Tu va arriver à te mettre dans ta tête d’ultra-libéral qu’un PN n’est pas un outil de développement économique ? Tu confonds avec les PNR, qui ont montré leur efficacité dans le passé, mais qui aujourd’hui, sont effectivement en crise et sont éloignés du terrain, précisément parce qu’ils ont moins de salariés et qu’ils sont passés du « faire » au « faire faire » (mais c’est un autre sujet).
Parc de la Vanoise en danger
Posté en tant qu’invité par bof:
[quote=« Bubu, id: 1765987, post:81, topic:156941 »]
[quote=« jjbi, id: 1765985, post:79, topic:156941 »]Les Mauriennais - en particulier - ont très très largement profité de la notoriété du PNV … et de ce qui a tourné autour
comparer leur mode de vie aujourd’hui et il y a 40 ans …[/quote]
La Maurienne ne vit pas que du tourisme. Il y a aussi les installations EDF, et les industries en aval de Modane.[/quote]
[quote]La part des activités touristiques dans l’emploi total est relativement faible en Maurienne. Elle est de 12,8 %
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=19180[/quote]
C’est marrant que certains font semblant de croire qu’un Parc puisse avoir développé une région ! Un Parc National est avant tout un outil de conservation. Ce n’est pas parce que vous vous êtes fait plaisir dans un parc, que c’est le parc qui a développé le tissu économique d’une région. Même si le PNV a une notoriété dans le milieu randonneur français, ce n’est pas non plus une bête de concours pour merchandiser une vallée (encore heureux). Ce n’est ni la vocation d’un Parc National, ni même les compétences de ses fonctionnaires.
Ce mélange des genres ne m’a jamais semblé intéressant. Que le Parc s’occupe de son métier (conservation en zone centrale) et que les communes s’occupent de ce que souhaitent leurs administrés (zone hors de la zone centrale).
De toutes façons, nous (l’état) n’a plus d’argent. Ce n’est certainement pas avec un budget en baise que le PNV pourrait faire du développement économique.
Posté en tant qu’invité par bof:
[quote=« mollotof, id: 1765996, post:84, topic:156941 »]
Tu va arriver à te mettre dans ta tête d’ultra-libéral qu’un PN n’est pas un outil de développement économique ? Tu confonds avec les PNR, qui ont montré leur efficacité dans le passé, mais qui aujourd’hui, sont effectivement en crise et sont éloignés du terrain, précisément parce qu’ils ont moins de salariés et qu’ils sont passés du « faire » au « faire faire » (mais c’est un autre sujet).[/quote]
Décidément, tu n’as toujours rien compris. Cette charte concerne la zone d’adhésion, pas la zone centrale du PNV. Cette zone d’adhésion correspond bien plus à un PNR qu’à un Parc National (zone central).
[quote=« Bubu, id: 1765915, post:75, topic:156941 »]
Je ne connais pas les règles qu’il y avait dans la zone périphérique.[/quote]
Pas de règles spécifiques, la zone périphérique était une zone « tampon ». Les règles sont simplement celles régies sur les documents locaux et supra-locaux de planification.
Le concept de zone tampon n’a pas fonctionné sur ce territoire notamment parce que :
-une zone tampon est plutôt une zone péri-urbaine de transition avant le milieu naturel : ces territoires de montagne n’ont pas une configuration permettant d’observer ce caractère transitionnel
-du fait de la forte attractivité du territoire, elle est devenue une zone de cristallisation des enjeux, elle se marque plus par le contraste d’un coté et de l’autre du trait, donc d’une distribution irrégulière, à l’opposé du caractère transitionnel.
A tel point d’ailleurs qu’en dehors de la zone périphérique, les espaces de montagne sont plus sauvages (ex Lauzière, Beaufortain etc…) que la zone périphérique, même souvent bien plus sauvage que le parc lui-même, et que la zone périphérique est une « couronne de développement » autour d’un cœur « sacralisé ».
C’est le paradoxe de certains PN s’implantant sur des territoires attractifs : c’est un peu la métaphore du Taj Mahal, petit écrin d’accès réglementé, et cerclé d’hôtels autour. Le paradoxe du sanctuaire.
L’idée de la loi mettant en place les Chartes était de faire de cette zone périphérique un équivalent de Parc Naturel Régional (nouvelle tentative de créer une zone tampon)…Mais ce dernier est un zonage de cohésion, fondée sur une approche plutôt identitaire (ex le terroir), culturelle (ex patrimoine) dont l’environnement est une problématique parmi d’autre. En l’occurrence, le « paradoxe du sanctuaire » est tellement fort en Vanoise, le contraste est tel, que c’est une gageure de faire entrer cet espace périphérique dans la logique de « cohésion culturelle » d’un PNR.
Ce serait possible sur le papier. Mais à partir du moment ou il y a un rapport de compatibilité entre la Charte du PNR ou d’un PN, et les documents locaux de planification, donc une traduction concrète, bon nombre de collectivités considèrent qu’il s’agit plus d’une contrainte supplémentaire que d’une cohésion qui paraît surréaliste sur ces territoires (contexte concurrentiel des stations). En sachant que les dernières lois en matière de planification Grenelle II et ALUR prendront très largement le relais en matière de consommation d’espace, dont elles imposent une réduction drastique (le temps toutefois que les documents de planification soient adaptés, il y a donc un peu d’inertie). Et dont les élus ont déjà pleinement conscience, puisque l’Etat est en train de fortement « resserrer l’étau ».
[quote=« bof, id: 1765974, post:78, topic:156941 »]C’est certains qu’on est toujours partant pour mettre les emmerdes chez les autres et garder chez soi les avantages. C’est le classique NYMBY. On veut la gare mais pas les rails. :lol:
Bien évidement que le touriste ne trouve rien à redire d’un parc qui est chez les autres. De toutes façons, si ce parc ne lui convient pas, il n’y a vas pas. :lol: C’est un poil plus compliqué pour les habitants de faire sans le parc (si ce parc ne leur convient pas et c’est bien le droit).[/quote]
C’est pas une centrale nucléaire ou un centre d’enfouissement de déchets ultimes non plus hein !
C’est marrant, on n’entend rarement les gens de Bollene râler. Pourtant, quelle contrepartie ont-ils eu quand le Rhône a été équipé de ses usines à nuages ? Et tiens, intéresse toi aussi au quotidien des habitants suite à la pollution de la vallée de l’orbiel (accident dans une mine d’or… Interdiction de cultiver un potager car toxicité toujours aiguë de l’eau) et au projet qui y est heureusement bloqué pour l’instant (centre d’enfouissement à Lassac, sans contrepartie financière non plus).
À choisir, je préfère laaaargement les règles urbanistiques du PNV.
Posté en tant qu’invité par bof:
[quote=« et ?, id: 1765990, post:82, topic:156941 »]
Tout est dit.
Que les citadins extérieurs laissent donc ceux qui habitent, et qui sont loin d’être tous du même avis, en décider eux-mêmes au lieu de parler à leur place.[/quote]
Manifestement, les habitants ont décidé et c’est le rejet massif. Ce n’est que le 2ème fois en 3 ans.
Posté en tant qu’invité par bof:
Taxes professionnels, impôts fonciers, financement d’infrastructure etc.
Que cela te plaise ou non, ces communes ont toujours été pour ces installations car elles assuraient des confortables revenus financiers ! La commune de Fessenheim n’aurait jamais pu se payer le quart de son équipement communale sans la centrale.
C’est donc bien ce que je pensais.
Avant la charte, les stations pouvaient avoir tous les projets d’extensions qu’elles voulaient, tout ne serait pas accepté, mais bon on a vu que toutes les procédures UTN & co ne gênent pas les projets, ils finissent toujours par se faire, même dans des zones sensibles ou protégées.
Avec la charte, plus aucun projet d’extension n’est possible. Et c’est ce qui dérange les élus.
Ok, mais qu’ils le disent clairement (« la charte nous empêche de bousiller les paysages et l’environnement ») au lieu de se cacher devant des paravents (« couche de réglementation supplémentaire », « contrainte pour les agriculteurs », etc).
En ce qui concerne les extensions, la charte simplifie grandement les procédures d’autorisation : on sait d’avance que c’est interdit ! Au moins c’est clair, on ne peut pas se plaindre que la charte complique les choses sur ce plan là !
[quote=« bof, id: 1766007, post:90, topic:156941 »]
Taxes professionnels, impôts fonciers, financement d’infrastructure etc.
Que cela te plaise ou non, ces communes ont toujours été pour ces installations car elles assuraient des confortables revenus financiers ! La commune de Fessenheim n’aurait jamais pu se payer le quart de son équipement communale sans la centrale.[/quote]
Et les communes voisines ?
Oui c’est évident, dans le cas du PNV il était lui même la contrepartie de l’équipement des stations qui se faisaient en périphérie à la même époque (et sollicité aussi par les locaux, il ne faut pas laisser croire qu’il a été parachuté depuis Paris a posteriori). En gros on a tracé la frontière entre ce qu’on pouvait bousiller et ce qu’il fallait préserver tout comme à l’époque on faisait de l’aménagement à l’emporte pièce en développant des villes nouvelles. Un demi siècle plus tard on se rend compte que l’aménagement a besoin de plus de finesse et fonctionne mal avec des limites géographiques trop établies qui renforcent les contrastes mais c’est maintenant difficile de rétablir des transitions…
Bah le nuage s’arrête à la frontière communale non ?
quel nuage ? Le nucléaire est 100 % sûr vous vous rappellez ?
Posté en tant qu’invité par matt7:
Pas « toujours » manifestement puisque nombre de projets sont bloqués et certains définitivement comme au Vallon du Clou (donc ça vaut le coup de se battre, Parc ou pas parc, Charte ou pas Charte…)
Quels projets se sont fait récemment dans des zones protégées ?
[quote=« Bubu, id: 1766013, post:91, topic:156941 »][
Avec la charte, plus aucun projet d’extension n’est possible. Et c’est ce qui dérange les élus.
Ok, mais qu’ils le disent clairement (« la charte nous empêche de bousiller les paysages et l’environnement ») au lieu de se cacher devant des paravents (« couche de réglementation supplémentaire », « contrainte pour les agriculteurs », etc).[/quote]
Ouio bon, les associations militantes, pour ne citer qu’elles, adorent ce jeu qui consiste à trouver l’unique raison et de se focaliser dessus en fonction de leurs priorités. Ça fait partie de la dialectique, mais même s’il y a une part de vérité, l’analyse reste superficielle et les conclusions sont prévisibles en ce qu’elles sont guidées par l’idéologie. Certes ce n’est pas l’objet d’un forum de discussion.
Personnellement pour l’avoir vu de l’intérieur…je me souviens encore de ce travail avec le PNV (nos relations étaient très cordiales) sur le « zonage à carreaux grossiers » qui fait sourire les gens du métier, car on chipote sur des gros carrés destinés à laisser un flou gaussien sur les affectations, tout en mettant des orientations derrières, lesquelles reprennent beaucoup de « généralités transposables ». Autant dire que la nature n’aimant pas le vide, c’était la porte ouverte à toutes les interprétations et contentieux ! D’ailleurs la plupart des SCOT qui ont utilisé cette technique s’en mordent les doigts aujourd’hui : nous, français, sommes bien trop sinueux d’esprits pour gérer de telles usines à gaz…L’alambiqué, c’est le principe même du travail à reculons, et le carroyage grossier en est un bel exemple.
J’avais d’ailleurs clairement le sentiment que le PNV, très mal à l’aise avec la démarche, n’en était pas plus convaincu que nous. Le malaise était dès le départ, on avait le sentiment que la charte était cette araignée qui essaie de remonter les parois d’une baignoire fraîchement savonnée . Qu’elle n’arriverait à accrocher, à coller au contexte dans lequel elle s’inscrivait.
Plus que la raison de la contrainte (les SCOT et les PLU grenellisés-alurisés vont s’en charger à la place, y compris sur les extensions de DS…), plus que toutes les craintes émises sur la portée du document (le rapport de compatibilité d’une charte est très interprétatif, donc traduction alambiquée en fait…) je pense que cette charte n’est pas passée par défaut de cohésion des entités sur un projet de territoire : il s’agit d’un territoire dont les grandes entités n’ont pas besoin de se fédérer pour se développer (elles sont même dans une logique concurrentielle donc…) et les petites entités disent non car elles ont peur de perdre le peu d’autonomie qu’elles disposent, y compris vis-à-vis des grandes…On ne se trompe pas trop en disant qu’il n’y a pas de vrai projet de territoire et que l’échec de la charte est plutôt d’ordre politique.
Posté en tant qu’invité par Savouarkonter:
Quoi ?
Oui, la question est d’ordre politique et non d’ordre environnemental, dans une partie de poker menteur qui n’est pas terminée.
D’une part, les collectivités territoriales de la zone d’adhésion n’ont effectivement pas de projet de territoire commun, ce qui était un préalable à la charte qui n’en aurait été que la déclinaison.
La charte ne devait pas être vue uniquement comme un niveau administratif supplémentaire, mais comme le niveau qui au contraire les aurait fédérées si elles l’avaient voulu. C’était leur responsabilité plus que celle de l’établissement public du Parc de définir leur projet commun. Ce sont elles (et non le Parc) qui n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur un projet commun. Ce sont elles qui n’ont pas voulu ce niveau, au départ supplémentaire, mais dont tous les niveaux inférieurs (SCoT, PLU) n’auraient plus ensuite été que des tiroirs. N’oublions pas que les collectivités sont majoritaires au conseil d’administration du Parc et que son président est un élu.
D’autre part, et à leur décharge, les collectivités ne savent pas trop à quelle sauce elles vont être mangées. Celles d’aujourd’hui ne seront pas celles de demain et il est en quelque sorte urgent d’attendre, d’autant plus que tout ceci s’inscrit dans le grand mouvement de contestation des élus locaux vis-à-vis des projets gouvernementaux.
Donc, non, le Parc national de la Vanoise n’est pas en danger. Il reste en l’état. Le résultat des votes des communes aboutit paradoxalement à encore plus sanctuariser son cœur au sein d’une zone d’adhésion réduite à deux communes. Rappelons aussi que les communes ont la possibilité de reconsidérer leur position dans les trois années à venir.
Il y en a plein, juste 2 exemples que j’ai vu en potassant pour cette discussion :
- Liaison Termignon - Val Cenis
- Piste de la Choullière à Aussois
Avec des commentaires du genre :
Il suffit d’attendre un peu, et c’est bon. Ah, mais il y a des mesures compensatoires. Ce que je constate, c’est que l’emprise du domaine skiable s’étend, ce n’est pas compensé par la suppression d’une piste par ailleurs.
Rassembler la Tarentaise et la Maurienne autour d’un projet commun… Hummm… Ben oui c’est presque perdu d’avance…
Posté en tant qu’invité par matouzalem:
[quote=« hedera, id: 1766017, post:92, topic:156941 »]
[quote=« bof, id: 1766007, post:90, topic:156941 »]
Taxes professionnels, impôts fonciers, financement d’infrastructure etc.
Que cela te plaise ou non, ces communes ont toujours été pour ces installations car elles assuraient des confortables revenus financiers ! La commune de Fessenheim n’aurait jamais pu se payer le quart de son équipement communale sans la centrale.[/quote]
Et les communes voisines ?[/quote]
une répartition obligatoire des taxes professionnelles, doit se faire dans l’intercommunalité , le canton, la région…etc.Les communes peuvent aussi s’orienter vers …les éoliennes, les recherches de gaz de schiste, ou divers minéraux, pour boucler leurs budgets.Chacun est libre d’agir selon ses intérèts propres, sans en référer au reste du monde, surtout à ceux qui ont des idées sur tout, mais surtout des idées…!!!
Et dans la limite de ses prérogatives…
(ou : la liberté des uns s’arrête où commence celle des autres)