Posté en tant qu’invité par Alexstru:
Perso, je fais aussi cela, mais plus pour le plaisir que par réel intéret économique. Je n’ai donc aucune contrainte et je fais ce que je veux. J’essaie juste, en coordinant les autres ouvreurs en plus, que des voies de chaque niveaux soient réalisées régulièrement.
Pour le temps, cela peut me prendre de 1h pour faire une voie pour débutant en 3-3+ à plus de 4 heures pour faire une voie d’une trentaine de mouvement ou chacun de ceux-ci est pensé et analysé…
Pour la technique, la salle étant une salle où l’escalade se fait en moulinette (quasi pas de salle où l’on grimpe en tête en Belgique), je m’encorde sur un bout de la corde et je mets mon grigri sur l’autre. L’autre technique consiste à attacher un bout de la corde au mur (par un double point) et à n’avoir que le grigri à manipuler. cela facilite la tache, mais c’est un peu moins sur puisque les points sont de simples ring vissés. Pour le seau de prise, je l’attache généralement à la corde d’a côté et je le fixe au mur via un ring que je déplace ou via les plaquettes en places.
Enfin, pour ce qui est de la construction en elle même d’une voie, ben honnêtement, au début, c’est pas évident de ne pas faire un truc qui pue. Pour commencer, il vaut donc mieux faire des voies dans ton niveau à toi. Sinon, j’ai remarqué que l’on produit énormément de bouse. Au fur et à mesure que le temps passe et que l’expérience arrive, les voies deviennent nettement plus intéressantes. Perso, avant de produire de manière régulière ce que j’appelle des belles voies, il m’a fallu plus de deux ans. Maintenant, même si je fais encore des bouses, je pense que la majorité est valable. Mais je dois avoir fait entre 100 et 150 voies.
Pour terminer, concernant la technique pure pour faire la voie, il y a deux grandes méthodes. La première (la plus rapide), consiste à mettre principalement les prises de mains lors de la montée ainsi que quelques prises de pieds essentielles. Puis, lorsque l’on redecend, rajouter seulement les prises de pieds qu’il manque. La seconde technique est de penser directement à chaque mouvement en profondeur lorsque l’on construit la voie. Il faut alors compter deux fois plus de temps (cela prend énormément de temps d’essayer chaque mouvement, de remonter un peu, de redescendre un peu, de changer une prise, puis d’en tourner une autre de qq milimètres,…), mais le résultat est en général meilleur et plus « technique ». Personnellement, quand j’ouvre dans un bon niveau (6c à 7b), je fais la deuxième technique. Mais pour les niveaux plus facile, j’emplois la première technique. Mais il faut alors connaitre les gabarits des grimpeurs et savoir les transposer visuellement sur le mur, surtout quand les voies seront parcourues pas de jeunes grimpeurs (moi, je compte les trous de visseries entre les prises de mains et les prises de pieds).