Lettre aux alpinistes

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Même s’il y a certaines choses avec lesquelles je ne suis pas d’accord, je dois avouer que je me sens directement concerné à la lecture de cet article. Étant papa depuis peu, j’ai de plus en plus mal à sortir en pente raide alors que c’est une pratique que j’adore. Comment avoir la conscience tranquille en haut d’une belle pente quand on sait qu’on nous attend à la maison, et que la chute est interdite… passion égoïste à coup sûr, mais faut-il obligatoirement changer ses pratiques par respect pour son entourage, je me questionne. (Même si au fond de moi je suis convaincu que oui, c’est difficile à accepter). Bonne lecture à tous, et bonne remise en question /ou pas/ sur votre pratique de la montagne !

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Effectivement, on doit être « responsable » quand on part en montagne, c’est à dire conscient des risques que l’on prend et des conséquences qu’on peut faire subir aux autres. Mais, ce n’est « malheureusement » pas vrai uniquement pour la montagne. J’ai par exemple perdu un jeune cousin, pas du tout tête brûlée, qui s’est tué en ULM (et pas du tout en montagne). Mais, encore « plus bête » mourir sur la route devant chez soi. Et oui, même en allant chercher son pain à la boulangerie en face, on peut se faire écraser…
Alors, sans dénigrer la douleur face à cette personne, et sans minimiser les risques (réels) liés à notre passion, il y a aussi des risques « à vivre au quotidien », et personnellement, je préfère mourir en ayant vécu ma passion jusqu’au bout plutôt que sur la route en allant faire mes courses ou au boulot.
Victor Hugo a dit :« ce n’est rien de mourir, c’est terrible de ne pas vivre » (ou un truc dans le genre).
Je choisis de vivre !

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La grosse différence avec la situation décrite dans l’article, c’est que celui/celle qui reste n’a pas fait des concessions pour que tu puisses vivre ta passion d’aller chercher ton pain à la boulangerie en face.

Quand on aime quelqu’un, on accepte aussi ses choix (ou ses défauts), sans le brider, sans le juger, sans le culpabiliser. Ça inclut par exemple la pratique d’une activité à risque (moto, alpinisme, …).
Quand on aime quelqu’un qui n’accepte pas ce que je viens de dire plus haut, alors il y a un problème : la personne aimée ne nous aime pas, ou pas assez. Doit-on continuer une telle relation ?

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@Bubu et @A_D, j’ai envie de vous répondre : à chacun d’

, y compris dans ce qu’on fait « subir » à nos proches.

Perso je fais mes sorties avec ma femme, comme ça elle prend les même risques que moi.
Hop, plus de problème de conscience, ça me simplifie la vie.

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oui mais souvent, les risques sont connus de tous dans l’entourage. Meme si il n’est pas accepté par les autres, ils doivent composer avec. Parfois la pratique fait partie de sa propre construction personnelle et fait partie intégrante de la personnalité.
Quand je vois qu’elle a lu Ethics of care, je lui conseillerait plutot l’éthique objectiviste de Ayn Rand (qu’on adhere ou pas a Ayn Rand, le point de vue est interessant btw; surtout pour ceux qui, comme nous, pratiquent des sports a risque)

Ça marche tant que vous n’êtes « que » deux et c’est idéal :grinning: !
Après, l’un ou l’autre peut changer de point de vue même si on se promet « avant » que non … :roll_eyes:

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Effectivement
Je ne sais plus quel enfant d’alpiniste célèbre avait publié une lettre du même style pour raconter comment on vit la disparition de son père quand on est ado
Dans mes souvenirs, ce n’était pas top

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Il me semble que c’était Flore Berhault.

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j’imagine que ça doit jamais être top de perdre son/ses parents quand on est ado…

Mais y’a pas mal d’alpinistes (ou skieurs) qui ont un peu changé d’approche en prenant de l’âge et avec des gamins.
Tomy Caldwell ou Xavier Delerue ont fait des vidéos là dessus.

Il ou elle peut tout a fait accepter ta pratique, accepter que ce soit constitutif de ta personne; tout en exprimant ses inquiétude, sans chercher à « brider, juger ou culpabiliser ». Je trouve même plutôt sain d’en discuter. Que son sentiment te semble justifié ou non, il serait égoïste de ne pas le considérer. Concernant le texte cité, il dénote de l’amertume et de la rancœur compte tenu du contexte, mais dans le fond il ne me semble pas remette en question l’alpinisme, simplement ne pas minimiser ta responsabilité dans la prise de risque, car elle engage ton entourage.
Quant à l’argument « soit tu acceptes, soit tu ne m’aimes pas assez », il est à double sens.

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Il y a ce fil dans les entrailles du forum, avec l’intervention de Flore.

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je m’en souviens
ce n’est pas à elles que je pensais,
ça me reviendra surement
mais je ne veux pas polluer cette discussion

Très douloureuse la lettre et donc n’appelle pas de commentaires;
Ca fait penser à un passage de free solo où Honnold et sa femme commentent la mort d’Uli steck.

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Ca se discute.
Est ce que celui qui pratique le sport à risque va regarder droit ds les yeux celui/celle qu’il aime (et qui l’aime) en lui disant « mon plaisir passe avant le risque que tu te retrouves sans moi » ?

Ca me semble un peu Ă©goĂŻste.
On peut aussi continuer à pratiquer des sports dits « à risques » en éliminant les pratiques objectivement engagées (conduite rapide, grande courses, grandes pentes à chute interdite), et se contenter d’objectif un peu + modeste (où le risque zéro n’existe de toute façon pas)

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Merci d’avoir fait remonter cette discussion et les magnifiques témoignages de Flore Berhault

ça se discute : est-ce que je dois changer qui je suis (motard.e, alpiniste, grimpeur.se, …) pour mon/ma coinjoint.e ? ou est-ce qu’il/elle doit m’aimer comme je suis ?
pourquoi devrais-je changer pour mon/ma conjoint.e alors que je ne change pas vis Ă  vis de mes parents/enfants ?

Comme le disait Voltaire :
" La montagne n’est pas dangereuse, on ne risque que d’y perdre la vie alors qu’en ville on devient bête et méchant "
Eliminer les risques et pratiques engagées est totalement impossible en montagne : Il y a quelques années, j’ai perdu un ami, il venait de descendre un couloir 5.3 et il a été enseveli dans une avalanche sur une pente à 30° à 1/4 d’heure de sa voiture !
Tout le monde connait des exemples de site d’escalades qui semblent aussi inoffensifs qu’un stade de foot et un jour, une grosse écaille se détache tuant un grimpeur qui n’a rien demandé à personne …

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