L'escalade, un bien de consommation?

Posté en tant qu’invité par troussier marco:

L’escalade (outdoor) est elle un bien de consommation? Une marchandise ?
Les grimpeurs sont-ils des consommateurs ou des acteurs de ce système, les deux ?
Dans ce cas, l’ouvreur ou l’équipeur de voies a-til une place essentielle ou accessoire, dans le développement de l’activité?
Comment maîtriser cette économie et ce développement?
Sans vouloir rebondir sur l’intéret des conventions, du panneautage sur les sites conventionnés et des topos , donnez votre avis.

Posté en tant qu’invité par alex:

tu te poses de ces questions!!!
l’important étant déjà de se faire plaisir.
en suite, comme pour chaque activité ou loisir, nous sommes à la fois des consommateurs et des acteurs de ce système (pour reprendre tes termes).
en ce qui concerne l’ouvreur, bien sûr qu’il a une place essentiel dans le développement puisque sans lui y aurait pas de voies!!!troussier marco a écrit:

Posté en tant qu’invité par laurent:

Salut,

A mon avis, il y a une énorme majorité de consommateurs (j’en fais partie et c’est vachement plaisant) et les acteurs comme tu dis (c’est à dire ceux qui ouvrent des voies), ben j’ai l’impression qu’il y en a pas des masses. Mais bon, j’ai l’impression que pour ouvrir, il faut du temps libre et pas mal de passion parce que quand tu équipes, je pense que ça te ruine, il faut brosser purger et tout et tout, c’est quand même different d’une journee ou tu grimpes pepere en falaise. En fait, j’aimerai bien connaitre les motivations des ouvreurs (ils equipent pour eux ou pour les autres ?). En tout cas moi, je suis qu’un pauvre consommateur, puisque je n’ai pas créé de voies, et je suis tres admiratif devant des gens comme piola qui a ouvert des voies démentes partout et, sans lui ou d’autres finalement, on perdrait beaucoup. Je pense aussi que pour avoir cette démarche là d’aller ouvrir, il faut beaucoup de passion, les compétences en ouverture mais surtout du temps libre. C’est pour ça qu’il y a si peu d’ouvreurs et autant de consommateurs.
Voila c’est juste mon avis.
Laurent

Posté en tant qu’invité par Jean-Christophe:

Il n’y a pas si longtemps (milieu des années 80, peut-être la préhistoire pour les conso-grimpeurs), les ouvreurs équipaient avec leur deniers, pour le plaisir d’offrir aux autres de belles lignes, ou pour le plaisir de se faire plaisir… les topos étaient échangés de mains en mains…
Des associations ont commencées par financer des rééquipements pour rendre l’escalade accessible à tous, pour réduire la prise de risque… (louables intentions aux pervers effets… ).
Les plans d’équipements ont fleuri…

Beaucoup de grimpeurs-consommateurs sont persuadés que les équipements sont réalisés par des collectivités… certaines réflexions sont amusantes quand on équipe…

Finalement, je regrette l’éthique de l’escalade propre, all-nuts car les falaises ressemblent à des blousons de rockers…

Le fait que les grimpeurs d’aujourd’hui n’aient plus à poser des points pour progresser et s’assurer n’est-il pas un frein dans leur évolution vers l’ouverture ou l’équipement de voies, qui reste une démarche altruiste ou aventureuse (ou hélas peut-être mercantile pour vivre d’une passion).

Faut-il vraiment tout équiper?

Ne gagnerait-on-pas à laisser quelques espaces préservés pour l’avenir… n’y-a-t-il pas surconsommation de la moindre barre rocheuse proche des routes pour la transformer en stade à moulinette…

PS : je ne suis pas un partisan rétrograde du no-spiting comme certain de nos amis anglais… je me demande juste si on ne pourrais pas trouver un équilibre, une sorte de grimpe raisonnée pour reprendre un terme à la mode.

Posté en tant qu’invité par Didier:

Spit or No Spit. Je pense que c’est avant tout le rocher qui doit en decider. Pourquoi mettre un spit a cote d’une fissure? Les Americains et les Anglais font cela tres bien : la coexistence est possible. Mais en France, l’escalade se transforme de plus en plus en un bien de consommation comme tous les autres sports. C’est tres bien pour avoir une medaille au championnat du monde sur resine, mais cela eloigne beaucoup de la notion d’aventure qui est une part tres tres importante de la grimpe.

Posté en tant qu’invité par jerome crozatier:

Salut,
Voir l’escalade comme une consommation, est un signe des temps(tout voir par le prisme de l’argent et de la consommation). j’ai 24 ans, je grimpe depuis une dizaine d’années et je pense avoir dépensé en tout pas plus de 6 000 francs de matos…
A vrai dire je ne m’étais jamais posé ce genre de question. Et le piége ultime est de se la poser. Ca montre à quel point le mode de pensé consumérisme est dominant et triomphant dans nos sociétés. D’ici 5 ans on se demandera si la vie est un bien de consommation( c’est déja le cas, des enfants handicapés peuvent se faire rembourser le fait d’être né…).

Sur la surfréquentation des sites, c’est le probléme de la poule et de l’oeuf. comme en randonnée et Via ferrata. plus le site est fréquenté, plus on est tenté d’équiper pour éviter l’accident, et plus des gens fréquentent le site. Le niveau moyen des pratiquant allant en s’abaissant (je parle d’engagement, d’accepter un risque objectif de se blésser…)Mais on retombe sur le consumérisme et le souhait d’avoir des sensations sans danger. Tout cela sous l’épée de damaucles que constitue le journal de 20 h qui tous les ans remet en cause le secour gratuit en montagne.
Bref il s’agit d’une conception de la vie (et de la vivre) qui devrait être propre à chacun. mais au vu du formatage des esprits actuel, au lieu de se demander si l’escalade est un bien de consommation, il faudrait se demander si l’on veut faire de sa vie un bien de consommation. (les choses (la vie) sont(est) avant tout la conscience que l’on en a)

Ce qui est pas mal c’est que ce genre de question apparait dans toutes les pratiques (VTT parapente randonnée voile…). J’espére qu’a force les gens prendront conscience que le consumérisme envahit tous les domaines de la vie. Espérons alors une réaction epidermique de ral bol général(je ne desespére pas, ca commence à frémir).

A+
Dje

Posté en tant qu’invité par Jean-Christophe:

Tout à fait d’accord avec toi Didier.

Hélas en France, on spite à tout va et partout sous prétexte qu’un coinceur cela coute cher (il n’y a pas que les friends…)

Je connais une petite voie facile remplie de prises et de logements pour coinceurs, lunules et autres possibilités d’assurages naturels, très sures si on pose bien ses protections qui a été massacrée l’année dernière…

Laissons le rocher décider… et gardons les spits pour les dalles craignos.

Posté en tant qu’invité par Ted:

Quand j’ai lu dans certains de tes messages les termes de : Plan de developpement et d’equipement des falaises, Ressources, de regles …etc J’ai vraiment eut l’impression que l’escalade est devenue un bien de consommation et que la FFME etait le grand gourrou qui pousse dans cette direction.
Pour moi, ouvrir une voie doit rester une demarche personnel et non la volonte d’une structure. J’emploie le terme d’Ouvrir et non d’Equipper car je pense qu’il y a une difference importante, non seulement dans la facon de proceder mais surout dans la demarche mental.
Marc, a toi de donner egalement ton opinion.

Posté en tant qu’invité par Gerard:

Marc, tu ne poses pas correctement la question. Tu devrais plutot te demander qu’elle est le role de toute les structures dans l’evolution de la grimpe en France.

Posté en tant qu’invité par Christophe:

Est ce que la voie a ete ouverte sans spit?
Si oui, Tu pourrais peut etre refaire la voie avec une scie a metaux? C’est ou?
Dans certains pays, il est impensable que quelqu’un mette des spits dans une voie qui a ete ouverte sans. Il s’agit du respect de l’ouvreur. Cela fait tres longtemp que nous n’appliquons plus cette ethique en France sous pretexte de securite.

Posté en tant qu’invité par troussier marco:

assez d’accord avec l’analyse : équiper est une démarche personnelle, ça l’était au temps de la préhistoire (78 pour moi).
Le faire sur ses deniers rélève d’un volontarisme (peu pratiqué de nos jours) hier fréquent. ça le reste car il n’y a pas tant d’équipeurs que cela (y compris avec le matos de la FD).
Mais les grimpeurs ont ils le sentiment de façonner leur avenir ? à lire les réactions ci dessus , on peut en douter.
Il fut un temps où grimper, impliquait de développer les falaises, il y avait le plaisir d’équiper et le plaisir de voir les voies refaites.

Le terrain d’aventure ? il est ilimité ou quasi, et on trouvera toujours la bonne vieille fissure à pitonner ou autre.
De ce point de vue là, l’espace (de liberté ?) existe bel et bien pour un moment.

Le grand changement dans les mentalités c’est que personne ne veut de retour en arrière (ou presque sauf dans le cas des points à côtés des fissures, mais dans ce cas là, EN FRANCE ça dépend surtout de la cotation).
Consommateurs, sont les ouvreurs, les grimpeurs, les topographes.Pas de péage en france (mais pas en Belgique!) et avant longtemps.
Etre un consommateur,même symbolique n’est pas une tare.
La faiblesse du nombre d’acteurs (équipeurs, ou aménageurs) oblige à se poser quand mêmle la question car de même que la pratique de l’escalade s’est largement répandue, il serait bon que la pratique de l’équipement fasse de même.
D’où l’intéret de ne pas être SEULEMENT un grimpeur quipromène sa corde et ses chaussons.

Posté en tant qu’invité par Jean-Christophe:

Elle a été ouverte sans spits (normal, il n’y en a pas besoin)…

J’avais déjà pensé à la scie…

Posté en tant qu’invité par Raoul Duperfo:

D’accord avec toi marco, mais vu l’escalade de la reglementation dans ce domaine, je commence a me demander si je dois encore sortir mon perfo, sachant que je suis ce que l’on appelle un equipeur « sauvage », qui paye son matos mais qui ne rend de comptes a personne, qui equipe pour lui meme (et tant mieux si les voies sont grimpes par les autres). Je crois que ma race est en voie de disparition, cause legislation…

Posté en tant qu’invité par Tonton:

En fait, j’aimerai bien connaitre les motivations des
ouvreurs (ils equipent pour eux ou pour les autres ?).

Mon avis est là http://perso.club-internet.fr/escalade74/equiper.htm

Tonton Bill

Posté en tant qu’invité par Christophe:

Si tu as bessoin d’un coup de main?

Posté en tant qu’invité par Tonton:

J’en connais une autre (à moins que ça soit la même), mais je préfère la clé de 17, c’est moins fatiguant!

Posté en tant qu’invité par Jean-Christophe:

Cher Tonton

La clé et la scie c’est sympa… qu’il y a t’il comme solution pour arracher un goujon une fois la plaquette enlevée?
Si ce n’est réenfoncer le goujon et mettre un peu de sica couleur rocher pour cacher le trou (pour éviter de rajouter un monotrèspetitsdoigts dans la voie)

bravo pour la mise en ligne du topo du Malpas

PS: J’ai remis la main sur le topo que j’avais sur la Dalle du Planay.

Posté en tant qu’invité par Xavier:

Salut !

Je pense qu’on ne peut pas appliquer les mêmes règles à tous les terrains de jeu en grimpe : le but va être complètement différent sur un site école, par rapport à une grande voie équipée, ou une voie « montagne ».

Spécialement, je sais qu’équiper est une activité qui demande une formation solide, de passer beaucoup de temps et de sérieux sur des projets, pas mal d’argent aussi, et qui nécessite de s’appliquer des principes clairs et une grande responsabilité.

Je ne sais pas si un jour je ferai cette démarche, mais si c’est le cas, j’essayerai de trouver des lignes logiques, et qui ne puissent pas être parcourues sans cet équipement à demeure.

Je m’explique :

  • pour le premier point (lignes logiques), je suis un peu agacé, même en école, lorsque je vois des voies tous les 3 mètres : il faudrait peut être concevoir plus une voie comme un projet, essayer de regarder ce qu’elle pourrait donner avant de l’équiper, plutot que d’équiper à tout va, puis de réaliser et de côter par la suite.

  • pour le second point (spits, broches), ça varie beaucoup : il faut voir dans quel cadre on se situe. C’est clair que le Verdon sans spits, euh… Pareil aux Rochers du Sapey près d’Annecy : sans le passage de Piola, ça me paraitrait difficilement grimpable. A priori, il n’y a aucun moyen de se protéger dans cette dalle calcaire sans défaut en grimpe traditionnelle.

D’un autre côté, je grimpe dans un massif granitique du sud de la France (le Caroux). Le niveau n’est pas très haut (AD et TD surtout), comparé aux Alpes. En revanche, les voies sont historiques, et ce massif est une école pour la haute montagne. Or depuis peu un type fait péter les vieux pitons sur ces voies pour y placer ses spits faits maison. Ca c’est pas normal : dans ce cas précis, les acteurs ce sont les grimpeurs qui se protègent sur coinceurs (ce qui vu le rocher et la difficulté n’a rien d’impossible), et qui éventuellement remplacent un piton posé par Desmaison par un piton récent. Ce type fait ça sans aucune concertation, c’est un consommateur : il prend ce qu’il veut sans se soucier du reste, et nous bousille un terrain de jeu. Car soyons francs, il est plus facile d’équiper des voies déjà parcourues, que d’essayer de les maintenir « propres » pendant plus de cinquante ans…

Alors ce que je dis n’est pas vrai partout : Marco, tu équipes je crois depuis plusieurs hivers des voies pour le dry tooling, et je suis vraiment d’accord avec un article que tu as publié dans Montagnes Magazine. Le dry est en train de se développer, et si l’on devait pratiquer cette activité (spécialement je n’en fais pas) sur coinceurs, on verrait pas mal de débutants arriver aux urgences pour les deux chevilles, voire un piolet dans le thorax. Le besoin existe bel et bien, et j’imagine que du coup la tâche doit être dure pour les équipeurs.

Pour ce qui est donc de la question consommateur / acteur, c clair que la plupart d’entre nous sommes des consommateurs, que pour être vraiment acteur (ouverture, équipement), il faut y consacrer énormément de temps, et que la grimpe occupe une place énorme dans ta vie.
En revanche, la plupart des grimpeurs sont attachés à leurs sites et à sa nature. Une manière d’être acteur consiste, comme le font plein de grimpeurs, à ne pas chier au pied des voies, à brosser les prises quand on a pas mal pofé, à pas laisser des déchets partout, à aller grimper ailleurs lorsque des aigles nichent dans la paroi, etc… Et éventuellement à donner son avis à un équipeur lorqu’on en croise un (et à lui payer un coup à boire en +…).

Enfin, à propos des possibilités « quasi-infinies » du terrain d’av, je suis pas tout à fait d’accord, selon les endroits où tu grimpes. Par exemple à Marseille, les gars du CD 13 ont fait un super boulot d’équipement, mais trop extrême à mon avis : il y a peut-être une proportion de 95 % de voies équipées pour 5 % laissées en terrain d’av ; c’est disproportionné. C’est chouette quand tu grimpes à l’aventure, de ne pas le faire sur une bouse parceque toutes les voies logiques sont déjà équipées : il faut en laisser pour tous les gouts.

Donc pour le dry, si un équipement tout azimut fleurit parceque le but c’est équiper, équiper toujours plus, dans quelques années, on risque peut-être de regretter cette surenchère, tu crois pas ? un parallèle : Ghesquier disait que sur Kalymnos en Grèce, la municipalité passe le matos pour équiper à qui le demande ; il a vu un Suisse faire un peu n’importe quoi à la chaine. Ca va créer des abus…

Voilà, désolé d’avoir été si long !

à + (et si tu passes sur Béziers, le coup à boire, ça tient !!!)

Posté en tant qu’invité par albert:

Et alors rien de nouveau l’économie politique est une viellie discipline scientifique (Relit le capital de Karl Marx tout etdéjà écrit sur le travail comme marchandise et que tout y se tranforme en marchandise (même l’amour) )
« je consomme donc je suis » Vivement la retraite que je puisse consommer encore plus au verdon et ailleurs. Marco te prend pas le choux. ouvre des voies qu’on puisse consomer Bien amicalement un vieux jeune

Posté en tant qu’invité par albert:

Mon cher marco, comme toi, j’ai passé bien du temps comme Oleg et d’autres à équiper et repeindre nos chers circuits de bleau.je me suis botté les fesses pour équiper une vingtaine d’itinéraires au viaduc de Bures. j’ai pitonné à Connelle la Roque avec le RCSM . Aujourdhui tout cet « amateurisme » est bien dépassé.L’exigence de sécurité (CF l’article sur la mise en danger d’autrui)rend l’ouvreur responsable dix ans de l’équipement qu’il installe. Un particulier va hésiter à acheter perso la perceuse , le sika et les tiges (modèle FFME). je n’équipe donc plus alors même que qu’est-ce qui manque ? les voies entre 4 et 5+. C’est dans ce niveau que la majorité consomme et que la majorité des gens évoluent dans l’escalade plaisir . Maintenant, je veux bien aller rééquiper la CHAMBOTTE mais à titre professionnel pas sur mes deniers et sur mon temps libre). Hier je suis allé me griller les poils aux dalles de Séloges. Il conviendrait d’y revoir un peu l’équipement ouvrir au plus grand nombre, ourir de nouvelles lignes. A séloge comme souvent partout quand ce n’est pas dur c’est très expo, les gars se dégonflent quand c’est dur il y a des pitons Ca privilégie les cadors. On n’a pas suffisamment investit en France dans la sécurisation des voies de « Monsieur tout le monde ». Par contre sur les voies dures le parc Français est énorme mais peu fréquenté (à part une élite) Il y a un déséquilibre.