Il faut dire que skier dans du 45° ou dans du 50°, dans des bonnes conditions de neige, n’est pas difficile pour un bon skieur. Vu le nombre de skieurs de rando (ou de skieurs-alpinistes) aujourd’hui venant de l’alpin, ce n’est pas difficile à comprendre pourquoi il y a de plus en plus de monde dans les itinéraires de pente raide. Prenons un itinéraire comme le Glacier Rond (cotation de 5.1 je crois) qui, grâce à sa facilité d’accès, voit de nombreuses descentes pendant l’hiver : en bonnes conditions le glacier suspendu et le couloir de sortie ne sont pas difficiles à skier d’un point de vu technique. Après reste la gestion de l’altitude, la traversée expo pour arriver en haut du glacier suspendu, naviguer une partie de la jonction à la fin, etc., etc. Avec du matos de plus en plus performant à la descente rendant la pente raide plus « glissante » et « freeridante » qu’avant, et avec « l’effet internet » ce n’est vraiment pas une surprise qu’il y ait plus de monde dans certaines pentes.
http://www.volopress.net/volo/spip.php?article487
[quote]Q. Les descentes les plus difficiles recensées (5.4 et 5.5) ont été réalisées il y a plus de 30 ans. La discipline ne progresserait plus…
R. Elles ne peuvent être aujourd’hui qualifiées d’ « extrêmes ». Déjà à l’époque ces termes grandiloquents (il y avait aussi le « skieur de l’impossible »…) ne faisaient pas l’unanimité. Du point de vue de l’inclinaison pure, ce n’est pas la capacité du skieur à faire des virages qui est « extrême » mais la possibilité de la pente de retenir une neige skiable. Sur des hauteurs importantes, la messe est dite depuis longtemps. On ne connaît pas, dans les Alpes, de pente enneigée supérieure à 52-53 degrés sur plusieurs centaines de mètres. Lorsqu’on a affaire à de telles inclinaisons, on est au maximum du ski-alpinisme classique et des facteurs autres que la pente permettent d’affiner la cotation. Le haut niveau ski aujourd’hui on ne le trouve pas dans le ski-alpinisme mais dans ce qu’on appelle le « free-ride ». Les inclinaisons sont toujours les mêmes, mais il y a des sauts et des réceptions, des gestes aléatoires exécutés à haute vitesse par des skieurs pratiquant la descente six heures par jour (le randonneur c’est une heure de descente pour 6 heures de montée), sur un matériel deux fois plus lourd aux pieds mais rien sur le dos. Le tout sous la surveillance de secouristes. Il faut aussi distinguer aujourd’hui une descente « à skis » d’une descente « avec les skis ». Le haut niveau ski (« free-ride » si on veut) en montagne ce serait peut-être quelque chose du genre : une minute à la nord-est des Courtes, deux au Couturier, trois au Nant-Blanc…Un transfert des techniques acquises vers des terrains engagés de haute montagne se produira comme en escalade, sauf qu’ici c’est sans corde. Prenons le cas du saut : il a été rangé dans la catégorie « nordique ». Et lors des premiers jeux olympiques il n’y avait pas ce qu’on appellera « ski alpin ». Mais avec des épreuves de fond (dont la patrouille militaire) et le saut, il y avait déjà deux activités qui permettent de tirer avantage de ce qui est perçu comme un handicap (la neige) en allant plus vite et en franchissant des obstacles plus importants que sur terrain sec. Le saut, de chalets ou de barres, a toujours été présent dans la fiction, qu’il s’agisse des BD de Tintin ou des films de James Bond. Il est maintenant présent sur un terrain alpin avec le « free-ride ».[/quote]
De mon point de vue ce n’est pas la raideur de la pente où il y a risque ou qui demande un bon niveau, mais tous les autres facteurs énumérés ci-dessus : conditions de neige, le côté alpi, etc.