c’est juste trop facile comme n’importe quelle pente en grosse peuf
c’est comme un grade 5 en sorbet avec des marches c’est moins dur qu’un 4 en glace dure qui a pas vu de passage

c’est ptet plus facile mais ça garde sa cotation

Posté en tant qu’invité par michelzzz:

[quote=« BigJim, id: 1028128, post:89, topic:99744 »]

Sauf erreur de ma part[/quote]

et la tu fais erreur…
bigjim tu t’inquiètes beaucoup pour les autres mais je crois que tu devrais plus te concentrer sur ta propre pratique.

je me demande si tu n’as pas régulièrement un léger sentiment de frustration quand tu arrives devant une face qui te faisait rêver (tu avais peut être lu de terribles récits d’il y a 40 ans qui utilisait les mots extrême, concentration totale, ski de l’impossible, courage et abnégation etc, et peut être même des conneries du genre: tu dois respecter la montagne) dans laquelle tu galères un peu et qui est finalement faites par plein de clampin qui ont pour certains 2 ans de ski (et j’en connais qui l’ont fait).
Du coup, tu viens sur C2C pour dire que c’est pas normal, c’est dangereux, que toi tu as fait du 4.1 puis du 4.1,5 puis du 4.1,6. Sa permet de rélégitimer ta petite performance puisque plein de personnes sur ce forum vont te dire que ces gars sont inconscients, imprudents,etc et que c’est toi qui est dans le vrai
Mais il ne faut pas se voiler la face, la NNE des courtes sa n’est pas engagé… on ne peut pas dire que sa n’est pas raide mais sa reste idéal pour débuter dans le raide.

Soit. Toute erreur étant interdite, mais ça n’est pas engagé… :rolleyes:
Si la viande est exposée, ya de l’engagement… non ?