Nouvelle interview de Pierre You, président de la FFME

Quand un outil n’est plus valable. On arrête de l’utiliser. N’attendons plus de la FFME qu’elle s’investisse dans la montagne. La solution serait sans doute de mettre fin à la concurrence CAF (ou plutôt FFCAM) / FFME en séparant clairement les prérogatives. Au premier, la responsabilité des activités de montagne, au second, celle des sports de compétition. Tout le monde y trouverait son compte et les budgets seraient séparés. Aujourd’hui, la crainte, c’est de voir le budget de la FFME, alimenté entre autres par les adhérents de club dont certains n’aspirent pas à la compétition, déséquilibré en faveur des compétitions.

Cela n’est pas simple car, dans chacune des fédé, cela implique que chacun lâche un peu de son pouvoir. La FFME va-t-elle vouloir laisser à la FFCAM son « pouvoir » de labelliser des falaises ? La FFCAM va-t-elle accepter de se débarrasser de ses compétiteurs ?

Pierre You:"Aujourd’hui des parents qui mettent leurs enfants à l’alpinisme cela ne se trouve guère plus qu’en zone de montagne. L’alpinisme décline. "
On devrait lui faire lire ce rapport du refuge du Promontoire! :smiley: http://www.refugedupromontoire.com/infos/progression-de-l-alpinisme-en-meije/
De plus en plus de nuitées, vers des itinéraires très majoritairement engagés… Enfin des chiffres qui viennent démonter les ressentis déclinistes!

Super intéressante cette page! Ce n’est pas trop les chiffres auxquels que j’attendais. Il existe des chiffres de fréquentation de refuge au niveau national?

Attention les chiffres du Promontoire sont sans doute l’arbre qui cache la foret car on y trouve un accueil notoirement extraordinaire + la fameuse traversée des arètes de la Meije. Je doute que beaucoup d’autres refuges aient les mêmes atouts.

Il y un point quand même à évoquer c’est que la FFME est la fédé de tous les départements.

Pour avoir participer à quelques réunions (il y a quelques années), j’ai été frappé par les différences d’approches de la pratique.

  • il y a les départements (très représentés içi il me semble :lol: ) 38, 69, 01, 07, 26, 05, 13 : bien dotés en site naturels avec un tissus économique correct : l’accent est mis sur la pratique en extérieur, les équipeurs sont des bénévoles (locaux ou des villes voisines) ainsi que la majorité des encadrants des clubs : c’est une logique associative axée sur la pratique en extérieure.
  • il y a les Savoies et peut-être d’autres (Gard?) … : très dotés aussi mais qui voient l’escalade soit comme une pratique de compétition soit comme une activité professionnelle : équipement par des pros, encadrement par des pros : c’est une logique touristique , soit par copie de l’industrie touristique du ski soit par nécessité de vivre du tourisme.
  • il y a tous les autres (c’est grand la France !) : peu de sites naturels, beaucoup de murs : l’orientation de la fédé vers la compétition et les SAE leur correspond tout à fait.

Sinon sur les termes, je déteste déjà « trad » pour une pratique qui n’a rien de traditionnelle mais alors maintenant si je fais de l’« Outdoor » … :lol:

Outdoor=extérieur
C’est pas pire comme telle pour moi ^^

C’est le sabir anglo-franco-publicitaire actuel. Il va falloir t’y faire.

Rejoignez donc la FSGT. Pas de compet, pas de refuge :cool: . Par contre, convention pour la falaise de Hauteroche.

On y pense …
Tu as des infos sur les conventionnements FSGT ?

@eric, tu veux dire affiliation ou conventionnement?
Pour affilier un club à la FSGT, c’est hyper simple.
Pour conventionner une falaise, comme expliqué ci dessus, ce n’est pas simple, car il y a des devoirs et obligations de la part du délégataire. En gros il faut au minimum être motivé pour l’entretient et la sécurisation de la falaise… sur le long terme.

Est ce que ça suffira, sachant qu’en cas d’accident, il pourra en couter 1000000 d’euros, même en l’absence de faute

Il faut changer la loi sur la responsabilité des proprio la solution elle est la, qu’attende nos bon dirigeants pour pousser dans ce sens la?
Ce qui reviendra a grimper sous ça propre responsabilité et être responsable des dommage que tu pourrais causer à autrui.
On en était déjà la à la dernière élection de la ffme à ce demander ce qu’il on fait depuis, ça tourne en boucle, une histoire de fondation par ci une histoire que les sites école sont aseptiser histoire de permettre aux sous diplômés (DE) de pouvoir travailler. c’est pathétique.
Hé pierre faut arrêter le champ et les ptit fours à bercy et vraiment te sortir les doigts snif

@h2s, tu as des détails ? Je n’ai rien trouvé sur internet.

[quote=« Luc9, id: 1864008, post:53, topic:170213 »][/quote]
Je cite Pierre You: « C’est un système en péril aujourd’hui ; à la suite d’un accident grave, la fédération et son assureur sont condamnés sans faute à dédommager les accidentés à hauteur d’1,2 million d’euros au titre de la responsabilité civile de la fédération. Cela représente près de 4ans de cotisation RC des licenciés. Ce qui signifie une probable augmentation de l’assurance et en cas de multiplication de ce type d’accident à un refus d’assurance. Il y a donc une prise de conscience collective à avoir pour trouver des solutions viables à la préservation du patrimoine naturel de l’escalade. »

Je n’en sais pas plus , mais j’aimerais bien qu’un "juriste " nous explique ce qu’il en est vraiment, et quelles peuvent être les solutions d’avenir

Il n’y a pas besoin d’être grand clerc pour voir que la situation est exactement la même que sur un domaine skiable. Maintenir un domaine skiable (je ne parle même pas de la montée) est déjà une gageure pour un système qui a mis des années à se mettre en place. Et malgré les millions brassés, chaque accident apporte son lot de surprises et déconvenues, il n’y a qu’à voir l’accident sur les pistes d’Ax-les-Thermes récemment jugé pour comprendre qu’on est loin de payer collectivement les risques pris que plus personne ne veut assumer dans ces activités « outdoor » ou de « pleine nature ».

Si pas de convention, le propriétaire reste responsable du caillou, de l’équipement and so on. Qui veut assumer ce risque ? Qui peut assumer ce risque ? L’assurance payé pour un bout de terrain à champignon et chevreuil sur lequel il y a une falaise est aujourd’hui ridicule, demain si accident, le propriétaire se retrouvera en faillite personnelle si il est montré que c’est sa falaise qui provoque l’accident. Pas coupable, mais responsable d’avoir laissé la grimpe exister sur son bout de caillou. Dit comme cela, je comprends que le maire ou le propriétaire aussi riche soit-il se pose la question.

Le moindre accident qui se termine par une chaise roulante, c’est des millions que ça coute. Car comme tout un chacun, on souhaite être indemnisés … Je prends toutes les assurances … Si je me retrouve dans cette situation, il faut bien manger et faire manger sa famille !

Les conventions servent à décharger les propriétaires de site de cette responsabilité. Cela nécessite des frais de maintenance à minima …

Il faudrait une seule fédération, une cotisation en regard des risques pris, beaucoup d’adhérents pour avoir du fric et un poids politique … Mais ça, on risque de l’attendre un moment.

Modifier le code civile, le code rural… tu vas vite en besogne !. Dans le code Napoleon, une falaise parfaite , une ligne sur la carte, appartient à qui ? le propriétaire des terrains du dessus ou le propriétaire des terrains du dessous ?
Une falaise, un club gestionnaire, une convention pour transférer la responsabilité : ça fonctionne mais avec beaucoup de… licenciés, et des gens qui acceptent de prendre des responsabilités. Ou alors, on se dirige tout droit vers une gestion privée, payante à l’accès. Beaucoup plus simple à mettre en œuvre pour les pouvoirs publics , beaucoup plus chère à faire fonctionner pour l’utilisateur.
C’est peut etre ça l’avenir, que souhaitent, finalement, les grimpeurs ?

[quote=« Zian, id: 1864113, post:56, topic:170213 »]

Modifier le code civile, le code rural… tu vas vite en besogne !. Dans le code Napoleon, une falaise parfaite , une ligne sur la carte, appartient à qui ? le propriétaire des terrains du dessus ou le propriétaire des terrains du dessous ?
Une falaise, un club gestionnaire, une convention pour transférer la responsabilité : ça fonctionne mais avec beaucoup de… licenciés, et des gens qui acceptent de prendre des responsabilités. Ou alors, on se dirige tout droit vers une gestion privée, payante à l’accès. Beaucoup plus simple à mettre en œuvre pour les pouvoirs publics , beaucoup plus chère à faire fonctionner pour l’utilisateur.
C’est peut etre ça l’avenir, que souhaitent, finalement, les grimpeurs ?[/quote]
Faites le ‹ à la Suisse ›. Les ouvreurs équipent à leurs frais (travail et matériel), établissent le topo et l’offrent à qui le demande, encaissent les critiques (fréquentes, n’est-ce pas [modéré]), se réjouissent des remerciements occasionnels (c’est leur récompense). Les utilisateurs, eux, acceptent les risques liés à l’activité.

Ben oui, mais comme indiqué plus haut, ça nécessiterait de revoir toute la réglementation. Et quand on sait la difficulté qu’il y a à changer une virgule dans un texte de loi, en France…

Dans un pays ou c’est la guerre des qu’on rappelle que nénufar s’écrit avec un « f » et pas avec " ph", ça ne devait pas etre bien compliqué de modifier en profondeur le code de la propriété et des responsabilité individuelles :cool:

Je ne suis pas juriste (et toi non plus il me semble). Mais la situation me semble beaucoup plus complexe que ce que tu décris… Si pas de convention, le site est officiellement « TA » (terme inventé pour ça) -> on est comme en alpinisme. Et que je sache, personne ne va embeter le propriétaire de l’Ailefroide si tu casses un piton dans la Gervasutti…

Par ailleurs, en cas d’accident, on va rechercher les causes : or la plupart du temps, ce sont des fausses manips. Va t-on emmerder le propriétaire en cas de corde trop courte ?
Bref ce n’est pas simple.
Par ailleurs, tout le monde accuse la loi : or que je sache, ce ne sont pas changements de la loi qui en entrainé ces histoires de conventionnement. On grimpait (et on grimpe toujours) dans des tas de falaises non conventionnées, c’était comment avant ?