Posté en tant qu’invité par oli_v_ier:
Pourquoi pas 100% ?
D’abord quelques rappels (au cas où!)
La pression de l’air à 8850m est de env. 320hPa.
Au niveau de la mer il y a environ 1000hPa.
Donc à chaque inspiration là haut tu gobes 3 fois moins d’air.
Dans 10L d’air à 8000m, la quantité de gaz est donc trois fois moindre que dans 10L d’air au niveau de la mer.
Sa composition est environ 80% d’azote 20% oxygène.
En utilisant l’oxygène, tu ne modifies pas la pression du gaz respiré mais sa composition.
(En termes scientifiques, la pression partielle en oxygène augmente)
Sans ox : 20% oxygène / 80% azote (en gros)
Avec ox : tu augmentes le pourcentage d’oxygène.
Au maximum tu respireras 100% d’oxygène (à une pression faible: 320hPa).
Problème: l’oxygène est un gaz toxique (sisi!) lorsque le gaz respiré en contient une trop forte proportion.
Quand ils règlent le débit à 4 litres, c’est 4 litres par minute je crois, ce qui fait pas beaucoup.
Voyons voir…
Vu comment ils sont essouflés, ils respirent beaucoup plus que 12 fois par minutes. Disons 50 fois. Si environ 1L par inspiration, ça fait 50L par minute (à 320hPa n’oublions pas ! Soit env trois fois moins de pression qu’au niveau de la mer).
Pour un gars qui respire de l’air, ça fait 10L d’oxygène inspirés (et 40L d’azote).
Pour un gars qui utilise l’oxygène à « débit 4 litre », ça fait 46L d’air -dont 9L d’oxygène- et 4L d’oxygène venant des bouteilles, soit 13L d’oxygène en tout.
Dans cet exemple le gars avec ox gagne donc 3L par rapport aux 10L du gars sans ox, ce qui fait 30% de plus.
Pourquoi ne pas respirer à une pression plus élevée que 320hPa pour augmenter la quantité de gaz inspiré?
Faudrait une combinaison pressurisée(!) ou un caisson hyperbare (pas facile de monter, une fois dedans).
Sinon, si tu respires un gaz à une pression plus élevée que l’air ambiant, tu exploses! Plus sérieusement, les alvéoles pulmonaires se dilatent, explosent, tes poumons se remplissent de sang, bref pas cool (idem remontée de plongée sous marine en bouteille sans expirer).
Un lien intéressant en bas de page où l’on apprend que certains montent à 86 respirations minute près du sommet (107L) OUCH !
"Le dilemme de l’oxygène
Afin d’amoindrir ce stress, plusieurs ont recours à des bombonnes d’oxygène. Cependant, il est important de réaliser que l’oxygène supplémentaire ne change pas tout et ne rend surtout pas l’aventure facile comme le précise Dr Mayer : « Un supplément de 1,5 litres par minute pris à l’effort, au-dessus de 8 000 mètres, aura pour effet d’augmenter la quantité d’oxygène inspiré de 21 à 22% et donc de diminuer l’altitude relative de 300 mètres. Cependant, ce petit bonus sera rapidement annulé par des conditions climatiques défavorables. En effet, par mauvais temps, la pression barométrique peut chuter de 40 millimètres de mercure (mmHg), ce qui a pour effet d’augmenter l’altitude relative. Une telle condition élèverait le sommet de l’Everest à 9 450m plutôt qu’à 8 850 : une altitude incompatible avec la vie. Dans ses moments, l’usage d’oxygène est indispensable et l’effort déployé par l’alpiniste est comparable à une ascension sans oxygène. » Ce qu’il faut retenir, c’est que chaque tentative est unique. Avec ou sans oxygène, l’accomplissement d’une telle épreuve demeure un exploit.
"
http://www.bernard-voyer.com/everest/everest_science.html
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oli_v_ier
http://www.randonner.leger.free.fr
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