A l’époque (fin 60 début 70) la question n’existait pas. On partait du bas avec un tas de matériel et on arrivait en haut, après éventuellement plusieurs essais.
Le répétiteur ôtait qq pitons, le re-répétiteur en ôtait encore qq uns etc. Et finalement, ça donnait qq chose d’assez propre.
''Ouvrir'' ou ''équiper'' ? (Sémantique et interprétations)
Voilà; voilà, cher Robin des bois bellifontain, tel est le sens de mon questionnement.
Mais On m’a répondu. Merci
Quant à la question subsidiaire et cachée, je ne comprends pas à quoi tu fais référence. Pour moi quoi ?
Pas que
Tu caches bien ton jeu. Troll ? Double ?
T’es qui toua ?
Ni l’un ni l’autre (??)
Il est clair que certains contributeurs veulent à tout prix hiérarchiser à la fois les autres contributeurs et les ouvreurs, quelle que soit la définition des mots. Certains ont défendu une clarification simple: ouverture = le résultat est un nouveau cheminement, équipement = pose de points fixes…
D’autres y opposent des définitions plus restrictives, parmi lesquelles celles du topoguide C2C:
Escalade
Le terme Équipement désigne les voies équipées depuis le haut.
Le terme Ouverture désigne une voie dont la 1re ascension est effectuée intégralement en partant du bas, sans équipement ou reconnaissance préalable, même partielle, depuis le haut ou depuis une vire.
Mais cette « définition officielle » pose problème car elle est loin de couvrir tous les cas de figure :
Qu’est-ce qu’on dit si une voie est équipée, mais que ça n’a pas été fait depuis le haut ? Il n’y a pas équipement ?
Qu’est-ce qu’on dit si la première ascension d’une voie n’a pas été faite dans les conditions prescrites ? Elle n’a pas été ouverte du tout ?
Tout ça ressemble aux discussion sur l’éthique de nos amis britanniques sur UKC… même avis tirés par les cheveux, et même imprégnation de jugements de valeur et parfois de condescendance…
Vu la diversité des pratiques d’escalade aujourd’hui, vouloir ainsi « officialiser » des définitions très restrictives à des mots très communs et qui ont un sens accessible à tous, c’est un peu une impasse (ou bien, et ça revient au même, c’est un prétexte inépuisable à dialogues de sourds)
+1, tout a fait d’accord, les pinailleurs qui veulent avoir raison…
souvent, pour ne pas dire toujours…c’est comme celle qui veux castré l’âne du voisin, pour l’entendre moins braire…ce n’est pas faux, c’est c…
1 thomeryon…
Il suffit de préciser le cas de figure dans la description de la voie. Rien ni personne n’interdit cela.
Très convaincant. Par exemple tu diras « ouverte avec après reconnaissance et équipement des premières longueurs » et instantanément les puritains t’objecteront que ce n’est pas une ouverture pour justement les raisons citées
Non, le mieux est de promouvoir des mots dédiés comme l’ouvrance ou l’équipation.
Sans outrance bien sûr, et sans être à cheval sur les tiques.
Pauvres bêtes !
Du coup, le mieux est de ne pas toujours chercher la petite bête (sinon on la trouve )
Équipée ou pas. Parcourue ou pas. Et ça les mouches à mon avis ça leur fait rien que ce soit par le bas ou par le haut.
La grande majorité des ouvertures depuis le bas se font, quelle horreur (!!), avec force petites « tricheries » (le plus souvent = artif sur trous de crochet ou Pulses, ou repérage préalable, ou avec petits ou gros détours pour « corriger » ensuite depuis le haut certains passages). Bien entendu, ce n’est que rarement annoncé par « l’ouvreur du bas ».
Par exemple, à Taghia, Arnaud P. a souvent ouvert en artif sur trous de crochet (vous les verrez dans le début des « Rivière pourpres »), et le « Shukram » de Toni Arbonès, c’est quasi sur 500m une suite de trous de 12mm forés, avec pose de crochets et artif.
=> Un coup de marteau sur le crochet (acier « élastique ») dans le trou de 12mm, et c’était quasi aussi solide qu’un goujon… C’était le Monde d’avant les Pulses, qui maintenant amplifient encore cette « triche ». Pourtant ces voies sont annoncées comme des ouvertures depuis le bas.
Alors que la seule ouverture éthique depuis le bas consiste en la maxime « je n’impose pas au répétiteur ce que je n’ai pas été capable de grimper en libre moi-même, proprement ».
Ainsi, pour ma part, c’est toujours départ en libre sous le dernier point placé, et rien de rien avant le prochain, pointé d’abord « en libre » avec un point de magnésie, avant de tenter de se stabiliser sur un crochet (non foré).
Si je ne réussis pas, j’abandonne la voie et je la laisse aux générations futures.
C’est pourquoi il ne faut ouvrir du bas qu’au max de son niveau à vue, pour ne pas massacrer l’affaire…
Tout juste Michel ! Pour avoir eu l’honneur de pratiquer avec toi l’art de l’ouverture du bas. Tu es le seul que j’ai vu « ouvrir » du bas avec une telle éthique exclusive, une telle maîtrise.
Perso je pratique les 2 techniques en fonction du rocher, de l’envie, de la forme…mais effectivement désormais les pulses changent tout, parce que tu as toujours ce jocker sous la main. Je trouve aussi que l’ouverture avec la technique pulse sans hisser le perfo, est une technique plus légère rapide et plaisante.
Aujourd’hui 99% des nouvelles voies sont équipées du haut. C’est parfois dommage quand le rocher s’y prête, on se prive de belles émotions…
Super éthique… encore que le mot éthique soit probablement trop « punitif »: tu cherches la voie en avançant dedans (comme plein de gens l’ont fait avant et plein le font encore) , et c’est clair que ça donne un parfum particulier à l’ouverture, comme le souligne @totor38. Merci pour ça !
On est bien d’accord que ça donne un autre sens à l’ouverture que la pose successive de stats parallèles comme on voit ici ou là en couenne (la ligne étant celle du fil à plomb et pas la ligne grimpable trouvée du bas).
Une fois qu’on a posé ça, il y a forcément des compromis. Ne pas y voir de jugement: compromis, pas compromissions !
Est-ce que tu laisses tomber la ligne si tu n’es pas passé à vue ?
Les stations, pour ne serait-ce que forer, est-ce que ce n’est pas de l’artif ? Rien de mal, mais très factuellement c’en est… Donc comme on est dans ce fil sur le sens des mots, il faut (peut-être) arrêter de censurer l’utilisation de mots pour des pratiques « impures », alors que toutes le sont ou presque.
Eh bien, si après avoir cherché son cheminement depuis le bas il enchaîne ?
À ton max à vue tu ne peux juste pas à la fois enchaîner du bas proprement et poser les points… Au mieux tu enchaînes la longueur après l’avoir finie, et faudra expliquer la différence essentielle avec A. Petit.
Bref, à moins de devoir utiliser systématiquement de très longues phrases pour donner les circonstances de l’ouverture quand elle n’est pas 100% pure selon les critères énoncés, cette définition ultra restrictive est une impasse.
Voilà. C’est pour ça que pour grimper proprement il faut une marge d’au moins un grade.
mipi n’a pas parlé d’enchainer à vue à l’ouverture, mais de grimper en libre tous les passages lors de l’ouverture, éventuellement après plusieurs essais.
Perso si un ouvreur franchit un crux en artif après avoir échoué en libre, et qu’il laisse l’équipement ou indique quoi prendre pour que les répétiteurs puissent aussi passer en artif, je n’y vois pas de problème et j’appelle ça aussi une ouverture.
Quand on ne franchit pas de passage en artif lors de l’ouverture, c’est une ouverture en libre.
Car bien sûr il y a aussi des ouvertures de voie d’artif, dont beaucoup comportent des passages en libre. On a toutes les nuances à l’ouverture, du 100% artif à 100% libre, avec des répétitions libérant tout ou partie des passages d’artif (et d’autres répétitions franchissant en artif ce qui a été ouvert en libre, mais bizarrement ça ne fait pas la une des magazines )
Mais le point commun entre toutes les ouvertures est de partir du bas dans une ligne vierge (aucun parcours antérieur par qui que ce soit, que ce soit en montée ou en descente).
C’est beau quand qqun donne des leçons à Michel Piola, ça va le melon ?
Ce n’est pourtant pas compliqué, pas besoin de longues phrases :
- ouverture : 1re ascension et 1er parcours de la ligne. On peut laisser de l’équipement ou non, on peut passer en artif ou non.
- ouverture en libre : idem qu’une ouverture sans franchir de passage en artif, mais repos possible sur un point amovible ou non. Certaines/beaucoup de voies ont été ouvertes avec des passages en artif mais la libération en tête a été faite juste après (2 cordées à l’ouverture, ou l’ouvreur a refait le passage). Des fois les passages ont juste été parcouru en libre par le second, ce n’est pas libéré.
- équipement : 1er parcours où on laisse volontairement de l’équipement. Ca peut être aussi le 1er parcours tout court, dans ce cas c’est à la descente. Pour qu’un équipement puisse être réalisé à la montée, ça signifie que c’est dans une voie existante qui ne comportait aucun équipement. Cas d’arêtes ou dalles faciles sans équipement depuis des décennies et qui ont vu fleurir des points, idem pour des voies en fissure.
- rééquipement : parcours où on remplace et/ou ajoute de l’équipement alors qu’il y a déjà de l’équipement volontairement laissé en place. On peut préciser si c’est à la montée ou à la descente
Ces définitions valorisent le 1er parcours à la montée. Et ouais, les parcours à la montée sont un peu l’essence de l’escalade et de l’alpinisme à la base, normal de vouloir être plus précis sur les circonstances des différentes ascensions.
Dans tous les cas, en regardant l’historique on comprend les différents parcours et évolutions sans avoir besoin de faire de longues phrases.
On peut vouloir mettre dans le même sac les 1ers parcours à la montée et à la descente, mais un répétiteur qui veut parcourir une voie à la montée préfèrera l’avis de qqun qui l’a parcouru à la montée.
D’ailleurs dans le topo d’une voie rédigé par son équipeur, on a parfois juste la date de la 1re ascension. Il n’y a pas la date de l’équipement, qui s’est souvent effectué en plusieurs fois, et éventuellement en partie du haut et en partie du bas (donc qq longueurs ont été ouvertes, et les autres ont été équipées). Dans ce cas l’équipeur ne valorise pas le travail d’équipement, mais celui de la 1re ascension, car faire l’ascension de la voie est le but de tout ce travail.
A trop vouloir mettre des critères, on se perd…
J’apprécie beaucoup les voies de Mipi et les parcours avec plaisir. Mais quand je lis ici sa conception de l’ouverture propre et ailleurs dans le forum qu’il a mis 115 jours pour ses sublimes voies à Barberine (Magicien d’Oz et le Fantôme de l’opéra), je me dis que le concept d’ouverture et d’équipement comporte parfois quelques nuances.
Au final, ce qui importe, c’est la beauté de la ligne et le plaisir apporté aux répétiteurs si l’on souhaite partager ce que l’on a soi-même vécu. Certes, l’ouverture du bas apporte plus de sensation et d’aventure à l’ouvreur, mais ensuite? Palabrer sur ce qui est éthiquement juste ou pas entre l’ouverture du haut ou du bas se limite assez vite à une question d’ego.
Mais en suite, 99% des grimpeurs se foutent complètement de la manière dont la voie a été ouverte et ne vont sûrement pas aller fouiller dans les archives pour le savoir. Les censeurs, gardiens du temple et docteurs de la foi peuvent toujours s’égosiller. L’ouvreur s’est fait plaisir, les répétiteurs itou, que demande le peuple ?
Effectivement Tout le monde se moque de la façon dont c’est ouvert/équipé, sauf peut-être dans notre microcosme d’ouvreurs soit peut-être 20 ou 30 maxi en France, et encore.
Michel est un fervent défenseur d’une pratique hyper exigeante, y a que sur un forum que qq un peut critiquer. Quand tu vois faire ou que tu essayes de faire pareil, plus personne critique.
Perso j’aborde une ouverture du bas comme une pure friandise hyper personnelle. Il n’y a pas d’échelle de cotation dans l’ouverture du bas, aucune valorisation sociale. Donc on est vraiment dans une confrontation avec soit même. On met donc la valeur où on veut sans qu’elle soit imposée par des coutumes socialo-sportive.
Le but c’est quand même de laisser une voie bien à grimper. Les pulses ou les coinceurs à trous permettent d’ouvrir la longueur dans un premier temps. Dans un deuxième temps il faut nettoyer et mettre les points définitifs qui sont parfois placés différemment.
In fine la phase d’ouverture du bas n’est qu’un souvenir du seul ouvreur
Ce n’a rien à voir avec la valorisation , c’est culturel, les premières ascensions sur le topo est la deuxième information donnée, encore une fois : un n’a rien avoir avec l’autre.
Tu mets beaucoup trop de jugement de valeur dans des mots qui ont des sens différents .
J’ai bien compris que tu ne changeras pas la définition dans le topoguide mais j’ai demandé à quelques collègues de renom dans le milieu ce week-end , ils ont la même définition de l’ouverture que moi.
D’ailleurs Mipi parle d’ouverture du bas . Par opposition à ouverture du haut