Montagne et consommation : Fermer C2C et Skitour ? Un pavé dans la mare

Oui, faut penser aux larves et aux poissons !

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Est-ce que ce n’est pas très égoïste de regretter que la montagne ne soit pas restée figée ? C’est peut-être même une forme de consumérisme : venir apprécier et s’émerveiller devant un mode de vie rustique, et le refuser pour soi-même en partie.

Cela me fait penser à la déception d’arriver dans un village du bout du monde, sensé être la quintessence de l’authenticité (villageois isolés, mode de vie autonome, loin de toute perversion occidentale). A tout hasard un village Népalais au fin fond d’un vallée. Et se rendre compte avec effroi qu’une nouvelle route dessert ce village et que ses habitats ont des téléphones portables ! Quel sacrilège pour le pauvre voyageur en quête d’expérience vraie alors que lui-même a naturellement une route en bas de chez lui…

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Le nombre de zoos humains s’amenuise à grande vitesse.

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En plus, il faut grimper dans le 7.

Il y a une différence entre le retour constructif sur une idée d’itinéraire et les conditions du jour, et la mise en avant de son ego. Rien n’est tout noir ou tout blanc, mais globalement sur C2C on retrouve plutôt la première catégorie, alors que la deuxième est pour Strava ou les groupes FB. C’est en partie pour cela que la création d’une sortie sur C2C semble compliquée : tout est organisé pour recueillir des infos structurées, si on veut vendre son ego ce n’est pas adapté (surtout qu’alors on veut faire une sortie bien dans le cadre).

Oui, le coup de projecteur de Vivian Bruchez et Tom Lafaille a ramené du monde. Ça a enchaîné sans réfléchir au fait que les conditions évoluaient
… jusqu’à l’accident. Mon beau père habite tout près et le fait une ou deux fois par an : jamais il n’y serait allé ce jour là. On en arrive à ce que je considère comme un montagnard : celui qui connaît assez la montagne pour savoir quelles vont être les conditions et qui est autonome. Y a pas mal d’itinéraires classique réseaux comme les chorums: les italiens à la grande casse, connu pour être un 5.1 facile quand en condi par exemple. Pourtant des 5.1 sur des beaux sommets, y en a un paquet d’autres. En juin début juillet dernier, les arêtes de la Meije étaient en super condi, mais presque personne. …

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J’essaye de rester prudente sur ce genre d’affirmations…

Savoir quelles vont être les conditions c’est aussi être en montagne juste à côté (ce qui est proposé ici !) et/ou avoir le bon « réseau », passer les bons coups de fil : là il est évoqué de faire des kms le week-end, il s’agit donc plus de réseau, ou je me trompe ?

Pareil sur l’autonomie, je reste toujours mitigée sur ce terme. Comment est-il défini ?
Si tu n’es pas autonome tu fais cordée avec un guide, si tu es autonome tu ne t’encordes pas, ou entre potes ? Perso dans la cordée suis bien consciente que l’autre a des compétences que je n’ai pas et inversement, et que c’est l’ensemble qui nous fait juger qu’on peut gérer un certain nombre de situations… Mais je n’oserais définir cela comme une totale autonomie !
Un exemple pour illustration : suis autonome pour faire mes courses (pas les mêmes !) et manger, mais si tu me fermes mes magasins et marchés, j’apprendrai peut être mais je ne me sens pas a priori autonome pour trouver toute seule de quoi me sustenter, sans l’aide de « l’autre ».
Bref, si l’idée est de « se gouverner par soi-même, selon ses propres règles » (j’avais oublié la définition, merci pour ce rappel !), on a tellement pas tous les mêmes qu’il est difficile de tenter de juger celles de l’autre…

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Je me dis parfois que l’image perçue d’un groupe ou d’une pratique résulte de ce que l’on en connait, principalement par la diffusion des réactions d’une communauté donnée. Ainsi les réseaux sociaux et sites communautaires donneraient à observer telle ou telle tendance. Mais qu’en est-il de tous les autres individus qui ne s’y expriment pas? Combien sont-ils ? Peut-on les incorporer à notre réflexion sans nous dire que nous sommes sans doute à côté de la réalité. Un pavé dans la marre, mais ce n’est peut-être qu’un modeste caillou rapporté à l’océan des pratiquants. Et puis, au risque de faire grincer quelques dents, il ne faudrait surtout pas fermer ces plate-formes, sans quoi on ne trouverait plus aucun endroit où s’aventurer en toute quiétude. :wink:

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Hébin justement.
Quand tu n’habites pas « tout près », mais que tu veux savoir quelles peuvent être les conditions, que fais-tu ? Regarder la météo, c’est bien, consulter le BRA, c’est bien, mais pour une mise en pratique et une info toute fraîche ? Simple: on vient jeter un oeil sur C2C des fois que quelqu’un vienne d’aller sur le secteur.
Donc c’est ambivalent et ça le sera toujours: à la fois information récente que l’on utilisera à sa guise, et facteur d’incitation à fréquenter tel coin.
Il est d’ailleurs courant de lire ici qu’on a fait telle sortie parce qu’on vient de lire le CR de quelqu’un qui l’a fait la veille, et que du coup on a trouvé l’idée très bonne.

C’était pareil avant, sauf que l’information était assurée par le téléphone, le bouche à oreille et la réunion caf du jeudi soir.
Quant à la fréquentation, il y a toujours eu des coins sur fréquentés.
Je ne voudrais pas paraître rabat-joie, mais je crapahute depuis une soixantaine d’années et j’ai toujours entendu ce genre de litanie, et mon père avant moi.

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Ben oui c’était mieux avant

Bin non, hin ! J’ai dit que c’était « pareil « . Seules les techniques ont changé.

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Je voulais dire que certains pensent que c’était mieux avant, mais que en gros c’est pareil

Avant, les grosses classiques étaient pleines de monde, les moins classiques étaient moins fréquentées et dans les pas classiques du tout, il y avait deux pelés trois tondus par ans.
Maintenant, les grosses classiques sont pleines de monde, les moins classiques sont moins fréquentées et dans les pas classiques du tout, il y a deux pelés trois tondus par an.

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Téléphone (forcément entre potes), bouche à oreille (tout pareil) et réunion CAF du jeudi soir (idem), ça fait petit artisanat local par rapport à la « production de masse » que représentent 3 clics sur un forum internet actuel. C’est comparer en terme commercial la petite épicerie du centre avec le gros supermarché péri-urbain.
Et le post initial pointait et mettait justement en question le rôle de C2C dans cette démultiplication de l’offre (avec photos, tous détails et même possibilité de correspondre avec qui a posté un CR de sortie).
Je crapahute depuis moins de temps que toi, mais les conditions dans lesquelles on peut maintenant préparer une sortie en montagne sont réellement différentes de celles de mes débuts (cartographie, météo, infos, etc…).
Et ont donc amené des pratiques différentes, qui posent effectivement question.

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Deux Montagnes Pelées et trois Monts Tondus par an? C’est pas varié.

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Naïvement, je dirai que cela ouvre le champ de possible et devrait étaler les pratiquants ?

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Pas du tout.
Téléphone aux refuges, aux syndicats d’initiative/offices du tourisme, aux bureaux des guides, aux pghm et assimilés locaux, et si on a de la chance, aux potes dans le coin.

Le problème c’est qu’on vieillit. Et on ne conserve plus facilement que les bons souvenirs, donc plus on vieillit, plus avant nous parait plus agréable que les micro-misères actuelles ou récentes.

Avant, c’était quand même la merde aussi. Les buts météos ou conditions, une vie moins confortable, des maladies bénignes plus pénibles (sérieusement ça date de quand votre dernière fièvre, votre dernier mal de ventre ?)

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Ton post est intéressant et pousse à la réflexion, mais le titre est trop restrictif :wink:

Certes mais je pense qu’il faut voir beaucoup plus large que C2c dans la responsabilité de l’affluence à un endroit donné. Tous les supports ont leur responsabilité. C’est un phénomène de société.
Et NOUS sommes responsable aussi de l’affluence qui peut s’en suivre, en publiant nos coups de coeur sur certains supports par exemple.

Ton exemple de comparaison entre l’épicerie et l’hypermarché est intéressant, car les supports d’informations démultiplient effectivement le nombre de personnes qui ont connaissance de choses interessantes et de surcroît dans un délai réduit, comparé aux canaux historiques.

Quelques exemples montrant que le problème est global (pas propre à C2c et la montagne)
Les milliers de personnes qui publient sur les réseaux leur selfies et photos de carte postale dans les Calanques, comme depuis la route touristique des crêtes (Cassis- La Ciotat) par exemple, contribuent à un nombre croissant de visiteurs et la surfréquentation dénoncée désormais par le Parc National des Calanques.

On lit parfois, des villages submergés par l’affluence rapide engendrée par cet effet boule de neige.

Cet exemple dans ma région suite à une publication Facebook.

Côté escalade:
J’ai entendu parlé qu’autrefois, une couverture et un article d’un magazine, montraient un spot d’escalade sur l’ile de Riou, au large de Marseille. S’en serait suivi une affluence qu’il n’y avait pas.

Je pense que l’origine est la même pour tous ces sites devenus populaires tels Kalymnos, Taghia, Catalogne…

Dans ma région, je constate des phénomènes de mode de certains sites et donc d’affluence. En cause tout d’abord, le bouche à oreille. Ça marche bien. J’ai vu des sites pleins alors qu’il n’y avait aucune publication officielle ou sur C2c. Ensuite seulement apparaissent des recherches de partenaires sur FB. Mais le site est déjà bien connu.

Tout ça pour dire, que si on se plaint d’un site qui est trop fréquenté, c’est surtout parcequ’on aura probablement aussi participé à sa connaissance.

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Bien tenté :wink:

Dans la réflexion du coup, on peut scinder c2c en 2 parties.
Le topo qui permet le choix et la répartition du public.
La page d’accueil, qui se comporte comme un réseau social et nous donne des idées de sortie (puis de nous retrouver nombreux au même endroit)

Mais pas du tout ! C’était mieux avant ! J’étais jeune et svelte !

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Et donc, c’est quoi un montagnard ?
Qui est le dieu des montagnards, lui seul qui peut nous honorer du titre de montagnard ?