Manifester contre les courses en montagne ?

Le trail, c’est comme la course à pied, mais en plus moderne, avec des baskets fluo et des
ticheurtes oranges.
Un peu comme le trek, qui est de la randonnée sans knicker-chemise mais avec des lunettes mode et un téléphone dans la main gauche.

Attention au gros cliché et aux jugement facile :grimacing:
En quoi se déplacer un peu plus vite en montagne qu’un randonneur empêche d’apprécier le cadre ?
Je fais de la randonnée, je fais du trail, et j’apprécie autant le cadre que je traverse dans les 2 disciplines. La différence pour moi, c’est qu’en trail je voyage plus léger, donc je vais un peu plus vite, donc je peux voir un peu plus de paysages sur une même durée de sortie.
Quant à participer à des trails en compétitions, pour beaucoup rien à voir avec un classement. Et plus on augmente les distances, plus l’intérêt est ailleurs que dans le classement : découverte de paysages, rencontres et partages avec d’autres personnes, dépassement de soi. Sur un ultra trail le gros de peloton avance laaaargement assez lentement pour apprécier aussi bien le cadre traversé que les randonneurs !
Alors oui, par exemple la traversée du massif de Belledonne (qui correspond à l’intégrale du trail Echappée Belle) on peut la faire tout seul dans son coin… mais avec un gros sac, du matos de bivouac (ou au moins de quoi dormir en cabane), des vivres pour plusieurs jours, etc. La faire d’une traite, de jour comme de nuit, en bénéficiant de ravitaillements sur le parcours, ça prend une autre dimension. On peut aimer ou pas, y trouver un intérêt ou pas, mais on ne peut pas dire que les participants n’apprécient pas le cadre qu’ils traversent. Pour l’avoir faite il y’a quelques années, je t’assure que j’ai pleinement profité des 150km que j’ai parcouru, autant que quand j’y cours ou randonne tout le reste de l’année. Eh oui, on oublie aussi le cliché du « citadin en mal de reconnaissance » (cité par l’auteur du sujet) , vu que je vis dans le massif de Belledonne, et que je ne cherchais pas de reconnaissance, juste le plaisir de traverser « mon » massif d’un bout à l’autre en une seule sortie, de le découvrir autrement. Mon « classement » je ne m’en souviens pas et je m’en contrefous, par contre je me souviens parfaitement des sentiers, des paysages, des animaux croisés, des vues fabuleuses et des jolies rencontres avec d’autres trailers.

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Tout à fait d’accord avec ça. On m’a déjà fait la remarque à mon petit niveau de randonneur qui aime parfois (quand il y arrive) être un peu plus rapide. C’est une remarque incompréhensible. On a largement le temps à pied d’apprécier le paysage quelle que soit la vitesse. Qui à pied reste quand-même limitée de toute façon
Et je suis sûr que c’est aussi le cas des meilleurs trailers tout simplement parce qu’ils maîtrisent.

Ou en mode non stop (avec siestes) avec un petit sac et de la bouffe pour 1-2-3 jours selon son objectif.
Ce qui évite d’être dépendant d’une date prévue 1 an à l’avance, ce qui pour moi est essentiel dans tout ce que je fais en montagne. Se mettre en danger en montagne à cause d’une mauvaise météo ou de mauvaises conditions parce qu’on ne peut pas décaler une sortie prévue 1 an à l’avance, c’est vraiment l’opposé d’une bonne préparation d’une sortie, mais chacun s’invente les difficultés qu’il veut :slight_smile: (comme s’il n’y en avait pas déjà assez…)

Le paysage, peut être, mais perso je loupe pas mal de détail sur le parcours quand je suis en mode speed. Les détails, ça peut être une belle lumière sur des sommets ou nuages, un gros rapace qui passe à 5m, de belles fleurs à 2m du sentier, etc. Par contre on connait vachement bien le type de terrain du sentier, on peut détailler le niveau de glisse et la taille des graviers tous les 10m :smiley:

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Là tu parles de la descente. En montée je vais jamais assez vite pour rater quoi que ce soit. Évidemment en descente faut un peu se concentrer sur le sentier. Mais ça m’empêche pas de temps en temps de m’arrêter et regarder.

La montée aussi : on évite les zone glissantes (feuilles, boue) et gravillonneuses pour optimiser le rendement, et si on ne peut pas, on vise les zones les moins glissantes pour son type de foulée (pente du sentier, trot, course, marche, avec ou sans bâton, etc). On apprend vite à discerner 50 nuances de boue…

Bah même lent on évite les zones glissantes parce qu’on sait qu’elles vont être pénibles et ça demande d’étudier le terrain.

Un peu HS mais je me souviens d’une descente d’un sommet que je connais bien où la sécheresse extrême du terrain m’avait surpris pour son côté glissant. Bien failli me vautrer. Il y avait des petites billes de terre sur la terre sèche compacte du sentier. Ça tenait rien.

Et oui, trop humide ça glisse, trop sec ça glisse, moins humide pour que ça ne glisse pas, ça peut coller à la semelle, faut encore moins humide, etc. Le bon compromis est subtil.

Une digression sur le transport décarboné sans rapport avec les courses en montagne a été déplacée au Bistrot :
https://forum.camptocamp.org/t/digression-ecolo-sans-rapport-avec-la-montagne/331010

Bah en général ça va. Le très très sec m’avait surpris car ces petites billes de terre je pensais qu’elles s’écraseraient sous mon pas et du coup au contraire je les visais. J’ai vite compris. Et j’ai bien ralenti du coup

Ca devient vachement technique la rando à pieds avec vous =)

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Mais ça l’est (à la descente)

Bonjour
J’ai lu avec attention ce sujet qui m’intéresse et me suis inscrit sur ce site pour y participer.
Je pratique maintenant la randonnée pédestre après avoir longuement pratiqué la rando à ski et le ski alpin.

Je suis d’accord dans les grandes lignes avec ce qui a été dit par l’initiateur de ce sujet. Je pratique la rando, notamment, dans les Calanques, et quel n’est pas mon désespoir de voir lentement mais sûrement les sols détériorés par le passage des traileurs qui ne se satisfont pas seulement des sentiers balisés (ceux qu’il faudrait suivre puisqu’ils servent à canaliser tous les pratiquants des Calanques : traileurs, randonneurs, grimpeurs, etc) mais vont s’aventurer hors sentier pour dévaler à la descente les éboulis, piétiner parfois la flore endémique et les espèces protégés, repousser vers l’aval la caillasse des pierriers qui va s’entasser en bas des pentes et ne se reformera pas car, contrairement à la montagne, l’érosion dans le massif est moindre et l’érosion naturelle n’alimentera pas le haut des éboulis abimé par le passage des traileurs.

Je constate que le nombre des traileurs est croissant dans le massif, il suffit de s’y rendre notamment le w-e, en particulier le dimanche, pour voir des hordes de traileurs en groupes parfois de 10 ou 12 (des clubs ?) s’adonner à leur sport favori qui se limite à pratiquer la course à pied, une pratique qui détériore les sentiers, en crée de nouveaux (raccourcis) puisque l’essence même du trail est de courir le chrono à la main, sans même profiter du paysage, le nez dans le guidon en considérant que le Parc national des Calanques est un « stade » où l’on court, où l’on utilise les raccourcis qui enlaidissent des pans entiers de colline créant une sorte de toile d’araignée disgracieuse qui se rajoute au réseau des sentiers officiels largement suffisant pour le plaisir de tous.

Je déplore que le Parc national des Calanques (PNC) en charge de protéger un site et un écosystème fragiles soit partenaire d’un trail annuel organisé par la section locale du CAF Marseille (le Trail des Calanques), j’écris « partenaire » puisqu’il accorde l’autorisation d’organiser une épreuve sportive extrêmement dévastatrice sur le terrain dès lors que les concurrents cherchent le moindre raccourci, voire empruntent les éboulis hors tracé officiel pour gagner du temps et ne pas s’entasser dans les passages délicats où s’empilent les traileurs respectueux du règlement et du balisage officiel matérialisé par de la rubalise (sentier des Treize Contours) ; double effet kisscool de ceux qui s’affranchissent du tracé officiel : triche sur le plan du chrono en doublant sur un itinéraire parallèle (mais cela à la rigueur ne me concerne pas, c’est un problème d’organisation interne) et détérioration des sols « validée » par deux institutions : le Caf et le PNC chargé de protéger le massif et de veiller à son « intégrité physique »…comprenne qui pourra.

Je fais partie de ceux qui considèrent qu’un traileur vaut dix randonneurs contemplatifs et que son impact hors sentier balisé est dix fois plus nuisible que son contemporain marcheur pour toutes les raisons évoquées. Il serait temps d’en prendre conscience. La métamorphose irréversible des sols dans le massif des Calanques nécessiterait de revoir certaines pratiques et de les cantonner…hors Parc national !!! Le trail dans un parc national, une hérésie !

Je ne milite pas pour des actions perturbatrices lors de manifestations sportives mais plutôt pour une sensibilisation continuelle et persistante auprès des autorités en charge de l’organisation de ces manifestations sportives de trail afin de leur faire prendre conscience du caractère nuisible de ce sport sur nos terrains de jeu qu’il convient de préserver pour nous…et les générations futures.

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Ouah, merci pour toutes vos réponses, ça fait bien réfléchir !

Ce n’est pas tant le fait de faire du trail qui m’a poussé à faire ce fil, mais plutôt les masse de personnes rassemblées à certains endroits ( même si j’avais des trails en tête à ce moment là, et que j’ai effectivement attaqué un peu les trailers ).

Ça pourrait très bien être la patrouille des glaciers ( randonnée à ski ), l’alpinisme de masse ( enfin, la surfréquentation de certains sommets, que ce soit le Mont-Blanc, le Cervin ou l’Everest pour ne citer que quelques exemples bien connus ), ou même les randonnées de masse ( Calanques ? ).

Et pas forcément des courses.


Après une petite question qui m’est venue à l’esprit en lisant vos nombreux messages, concernant les trailers, les « collants-pipettes » ( je ne dénigre pas la performance ici ) ou juste les simples randonneurs / alpinistes => Combien ont des sacs poubelles ( ou bocaux en verre, haha, je ne veux pas un débat sur le plastique :wink: ) sur eux pour ramasser les déchets qu’ils croisent lors de leurs courses, randonnées, treks, ascensions ? Ou même lors de leurs ballades en vélo trial ou en ski freeride ( j’essaie de tout inclure ^^ ).

Ça ne coûte pas grand chose pourtant.

Mais comme j’aime parfois chercher un peu la petite bête, une personne + axée sur la performance, et le poids de ses affaires ( car quand je vois le nombre de personnes comptant les grammes de leur matériel, je me pose des questions parfois ), va-t-elle sacrifier du poids pour emporter avec elle des déchets rencontrés sur le chemin ? ( Je ne parle de ramener un vieux ski qui trainait sur le chemin, respect à ceux/celles qui le font ! ), mais des déchets moins volumineux déjà ?

Merci à ceux qui y pensent, et désolé encore d’avoir été un peu provocateur / agressif !

je fais partie de ceux qui ramassent les déchets, quitte à porter plus, tant pis :sweat_smile:
et pas que des déchets… un jour pendant une sortie trail j’ai fait 6 ou 7 bornes avec une bécasse blessée (ça pèse pas si lourd, mais quand même - du coup je ne suis pas allée bien vite pour faire ça en douceur, la pauvre). Donc bon, l’œil vissé sur le chrono, c’est bon pour les élites, hein, pas pour la majorité.
Je le fais en trail et en rando, mais, j’avoue, pas en vélo, parce que malheureusement, il y’a bien trop de déchets à ramasser le long des pistes où j’en fais :frowning:

Haha, merci à toi ! :slight_smile:

C’est vrai que lors d’une course, s’arrêter ça fait perdre du temps … Mais bon, ce n’est pas la fin du monde de laisser quelques déchets. J’ai assez fait de critiques :wink:

Concernant les animaux blessés, j’avais fait pareil avec un faucon crécerelle blessé ( ça a des griffes en + :stuck_out_tongue: ), mais après un moment j’ai appelé la vétérinaire qui m’a conseillé de le laisser sur place ( sinon ils devaient l’enfermer après l’avoir soigné ( la loi je pense )). Il faut parfois laisser faire la nature ( et je ne sais pas à quel point toucher un animal sauvage peut le « contaminer » ).

j’avais conduit « ma » bécasse blessée dans un centre de sauvegarde de la faune sauvage, après les avoir appelés pour demander la conduite à tenir.

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Un sac suffit . Plus une pince et un gant . C’est mon passe- temps sur les sentiers que je fréquente .
Principaux dechet : les mouchoirs « blancs » en grande majorité.

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:joy::joy::joy::joy:
C’est un rire jaune bien entendu…
Que des personnes qui ont la même passion (évoluer - plus ou moins vite - à pied dans un espace naturel) en viennent à vouloir interdire à l’Autre, celui qui est différent, de pratiquer dans le même espace que lui, me sidèrera toujours !
Il faut dire que tu ne t’embête pas avec les clichés :joy:

Allez, je vais jouer à ton jeu : qui détériore le plus les sentiers ? Un trailer de 60kg, avec un sac de 3kg et des baskets fines et légères ou un randonneur obèse de 95kg avec un sac de 10kg (parce qu’il faut bien emmener de quoi faire le pic-nic) et des chaussures qui font trembler le sol à chaque impact ?

Il n’y a bien sûr que le trailer qui sort des sentiers balisés et qui évolue en « horde » ! :joy: Personnellement, quand je croise un trailer, il est généralement seul et silencieux (et sur le sentier). Le randonneur a plutôt tendance à évoluer en groupe et à parler fort, ce qui est un acte d’agressivité évident vis à vis de la faune sauvage, et à se poser n’importe où pour pique-niquer… En laissant souvent quelque trace de son passage…

Tout ça sans compter que 90% des trailers sont aussi des randonneurs.

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Bonjour :slight_smile:

Même si je peux comprendre l’esprit et l’idée de la discussion ouverte par le contributeur je vous explique ma solution pour être plus tolérant, moins bête et un peu plus ouvert (on est tous le con de quelqu’un ne l’oubliez pas !) : je fais du trail, de la randonnée, de la course à pieds, de l’escalade, du ski fond, du VTT en plaine, du VTT de montagne, du VTT en station avec remontées mécaniques, …

Et ça marche : je le regarde l’Autre avec moins de condescendance et d’étroitesse d’esprit que si j’étais mono-maniaque.

Ceci dit, je comprends et partage tout à fait la problématique des pratiques de masses ; et ça n’est surtout pas propre à la course en montagne (né au 20ème siècle, c’est que comme ça qu’on appelait le trail avant…)

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