Pente raide ou la banalisation de l'engagement?

Posté en tant qu’invité par TAGADA:

Baghirati, foffer74 et Pierre, merci de vos réponses. Je pensais qu’il était courant que les skieurs prennent un piolet à la main pour descendre des pentes raides. Pour ma part, je sais que ça me rassurerais. Glisser sur de la neige dure ou glacée avec des skis aux pieds et les batons à la main ne dois pas laisser beaucoup de chances de s’arréter. Ca me semble plutot aléatoire et je comprends mieux la raison de ce post.
Mais justement, dans ces conditions, pourquoi ne pas prendre un piolet ? !!!

[quote=« ja, id: 1027954, post:40, topic:99744 »]sa devrait
c’est bien sa
tu tires sa[/quote]

ça …

parce qu’ on se sert des batons pour skier et qu’une fois la chute en cours il ne semble pas plus probable de l’arrêter avec un piolet qu’avec les carres

en surf de pente raide, oui les gars prennent un piolet
à skis, non
c’est mieux pour un faire un bon « planter d’bâton » !!! :smiley:
sans rire, descendre du raide sans bâtons, non merci :confused:

[quote=« ja, id: 1027954, post:40, topic:99744 »]on parle du nombre croissant de personne qui font des courses du genre NNE c’est bien sa?

et donc selon toi, dans ces personnes il y en a forcément qui n’ont pas le niveau? tu tires sa d’où? tu as fait un sondage?

moi je pense que ces gars ont le niveau et que s’il leur manque une chouille de niveau pour faire ce genre de pente et bien ils dérapent un peu et ils sont en bas…[/quote]

Tu as tout compris; et donc la réflexion est la suivante: vu que cette pratique s’apparente a du solo (chute interdite ou vivement déconseillée) est-il « logique » que nombre de personne « fassent » du solo dans leur niveau max voir plus s’ils sont seulement capables de déraper les passages les plus raides. Si on transpose ça au rocher, ça voudrait dire que si demain tu vois tout en tas de mecs en solo dans une voie en 6b alors que leur niveau max à vue est 6b, ben tu vas trouver ça normal. Imagines le mec qui est 6b à vue, qui fait une voie en solo avec un passage de 6b+ en se disant qu’à ce point là il va mettre une sangle pour tirer au clou parce qu’il est trop juste: pour moi ta réflexion sur le ski / dérapage quand ça va pas, ben c’est pareil…

Posté en tant qu’invité par ja:

admettons que je me plante et que tous les gars que tu as vu dans la NE étaient au taquet.

Qu’est ce que sa change?

Si demain, y a 30 types qui galèrent dans la face nord des jorasses et qui tirent sur tous les pitons en place quel est le problème?

je pense qu’on a un peu mystifié le ski dit « extrême » à une époque et qu’à leur actuelle (matos, le fait de skier souvent en neige molle…) sa n’a plus du tout lieu d’être.

pour moi, le ski de pente est praticable rapidement et par tout le monde (la preuve j’en fais à bon niveau) alors que des courses difficiles d’alpi (même à 2) demandent un vrai investissement, un vrai savoir faire, etc

En tout cas à coup sûr il y en a qui ne sont pas super à l’aise là dedans et 1 dévissage au moins quasiment chaque saison ça vaut largement un sondage.

Mais je réagissais surtout à ton petit laïus sur la NE « à vache » que quasiment n’importe qui peut faire en grandes courbes. Heureux sont ceux (dont toi surement) qui lâchent les chevaux là-dedans mais ce n’est pas le cas de beaucoup.

Posté en tant qu’invité par fredo25:

je dirais qu’il y a une petite différence par rapport à la grimpe.

  • comme déjà dit entre chaque virage on est relativement bien. pas si c’est de la glace mais quelle idée de skier dans ce cas!
  • Si on le sent pas on chausse les crampons et on descend à pieds: en falaise pas forcément d’échappatoire… Le ski correspondrait plus à une vire entre chaque pas expos, et en plus que chaque vires soient une échappatoire.

Ceci dit je ne pense pas avoir le mental pour tenir les 700m de NNE des courtes, à la montée comme à la descente.

Posté en tant qu’invité par ja:

non non je dis pas que tout le monde lache les chevaux dans la NE.

mais là où beaucoup sont capables de le faire, je pense que les autres doivent arriver en bas sans trop de problème… et en se faisant plaisir.

quant aux cartons réguliers dans cette face (sans gravité souvent d’ailleurs), je pense que sa ne peut pas s’éviter… il y en a un paquet dans la normale du tacul et sa n’a rien d’extreme.

tout à fait d’accord avec Pïerre

Ja, je ne suis pas d’accord avec toi, un carton dans un pente comme ça on peut pas le banaliser
un dévissage, même dans une pente moins longue, même sans séquelles physiques laisse toujours une trace, pas visible mais beaucoup plus tenace
tu sais que tu si tu t’en sors tu es passé à côté de quelquechose de beaucoup moins chouette.
et ça ça peut pas être qualifié de « banal »

On peut parler vraiment d’effet de mode, et on peu aussi dire sans gêne aucune, (et je le leur dit parfois sur le terrain!) que certains n’ont pas leur place dans ces pentes ou couloirs :rolleyes: Ca m’a valu de belles remontrances, mais j’assume :cool:
C’est flagrant, et beaucoup n’hésitent pas à abuser du dérapage, on s’en rend compte en voyant ces affreuses traces, qui parfois rendent la pente inskiable.
Peut être bien qu’une fois, il y aura un gros carton dans une de ces lignes surfréquentées, où un skieur en chutant va jouer aux quilles avec ceux en cours d’ascension, ou d’autres skieurs!
Pour moi la difficulté d’une pente n’est pas son inclinaison, mais bien les conditions de la neige que l’on peut y trouver. Et la notion essentielle doit toujours rester le plaisir :wink: Ceux qui sont taquet et dérapent pour un rien, en ont 'ils toujours???

ja, mais en suivant ta facon de penser, cela voudrait dire qu’on ne verrait personne galerer dans une station de ski sur les pistes noires, vu qu’il y en a qui peuvent se les envoyer a fond la caisse. Ce qui n’est visiblement pas le cas…

Ben tant qu’à faire, je préfère me tirer à une sangle ou faire du ski-dérapage plutôt que me casser la gueule. Et puis, qui te dit qu’ils sont à leur niveau max ?

Posté en tant qu’invité par TAGADA:

[quote=« foffer74, id: 1027966, post:44, topic:99744 »]en surf de pente raide, oui les gars prennent un piolet
à skis, non
c’est mieux pour un faire un bon « planter d’bâton » !!! :smiley:
sans rire, descendre du raide sans bâtons, non merci :/[/quote]
OK, si je poursuis le raisonnement en béotien très moyen :
1/ si les surfeurs(ses) prennent 1 piolet, c’est qu’ils pensent que ça peut leur être utile.
2/ si les skieurs(ses) n’en prennent pas, c’est qu’ils pensent parvenir au mème niveau de sécurité avec 2 planches + 2 piolets (n’est-ce pas Baghirati?).

Pour le comparatif ski/escalade j’imagine 2 cas de figure :
1/ le(a) skieur(se) est limite, il prend 1 piolet, fait un virage, change sont piolet de main, et descend comme ça virage àprès virage.
2/ le(a) skieur(se) est muni de 2 batons et enchaine les virages.
Si la plupart des pratiquants se trouvent dans le cas 2, alors il s’agit plus de coutumiers du 6b pratiquant du 4a en solo, se qui expliquerais le faible ratio accidents/pratiquants.

Posté en tant qu’invité par ja:

sa c’est un autre problème…
j’étais il y a quelques temps au jaeger avec un gars croisé à la montée qui a tout fait en dérapage en snowboard.
j’ai trouvé sa dommage, mais je me suis bien gardé de le lui dire… c’est son problème…

je vous laisse finir car de toute façon car on s’en sort jamais… d’un côté les cafistes moralisateurs, de l’autre les jeunes fous furieux qui verront bien quand ils seront à la morgue et qui n’ont aucun repect pour la montagne

Tu oublies une catégorie: ceux qui font ces pentes en connaissance de cause. C’est une question de proportion: plus il y a de monde dans les pentes raides, plus il y a de cafistes moralisateurs et de jeunes fous furieux.

[quote=« TAGADA, id: 1027989, post:54, topic:99744 »]OK, si je poursuis le raisonnement en béotien très moyen :
1/ si les surfeurs(ses) prennent 1 piolet, c’est qu’ils pensent que ça peut leur être utile.
2/ si les skieurs(ses) n’en prennent pas, c’est qu’ils pensent parvenir au mème niveau de sécurité avec 2 planches + 2 piolets[/quote]

tu as déja skié ?

Finalement, cette histoire, c’est comme le coup du jargon scientifique: si tout le monde comprend ce qu’on dit, notre prestige va en prendre un coup.

[quote=« TAGADA, id: 1027989, post:54, topic:99744 »]

[quote=« foffer74, id: 1027966, post:44, topic:99744 »]en surf de pente raide, oui les gars prennent un piolet
à skis, non
c’est mieux pour un faire un bon « planter d’bâton » !!! :smiley:
sans rire, descendre du raide sans bâtons, non merci :/[/quote]
OK, si je poursuis le raisonnement en béotien très moyen :
1/ si les surfeurs(ses) prennent 1 piolet, c’est qu’ils pensent que ça peut leur être utile.
2/ si les skieurs(ses) n’en prennent pas, c’est qu’ils pensent parvenir au mème niveau de sécurité avec 2 planches + 2 piolets (n’est-ce pas Baghirati?).[/quote]

heu c’est pourtant moi qui suis blonde
mais il me semble (après j’en suis plus sûre, je vais finir par avoir des doutes…) que le ski et le surf sont deux activités différentes où on se positionne différemment sur la/les planche(s)
j’ai jamais vu un surfeur avec des bâtons (sauf peut-être pour avancer dans les plats) comme j’ai jamais vu un skieur de rando sans bâtons…

Oulala, moi c’est le contraire : au-delà du fait qu’on a bien besoin de deux bâtons pour le virage sauté, je verrais plus qu’en cas de chute le piolet à portée de main devient aussi à portée de viscères ou de figure, bon appétit les choucas… :frowning:

Et comme dit, si on a le piolet à la main c’est probablement qu’on est allé un peu trop loin! Plutôt que de compter sur un très hypothétique (voire dangereux) moyen de s’arrêter mieux vaut ne pas tomber, je pense.

rajout :

Ca aurait sans doute simplifié la discussion que tu connaisses le virage sauté en ski… Non, on ne fait pas comme ça, ça gêne beaucoup trop, un peu comme si tu avais trois longes et deux antichutes dans les pattes pour grimper.

Ca dépend ; je dirais en ordre de grandeur 35° en neige dure bien lisse, 40 en neige de printemps bien revenue, 45 en poudre un peu profonde…
Bis repetita placent, on peut sans doute oublier le piolet ; il me semble plus utilisable d’avoir des fixations bloquées, pour avoir les skis encore aux pieds sur les premiers mètres de la chute (là où il subsiste encore un faible et vague espoir de s’arrêter).

Après, je crois me souvenir que le très regretté Claude Rey avait sauvé quelques uns de ses clients en dérapant sous eux :o mais là c’est un autre monde, encore plus que l’assurage à corde tendue en neige.

C’est clair!
Le fait (outre l’accessibilité) que ce ne soit pas techniquement très difficile n’enlève rien à l’exposition, tout comme quand on y remonte à pied ce sont deux paramètres distincts (d’ailleurs ça fait longtemps que je me dis que les cotations Welzenbach/UIAA d’alpi en neige pourraient quand même être réévaluées mais c’est une autre histoire).

Et on rappellera à toutes fins utiles que ce n’est pas parce qu’on arrive à peu près à faire un virage sauté dans la pente qu’on a le niveau : on a le niveau quand on est capable d’assurer une réception dans une neige pas forcément comme prévue, ce qui est quand même moins simple.

Certes non, par contre l’échelle d’exposition doit tenir compte du fait qu’une pente uniforme même raide mais sans trop de rimaye ouverte ou autre obstacle au pied (2 ou 3 non?) ne vaut pas la même avec une falaise ou sérac en aval (4).