[Envoi en cours…](
Envoi en cours… ) Bonjour la communauté, que faut-il penser de ces plaquettes de relais à proximité du sémaphore de Cap Canaille ?Oxydation ou pas
Trace d oxydation sans aucun doute.
Par expérience des lieux en reequipement, les rondelles , qui ont subi de fortes contraintes d usinage, laissent des coulures de rouille qui laissent penser à tort que la plaquette ou le goujon de détériore. Coulure de rouille donc sans atteinte de résistance du goujon ni de la plaquette.
Aucun pb sur les lieux A CE JOUR avec de l inox A2 type Raumer ICI dans les calanques et Canaille
Jamais eu de pb avec les plaquettes inox A2 ( Raumer ou FIXE) ou inox A4&316L ( Petzl ou FIXE ) sur Canaille et Calanques
Aucun pb A CE JOUR ICI avec les anneaux inox A2 soudés de la marque FIXE même si une attention toute particulière leur est accordée.
Mais en revanche, il y a eu des pbs avec des goujons INOX A2 FIXE de 10 mm montés avec des plaquettes INOX toute marque (inox A2 ou A4) qui cassent sous simple poids du grimpeur après seulement quelques années de pose. ( J en ai fait l expérience). Ce qui est surprenant de prime abord.
L explication réside dans la présence d un joint plat noir en caoutchouc ( voir photo) entre le rocher et la plaquette ( joint d’aucune utilité mécanique, juste là pour éviter que la rondelle ( et parfois la plaquette) glisse le long de la tige du goujon ( bague d expansion très serrée sur ces goujons FIXE) et tombe donc lors de la manipulation au montage). Le danger vient du fait que ce joint n est pas visible sauf au démontage ( ou à la rupture selon). Ce joint plat crée une pile électrochimique entre l intérieur ( l anode) qui se corrode ( en l occurrence la partie cachée du goujon MÊME en inox) et l extérieur ( la cathode) qui reste intact même en contact avec l eau de mer ( en l occurrence la plaquette et l écrou bien visibles). Le danger est clairement invisible donc.
Il en reste néanmoins un certain nombre de ce type qui traînent on ne sait où…une veille , un suivi, une recherche et leur remplacement au gré des répétitions des voies est en place depuis quelques années. C est un travail de fourmis qui est ralenti par la bureaucratie du parc national des Calanques qui laisse une période de travaux/ entretien très courte sur autorisation ( automne)…
Le pb est sournois et a mis un certain temps pour être compris car les fabricants d ancrage n en avaient pas connaissance.
Un indice est la couleur noirâtre de l extrémité extérieure du goujon…Voir les 2 photos de Lulu002 ci-dessous
Ces mêmes goujons Fixe A2 sans joint tiennent les ambiances salines ICI À CE JOUR. ( je ne m avancerai pas ailleurs, comme en Sicile ou ailleurs)
Tout équipeur se doit donc d éliminer ce joint lorsqu il équipe avec des goujons FIXE A2 .Depuis peu, FIXE ne vend plus d A2 mais seulement de l inox dit DUPLEX, appelé le PLX chez eux de meilleure qualité que l A4 .Mais si certains équipeurs ont encore du stock en A2 , attention à ce joint même en dehors des zones marines.
Ces pbs sournois de corrosion sont suivis de près et avec attention par celles et ceux qui entretiennent le massif ici
Pour résumer, si l ecrou porte l inscription A4 (équivalent à inox 316) ou 316L ou PLX , il n y a rien à craindre ici
Si l inscription est A2, il faut être vigilant . Un test à la clef peut s avérer utile ( démontage ou serrage)
Il est donc aussi important que les équipeurs placent l écrou dans le sens où l inscription soit visible, Tant pour le suivi du matériel en place que pour l information des grimpeurs et donc pour leur sécurité .
Il faut noter également qu en ambiance marine, monter une plaquette inox ou juste un écrou inox sur un goujon acier non inox est une bombe à retardement : le goujon devient très fragile car c est lui seul qui s oxyde à l intérieur ( la partie la moins noble invisible) C est invisible. Et c est bien pire en terme d attaque corrosive qu un ensemble tout acier non inox.
A Canaille et Calanques, ce type de montage mixte fait casser les goujons de 10 mm acier non inox monté avec une plaquette inox ( souvent de type Petzl ) au quart de tour de clé au bout de 10 ans dans le pire des cas. 15 ans dans le meilleur .
Le phénomène est davantage marqué dans le grès ici.
Un certain nombre de voies sont ainsi à Canaille…celles qui sont signalées équipées en goujon acier dans le topo. Et elles ont déjà un certain âge…La meilleure solution étant à l heure actuelle de ne pas y traîner ses chaussons…et d attendre leur reequipement complet.
Aucun problème avec les scellements inox ou galvanisés ( même si ces derniers sont rongés presque totalement au bout de 20 ans en bord de mer à Canaille, mais vu leur tête, on sait tout de suite à quoi s attendre si on se pend dessus)
Achetez le topo et soutenez le CD13 FFME pour financer le reequipement. Ouvrez l œil et faites remonter vos observations en cas de doute.
Salut,
je n’ai pas compris ce qu’était ce « joint plat noir » c’est une matière quelconque ou l’espace d’air créé entre les aspérités de la roche et la plaquette ?
J’ai complété le post pour davantage de clarté
Un exemple de montage mixte en photo…Le goujon&écrou en inox A4 ronge la plaquette en acier non inox à l’air libre. Le danger est ici clairement VISIBLE…!!!
En revanche, si on fait l’inverse: plaquette inox avec un goujon&ecrou en acier non inox, le danger est alors INVISIBLE: le goujon est rongé à l’intérieur alors que la plaquette sera en parfait état ( désolé, je n’ai pas de photo mais il en traine à Canaille dans cette configuration. Une prochaine fois)
La photo a été prise à Presles, dans les rappels de Torquemada ( troisième relais de rappel, mais ouf, les relais sont doublés) …à 350 km de Marseille et des embruns…J’en ferai part à Bernard Gravier qui s’occupe de la maintenance.
Je vous laisse imaginer l’effet plus prononcé des ambiances salines dans les calanques et surtout dans le grès du Cap Canaille où la composition chimique de la roche semble accroître encore le phénomène.
Prenez garde donc aux voies équipées de montage mixte au Cap Canaille. Le danger de rupture de point est bien réel.
Sauf qu’il n’y a pas de danger, surtout pour un relai de rappel.
La plaquette commence à être bien rouillée, mais ça ne réduit pas suffisamment la résistance pour que ce soit dangereux. En plus il reste encore un peu de galva, la corrosion de l’acier est ralenti.
La plaquette mérite d’être remplacée par une inox, mais en attendant pas besoin d’interdire ces rappels.
Si tu veux voir des exemples de montage goujon acier + plaquette inox, il y en a qq uns au rocher de l’homme et à l’alpe d’huez, mais aussi à d’autres endroits (je les note dans les itinéraires mais j’ai la flemme de chercher).
Je n ai pas dit qu il fallait interdire ce rappel
Oui il suffit juste de changer la plaquette rouillée. Mais ce n est pas aussi simple que tu ne le penses car le maillon galva de la chaîne est soudé. Il faut donc couper le maillon, retirer la plaquette, changer la plaquette et remettre un maillon inox de jonction à vis. Ou démonter tout le relais.
Il y a danger VISIBLE par opposition à danger INVISIBLE dans le cas d un montage inverse.
Ici, bien sûr on ne craint rien pour l instant malgré la rouille mais pas dans 20 ans et le temps file plus vite qu on ne le pense.
ET pour la photo du haut , plutôt une rupture dû a un non respect du couple de serrage.On le vois bien au filets de la visse.
Sans aucun doute! Ce qui a certainement accéléré la corrosion ( CSC : Corrosion Sous Contrainte) en présence du joint.
L écrou a dû être tapé à la pose, ce qui a abîmé le filetage et conduit l equipeur à serrer trop fort pour le visser.
On en a trouvé un certain nombre ainsi.
En revanche, on en trouve d autres bien posés en inox de la même marque FIXE sans couple de serrage anormal qui ont cassé sous le simple poids d’un grimpeur ou au démontage ou au test de serrage , toujours en présence du joint
A noter que l effet destructeur de ce joint est très marqué jusqu’ à une trentaine de mètres au-dessus de l eau.
Perso j’ai tendance à avoir confiance en tout c’qui traîne, mais des fois, faudrait pas…
Celui-ci, d’apparence pas pire vu de dessus…
M’est resté dans la main (enfin, dans l’baudard, surtout !) : cause électrolyse accentuée par le joint torique, identifiable à l’oxydation du goujon mais pas de l’écrou.
Suffisait d’le savoir, j’me ferai peut-être plus avoir…
Tu sais en quel matériau serait ce « joint noir », pour mieux comprendre la pile qui se formerait ?
Ce ne serait pas plutôt que ce joint limite le séchage du goujon quand de l’eau s’infiltre dans le trou (juste par des fissures à travers la roche) ?
Impressionant… C’est vrai que d’extérieur il a pas l’air mal…
Tu t’es juste pendu dessus ou t’as pris un vol ?
Il faudrait metttre certaines des photos ici dans un article sur les points d’assurage. C’est impressionnant.
Ce n’est pas un joint torique mais un joint plat large, ce qui crée un compartiment étanche pour la partie intérieure
L effet serait moindre certainement avec un joint torique fin qui serait abîmé voire coupé au serrage
Les joints toriques se rencontrent sur les plaquettes de 8mm type spéléo afin que le boulon ne se perde pas au montage ou démontage . Ce type de point est associé au douille auto foreuse ( abusivement appelée SPIT - nom d une marque )
On les trouve dans les voies des années 80 et en canyon
De mes expériences de reequipement en canyon, ces boulons cassent au quart de tour clé de 13 mm au bout de 15/20 ans car la corrosion a tout bouffé à l intérieur avec de l eau douce
Idem au bout de 20/25 ans en paroi avec ces points. C est plus long car bcp moins humide qu en canyon
En revanche ce joint plat associé à de l inox en bord de mer fait casser le goujon inox en quelques années seulement.
Ce type de point sur la photo a été posé en 1998 pour l équipement d une traversée intégrale ( l équipeur, ni les fabriquants ne connaissaient le pb à l époque)
Les points ont commencé à casser 3 ou 4 ans après. Personne ne s est trop posé de questions à l époque ( cf article ancien topo des calanques de 2004 à la fin dans le Magilou)
On a compris le pb avec des amis en 2011.Mais le messsge a dû mal à passer dans le milieu équipeur depuis. Et ce n est pas faute de ne pas essayer !
Bref, être vigilant et en effet l indice est la partie extérieure du goujon bien noire /oxydée comme je le dit dans mon message en amont qui indique qu il est bien mûr pour la rupture.
Si tu te souviens où tu l as cassé ? Pour un suivi des ruptures et la voie concernée.
Si tu as encore le point, j aimerais avoir une photo plus précise pour lire l inscription sur l ecrou ( me semble A2.80) et faire un bilan avec VV du CD13FFME. Merci
C est un joint noir plat souple de type plomberie
La corrosion s opére préférentiellement dans la zone qui n est pas aérée.
C est un phénomène connu dans l industrie et décrit dans les ouvrages d électrochimie universitaire de L2.
Le joint créé un compartiment plus ou moins étanche à l intérieur qui n est plus aéré ou très difficilement. C’est le dioxygène dissous dans l’eau ( de mer qui attaque le métal. En effet, si c’est aéré donc séché, il n’y a plus ou beaucoup moins d’humidité, et la corrosion n’a pas lieu et ou très lentement. L’humidité peut être entretenue dans le trou par des phénomènes multiples ( micro fissure, infiltration au niveau du joint, capillarité, porosité du rocher)
C est pour cette même raison qu un piton en bord de mer se ronge dans la partie qui est enfoncée alors que l œil reste solide et que certain reste dans la main ( expérience vécue) ou casse au premier coup de marteau ( dans bcp de voies historiques)
Si la fissure est ouverte, le piton reste propre. Si elle est fermée, il y sera rongé à l intérieur
L eau salée accélère le processus
Et le grès de Canaille est poreux ( il est très cassant après de forte pluie, on sait ici qu il est préférable d’éviter la falaise après des grosses pluies continues, pas uniquement pour attendre le séchage et éviter les résurgences) , donc l humidité saline est plus forte au fond du trou. Ce qui ronge encore plus vite la partie cachée du goujon même en inox lorsqu’ il y a ce joint dangereux.
L’était au milieu d’un rappel : j’me suis « juste » vachée dessus le temps de sortir le topo… Et bim, me suis fait éjecter de la paroi (heureusement les ancrages de rappels étaient plus safes) !
En vrai j’n’en sais rien, j’avoue : tu utilises un peu trop de termes techniques pour moi, je n’comprends pas ce chinois et n’ai pas le courage de faire l’effort de comprendre.
Cette explication m’avait été donnée par l’un de nos demi-Dieux des calanques, les points d’HV ont fait d’autres victimes (mais je ne l’accuse pas, c’est d’ma faute si je n’sais pas lire un topo !) !
Ici !
J’l’ai surement gardé en souvenir : j’te dirai si j’le retrouve !
Merci ! Les photos sont éloquentes. Je n’en avais pas pris avant analyse des restes !
En effet, c’est un point posé entre 1994 et 1998
Si tu le retrouves, ce serait cool pour pouvoir analyser l’écrou
c’est qui HV ???