Merci. Bah je voulais seulement avoir un ordre de grandeur, car je me méfiais de mon impression en comparant avec la taille des grimpeurs, on dira en gros autour de 15-20 m d’altitude entre la fin des cordes et le vrai sommet. Chacun jugera selon son point de vue pour penser que c’est négligeable ou pas. Quant à moi ce que je pense, je le pense
Manaslu 2021 : la polémique du "vrai" sommet
Pareil. Mais non c’est pas tout à fait négligeable. Après on a le droit de se contenter de l’antecime.
Voire du C4 ou du CB.
Dans ce cas, la différence entre C et D doit vraiment être faible, et peut induire en erreur.
J’ai par exemple en tête le crêt de la neige dans le Jura où le vrai sommet n’est pas où l’on croit. Si le vrai sommet est 2m plus haut, il est non-nommé sur carte IGN et c’est que récemment qu’on le connait.
Bon, ça ne change rien pour les futurs ascensions, mais on peut supposer que les anciennes qui s’arrêtaient à C le faisaient en toute bonne foi, car il ne faut pas oublier que la vue que l’on a de C n’est pas celle du drone, et que l’une comme l’autre peuvent fausser les perspectives.
j’ai en tete une autre crete du Jura (Chasseral) ou a plusieurs reprise on croit etre au sommet, c’est juste depuis l’antecime suivante qu’on se dit, effectivement, celle ci est un peu plus haute que la précédente
Je ne pense pas, je pense que depuis C c’est assez évident que D est plus haut. On n’est pas dans le Jura Mais comme personne ne va à C…
Et Vadim Druelle, vous pensez qu’il a été au point A, B, C, C1 ou D ???
Dans Le Messager édition Chablais de cette semaine
Il a fait comme presque tout le monde A ou B. Les seuls à être aller au sommet cette année ce sont des membres de l’équipe de Mingma G.
Les vraiment anciennes peut-être… mais dans les 10 dernières années le problème était déjà connu et depuis 2019 c’est tous les ans des articles dessus
Le problème en automne (donc avec la crête enneigée et cornichée, dangereuse), c’est que pour aller au sommet en « sécurité » depuis la fin des cordes fixes (s’il y en a), il faut déjà commencer par redescendre, ce qui n’a rien de « logique » lorsque l’on arrive sur un sommet, puis traverser, et remonter vertical, en aller-retour…
Un assez gros contournement, à déjà plus de 8000 mètres, quand on en déjà chié pour arriver là…
Psychologiquement, ce n’est pas évident, car le vrai sommet n’est donc pas en ligne directe, il faut « aller le chercher »…
Et combien d’heures cela nécessite, je ne sais pas…
En effet, ce n’est pas toujours évident. Cela dit, quand on a l’habitude d’aller en montagne, on a normalement déjà observé que l’on a toujours l’impression d’être plus haut que les autres points situés à la même hauteur ou très légèrement plus haut, et que des points situés légèrement plus haut paraissent à l’horizontal. Ce « légèrement » est difficile à quantifier, mais je dirais que c’est de l’ordre de 5°.
Et en y réfléchissant, de mon expérience personnelle, c’est de l’ordre de grandeur de la centaine de mètres à une distance de quelques kilomètres, et du mètre à une distance de quelques dizaines de mètres. Ce qui donne donc environ 10% soit 4,5°. Ma première estimation au pifomètre n’était donc sans doute pas trop erronée.
Mais comme l’a bien dit François, à plus de 8000 m, on n’a pas forcément toute sa tête (et ce n’est pas tellement pour savoir où est le sommet que c’est grave que pour la sécurité…).
Mais de toute façon, si on ne va même pas (sans vouloir être péjoratif) jusqu’en haut de l’antécime, vu la configuration de l’arrête, on ne peut pas s’apercevoir que le sommet est plus loin. C’est par exemple ce qui est arrivé dans ce cas :
Effectivement, un récit de 2011 d’une personne persuadé à ce moment là d’être aller au sommet.
Mais c’est quand même assez dingue de ne pas le voir à posteriori car sur les photos, la seule façon de voir le Ganesh c’est d’être sur le vrai sommet et donc à partir du moment où il ne le voit pas sur ses photos d’expé… c’est qu’il n’y était pas.
C’est d’ailleurs ce qui a permit de tout de suite validé le sommet de MIngma G cette année, la vue du Ganesh sur sa vidéo au sommet.
En tout cas, sans doute qu’au début des années 2000 le vrai sommet est un peu tomber dans l’oubli, mais depuis quelques années c’est impossible de ne pas savoir que le vrai sommet n’est pas là où s’arrête les cordes fixes.
Par contre géologiquement le sommet au printemps doit être magique à voir
tout à fait
à chacun de faire son ratio « prise de risque // objectif personnel » ?
le pire serait , je pense ? , « d’y aller » juste « pour l’avoir fait » car il me semble d’après les photos ( je parle sans connaitre la course ) que l’exposition/risque s’accroit grandement au bout des cordes fixes + la fatigue + l’altitude … si c’est pour « s’en mettre une » le jeu du sommet en vaut-il vraiment la peine ?
Il y a sans doute autant de réponses que de forumeurs ici présents !
bon week-end
Le sommet, c’est quand on passe du souffle brisé par l’effort au souffle coupé par la beauté.
Ca y est j’y suis ! Ca m’est revenu cette nuit. Sur la regrettée V5, il y avait un bandeau où on pouvait inclure un genre de signature…et c’était la tienne !
Pour être certain d’avoir tout compris : La Tour rocheuse (sur la photo, en neige) dont parle lashemale c’est C et les 10.2 m, c’est la différence d’altitude entre A et C ? J’ai bon ?
@tsan non je pense que c’est B (plus sec au printemps), C qui semble à la même hauteur ou 1,2m au-dessus? cache D.
Le rocheux ? J’avais compris que c’était le sommet au printemps.
Le sommet est rocheux au printemps oui, mais B a aussi un peu de rocher (moins « vertical »). La tour en question c’est donc bien B qui est l’antécime où tout le monde s’arrête depuis pas mal d’année (avant Mingma G cet automne).
Un texte de Jackson Groves (monsieur drone) sur son expédition, agrémenté de magnifiques photos CLIMBING MANASLU MOUNTAIN (8163M) IN NEPAL - Journey Era
Un texte de Jackson Groves (monsieur drone) sur son expédition, agrémenté de magnifiques photos
Merci pour ce lien !
Magnifiques photos en tout cas, et un vrai photographe qui ne nous assomme pas seulement que de photos et de vidéos de drones…
Parmi toute, je retiens celle-la quand même (entre autres !), prise par drone (!!!) :
C’est beau…
La traduction en français du long texte et rapport d’expédition de Jakson Groves cité par @hugues_g, mais sans les belles photos…
(traduction automatique via DeepL).
Avec les belles photos c’est mieux, cf texte original en anglais (CLIMBING MANASLU MOUNTAIN (8163M) IN NEPAL - Journey Era) …
Le Mont Manaslu est la huitième plus haute montagne du monde, atteignant une hauteur remarquable de 8 163m. Situé dans le centre-ouest du Népal, ce puissant sommet de l’Himalaya est connu comme le sommet d’introduction de 8000m parmi les quatorze du monde. Le Manaslu est une excellente ascension d’entraînement pour les aspirants grimpeurs de l’Everest afin de voir comment ils gèrent le fait d’être au-dessus de 8000m, dans la zone de la mort.
Dans cet article de blog, je vais couvrir tout ce que vous devez savoir sur la logistique de l’ascension du mont Manaslu et je vais également partager avec vous mes histoires et mes photos de l’ascension. Cela vous donnera une idée de ce à quoi vous devez vous attendre et un bon aperçu des paysages que vous trouverez à chaque camp en route vers le sommet. Avant de partager mon expérience de l’ascension dans la deuxième partie de cet article, je détaillerai toutes les informations que vous devez connaître dans ce guide complet sur l’ascension du mont Manaslu.
DÉTAILS SUR LA MONTAGNE DU MANASLU
Jours nécessaires : 25-35 jours Hauteur du sommet du Manaslu : 8,163m Coût : 13 000 à 18 000 $. Saison pour escalader le Manaslu : Septembre à octobre Difficulté : Le Manaslu est connu comme l'un des sommets de 8000 m les plus "faciles" parmi les quatorze. Cependant, facile est un terme relatif. J'ai fait mon premier sommet de 7000m un mois avant le Manaslu et c'était la première fois que j'utilisais un jumar ou même des crampons pour vous donner une idée de mon expérience préalable. J'ai trouvé que l'expédition du Manaslu correspondait à mes capacités physiques et que les aspects techniques pouvaient être appris en cours de route. En effet, il n'y avait que quelques sections techniques, notamment entre le camp 1 et le camp 2. Avoir été au moins une fois ou deux au-dessus de 6000m et 7000m devrait être un prérequis pour le Manaslu. J'ai passé trois ans à faire du trekking sans relâche, je suis donc en bonne forme en montagne. J'ai atteint le sommet du Kilimandjaro (5 895 m) et du Spantik Peak (7 030 m) au cours de l'année précédant le Manaslu, ce qui m'a donné une certaine expérience de base de la haute altitude. Il est important de noter que j'ai atteint le sommet avec l'aide d'un sherpa et en utilisant de l'oxygène. Si vous enlevez l'un ou l'autre de ces facteurs, cette ascension ne sera pas aussi "facile". Ascensions préalables recommandées : Bien qu'il y ait beaucoup d'ascensions que vous pouvez faire pour vous échauffer pour le Manaslu, quelques options communes sont Island Peak (6 189), Baruntse Peak (7 129m), Spantik Peak (7 030) et Himlung Himal (7 126m).
SE RENDRE AU CAMP DE BASE DE MANASLU ET EN REPARTIR
Il y a plusieurs options différentes pour arriver et repartir du camp de base de Manaslu (4 800 m). J’ai en fait emprunté les trois itinéraires parce que j’ai fait le trekking du circuit Manaslu plus tôt cette année.
Hélicoptère : De nos jours, de nombreux alpinistes peuvent se permettre de se rendre à Samagaun par hélicoptère, qui est la ville située sous le camp de base. Le vol part directement de Katmandou et vous n'avez besoin que d'un jour ou deux dans le petit village tibétain de Samagaun pour vous acclimater avant de monter au camp de base avec environ 1200m de dénivelé. La plupart des voyagistes organisent cette option d'hélicoptère dans le cadre du forfait. Trekking à partir de Dharapani : L'une des façons les plus pittoresques d'atteindre le camp de base est de traverser le col de Larke (5 160 m) et d'atteindre le camp de base après 4 ou 5 jours de marche. C'est en fait le chemin que j'ai emprunté cette année et c'était un itinéraire magnifique avec des lacs magnifiques. Trekking à partir de Machhakholagaon : C'est ici que commence le Manaslu Circuit Trek (à une altitude de 862m), que j'ai fait quatre mois avant d'escalader le Manaslu. Ce trek peut prendre entre cinq et dix jours pour atteindre le camp de base, mais il vous aidera à vous acclimater lentement tout en découvrant les villages et les régions environnants.
LA MONTAGNE MANASLU EST-ELLE DANGEREUSE ?
Chaque fois que vous grimpez à des hauteurs supérieures à 8000m, vous vous trouvez dans la zone de la mort. Un taux d’oxygène plus faible, des conditions météorologiques difficiles, des montagnes imprévisibles et des corps fatigués peuvent souvent donner lieu à des circonstances tragiques. Lors de notre expédition de 2021, il y a eu un décès dû à une crise cardiaque, mais aucune avalanche majeure sur la voie d’ascension n’a causé de problèmes. La plupart des décès sur le Manaslu ont historiquement été le résultat d’avalanches, mais les chutes et les problèmes d’altitude liés à la santé contribuent également au bilan des décès. Selon les bases de données sur les montagnes, en 2018, le Manaslu comptait 661 ascensions réussies pour 65 décès enregistrés, ce qui lui conférait un taux de mortalité de 9,9 %. Ce chiffre s’est considérablement amélioré ces dernières années avec l’établissement d’une nouvelle route plus sûre vers le camp 1, ainsi que de meilleures conditions, équipements et logistiques fournis aux alpinistes.
MON EXPÉRIENCE DE L’ASCENSION DU MONT MANASLU
Il y a quatre longs mois, en mai, j’ai fait le circuit du Manaslu. Il nous a fallu sept jours pour atteindre la ville tibétaine de Samagaun, alors que nous passions de 900 à 3500 mètres d’altitude sur le sentier. À ce moment-là, je n’avais aucune idée que je reviendrais quatre mois plus tard pour tenter l’ascension du Manaslu. Ce n’est pas quelque chose qui m’a vraiment traversé l’esprit.
Cette fois-ci, il n’y a pas eu de trek de sept jours. Nous avons sauté dans un hélicoptère à l’aéroport de Katmandou et, en une heure, nous avons atterri dans la ville de montagne de Samagaun. Je pouvais repérer chaque maison de thé où j’avais séjourné pendant que nous passions dans l’hélicoptère. C’était sans aucun doute la route express, bien que beaucoup moins immersive que le trek, qui a été l’une de mes aventures préférées de l’année.
Nous avions maintenant trois à quatre jours prévus à Samagaun pour nous acclimater car nous venions de passer d’environ 1200m à Katmandou à 3500m en moins d’une heure. Samagaun est une belle ville avec beaucoup de choses à explorer à proximité, donc quelques jours ici pour profiter de tout.
En mai dernier, lors d’un trekking, j’ai séjourné à l’hôtel Norling, mais cette fois, j’ai changé d’hébergement pour la Manaslu Guest House, qui se trouve juste en face. La guest house était remplie d’alpinistes qui discutaient régulièrement des itinéraires, des sommets précédents, de la météo, du matériel et de l’utilisation ou non d’oxygène.
Il y a eu quelques petites aventures pendant notre séjour à Samagaun. La première était une courte randonnée jusqu’au lac Birendra où nous avons étiré nos jambes et admiré le magnifique lac de couleur émeraude. Les nuages cachaient le camp de base du Manaslu, mais on pouvait voir les chutes d’eau se déverser dans le lac depuis les glaciers situés au-dessus.
Chaque soir, nous nous sommes promenés dans le village et avons discuté avec les enfants et les habitants. Il est souvent difficile de communiquer avec les habitants, mais comme Pema parle le tibétain, nous avons pu communiquer un peu. Le plus souvent, nos conversations se limitaient à dire aux jeunes enfants que nous n’avions pas de chocolat, mais ils étaient super mignons et très curieux du déclencheur de mon appareil photo, qui a été malmené.
Notre dernière sortie a eu lieu sur un petit plateau sur la route de Samdo. Nous y avons fait un petit entraînement en montagne, qui était nettement plus difficile qu’au niveau de la mer. Nous étions tous essoufflés en essayant de terminer ce camp d’entraînement de style militaire. Pendant tout ce temps, d’immenses montagnes se dressaient au-dessus de nous de part et d’autre, même si profiter de la vue en reprenant son souffle est légèrement moins agréable que lors d’un trekking occasionnel de village en village.
Après quelques jours tranquilles à Samagaun, il était temps de faire le trek jusqu’au camp de base. Situé à 4 800 m au-dessus du niveau de la mer, le camp de base du Manaslu sera notre maison pour le mois à venir. L’équipe de porteurs avait déjà installé le camp de base et transporterait la plupart de nos sacs et de notre matériel, tandis que nous ne transportions que nos affaires personnelles et notre matériel photo jusqu’au camp.
En quittant Samagaun, nous avons eu l’impression que l’aventure avait enfin commencé. À partir de maintenant, nous allons dormir dans des tentes pour faire l’expérience de la vie en montagne. Le trek de Samagaun au camp de base du Manaslu était de 7,5 km avec 1270 m de dénivelé. C’est une lente migration de grimpeurs qui se frayent un chemin vers les falaises au-dessus du lac Birendra. À un rythme tranquille, avec beaucoup de photos, le trek nous a pris un peu plus de cinq heures, mais peut facilement être complété en trois heures environ.
Lorsque les nuages ne font pas de ravages, les vues depuis le sentier offrent des points de vue spectaculaires sur le village de Samagaun, le lac Birendra et les glaciers accidentés. C’est une belle randonnée en soi et elle peut être faite comme une excursion d’acclimatation d’une journée pour les trekkeurs du circuit de Manaslu.
Nous avons franchi la dernière crête rocheuse avant de jeter un coup d’œil au vaste camp de base. Cela commençait à sembler réel. Avec 157 permis accordés aux alpinistes pour l’ascension du Manaslu cette année, il y avait plus de 400 alpinistes et membres d’équipage au total au camp de base. Cela ressemblait plus à un village de montagne qu’à un camp de base de tentes. C’était notre nouvelle maison.
J’étais en expédition avec Elite Exped, qui offrait un service plus luxueux que la plupart des autres compagnies d’escalade. Notre camp de base était perché à mi-chemin de la ville de tentes et disposait de toutes les commodités que l’on peut demander dans un endroit aussi éloigné et à une altitude aussi élevée, notamment les suivantes :
De grandes tentes pour une ou deux personnes avec des matelas épais et de vrais oreillers étaient fournies pour dormir. Une grande tente mess avec un sol en gazon synthétique, un chauffage, une station de recharge, des collations et des boissons à volonté, ainsi qu'un endroit confortable pour lire, travailler sur l'ordinateur ou jouer aux cartes. Une petite tente de toilettes, qui est essentiellement une plate-forme rocheuse en ardoise avec un grand tonneau installé en dessous. Celui-ci est vidé par l'équipe et éliminé de manière responsable. Une tente de douche, qui est en fait une tente cachée du vent où vous pouvez prendre une douche chaude avec un seau. La tente-cuisine, où le chef et l'équipe préparent des plats de grande qualité. Il n'y avait pas que des lentilles et du riz dans ce voyage, avec de nombreuses options occidentales mélangées à la nourriture népalaise tout au long du voyage. La qualité de la nourriture était sans aucun doute la plus élevée que j'ai connue lors d'une expédition. Le WiFi était disponible pour environ $135 USD pour le mois, mais il était malheureusement installé dans un camp inférieur pendant les deux premières semaines et n'était pas très fiable à notre camp, mais fonctionnait par intermittence.
Le temps a été assez rude pendant nos premiers jours au camp de base. L’idée est de rester au camp de base et de faire une incursion dans les montagnes lorsque le temps le permet. Notre plan était de faire une ou deux rotations avant notre poussée vers le sommet, selon les conditions.
Avant tout type d’escalade, une cérémonie importante a lieu au camp de base pour chaque équipe de l’expédition. Une cérémonie traditionnelle Puja est organisée pour demander un passage sûr aux esprits de la montagne. La tradition sherpa/tibétaine implique la lecture de prières, certaines coutumes telles que la distribution de riz et des offrandes de divers aliments et d’alcool. La Puja est finalisée par le lever et l’accrochage de drapeaux de prière tibétains depuis le Stupa à travers le camp.
Nous avons commencé notre alpinisme sur le Manaslu par une petite journée d’entraînement, qui nous a conduits au pied d’une petite inclinaison à proximité où nous nous sommes exercés à monter avec le Jumar et à redescendre par assurage sur le parcours. Les conditions neigeuses ont permis de tester notre équipement, nos compétences et notre attitude. Plusieurs membres de notre équipe maîtrisaient déjà bien ces compétences et ont eu droit à un rafraîchissement, tandis que pour moi-même et d’autres, c’était seulement la deuxième fois que nous utilisions un jumar. Il s’agit d’une compétence relativement simple à monter ou à descendre, mais il est beaucoup plus important d’avoir la force physique et la coordination nécessaires avant d’arriver. Un cours d’alpinisme hivernal est recommandé avant de s’attaquer à un sommet de 8000 m comme le Manaslu.
Après notre journée d’entraînement dans la neige, nous avons attendu au camp de base la première fenêtre pour effectuer notre première rotation vers les camps supérieurs. Malgré les prévisions de neige abondante, nous avons emballé notre équipement et décidé de monter au camp 1. La maladie avait frappé deux de nos membres de l’équipe, dont l’un a dû descendre à Samagaun pour récupérer. Pema avait de la fièvre mais a réussi à rester au camp de base sans avoir besoin de descendre pour récupérer. Notre équipe n’était donc plus que de trois membres lorsque nous avons enfilé nos couches chaudes et nos bottes de 8000 mètres, marchant la tête la première dans la pluie et la neige mouillée.
Il n’y avait pas beaucoup d’équipes ce jour-là. En fait, nous étions la seule équipe qui montait alors que beaucoup descendaient. Le trek du camp de base au camp 1 commence par un kilomètre environ le long de la crête rocheuse, avec une inclinaison régulière, avant une légère montée. Peu après, la neige commence à recouvrir les rochers, et il est temps de chausser les crampons et de commencer l’ascension enneigée au milieu des crevasses.
Le trajet jusqu’au camp 1 est assez difficile en raison du kilomètre de dénivelé pour atteindre 5 800m. Cependant, cet itinéraire n’est pas très technique, et ce n’est que sur une petite section que nous avons utilisé le Jumar comme sécurité pour gravir une petite pente abrupte. En avançant lentement et régulièrement dans de terribles conditions de tempête de neige, nous avons réussi à atteindre le camp 1 en quatre heures. Il est possible de faire cette ascension en moins de trois heures, surtout par beau temps. Plusieurs énormes crevasses et grottes de glace se trouvent de chaque côté de l’itinéraire. En raison du volume important de trafic, le chemin est très clair et semble sûr, bien que les formations de glace spectaculaires qui entourent la route vous gardent sur vos gardes.
J’étais ravi d’arriver au Camp 1. C’est loin d’être le sommet, mais un pas de plus que le camp de base. La progression était bonne. Nous nous sommes cachés dans nos tentes alors que la neige continuait de tomber. Notre équipe d’expédition avait une petite tente-cuisine où nous pouvions nous cacher et passer du temps, mais pendant le jour et demi suivant, la neige a empêché tout mouvement ou activité réelle au camp 1. J’ai toutefois réussi à trouver une petite pause dans les chutes de neige pour faire voler le drone et obtenir quelques vues aériennes du camp.
Nous avons décidé de descendre tard le lendemain du camp 1 en raison du mauvais temps, qui nous empêcherait d’avancer jusqu’au camp 2. Les lignes n’avaient pas encore été réparées, mais nous avions acquis une bonne condition physique et une bonne acclimatation lors de notre première aventure dans les montagnes. Descendre juste trente minutes avant le coucher du soleil a été une décision intéressante mais une aventure passionnante qui nous a permis d’arriver au camp de base bien après la tombée de la nuit. Nous sommes arrivés à notre maison temporaire mouillés, un peu fatigués mais plus riches de l’expérience de monter et descendre du camp 1. Nous avons pris un peu de repos pendant un jour et demi avant de faire notre prochaine ascension dans les montagnes à la recherche de camps plus élevés lors de notre deuxième rotation.
La deuxième rotation est arrivée. Notre plan était de monter au camp 1 et de dormir la nuit avant de monter au camp 2 et de dormir là aussi. Nous retournerions ensuite au camp de base le troisième jour. Ce serait une acclimatation suffisante pour notre poussée vers le sommet, car nous prévoyions d’utiliser de l’oxygène pendant notre poussée vers le sommet. Deux autres personnes de notre groupe continueraient et dormiraient la nuit au camp 3 pour s’acclimater à leur tentative de sommet sans oxygène.
La montée au camp 1 depuis le camp de base a été un scénario très différent de celui de notre première incursion dans la montagne. Le ciel était parfaitement dégagé et nous étions en train de rôtir dans nos bottes à 8000 m à double doublure. Il y a quelques jours seulement, nous avions gravi ce même kilomètre vertical dans une tempête de neige. Les choses changent vite en montagne.
Le voyage jusqu’au camp 1 a été beaucoup plus simple car nous n’étions pas assaillis par la neige mouillée et nous avons profité d’un incroyable coucher de soleil sur le chemin du camp. Les derniers arrivés, nous avons rapidement pris le dîner et sauté dans nos tentes pour espérer dormir un peu.
Lorsque les premières lueurs du jour ont percé les montagnes et que les tentes du camp 1 ont commencé à briller, nous avons pris conscience de l’effervescence du site. Des vêtements de montagne aux couleurs vives et des tentes fluorescentes ont peint une scène colorée sous le mur blanc qui nous surplombait. Il était temps de rejoindre la migration des alpinistes à travers les crevasses des champs de glace.
La montée du camp 1 au camp 2 représente un gain d’altitude d’environ 600 m et prend environ 3 à 5 heures selon la circulation et votre condition. C’est une distance assez courte mais qui comporte un certain nombre de sections techniques, ce qui peut souvent provoquer une accumulation de grimpeurs avec des lignes non rares.
Je me suis lancé dans cette expédition au Manaslu avec très peu d’expérience en alpinisme, n’ayant grimpé qu’une seule fois auparavant sur un sommet de 7000m au Pakistan. Cependant, j’ai une bonne condition physique et beaucoup d’expérience de la montagne au cours des dernières années sous forme de trekking, de scrambling et de randonnée. Il est possible de s’en sortir avec peu d’expérience et une bonne condition physique, mais il est préférable de s’être échauffé avec toutes les compétences techniques requises.
Le long de la route vers le camp 2, nous avons rencontré un certain nombre de chutes étroites nécessitant l’utilisation du jumar. Souvent, la pente était incroyablement raide, même avec quelques courtes sections verticales. En dehors de ces quelques sections techniques, la principale difficulté du trajet du camp 1 au camp 2 est le changement d’altitude et la montée continue. De nombreuses personnes se déplaçaient assez lentement en raison de l’altitude.
J’ai trouvé la montée tout à fait gérable au rythme lent que nous avons adopté, mais j’ai tout de même constaté que mon rythme cardiaque augmentait considérablement. L’arrivée au camp 2 en fin d’après-midi a été une fin de journée bienvenue pour moi, car notre équipe a monté les tentes et nous nous sommes installés et avons déposé notre matériel.
Le dernier événement de la journée a été le coucher du soleil. Le camp 2 domine le camp 1 et même le camp de base. Une mer de nuages remplissait les vallées entre les crêtes et créait une atmosphère éthérée parmi les montagnes. Il n’est pas recommandé d’enlever ses gants pour photographier à 6400m et c’est une leçon que j’ai apprise, mais j’ai réussi à prendre quelques photos magiques, y compris certaines des pleines lunes pendant le coucher du soleil.
Contrairement à beaucoup, j’ai réussi à bien dormir. Après avoir franchi la barre des 6000 m, de nombreux alpinistes ont tendance à avoir du mal à dormir. Je pense avoir accumulé environ neuf heures avant de me réveiller pour regarder le lever du soleil sur les montagnes à l’horizon. Je me sentais privilégié d’être là et motivé pour atteindre le sommet.
Après avoir courtoisement attendu une heure après le lever du soleil pour que la plupart des alpinistes se réveillent, j’ai envoyé le drone capturer quelques images du camp 2 depuis le ciel et elles ont fini par être parmi mes photos préférées de cette expédition. J’espérais continuer à prendre des photos de façon régulière, car l’escalade devenait plus difficile, la respiration plus difficile et les mains plus froides.
Pema s’est réveillée avec un accès de mal d’altitude mais nous avions encore un travail à faire et c’était de redescendre la montagne pour retourner au camp de base. Les deux autres membres de notre groupe qui essayaient de grimper sans oxygène allaient dormir au camp 3. La descente a été un peu lente, car les embouteillages ont à nouveau causé des retards. L’expédition s’est donc sentie un peu moins aventureuse par moments, mais c’est ainsi que cela se passe parfois dans les montagnes populaires.
La descente du camp 2 a été l’occasion de s’entraîner à descendre en rappel et à descendre certaines des pentes raides et enneigées qui commençaient à devenir très glissantes. La descente entière nous a pris trois heures et demie, bien que nous ayons été très lents et que nous ayons eu un certain nombre de retards. Je pense qu’il ne faut que trois heures pour descendre du camp 3 lorsqu’il n’y a pas de trafic.
L’arrivée au camp de base en début d’après-midi était un sentiment formidable. Nous avions maintenant terminé notre deuxième rotation et tout semblait se dérouler comme prévu. Je me sentais en bonne santé et je n’avais aucun souci physique majeur. Le plan était de rester au camp de base et d’attendre la fenêtre météo appropriée, qui semblait être dans quelques jours. Cela nous a permis de récupérer et de rattraper le temps perdu à éditer des photos, à écrire cet article et à laisser nos corps se remettre de l’altitude avant notre prochaine aventure à une altitude plus élevée.
Quelques jours de repos au camp de base nous ont bien servi. Des nuages, de la pluie et de la neige sont passés par intermittence jusqu’à ce que notre fenêtre de sommet apparaisse et qu’on nous dise de faire nos bagages et de nous préparer pour notre poussée au sommet du Manaslu. Notre plan était de dormir au camp 1, au camp 3 et au camp 4, puis de redescendre au camp de base le même jour que le sommet.
Le retour au camp 1 était un itinéraire que je connaissais bien. C’était ma troisième fois et la montée la plus facile au premier camp du Manaslu avec des conditions météorologiques favorables. La première ascension s’était faite dans une tempête de neige et la deuxième dans une chaleur torride. Cette fois-ci, le voyage du camp de base au camp 1 s’est fait par temps couvert et à un rythme très lent, nous avons traversé les crevasses pour atteindre notre station de sommeil pour la nuit en quatre heures.
Nous nous sommes réveillés avec des tentes recouvertes de neige et un bourdonnement tranquille dans l’air. Lentement, la neige fraîche est tombée des tentes pour révéler un jardin coloré de maisons temporaires sous l’imposant mur de neige blanche. Notre voyage vers le camp 3 allait être une journée longue et difficile. L’itinéraire comprenait de nombreuses sections techniques de jumar, de crevasses, d’échelles et de pentes raides. La plupart des membres de notre équipe ont mis 6 à 7 heures pour atteindre le camp 3.
Ce fut une journée difficile pour moi. Je n’avais jamais touché le camp 3, alors le fait de monter depuis le camp 1 en une seule journée a exercé une forte pression sur mon corps. Le camp 3 est presque à 7000m et j’ai développé un léger mal de tête et quelques problèmes d’estomac qui m’ont donné du fil à retordre pendant la nuit, avec même quelques vomissements à l’extérieur de la tente. Heureusement, le plan était de commencer à prendre de l’oxygène le matin pour la montée au camp 4, qui se trouve à 7 400m. Lorsque nous avons quitté le camp 3, j’ai fait de mon mieux pour continuer à tirer malgré le brouillard épais, le blizzard et mon état de faiblesse. Ce que je ne savais pas, c’est que c’est l’un des plus beaux campements de l’itinéraire, mais nous ne pouvions pas voir plus loin que quelques mètres. En redescendant du sommet, le ciel était clair comme le jour et j’ai pu apprécier la toile de fond du camp 3.
Du camp 3 au camp 4, il n’y avait pas beaucoup de sections techniques à rencontrer. Au lieu de cela, on avait l’impression d’une très lente et longue montée sur une pente extrêmement raide. Il n’y avait pas de route express, juste une lente progression, une ascension sur un angle agressif avec une longue file d’autres grimpeurs. Cette journée a été un défi mental, car vous pouviez voir exactement où vous alliez et il semblait que cela prendrait une éternité.
Des vents neigeux nous ont secoués du côté droit. Heureusement, nous avions déjà revêtu nos combinaisons de sommet et nous nous sentions prêts à faire face à de telles conditions. L’ascension a nécessité une expérimentation continue de volets ouverts, de volets fermés, de capuchon mis, de capuchon enlevé et de multiples ajustements de l’équipement jusqu’à ce que nous atteignions le camp 4. Cela semblait réel maintenant. Le camp 4 se trouve sous un petit pic qui lui est propre et se trouve directement au pied de la crête qui mène au sommet.
J’étais branché à l’oxygène depuis presque 20 heures lorsque nous nous sommes réveillés à 2 heures du matin pour notre poussée vers le sommet. N’ayant jamais utilisé d’oxygène auparavant, j’ai été surpris de l’impact qu’il avait. Au camp 3, je n’étais pas sûr de pouvoir continuer à monter. Une fois branché à la bouteille d’oxygène, j’avais l’impression que seule une catastrophe naturelle ou une grosse mésaventure pouvait m’empêcher d’atteindre le sommet, car tout semblait parfait.
À 2 heures du matin, nous avons commencé à tâtonner dans nos tentes, à prendre du matériel et à organiser les appareils photo. Tout en restant reliés par un tube à nos bouteilles d’oxygène comme des patients d’hôpital. C’est en fait assez compliqué et difficile de se déplacer lorsque vous devez faire bouger la bouteille en même temps que chacun de vos mouvements.
Ce n’est pas une tâche facile que de mettre des crampons, d’attacher les bottes, de choisir des gants et de ranger toutes mes batteries et mes caméras dans des endroits où elles ne risquent pas de geler. Normalement, se préparer peut prendre quelques minutes pendant un trekking, mais le jour du sommet, terminer en moins d’une heure est un exploit. À trois heures moins le quart, nous étions prêts à partir et nous avons commencé notre longue marche vers le sommet.
Notre expédition était divisée en deux : la moitié était sous oxygène et l’autre moitié tentait un sommet sans oxygène. Malheureusement, une partie de notre travail consistait à documenter ceux qui n’étaient pas sous oxygène. Cela signifie que notre rythme était beaucoup plus lent que ce qui nous semblait possible alors que nous respirions librement dans nos réservoirs pendant que nos compatriotes souffraient lourdement. Cela signifie que pour réaliser nos travaux de photographie et de vidéo, nous avons dû souffrir dans le froid à un rythme très lent pour photographier les grimpeurs sans oxygène. Nous avons fini par être le dernier groupe à atteindre le sommet ce jour-là, mais tout est bien qui finit bien.
En arrivant en début de soirée, nous avons eu le temps de faire voler le drone pour avoir une vue aérienne du camp. Nous avons ensuite mangé des nouilles et préparé notre équipement dans les tentes. Dormir à trois dans une tente, coincés avec tout notre matériel et branchés à des bouteilles d’oxygène pendant que nous dormions a donné lieu à une nuit de sommeil intéressante. Étonnamment, j’ai réussi à dormir 5 à 6 heures, ce qui m’a permis de faire le plein d’énergie pour la journée au sommet qui suivait.
La route vers le sommet n’est pas du tout technique et nous ne nous sommes pas accrochés une seule fois pendant la montée vers le sommet, sauf pour la toute dernière arête sommitale. Il s’agit d’une ascension constante qui ne vous laisse aucun répit dans cette montée très raide. L’ondulation ne vous permet d’apercevoir le sommet qu’après avoir effectué les trois quarts de la montée, et vous devez donc continuer aveuglément jusqu’à ce point.
Le lever du soleil était d’un beau violet brumeux, donnant une douce lueur aux nombreux pics de l’Himalaya. Les prises de vue de la période précédant le lever du soleil ont été mes préférées de la matinée et à ce stade, nous étions encore loin du sommet.
Finalement, notre chef d’équipe nous a permis de nous éloigner des grimpeurs sans oxygène et nous avons grimpé jusqu’au plateau sous l’arête du sommet. Le temps était parfait, avec un fort soleil et aucun vent, ce qui rendait la matinée confortable. J’avais enlevé mes gants sur l’arête sommitale et j’ai pu tout apprécier au lieu de me battre pour survivre au milieu d’une tempête de neige. Nous avons attendu que notre groupe nous rattrape et nous en avons profité pour tenter un vol en drone au-dessus de 8000m.
Le drone n’a pas apprécié les deux premières batteries, se plaignant qu’elles étaient trop froides. Mais la troisième fois, le drone a finalement pris son envol et j’ai pu capturer quelques angles uniques de la montagne Manaslu. La plupart des angles montrent clairement le vrai sommet du Manaslu, qui est devenu un sujet de débat populaire parmi les alpinistes qui soutiennent que la plupart des grimpeurs s’arrêtent avant le sommet réel. Le sommet réel semble être cinq à dix mètres plus haut que le sommet habituel auquel la plupart des alpinistes s’arrêtent. Cette année, un certain nombre d’alpinistes ont construit une ligne précaire pour descendre et contourner le sommet ordinaire, puis remonter jusqu’au véritable sommet, ce qui ne manquera pas de susciter encore plus de débats parmi les détenteurs de records et les concurrents du monde de l’alpinisme. Pour moi, ce fut simplement un grand vol en drone et un voyage vers le sommet, qu’il soit vrai ou faux, plus haut ou plus bas. J’ai eu l’impression d’être sacrément haut.
Enfin, notre équipe est arrivée et nous nous sommes dirigés vers le sommet pendant qu’ils attendaient sur le plateau. La crête étroite vers le sommet est la partie la plus excitante du jour du sommet et la vue s’est ouverte pour nous faire sentir vraiment au sommet d’un 8000’er. Au sommet, il peut souvent y avoir une ligne ou un peu d’embouteillage car c’est une petite zone étroite et vous ne voulez jamais vous déclipser à moins d’être certain de votre pied pour laisser passer un autre. Cela devient gênant mais on fait de son mieux pour profiter de l’instant et de la vue malgré le chaos qui règne au sommet du Manaslu. Nous n’étions pas autorisés par notre équipe à descendre la nouvelle ligne vers le « vrai » sommet, mais beaucoup d’entre nous l’ont fait. Nous avons profité de la vue depuis le sommet ordinaire, assis sous les drapeaux de prière tibétains qui flottaient tranquillement dans la brise. Nous avons réussi !
C’était le milieu de la matinée et nous commencions à descendre du sommet. Le soleil était mon ennemi à ce moment-là, car je souffrais de la chaleur avec ma combinaison de duvet. Tous les volets étaient ouverts alors que nous glissions et dérapions le long des pentes jusqu’au camp 4. Il y avait quelques parties de la descente où nous nous sommes accrochés, mais la plupart du temps, c’était juste une mission pour rester debout dans la neige fondante alors que vous descendiez en trombe vers le camp.
Au camp 4, nous avons eu l’occasion de ranger rapidement notre matériel et de faire une courte pause thé. Je pense que notre équipe d’expédition a oublié de nous donner un petit-déjeuner ce jour-là, ce qui était un peu étrange pour une journée d’effort aussi importante et de haut niveau. Nous avons juste pris un café à 2 heures du matin, puis on nous a offert un thé ou un café à notre retour au camp 4 à 11 heures. Nous n’avons ensuite rien mangé ni bu jusqu’à notre arrivée au camp de base à 19 heures ce soir-là. Cela faisait essentiellement vingt-quatre heures sans aucun repas.
Après midi, nous avons commencé la longue descente vers le camp de base. Du sommet (8 163m) au camp de base (4800m) la descente est d’environ 3400m. C’est une grosse journée pour les jambes et vous devez repasser par toutes les sections techniques que vous avez rencontrées à la montée. Bien que le voyage puisse sembler long et ardu après l’ascension du sommet, il passe en fait assez vite lorsque vous descendez les pentes que vous avez gravies.
Le passage du camp 3 au camp 2, en particulier, est une partie très rapide du voyage et ne prend que 40 minutes. Nous avons rassemblé nos affaires dans les tentes de chaque camp et avons gardé le rythme. Notre objectif était de revenir au camp de base à la tombée de la nuit pour pouvoir dîner et enfin reposer nos jambes et dormir un peu. De nombreux alpinistes qui rencontrent des difficultés ou sont à court d’énergie dorment au camp 3, au camp 2 ou au camp 1 s’ils ne peuvent tout simplement pas redescendre en une journée. Il n’y a pas de bon ou de mauvais choix, mais il est bon de redescendre au camp de base avant la nuit.
Juste avant la tombée de la nuit, nous sommes revenus au « Crampon Point ». C’est l’endroit où vous mettez ou enlevez vos crampons en fonction de la direction que vous prenez. C’était un grand moment pour nous, car Santos, l’un des employés de la cuisine, nous attendait avec du Coca-Cola et de la bière pour nous remonter le moral pendant les 40 dernières minutes du chemin rocailleux qui nous ramène au camp de base. C’était exactement la motivation dont nous avions besoin et nous étions reconnaissants de voir son esprit vif nous attendre au moment où nous avons retiré nos crampons pour la dernière fois de l’expédition.
Alors que le dîner était servi, nous sommes arrivés au camp de base, fatigués mais heureux d’avoir atteint notre objectif et d’avoir eu la chance de traverser les montagnes en toute sécurité. Le simple fait de déguster une bière et d’enlever mes pieds des bottes d’escalade était une bonne récompense après une longue journée de montée et de descente du mont Manaslu. Mission terminée.
La plupart des membres de notre équipe sont partis en hélicoptère, mais nous sommes partis à pied par le col de Larke, ce qui nous a pris cinq jours, y compris une journée à la frontière entre le Tibet et le Népal. J’avais déjà traversé le col du Larke plus tôt dans l’année dans le cadre du circuit du Manaslu, mais le temps avait fait que tout était complètement enneigé. Cette fois, nous avons rencontré des champs herbeux et des lacs d’un bleu saisissant. Le trekking a été une grande aventure pour nous, pour terminer notre expédition au Manaslu dans un vrai style explorateur !
J’espère que vous avez apprécié les photos et ce billet de blog. Ce n’est pas toujours facile de photographier en montagne mais je suis fier de notre travail sur le Manaslu, notre premier sommet de 8000m. Merci de votre lecture et je vous souhaite à tous une bonne escalade et un bon trekking !
Merci pour les photos de Pema Chinyam et Pemba Sharwa.