Où progresser en fissure + TA?

Où faire un siège pour progresser en fissure + TA ?

Salut à tous !

Voilà plusieurs années qu’on pratique l’alpi avec des amis. Aujourd’hui on s’aperçoit qu’on est limités dans notre pratique par la pose de protections et notre technique en fissure. En fait on aimerait pouvoir s’offrir des itinéraires complètements trad (type envers des aiguilles, Dibona…) sauf que la marche est trop élevée entre notre niveau actuel et le niveau exigé.

Pour résumé on a déjà fait moultes grandes voies dans le 4/5 partiellement équipées et suffisamment de courses d’arêtes et d’itinéraires alpins mais sans que ça « grimpe » trop (2-3 longueurs de 5 sur la course et assurage tout le long). Cet été à Ailefroide on a fait des longueurs jusque dans le 6a uniquement sur protections amovibles et l’Hiver on est dans le M5 en Trad : bref poser des friends et des cablés de temps en temps on se débrouille.

Le problème c’est que ces itinéraires ne demandent pas les mêmes techniques de grimpe que celles nécessaires pour l’escalade en fissure. Ou alors ce n’est que pour quelques pas ou une petite longueur max. Dès qu’on veut monter d’un cran j’ai l’impressions qu’il faut tout de suite savoir faire des verrous pendant 350m… Or pour l’instant on s’est débrouillés sans faire de coincement (c’état donc plutôt du combat de rue).

Ma question est donc (j’aurais pu commencer par là mais ça occupe mon stage d’écrire un peu ^^) :
Connaissez-vous des endroits/spots où on pourrait faire un petit camp d’été pendant une ou deux semaines pour se mettre à niveau progressivement avec l’escalade en fissure ?
On a pensé à Annot mais après avoir lu le topo ça a quand même l’air bien dur quand on a jamais fait de fissure ou de voies engagées uniquement sur coinceurs.

Merci de m’avoir lu et merci à ceux qui prendront le temps de répondre :slight_smile:

[Edit modération : titre raccourci]

Llanberis Pass, Pays de Galles! Tu y trouves plein des voies de longeur très modeste, approches courtes mais aucune equipment en place (y compris les relais). UKC Articles - DESTINATION GUIDE: Llanberis Pass .

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Ah oui j’ai oublié de préciser que dans les Alpes c’est mieux ^^
Mais effectivement la notion de « camp d’été » peut prêter à confusion. En tout cas merci je ne connaissais pas !

Mon avis :

  • L’envers des aiguilles, c’est pas complètement trad. Les classiques ont des relais spités, les dalles sont spitées…
  • Vu ce que tu racontes te prends pas la tête et fonce. Le plus dur à l’envers, c’est pas les fissures mais les dalles, c’est là en général où on se met des bons taquets.

Annot c’est super sinon, et il n’y a rien d’extreme : les cotations sont cadeaux par rapport à Cham. Le plus dur c’est d’avoir suffisamment de friends ! Fanny est une belle grande voie à faire.

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Oui c’est plutôt les cotations à Cham qui m’avaient surprise franchement. Je me suis pris la rouste de ma vie dans un 6a fissure qui a faillit finir en accident… Peut-être que je me fais des noeuds au cerveau mais bon ce genre d’incident ça met des petites barrières psycho.

En tout cas merci pour le retour sur Annot. Par contre tu dis que les cotations sont cadeaux par rapport à Cham ?
Je pensais que l’aspect « dur » des cotations là-bas était principalement à cause du style « fissure » qui est assez spécifique. D’après toi même dans ce style c’est différent ?

Je précise que j’ai un mental de chèvre et que je n’ai jamais pris un plomb ni même un sec sur friend/coinceur/hexentrique. Mais pour progresser il faudrait peut-être devenir plus à l’aise avec l’idée de chuter sur le matériel ? Ce qui impliquerait éventuellement de travailler d’abord la pose des protections…

Ayant grimpé (beaucoup) en France et (un peu) au Royaume-Uni je trouve qu’il a une vraie difference entre la culture de trad/TA, et je pense que la difference principale s’explique par le fait que les British essaient vraiment de protéger, et se prennent des plombs (où au moins des secs) quasiment dès le départ de leur pratique, alors qu’en France j’ai l’impression que beaucoup se disent « ah oui le trad c’est dangereux, j’assume, j’engage ». Je ne dis pas que c’est le cas pour toi, mais ça vaut la peine de réfléchir un peu…

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ça fait beaucoup de sens ce que tu dis. Il y’a effectivement peut-être un souci avec la pose.

Pour ça j’ai un WE d’artif et un WE à Carroux de prévu avant cet été. Je compte là-dessus pour bétonner la pose. Après peut-être que la technique ne sera plus qu’un détail…

J’allais conseiller le Caroux, déjà car c’est extremement beau, avec des voies haute montagne miniaturisées, et placées à basse altitude.

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Bonjour,
Évidemment, la Mecque de la fissure, c’est (du moins en France) le Verdon. Le problème, c’est que ça devient vite non seulement difficile, mais assez intimidant, voire franchement terrifiant. Et pas seulement vu du pied, « en vrai ». Pour peu qu’avant d’arriver à pied d’œuvre on ait un peu entendu ou lu les témoignages de prédécesseurs, on arrive avec un stock de cauchemars totalement dissuasifs. Souvent, il vaudrait mieux ne connaître rien d’autre que l’accès, le tracé du topo et le matériel nécessaire, point final. Je n’aurais jamais osé me lancer dans L’extemporanée après avoir lu ce qu’en dit Patrick Cordier dans Les cent plus belles des Préalpes du sud , si des copains connaissant ce que j’avais déjà fait ailleurs ne m’avaient dit : « Si, si ! vas-y, tu peux, et de toute façon, tu verras bien » (je suis venu, j’ai vu, et finalement, non sans quelque effort physique et mental, j’ai vaincu). Mais toutes les fissures verdonesques ne sont pas affreuses. Juste, ne pas commencer par Les Barjots , mais plutôt La Demande , la partie supérieure du Pilier des Écureuils , Luna-Bong , ou Le Dièdre des rappels (dont les cotations les plus élevées ne correspondent d’ailleurs pas aux passages en fissure) ; la Chan-té (Malines) ; E Pericoloso sporgersi (Imbut), une voie qui ne ressemble à aucune autre et qu’il faut avoir parcourue pour en comprendre le nom ! Monier à l’Eycharme. Ensuite, on peut tâter de la Ula , mais ça franchit nettement un cran.
Le petit bouquin de David Belden, autrefois publié chez Denoël, est très détaillé : il permet de se faire une idée précise de la personnalité des itinéraires.

Sinon, en moins exigeant et moins intimidant, il y a les gorges de la Jonte, où l’on trouve de très belles fissures, de tailles et de difficultés diverses. C’est plus équipé, avec des approches et des retours moins complexes qu’au Verdon. Kebra chope les boules au Révérend ; mieux encore : Sale coup pour la fanfare (exceptionnel). Pervers pépère au cirque des Vases (court). Aquò es quicon (la Fusée), nettement plus facile. La Sans nom est une merveille ; en passant par tous les calibres, c’est une des plus belles fissures des falaises de France ; et sans être une via ferrata, celle-ci aussi est plus équipée qu’au Verdon.

Le Caroux est un site majeur, mais il n’y a pas beaucoup de grandes voies où les fissures soient dominantes (je n’en vois même aucune), même si, sur certaines sections, il y en de très belles (le Grand dièdre à la Tour carrée d’aval).

À Fontainebleau (Apremont), un Circuit bleu ciel a été tracé par Robert Mizrahi, un grimpeur que j’ai connu plutôt comme pyrénéiste, circuit spécialement dédié aux fissures. L’ayant (partiellement) parcouru quand j’étais jeune, fort et beau, j’en ai le souvenir de quelque chose de pas du tout facile !

Après, je connais pas mal de sites dans les Pyrénées et en Espagne. Vous pouvez camper à Montserrat pendant deux mois et ne grimper tous les jours que des fissures ! On peut me contacter au 05 62 39 13 57.

Bons coincements, verrous, ramonages et renfougnes.

Patrick Dupouey

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Annot c’est génial si tu veux travailler la technique de grimpe en fissures et gagner en aisance sur la pose de protections :+1: Également le nouveau site de la tour sur tinée.
Les grosses différences avec l’escalade dans le massif du Mont-Blanc viendront surtout du rocher (le grès et le granit c’est vraiment différent) et de la variété de techniques nécessaires dans les voies plus classiques (dalle de granit! !, dièdre, cheminée,…).
Le val d’orco sera peut être un meilleur terrain d’entrainement.

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L’Étoile Noire? Je pense le mieux pour s’entraîner c’est d’aller dans un endroit équipé!
Sinon à Cham aux Gaillands c’est parfait aussi. La fiche Piola donne même le rack a prendre par voie, et il y a des spits partout au cas où.

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ce que je veux dire, c’est qu’un 6a fissure à Annot se fait sans grande difficulté, malgré la nécessité de se protéger. Par exemple dedicata al val di mello, rando.
Un 6a fissure à Cham, c’est pas pareil…

Idem pour les autres styles. Spitalgie, par exemple un 6c classique d’Annot sur trous (très beau) se fait sans trop de mal. Un 6c granit à Cham, euh, comment dire… déjà quand t’enchaine un 6b en dalle t’es bien content !

Sinon, Orco c’est super aussi, plus proche de cham en terme de styles et cotations

Peut-être à Trenze.

Au Blavet (secteur Bayonne). http://tradannot.over-blog.com/article-rocher-de-bayonne-trad-blavet-120663264.html

En Alsace et Moselle aussi, faut chercher…

Val Dell’Orco en Italie : un must !

Aussi autour du Lac de Grimsel (CH)

Les lépidoptères à Chamonix ya de la fissure abordable en TA (plutôt 5-). M’enfin de là à établir un camp… Je sais pas si yen a d’autres à proximité. C’est très équipé Piola dans le coin. Ya la nne de l’m mais c’est plutôt du dièdre et un peu plus équipé il me semble.

Je penche aussi pour le Val d’orco… Pas de cotation cadeau là-bas non plus dans mes souvenirs, mais au moins tu ne seras pas surpris en arrivant à Cham. Et le petit plus, camping au pied des voies :star_struck: