Posté en tant qu’invité par EH!:
Personne ne met en doute qu’il soit sélectif, bien au contraire.
C’est sur le principal critère de sélection (puisque c’est le premier dans la succession des épreuves éliminatoires, ça serait différents si c’était une note compensable par les autres épreuves) qu’il y a débat : le critère purement sportif, comme, justement, n’importe quel BE pour être entraîneur sportif dans tel ou tel sport. Si la course à pied est bien un sport à 100 %, ce qui ne l’empêche pas d’être aussi une forme de loisir, la randonnée est bien différente de l’esprit « chrono »… en gros, on confond chrono et horaire.
En effet, il n’y a pas de compétition de randonnée… ou plutôt si : le trail. D’où la dérive et la confusion des genres que je dénonce ici. Je pense qu’il serait bon de créer un BE trail pour dissocier deux activités qui ne s’adressent pas aux mêmes publics, bien que se déroulant sur les mêmes terrains (du moins jusqu’ici parce que rien ne dit que ça sera toujours le cas… qui sait si on aura pas d’ici quelques temps des itinéraires tracés spécialement pour les traileurs dans les stations de ski, comme ça a été le cas pour le VTT - qui se pratique beaucoup maintenant uniquement en descente, c’est plus accessible - mais aussi pour l’escalade avec les via ferrata) ?
Aujourd’hui, on « trie » d’abord par une sorte de trail, puis avec ce qui reste on évalue quelques compétences comme l’orientation et l’équilibre en terrain accidenté et si on a bien bachoté le Fischesser.
De fait, il est bien plus facile de le réussir si on a suivi un cursus de fin de scolarité dans un lycée montagne (1 année à faire les 20 rando, potasser le Fischesser, et… passer le TCM), ou encore une formation GRETA/AFRAT, qui sont autant de prises en charge à 100 % avec la dernière quinzaine occupée à ratisser la zone où se déroulera la CO (en gros il est bien moins important de savoir manier la triangulation à vue, la tangente à la courbe, l’erreur volontaire, la liaison carte-terrain, que de connaître chaque mètre carré de la zone de l’épreuve) et la transmission de tous les « trucs » dus au décalage esprit du décrêt/réalité de l’épreuve (avec des intervenants présents dans l’organisation de l’épreuve, désolé mais ça fait un peu « juge et partie »), l’entraînement sur les parcours des années précédentes qu’ils connaissent par coeur (alors qu’ils ne sont pas publics, on ne les trouve que quand d’anciens participants les postent sur Internet, peut-être même en toute illégalité), que d’être pratiquant régulier de bon niveau sur des années parce qu’on est né dedans, même en étant habitué à encadrer toutes sortes de publics dans tous les terrains en connaissant certains massifs sur le bout des orteils. Malgré tout, ces organismes n’ont pas au final des taux de réussites de 80 à 90 % qu’on attendrait avec un tel entraînement/encadrement (la raison tient essentiellement au fait que leur public n’a bien souvent qu’une faible pratique, au point de compter sur la formation pour avoir le bon nombre de rando à déclarer à l’inscription au BE).
Bref, au final, les places sont chères… la moitié trustée par la catégorie « préparés par prise en main institutionnelle », le reste avec ceux qui ont appris sur le tas en ratant une ou des années précédentes, avec le niveau sportif de compèt’ (pratiquants de trails bienvenus…).
Ca ne serait pas un problème si c’était clair dès le départ, sauf qu’officiellement, ce proba et les UV qui suivent sont, je cite, « destinés aux gens de montagne », comme une sorte de vérification/VAE d’une pratique personnelle régulière sur la durée. On en est bien loin.
Ce débat, pour ne pas dire cette incompréhension - voire ce profond malentendu - revient sans cesse entre pratiquants. Ca n’est pas en en niant les raisons que ça réglera le problème. Quant à l’idée de la « motivation », qui peut prétendre juger de la motivation des autres dans leur pratique de la montagne au seul critère de la pure performance athlétique, sur une barre située au-delà des nécessités, qu’il s’agisse des impératifs de sécurité ou de la marge nécessaire par rapports aux différents publics à encadrer ?