pour résumer:
oui, certains trouvent plaisir dans le risque. Sinon quel intérêt au free solo?
oui, faire passer son plaisir avant les personnes dont on est responsables (les gosses) est égoïste. Moi d’abord et après moi le déluge.
oui, quelqu’un qui part trop tôt fait beaucoup plus mal que la mort d’un vieux.
est-ce que toute forme d’ègoïsme doit être interdite? Est-ce que notre vie n’appartient qu’aux autres?
Il me semble déplacer de prendre des risques importants (ex:alpinisme en terrain péteux) ou volontaires (ex:free solo) quand des personnes dépendent de nous. On fait le choix de se lier avec ces personnes, de les créer parfois. C’est la définition de l’irresponsabilité que de faire alors passer son plaisir avant tout.
Après quand tout le monde est indépendant, reste le poids des normes sociales, les liens amoureux et familiaux… Est-on prêt à faire mourir de chagrin ses parents en allant se jeter en wingsuit du haut d’une falaise de nuit avec du brouillard ? À les faire culpabiliser en se disant qu’ils ont raté l’éducation de leur fils?
Lettre aux alpinistes
Je vois pas tellement en quoi l’éducation potentiellement ratée ou non a à voir avec les loisirs (ou profession) risqués choisis par ses enfants.
Dans l’absolu, je ne vois pas non plus, et pourtant… Quand mon fils s’est planté en escalade, j’ai été très surprise par ce sentiment de culpabilité qui m’a submergée
Il n’y a rien de rationnel, mais pourtant c’est là. Est-ce humain ? Un reste de notre civilisation judo-chrétienne ? Notre éducation ? Je n’en sais rien. J’ai essayé de comprendre, mais n’est pas trouvé de réponse.
N’étant pas porté sur l’introspection, je ne me suis jamais trop posé la question. Disons que, à partir du moment où j’ai eu des gamins, j’ai naturellement levé le pied au sujet de l’engagement.
D’un autre côté, la vie étant pleine de risques, si on réfléchit trop, on n’osera plus traverser la rue.
Mais si je me tue en montagne, je réviserai sans doute ma position.
Oui c’est naturel j’imagine. Tout comme les parents vont s’en vouloir d’avoir laissé leur enfant utiliser un scooter s’il a un accident ect…
Enfin emmener ses enfants faire de l’escalade, j’aurais plutôt tendance à faire pencher la balance du côté d’une éducation réussie plutôt que ratée.
Pour le wingsuit je n’ai pas d’avis. Il y a réellement des parents qui initient leur enfant au wingsuit ?
En ce moment sur Inter
Comment se consoler dans la vie ? Se consoler, savoir consoler, recevoir…
C’est pas vraiment sur la montagne mais sur la souffrance et la consolation.
Je ne sais pas s’il y a un privilège de l’âge, enfin bref ce n’est pas grave.
@roufff et @DB2 : en tout cas, merci d’être mes psy, ça m’économise une séance…
On n’aurait pas « le droit » de mourir en pratiquant une activité que l’on aime, mais mourir sur la route ou d’une maladie, pas de problème ? Dans les deux cas, ceux qui restent « perdent » autant (puisque c’était le mot employé).
Si la pratique de l’activité en question est raisonnée (= on a une bonne appréciation des risques donc on ne joue pas beaucoup plus à la roulette russe que si on est sur la route et qu’on rencontre un chauffard), je ne vois pas pourquoi j’aurais une réaction différente si la personne en question a un accident en pratiquant cette activité plutôt que dans la vie courante. C’est en tout cas la position que j’essaye d’adopter avec mes proches et j’espère qu’ils ont la même avec moi.
J’ai même tendance à trouver ça plus « injuste » quand quelqu’un meurt prématurément d’un accident de la vie courante/maladie plutôt que d’une activité « à risque » si elle en pratiquait une.
Selon moi pour qu’un couple dure, il faut que chacun trouve son équilibre dedans. faire de l’alpinisme n’est pas plus égoïste que de travailler beaucoup pour faire avancer sa carrière.
Chacun peut juger que l’autre est égoïste et si cela ne lui plaît pas, libre à lui/elle d’aller voir ailleurs.
Je comprends totalement la douleur de la personne qui écrit mais pour moi elle a fait son choix en acceptant les qualités et défauts de la personne avec qui elle avait choisi de vivre.
Initie, je ne sais pas, mais j’ai vu plusieurs fois un père faire de la wingsuit avec la petite famille qui l’attend à l’attero. S’il maitrise et sait renoncer, pas de problème. Faut juste que les gamins ne se mettent pas dans l’idée que c’est une activité facile.
effectivement
un copain est dans le coma depuis un mois suite à un accident de travail
Alors qu’il passait son temps libre en montagne (et le connaissant, il ne devait sans prendre de risques inconsidérés, bien au contraire)
La différence que je vois, c’est qu’on est obligé de travailler ou de prendre la voiture , alors que dans le cas des sports à risques ou des addictions, c’est un choix (même si dans certains cas, on peut discuter de la capacités à faire des choix éclairés, mais c’est un autre sujet…)
Ben la réponse est dans ton message
pratique raisonnée …
Avec les radars partout, j’ai revendu la moto cet été
Tout est discutable mais j’avais pas mal de potes motards et je n’en connais pas un qui ait une pratique « raisonnée » permanente !
Donc, bien évidemment, dans un monde « idéal » où chacun respecte tout le temps le crédo « soyons raisonnable dans notre pratique de l’activité », ton raisonnement se tient
D’ailleurs, c’est plutot « theorique » qu’« idéal » comme monde
Dans la vraie vie, une moto va vite et toutes les voies ne sont pas aussi sûres.
En 2012, on a enfin réussi Peuterey, course programmée 10 ans, j’étais RAVI de l’avoir faite, JAMAIS je n’y serai retourné !
On s’en est sorti à 3 reprises avec uniquement de la chance. Sur 6 cordées présente cette semaine là, 4 se sont treuillées et on suivait des traces de sang pendant un moment.
Raisonnable : sûrement pas
Ravi de l’avoir fait : évidemment
Des regrets si on n’avait pas eu tant de chance : tout aussi évidemment (j’avais vécu 50 ans avant de la faire et j’aurais facilement survécu au manque de ne pas y etre allé)
Et tu sembles nier, j’insiste, que les probas ne sont pas du tout identiques selon les activités …
Je suis sûr que tu le sais, enfin j’espère, tu mets tout sur un même plan dans ces derniers écrits
Avoir une « chance » sur X de mourir en allant chercher son pain ou sur Y en pratiquant une activité à risques quand Y est 1000 fois supérieur à X (au pif) et que c’est un choix d’y aller ou pas implique des répercussions différentes, évidemment !
Loin de moi l’idée de vouloir moraliser, et les gens font bien ce qu’ils veulent. Par contre, l’argument suivant qui revient souvent est au mieux trompeur :
En effet, généralement les risques ne se remplacent pas mais s’additionnent. Je n’ai encore croisé personne qui m’a dit : c’est soit faire de l’alpi, soit prendre la voiture quand je vais au boulot. D’autant plus que certains font des gros trajets en voiture pour se rendre à des activités «risquées», et font aussi les trajets retours en étant clairement fatigué par la journée.(*)
Je ne prétends même pas que Y > 1000* X comme dis DB2, jusque que Y + X > X quelque soit Y>0. Après à chacun d’évaluer si le risque Y + X (voir uniquement Y si de toute façon on ne change pas X) vaut les bénéfices qu’il en retire.
Alors, bien évidemment, il y a des gens qui font une autre activité à risque (sports automobiles, …) et on pourrait comparer les risques Y et Z pour savoir qui prend le plus risque, ou pour choisir entre deux activités A et B. Mais dans tous les cas, le risque X de base n’influence pas sur l’augmentation de risque.
Pour certains, le risque de base X sera plus faible que pour d’autre (pas de cigarette / alcool / trajet en voiture pour le boulot / …) mais je n’ai jamais vu quelqu’un se dire : ok je vais faire des courses d’alpi plus engagées, mais en contrepartie je vais aller au boulot en TC plutôt qu’en voiture.
(*) Il m’est d’ailleurs arrivé une fois d’écourter ma (longue) sortie parce que je savais que si j’avais suffisament la caisse pour finir en sécurité (passage court «technique» puis juste de la bavante sans danger), je ne serai pas en état de conduire au retour (et que je n’avais pas la possibilité de dormir avant de prendre la route). Décision chiante à prendre, mais bon.
Exact
Voire le lendemain au boulot pour ceux qui ont un métier nécessitant une grande vigilance
Evidemment… sauf que ça dépend de ta fréquence de pratique dans les 2 cas (et de ta manière de pratiquer).
Je ne me pose pas la question dans ces termes puisque je ne cherche pas l’engagement en montagne (et que je n’ai pas de TC pour aller au boulot, et que l’alternative à la voiture est plus risquée).
@matsaya : d’accord avec le fait que quand tu vas en montagne pour faire une activité (bienheureux ceux qui habitent sur place), tu as aussi des risques lors de tes déplacements, que tu peux essayer de réduire (plusieurs à prendre le volant, partir la veille, dormir sur place) alors que tu ne peux pas forcément le faire pour le boulot par exemple.
Donc oui, j’ai conscience que tout n’est pas simple, c’est peut-être très « théorique » comme tu le dis @DB2, et merci @Francois
Un bonne alpiniste est un vieux alpiniste !
On est jamais à l’abri d’un accident sur site aseptisé mais la probabilité que ca arrive reste très faible!
Quand on regarde des vidéos avec des ascensions « extrêmes » on se sent souvent pousser des ailes, les sponsors mettent la pression aux athlètes aussi j’imagine… Il y a aussi le facteur climatique qui rend les conditions encore plus difficile maintenant.
Pour ma part en montagne il faut savoir garder des marges et ne pas hésiter à renoncer ! Rester modeste en gros
Et un vieil alpiniste est un alpiniste qui a eu une certaine chance.
Si tu regardes, des vieux alpinistes qui ont fait des itinéraires expos avec beaucoup de risque objectif y’en a plein. Des morts aussi… Est-ce que les vivants sont bons et les morts étaient mauvais ? C’est juste que les morts étaient au mauvais endroit au mauvais moment.
La comparaison avec la voiture est difficile, mais en regardant par exemple comment sont calculé les risques avalanche sur skitourenguru on se rend vite compte que faire du ski de rando est bien souvent énormément plus risqué que de prendre la voiture. Pour 6 heures de voiture on a 1 chance sur 1 million de mourrir, alors que pour une sortie à ski de risque 1.2 on a 1 chance sur 5000 d’être pris dans une avalanche.
https://info.skitourenguru.ch/index.php/help/188-risiko-indikator
Tout ça ne nous aide pas à savoir si une grosse paire de baloches constitue ou non un handicap
ben oui clairement, un alpiniste qui s’encorde jamais, qui regarde pas la meteo, qui ne sait pas reconnaitre des zones avalancheuses et qui part avec à peine le minimum de vêtements/bouffe/materiel pour la course pour aller plus vite a autant de chance de survie qu’un alpiniste qui applique toutes les règles de sécurité connues et adaptées à la situation de la course, anticipe la météo et les problèmes qu’il peut rencontrer, renonce quand il se sent juste et est capable de lire son environnement. C’est plein d’une saine logique.
Evidemment ça n’empêche pas d’être au mauvais endroit au mauvais moment. ça empêche surtout de s’y trouver souvent. Ou de fabriquer soi-même des situations dangereuses. C’est un peu la base des probabilités, plus on joue, plus on des chances de « gagner » (un cailloux dans la tronche).
Plus un alpiniste est bon, moins il a de chances de « jouer » (se trouver dans une situation dangereuse où seul le hasard décide s’il s’en sort vivant ou mort).
L’indicateur de risque de skitourenguru n’a rien à voir avec le niveau de risque du BERA.
Les courbes dans ton lien sont la définition de cette indicateur.
ça c’est une question intéressante! J’aurai tendance à dire que ça constitue un handicap si on considère la grosse paire de baloches comme le fait de se lancer dans une situation à risques en connaissant les risques ou sans prendre la peine de les apprécier.
D’un autre (petit) coté, plus on a des grosses baloches, moins on est stressé, ce qui peut permettre de prendre des décisions plus appropriées pour conserver sa sécurité que si on est stressé à mort ;