Mental quand tu es là...tout va!

Posté en tant qu’invité par GEG:

Pour moi, l’escalade c’est une affaire de mental pour celui qui veut progresser.
Parce que je pratique principalement du Bloc et je me rends compte que certains mouvements quand on les fait à 2 m du sol ça passe facilement.
Mais le même mouvement en plein milieu d’une falaise avec une dégaine à poser trois mètres plus haut, je ne garanti pas que je vais le tenter.

Alors pour ceux qui pensent comme moi, pouvez vous me suggérer des méthodes pour progresser mentalement ? A part s’entrainer à voler…

Posté en tant qu’invité par fred:

bein faire abstration du vide ? Le problème je pense est surtout que dans le bloc tu peux t’autoriser plus de chutes. Il faut savoir règler la limite juste au niveau de chutes souhaitées.

Posté en tant qu’invité par jacques:

Je crois que grimper régulièrement en falaise , avec des équipements espacés mais pas dangereux peu améliorer le mental.

Posté en tant qu’invité par merlin:

Voici comment je m’y suis pris.

Je fais de la cascade de glace. Dans un premier temps comme je grimpouillais un peu J’ai pu suivre en second des copains qui faisait du 5 et du 6.
jusqu’au jour où j’ai véritablement commencé à travailler le mental. En tête dans des longueurs faciles où tu mets une broche tous les 15-20 mètres.
puis dans une voie plus difficile 4-5 une broche tous les 5-10 m

C’est vrai que pour la grimpe et l’alpinisme ça m’a beaucoup aidé.

Tu peux aussi travailler en falaise site sportif. Tu prends une voie de ton niveau max et un engagement important au niveau des points et tu montes en 1er toutes les longueurs(points espacés tous les 4-5 m environ. Le stress aidant, tu vas pouvoir dépasser tes limites qui sont souvent liées à l’appréhension de ton environnement et les repousser.
Nous avons en chacun de nous des possibilitées insoupçonnées qui se mettent en action quand nous sommes dans des situations qui nous paraissent critiques.

A Contrario, je ne crois pas que l’on travaille le mental en faisant des voies supérieures à notre niveau avec des points éloignés de seulement 1 ou 2 m.

Un autre moyen, c’est de faire des voies montagnes avec du rocher pourri. Même dans du 4 tu travailles le mental.

Posté en tant qu’invité par Glop glop:

Pour moi y’a rien de mieux que les grandes voies…
Après une grande voie… même très facile… même très bien équipée… dès que je reviens en couenne… le moral est trop bon ! Meme les longueurs de 35 metres paraissent minuscule !! bon, puis si je ne refaits pas de grandes voies pendant un mois… bin d’un coup le moral rebaisse… et j’ai à nouveau peur meme en couenne…

Posté en tant qu’invité par Phil:

Pour reprendre un peu le post de merlin, il y a effectivement la cascade de glace et/ou la goulotte. C’est effectivement une excellente école (faire abstraction de tout et ne se concentrer que sur ce que l’on est en train de réaliser, une broche tous les 10-15 mètres ça commence à engager, la chute est rigoureusement interdite…).
Pour ceux que ne font pas ou ne peuvent pas faire de glace, il y a également le TA. Et là, tu vas jouer du coinceur et du friend et autres artifices de protection… Et comme en glace, il faut partir du principe que tu ne chuteras pas… Autant écrire que dans certaines situations ton cerveau va carburer à plein régime, mais ce sera à toi de maîtriser au mieux ton stress…
Bonne grimpe !

Posté en tant qu’invité par confidence:

Vos trucs ça marche parfois, c’est comme les « écoles » de vol.
J’ai fait pas mal de TA pourri ou de voies de montagne scabreuses, parfois avec la trouille.
Mais le vol en terrain aseptisé, ça ne passe pas.
Si, en falaise équipée « sportive », je suis quelques mètres au-dessus du dernier point dans une difficulté nettement supérieure à mes compétences, franchement c’est pire que lorsque je suis en terrain complètement pourri sans protection à 40 mètres au-dessus du relais MAIS dans ma difficulté de compétence.
Suis-je atypique ou totalement déphasé.
Bon d’accord je vais faire comme l’autre, m’en vais faire de la pèche au goujons dans la rivière en me disant : et pourtant, si j’avais ….

Posté en tant qu’invité par LoLotte:

Grimper à l’extérieur, il n’y a que ça qui fait progresser.
Tu peux aussi, dans les voies qui sont bien équipées et dans lesquelles tu es à l’aise, ne pas utiliser tous les points… ce petit exercice va te faire clipper la ou tu le juge nécessaire, il oblige à anticiper … et c’est un début pour passer au TA (installer son équipement de sécu avant un passage difficile)…
Mais bon facile à dire… perso je ne l’ai mis en pratique qu’une fois… j’aime trop clipper tout ce que je trouve… lol… et je n’ai pas encore pratiqué de TA en tete.

Posté en tant qu’invité par canard:

ouai c’est en forgeant qu’on devient forgeron … en mouchant qu’on devient moucheron … en grimpant qu’on devient grimperon et en volant qu’on devient voleront …
sinon un truc qui fonctionne (qd la falaise le permet) : ne pas clipper le relais et prendre le plomb a chaque voie … on finit par etre blasée …
Pis très important l’oeil du tigre … fo l’oeil du tigre mec !

Posté en tant qu’invité par merlin:

Non tu n’es ni atypique ni déphasé, mais tu restes dans le connu et le mental se travaille surtout dans l’inconnu.

Posté en tant qu’invité par GEG:

Merci pour vos suggestions

je comprends qu’il faut se lancer dedans (plus de pratique en falaise) et avec l’oeil du tigre… après je deviens Rocky Bilbao

Mais, la réflexion de Merlin me plait bien : c’est dans l’inconnu qu’on forge son mental, d’ailleurs c’est un peu comme dans tous les domaines : l’Inconnu fait peur…

Posté en tant qu’invité par jesus:

se lancer dedans c’est ça !!!
il faut engager et ne penser qu’à la voie, à tes mouvements, en respirant bien et restant lucide. La chute, bah c’est une dose d’adrénaline gratos, un mini saut à l’élastique offert. Quand je suis sur des passages difficiles et que je me dis « merde la dégaine est 2m en-dessous jsui mal positionné » tout de suite je me reprends, me concentre et répète « si tu voles, tu voles si tu clipes tu clipes », en attendant tu es là et c’est tu continues intelligemment ou tu te rpart 5m plus bas :))
engages gros !!!

Comment faire pour déconnecter le cerveau ? je me trouve au dessus du point et je cherche une prise de pied pour pouvoir monter un peu et clipper le point encore trop haut pour moi (falaises de Saffres) et là j’entends une amie en bas dire (il est vraiment au-dessus du point). je regarde vers le bas et je m’aperçois que je suis bien 1m50 au dessus et le point suivant m’a paru encore plus haut. J’ai pris conscience du « risque » : impossible d’avancer, je me suis tétanisé, c’était fini :frowning: comment faire pour conserver cet état d’inconscience ?

Tout donner jusqu’à la zipette sans penser a la chute juste tout faire pour que ça passe et sinon tu vol sans avoir le temps de stresser.
Mais c’est vrais que quand ont sent le stress monté c’est pas évident mais c’est la meilleure solution si tu peu pas désescalader.

Etre lucide, et se dire que si on trouve que c’est de l’inconscience d’être 1,5m au dessus du point, c’est qu’il y a un problème sur sa conception de l’escalade…
Etre lucide aussi pour les cas où 1,5m au-dessus du point est dangereux, à cause d’une vire ou autre sur laquelle on pourrait tomber (équipement mal foutu si c’est dans le niveau max de la voie, ou équipement aéré si c’est plus facile que le niveau max).

Ne penser qu’au mouvement ça m’aide pour débrancher le cerveau quand le point est loin. Ca marche plutôt bien: au point, je regard le suivant: « la vache! Il est loin! » Puis c’est le moment où le mental s’engage: « allez, j’y vais. » A partir de là je me concentre sur mes mains, encore plus sur mes pieds, sur les prises que je vais prendre, etc.

Et tout d’un coup voilà le point, à portée de dégaine! Je clipe, ouf… C’est reparti… La vache! Il est loin le suivant!

Bon ça marche en escalade sportive dans mon niveau (6a+…)

Je pense que ça n’aide pas directement de faire des voies dures avec des points rapprochés, mais que ça fait progresser le niveau. Quand les points sont loin ça veut dire que c’est facile comparé au reste de la voie généralement. Donc en ayant plus confiance en sa technique, on saura que le point est loin mais qu’on va y arriver plus facilement.

[quote=« Bubu, id: 1528314, post:15, topic:31568 »]

Etre lucide, et se dire que si on trouve que c’est de l’inconscience d’être 1,5m au dessus du point, c’est qu’il y a un problème sur sa conception de l’escalade…
Etre lucide aussi pour les cas où 1,5m au-dessus du point est dangereux, à cause d’une vire ou autre sur laquelle on pourrait tomber (équipement mal foutu si c’est dans le niveau max de la voie, ou équipement aéré si c’est plus facile que le niveau max).[/quote]
Je vois ce que tu veux dire mais la position était périlleuse car j’étais déporté sur la gauche et donc en cas de chute j’aurais aussi pendulé avec un promontoire comme réception… après il m’est arrivé dans des voies plus faciles d’oublier de clipper une dégaine et de me retrouver 6m au-dessus du dernier point sans appréhension… C’est déroutant la manière dont fonctionne le cerveau…

C’est donc normal d’avoir peur, car la chute n’est pas conseillée. Ce passage se passe sereinement que si on est quasi sûr de ne pas tomber, c’est à dire si on a de la marge. Si la difficulté de ce passage correspond au niveau max que tu arrives à passer (de temps en temps), tu n’as pas de marge.
Pour éviter de se faire peur comme ça, il suffit de baisser le niveau des voies qu’on grimpe, et de ne tenter des voies plus dures qu’après avoir étudié leur exposition (ce qui peut se faire en tentant la voie en acceptant de buter avant que ça devienne expo, mais ce n’est pas toujours possible).
Quand on est dans un petit niveau, pas la peine de se faire peur : il suffit de baisser un peu le niveau tenté pour rester serein, mais d’en faire plus jusqu’à se dauber. Une semaine après, on revient, et on passe facilement la voie où on s’était fait peur, simplement parce qu’on tient mieux les prises.

C’était du 5c alors que je passe en général du 6a à vue. Et je venais d’enchaîner une 5b. Précisément là où j’avais oublié de clipper. Je pensais que la 5c ne serait qu’une formalité…

Et oui, il faut rester modeste : passer la plupart des 6a à vue ne signifie pas passer tous les 6a à vue, et pareil pour le 5c (même si la proportion d’échec est encore plus faible que pour le 6a).
Et puis on a le droit d’être mauvais sur une tentative, on fait des erreurs. Et les cotations ne sont peut être pas très justes. J’ai échoué récemment dans une 5b où il y avait un pas de 5c+/6a, confirmé par 2 autres personnes qui n’ont pas enchainé ce pas alors qu’ils ont auparavant passé facilement des 5c à vue, que j’ai aussi passé facilement ensuite.