Posté en tant qu’invité par jeronimo:
Salut,
Quand on grimpe dans une voie, c’est celle d’un auteur, d’une personne qui a mis son inspiration sur le rocher, dicté par celui-ci mais aussi par sa part créatrice d’équipeur, son expérience, ses réflexions. Equiper une voie ce n’est pas facile, ça peut être une prise de tête (mais c’est à mon avis bon signe d’un bon équipeur). Appliquer comme j’ai pu le voir dans certains manuels connus des standards d’espacements qu’elle stupidité, que se soit pour garder de l’engagement ou pour surprotéger.
Chaque site est différent, il y a ceux qui sont engagés (Claret, Verdon, Sainte Victoire par exemple) et d’autres moins (Ardéche, Calanques…). Ceci est la volonté des équipeurs mais aussi du passif historique. Par exemple à la Sainte Victoire, des voies majeures on été ouverte du bas, style Médius, hyper Medius par Guyomar; les points ils les mettait quand il pouvait. Au Verdon, dans Douk Douk, Edlinger à mis les points tout les 5 mètres au cordeau, c’est sûr là pas de rique de chute au sol.
Je me souviens lorsqu’on a équipé à la Paroi des Toits dans les Calanques, on se prenait parfois la tête pour savoir où placer les points notamment au départ. Le rocher friable, les prises arrondies risquaient de mettre en ganger les grimpeurs mais en contre-partie placer 3 points distants de 50cm ça faisait laid. Le parti-pris avait été celui de chaque équipeur, se creusant la tête au max pour que ça soit sécurit mais pas une echelle à points. Pour le départ de « avec vue sur la mer » les points sont très rapprochés, mais là j’avais pas le choix! Je ne pouvais pas imposé à un grimpeur partant à vue d’y laisser les 2 chevilles s’il zappait avant les colonnes. Pour ma part, connaissant très bien la voie et d’autres d’ailleurs, je la faisait avec 2 paires, donc en solo sur les 5 premiers mètres.
On peut inventer ses jeux et ses règles en escalade. L’escalade reste un jeu avec le minéral, l’esprit doit être créatif et rester libre. C’est une question de choix. Le problème vient lorsque l’on ne choisit pas. Si le départ nous semble trop engagé, risqué pour nous, il faut faire comme on le sent, savoir si le jeu en vaut la chandelle.
Une voie est l’oeuvre d’un personne, on peut aimer ou pas. Il y a de bons équipeurs et de mauvais. Certains sont créatifs d’autres très standard. L’escalade est un reflet de l’homme, avec sa part de création et d’expérience. Le grimpeur doit être en mesure de s’évaluer à l’instant T et d’assumer le risque que l’aventure engendre. Il y a des marques de fabrique, des labels de qualité… faut aussi les connaître.
Grimper c’est pas qu’une question de cotation et de croix à placer sur un carnet… pour moi bien sûr!
Ah si tout était parfait, est-ce on s’ammuserait autant? et c2c n’existerait peut-être pas…
Bonne grimpe à tous.
Jérôme
PS: je me suis fait une cheville en Sardaigne en sautant pour placer le premier point pour une stagiaire… comme quoi des fois on est con!