Alors pardon pour la réponse après la bataille mais 10h d’avion + 24h sans sommeil = risque d’argumentaire pas très frais. Cependant :
Le principe d’un forum est de s’y exprimer, en argumentant, en controversant, en abondant, en soutenant… ou en exposant son ressenti, simplement. Et le mien s’expose dans un ricanement narquois (et plutôt sain selon mon sens) à la lecture de ces clichés nauséabonds dépeignant une Marseille aussi grotesque que celle de Poubelle la vie (dans un autre registre). De ce point de vue, analyser ces clichés à l’aide des travaux sociologiques concernant les « légendes urbaines » telles qu’évoquées plus haut me semble la seule manière de leur donner un intérêt quelconque. A ce sujet, voici un lien vers le travail d’un autre sociologue (eh oui…), histoire de remettre un peu de raison et de réalité dans ce salmigondis estampillé TF1. C’est sûr, c’est un peu plus demandant que de compter les morceaux de verre dans le caniveau pour dire que « Ah, vous voyez bien ! » :
http://www.laurent-mucchielli.org/index.php?post/2013/02/07/Delinquance-l-interview-qui-remet-Marseille-a-sa-place
Et enfin, pour en finir avec l’aspect socio, reléguer les thèses de Philippe Aldrin (auteur des extraits que je cite) au rang de travaux de socio niveau bac+2, comment dire… Chapeau bas, faut oser. Comme un type qui rabaisserait… je sais pas, moi… disons l’œuvre de Modigliani au rang de production d’art plastique niveau 5ème. Mais bon… Mieux vaut s’en amuser.
Pour en revenir à ce post, un autre aspect m’a interpellé : cette phobie classique de la dépossession matérielle traumatique à travers l’idéal que représente l’objet automobile profané est (semble ?) fondamentalement masculin. Tout le monde râle/fantasme sur une insécurité réelle ou mythique, sans distinction sexuelle, mais son volant bagnolistique, si je puis me permettre le néologisme, semble demeurer l’apanage du mâle. Attention, je ne dis pas que les nanas apprécient de se faire piquer leur tuture. J’ai juste l’impression que ce sujet -et ses élucubrations corrélées- est comme une « chasse gardée » de la communion entre mecs. Les différents intervenants de ce post confirmeraient-ils la règle ?
De même les « »« solutions »"" proposées, clubs de golf, maîtres-chiens ou légitimation de l’autodéfense me semblent fleurer la bonne vieille testostérone exacerbée par le non moins bon vieux « j’te crève si tu touches à mon zizi à roulettes » bien de chez nous, théories maintes fois défendues par de nettement plus grands penseurs contemporains que Philippe Aldrin, tels Chuck Norris, Charles Bronson ou Steven Seagal.
Donc oui, ça m’amuse. Et en tant que Marseillais amoureux de ma ville, ça m’attriste aussi. Donc je préfère en rire. Je crains juste, comme dirait l’autre, que ce ne soit pas un rire de très bonne qualité.
Ah, au fait 1 : Je me suis fait piquer 2 bagnoles (oui oui, 2, 1+1, pas en même temps quand même) lors de mon épisode parisien… en-dessous de l’Etoile, près de la Place des Ternes. Mais comme chacun sait, le beau XVIIe est une zone de non droit gangrénée par des bandes mafieuses maraudant en berlines allemandes escortées de motos guetteuses et armées des toutes dernières technologies afin de mieux dépouiller les honnêtes gens sous le regard tristement réprobateur autant qu’impuissant des forces de l’ordre Hollando-laxistes. Alors que bizarrement, à Marseille, en ville ou sur les parkings des Calanques, on ne m’a jamais piqué ma vroum. Etonnant, non ?
Ah, au fait 2 : Puisque manifestement de fins connaisseurs viennent aux Calanques (mouarf !), j’aimerais savoir de quelles couennes il s’agit à 50m de Port-Pin desquelles on voit les hordes de galopins encapuchés détrousser impunément les véhicules de catégorie b. C’est vrai, quoi. Je suis bien preneur de nouvelles voies, moi… Et j’irai à Cassis en trottinette, et je la laisserai ouverte. Et promis juré, si je vois un clampin qui fait du stop sur le Prado avec une corde lovée à l’épaule, je le prends derrière moi. Ben oui, puisque ça marche à tous les coups, dixit un autre fin connoisseur…
Allez, j’arrête, je vais essayer de récupérer une heure de zzzzz.