FAUX !!!
C’est précisément sur le principe de la rupture de charge que se construit le phénomène de la surcompensation !!
Après une phase d’effort s’enclenche des processus dits de « synthèses » qui vont prédominer sur ceux de la « dégradation ».
Si la phase de récupération est "adaptée " c’est à dire proportionnelle aux efforts qui la précèdent alors les réserves énergétiques sont reconstituées à un niveau supérieur au niveau initial
règle n°1 : Savoir s’entrainer c’est avant tout savoir gérer ses efforts ET sa fatigue !!
Réaliser deux jours consécutifs à haute charge puis poursuivre par deux voir éventuellement jours de repos si les efforts ont été vraiment très importants n’a rien , mais vraiment rien d’une ineptie !!
Je le dis souvent mais c’est prioritairement à la gestion des phases de récupération que l’on évolue la qualité d’un entrainement.
Construire des enchainements de séances d’entrainement c’est facile , il en existe des centaines de modèles sur internet ou dans des revues !!
Mais pour acquérir de solides connaissances et une parfaite expérience de ces phénomènes de surcompensation, pour équilibrer au mieux les différents efforts dans la séance, la semaine, le mois ou l’année…là c’est une autre « paire de manche » !!
Dans l’élaboration d’un plan individualisé d’entrainement c’est précisement ce travail qui exige le plus de temps car il prend en compte des critères totalement individualisés.
Si pour Pierre une séance de force sera fortement « fatiguante » pour Hélène ce sera une séance de PMA longue et enfin Florence va devoir fortement récupérer après 3 blocs de 30/30 !!!
Et donc chacun n’aura pas derrière chacune de ces séances la même structure de récupération
La surcompensation est fonction :
du niveau de l’exercice spécifique de chaque séance sur le plan énergétique (la « surcharge »)
de l’aspect quantitatif et qualitatif des phases de travail spécifiques de chaque séance (intensité, nombre de répétitions, durée totale des séries…)
de la filière sollicitée :
12 à 24 heures pour des exercices d’explosivité musculaire , de « vitesse pure »
24 à 48 heures pour des exercices de PMA/VMA (ce que l’on nommait autrefois « résistance » mais qui traine ici ou là à tord comme sémantique de référence )
48 à 72 heures pour des exercices de puissance aérobie (ce que certains continue d’appeler des exercices « d’endurance » mais qui là encore est une terminologie trop générique)
de la fréquence des entrainements hebdomadaires ( qui dépend fortement des dispos de chacun en fonction des exigences professionnelles et familiales)
de l’époque considérée : on n’enclenche pas les mêmes surcompensation en période de préparation physique générale que si l’on se situe au coeur de la saison des objectifs
Faut-il rappeler que cette notion de surcompensation n’est une idée nouvelle puisque je puise mes sources de l’un de ceux qui m’a sans doute le plus appris en terme de fondamentaux , je veux parler de Matveiev .
Ce n’est pas mon gourou …mais sans doute un de ceux qui m’a le plus appris en terme de fondamentaux … et il est parfois bon de revenir aux fondamentaux
Matveiev indiquait (dès 1965…) l’indispensable nécessité de l’alternance entre les phases de fortes charges et les périodes de repos.
Il insistait notamment pour nous conseiller à postionner chaque séance d’une filière (exemple la puissance aérobie) au moment où les capacités de travail sollicitées par ladite séance seront à minima régénérées et dans l’idéal augmentées.
Il existe de nombreuses sources d’information sur cet aspect de la surcompensation parmi celles-ci on peut lire l’excellent article de Pascal PREVOST :
http://www.infokarate.com/entrainement-karate/doc/La-surcompensation.pdf