L'escalade, un bien de consommation?

Posté en tant qu’invité par Christophe:

POurquoi veux tu a tout pris securiser ces voies. Il existe deja un peu partout des voies securise. Comme tu le dis : a force de vouloir securiser les voies, il faudra bientot fournir un contrat de SAV. Nous avons trop investie dans la securisation et pas assez dans l’education du grimpeur.

Posté en tant qu’invité par albert:

sécuriser les voies moyennes n’est pas antinomique avec l’éducation du grimeur. je me souviens d’une vieille polémique. Quand une cordée pitonnait puis dépitonnait ca bousillait les fissures (c’était avant les coinceurs et les friends) et on disait mieux vaut laisser les clous donc la voie équipée pour éviter de rendre les fissures impitonnable aux cordées suivantes . Aujourd’hui on peut équiper les voies de façon à les rendre sûres. Je me souviens d’une petite remarque de Catherine Destivelle :« Aucun sommet ne vaut une vie » à fortiori aucune escalade ne vaut une vie. Les temps changent. L’esclade s’est massifiée (voire démocratisée)et sportivisée (compétitions). .Toutes les activités motrices ont vu leur équipement être socialisé. Pourquoi la montagne resterait à l’écart ? Pour garantir à une petite élite son petit prestige. je cite un exemple :la ballade des joyeux marmottons à l’aiguille de la vanoise. Belle voie moyenne pour monsieur et madame tout le monde , bien équipée, sauf …le premier clou expo à atteindre avec son absence de relais sur la vire d’attaque dominant une barre rocheuse de 40m. Pourquoi ? pourquoi cet absence volontaire d’équipement à un endroit clef ? pour décourager « les Blaireaux »? dans ce cas je suis un blaireau ça fait trente ans que je grimpe et que je suis un blaireau (vivant et fier de l’être) .je suis pour que les gens grimpent le plus possible en sécurité. jadis, j’ai fait une étude sur l’équipement des voies de la montagne Sainte victoire; résultat le nombre de points d’ssurage y est inversment proportionnel à la difficulté ramené à une hauteur égale. de mémoire : AD 300m = 3 pitons. ED+ 300m = 60 pitons j’exagère à peine ! Autrement dit les voies très dures sont en général très sûres. Le critère de l’exposition n’a pas a être éradiqué pour les voies de haut niveau (comme le disait déjà jean Claude Droyer :« toutes les voies ne sont pas pour tout le monde » et je suis d’accord. Pour les voies moyennes et faciles, c’est ridicule de faire prendre des risques aux gens qui consomment avec plaisir des escalades classiques. sans pour autant tout transformer en via ferratta mais on peut concevoir un équipement raisonable et raisonné qui soit un outil de travail pourles professionnels de l’escalade (quand on est avec des clients c’est quand même mieux d’avoir des relais sûrs et de savoir qu’on peut les redescendre en cas de problème.) je ne connais pas de « métier » qui ne sécurise pas son outil de travail et son lieu d’exercice. La montagne n’est pas à laisser à l’écart à l’usage des nostagiques. Autre exemple d’activité de montagne relativement sécurisée : la cayon ! Les professionnels du cayon ont bien évidemment très vite équiper à demeure les rappels. personne n’a réclamé qu’on continue à descendre des groupes sur des spits merdiques reliés par du fil de fer ou des cordelettes bouffées par la flotte. Comme le terrain de jeu est moins marqué affectivement que l’escalade et s’est plus vite « marchandisé »

Posté en tant qu’invité par Xavier:

Ouais Albert ch’uis d’accord avec toi, sauf quand tu dis " La montagne n’est pas à laisser à l’écart à l’usage des nostagiques " ou que tu parles de la montagne comme d’un outil de travail …

C’est parceque des gens vont en montagne que le métier de guide existe, pas l’inverse. Et surtout, je trouve que la montagne est encore un lieu de liberté. Je trouve super de grimper sur des voies faciles avec un équipement béton et sécurisant. Ca veut pas dire pour autant qu’il faut passer systématiquement dans chaque voie AD non ou peu équipée et la doter d’un équipement béton. Une voie de plusieurs longueurs en 4 sur broches scellées, et une voie AD sur pitons n’auront pas le même public, avec les mêmes motivations.

La question à se poser devrait plutôt être : quelle philosophie pour ce secteur, ce massif ? Et si tu mets une broche tous les 3 mètres dans le 7 sur ce site, alors ça semble logique que tu mettes aussi une broche tous les 3 mètres dans le 4. Si le site est sportif ou sécurisé, il doit l’être pour tous les niveaux.

En revanche, toutes les parois ne devraient pas être équipées (en particulier en haute montagne). Les Anglais sont par exemple fiers d’avoir réussi à maintenir certaines de leurs falaises ou de leurs lignes, vierges d’équipement.

Enfin cet équipement dépend énormément du lieu : si Rébuffat sortait la « Saphir », dans les Calanques, avec 2 ou 3 pitons, elle est aujourd’hui bien protégée, comme tout un tas de voies faciles (et magnifiques) dans ce massif. D’autres massifs montagneux n’ont pas cet équipement, mais c’est peu être un choix délibéré…

Quand même, avouons que pour l’escalade sportive, en France, on est gâtés. Donc un grand merci aux équipeurs, à ceux qui sont connus et aux autres.

Posté en tant qu’invité par Christophe:

Malheuresement tu as en partie raison :
certains professionnelles poussent a l’equipement (voir Mercantour, Fou qui repeint son plafond etc…). Mais les professionnelles n’etant pas proprietaire des voies (pas plus que moi), j’ai beaucoup de difficultes a admettre qu’ils ont le « droit » d’ajouter des points ou ils le veulent dans des voies qu’ils n’ont pas ouvertes.
Le pretexte de securite ne permet pas de tout justifier dans une activite ou justement l’engagement est une valeur importante.

Il faut un terrain de jeux pour tous le monde. Mais en France la tendance est plutot a reduire de plus en plus la partie terrain d’aventure au profits des sites sportifs. Il faut arreter de se dire qu’il y aurra toujours un bout de rocher ou il est possible de placer des coinceurs. C’est faux. Le bon rocher a moins de 2 heures de marche n’est pas inepuisable.

Posté en tant qu’invité par albert:

concernant le fait que :la montagne et les falaises constituent un "outil de travail et un lieu de travail pour les professionnels. Ce n’est pas une opinion de ma part c’est un constat d’une réalité . Que celà me plaise ou non et plaise ou non ; Concernant le parc des possibiité de « terrain d’aventure » Il est bien évident qu’il ne peut que se réduire comme une peau de chagrin . les plus beaux sites, le meileur rocher ont évidemment tendance à être équipés . Pour les purs de l’aventure il restera bientôt les marches d’approche interminables , les paroies pourries (quand j’étais jeune je grimpais dans les falaises d’Etretat.avec le RSCM. Là à mon avis, ca restera encore terrain d’aventure !) Quand un site à vocation à être sécurisé, on constate (et je le déplore) que bien souvent les voies au dessus de six soit mieux prises en compte que les voies faciles et moyennes. ceci étant dit …il reste les Dolomites italienne où on ne voit que peu de Français. l’an passé j’ai conduitdeux cordée dans le dièdre Ferhman au campanile Basso c’est encore l’équipement de 1906 terrain d’avenure garantie pour encore longtemps dans les dol

Posté en tant qu’invité par Xavier:

Ouais, peut-être, mais je trouve ça désolant.

Tu disais qu’on favorise plutôt une élite, mais justement : le terrain d’aventure aussi doit être ouvert à tout le monde, et pas seulement aux bêtes (si tu me voyais grimper, tu comprendrais ce que je veux dire par là).

Je m’éclate aussi en terrain d’av, et j’ai pas envie de ne pouvoir le pratiquer que dans des conditions qui frisent l’inconscience. Quand je grimpe dans ce style, j’ai pas du tout le sentiment de me mettre en danger : je le fais sur du bon rocher, que les grimpeurs avant moi ont eu le bon gout de respecter. Mais forcément, si dans quelque temps les seules parois aventures restantes seront les roches pourries et glauques, ça prouve qu’il y a une pensée unique, ce qu’il faut à tout prix éviter. Je ne suis pas Bérhault, je ne le serai jamais, et je n’aurais probablement jamais l’engagement des grimpeurs d’il y a 30 ans ou plus. Mais je refuse de voir toutes les falaises transformées en Champs Elysées.

Avec un discours pareil, les politiques seraient dans leurs petits souliers : ça leur permettrait de faire monter une route bien goudronnée jusqu’au Mont-Blanc, ce qui limiterait le risque d’accident, non ?

Je comprend ce que tu veux dire, mais je trouve ça trop extrême : la planète n’est pas une marchandise, et s’il est bien que le Verdon soit équipé, je trouve aussi normal que des frères jumeaux du Verdon restent vierges, même si du coup personne ne doit jamais y mettre les pieds…

Et puis surtout, s’il y a une chose que j’ai appris au cours de ma petite existence, c’est qu’on ne sait jamais à quoi ressemblera demain. Hier ça ne semblait pas un crime de tailler des prises et de coller des cailloux ; mais aujourd’hui, par respect du rocher, la jeune génération revient en arrière et apprécie les voies naturelles, quite à faire péter les prises sikatées. Si on équipe tout ce qui est faisable, c’est bien pour nous mais peut-être déguelasse pour les grimpeurs qui viendront dans 30 ans. Si la mentalité et l’éthique changeaient d’ici-là, auraient-ils le choix, si on a troué tous leurs rochers ? Comment on revient en arrière dans pareil cas ?

Alors je suis pas très terre à terre peut-être… Mais l’escalade non plus, ce n’est pas matérialiste comme pratique.

Non pas que je sois contre ce que tu dis, Albert, je partage ton point de vue dans une certaine mesure (à l’inverse je me dispute aussi avec des « anciens » du CAF qui sont radicalement anti-spits). Mais je refuse d’entrer dans tout extrême : ça consiste à ne pas laisser le choix à tout le monde, et à clouer le bec de ceux qui ne sont pas d’accord, sans même leur laisser le choix.

Posté en tant qu’invité par Alexis:

S’il n’y a que trois pitons dans une AD de 300 m et 60 dans une ED+, c’est que la probabilite de tomber y est moins grande. Et surtout, c’est que dans l’ED+, il y avait pas mal de points d’aide, c’est fausse.

Je n’attends pas que l’on mette les voies a mon niveau, mais plutot d’avoir le niveau requis par la voie. Certaines voies autour de Grenoble ont ete reequipees, j’ai trouve cela tres dommage et dommageable pour la polyvalence du grimpeur. Vive le nivelement de l’equipement par le bas !

Merci aux reequipeurs d’avoir brise certains de mes reves en reequipant certaines voies mythiques que j’attendai de faire depuis longtemps et que je peux maintenant aller faire en tirant aux spits et en tirant des rappels si je ne passe pas.

Posté en tant qu’invité par Francois:

Tout à fait d’accord avec toi, Alexis…

Posté en tant qu’invité par albert:

si équiper est un « progrès ». Il faut bien comprendre quil n’y a pas de progrès sans effet pervers. et quand les effets pervers l’emporte sur le progrès…les rêves ! j’ ai fais « la demande » au Verdon avec ce qu’avait laissé les premiers ascentionnistes.
j’ ai vu la joconde au musée du Louvre avant qu’on ne la mette sous votre blindée…j’ai fais le pilier leprince Ringuet à Archiane avant que ce ne soit rééquipé et bien d’autres. C’était des aventures personnelles qui ne valait que pour ma propre consolidation psychique mais objectivement c’est vrai c’était parfois très dangereux. j’ai un fils de vingt six ans . je n’ai pas souhaité qu’il soit guide. Maintenant que j’ai passé les 50 ans, je pense que les classes du lycée les plus importantes sont la classe de philo et la classe d’histoire sans programme stérilisant.je n’ai aucune nostalgie des risques pris. Je ne souhaite pas que mes enfants prennent les risques que j’ai pris autrefois. Dimanche dernier j’étais dans une belle voie moyenne aux dalles de Séloge (foetus) c’est vrai que c’était du 4 mais il y a deux clous dans la longueur J’ai egardé en bas et je me suis dit qu’un rateau serai…un vrai de vrai désastre. j’ai pas molli mais je trouve ca dérisoire ce courage pour rien pour prouver quoi à qui ? C’est après 50 qu’on se rend compte que rien ne vaut un vie. Je hais l’insécurité routière. je rage d’impuissance contre la tabagie des jeunes (et en particulier des jeunes femmes qui rattrappent l’espérance de mort prématurée des hommes)alors que j’ai moi même fumé entre 20 et 30 ans. je m’imquiète impuissant de la pollution, des camions au tunnel (39 victimes)et de la vie en Maurienne,j’assiste impuissant au martyr conjoint de deux peuples également victimes de l’autre côté de la « marée nostrum » Ce n’est pas pour faire l’apologie du risque en montagne et qu’il serait bon que les jeunes passent par le mêm chemin que nous pour devenir des « HOMMMES ». J’ai toujours beaucoup aimé les voies CONTAMINES et la Philosophie et GREC je préfère ca au destin de J.M. Boivin. Il y a quelques années dans un intewieew Pierre Mazeau disait que pour lui la plus belle mort c’était de mourir en Montagne . Avec toute l’estime et la considération qu’on doit à ce collègue alpiniste et à ce grand parlementaire et juriste, je lui souhaite comme je me le souhaite de mourir dans son lit et pas d’ennui au sénat.
Permet moi pour finir de paraphraser la Thora : « celui qui protège une vie protège l’humanité tout entière »

Posté en tant qu’invité par Alexis:

C’est gentil de venir nous dire : « moi, je l’ai fais, mais avec le recul je trouves ca debile de prendre des risques … » Mais en attendant, tu les a faites sans spits ces voies (ah, la leprince-ringuet, c’est bien dommage !), et a l’epoque un « vieux » t’aurait dit ce que tu nous dit et tu aurais saute au plafond, crie a tue-tete ton droit inalienable de faire ce que tu veux de ta vie, etc, … ! La consideration et l’estimation des risques pris varient invariablement avec l’age (un peu comme la croyance en Dieu d’ailleurs).

Heureusement que mes parents me disent pas : fais pas ce metier … mais plutot : t’es heureux dans ce que tu fais ? Alors parfait, le reste importe peu. C’est Eric Decamp qui me disait a mes debuts, de retour du Mallory ou nous etions, lui en solo avec un collegue, et nous, jeunes (ou plus tres jeunes, a 18-20 ans, c’est selon) encordes : « Quand j’aurai des gamins, j’aurais tres peur quand ils seront en montagne, parceque toutes les conneries que j’ai faites, je vous vois les faire, et je sais qu’ils les feront … »

je m’inquiète impuissant de la pollution

T’as covoituré ? T’as pris le train ? T’as pris des transports en commun ? Est-ce que tu as mauvaise conscience chaque fois que tu prends ta voiture seul ? Est-ce que tu trouves que l’essence est pas assez chere ? Bref, c’est pas un tribunal ici, mais le monde et la montagne que NOTRE generation recupere, c’est VOTRE generation qui nous les laisse. Et maintenant, il nous faut gerer les contradictions de nos preoccupations environnementales et de nos activites sociales tout les jours, et c’est pas facile : je trie, je prends des douches courtes, je chauffe peu, oui mais je prends ma voiture parceque j’habite loin, oui mais je covoiture, j’achete des produits polluants, oui mais les autres sont trop chers, je fais des sports polluants, parceque le matos n’est pas anodint a fabriquer, parceque pour le pratiquer, il y a souvent beaucoup de km, etc …

Bref, ce sera toujours les memes discours conflictuels entre chaque generation … C’est assez banal et tu as du vivre ca avec la generation qui t’a precede.

Alexis

Posté en tant qu’invité par Alexis:

C’est la fete du slip en terme de fautes ce message, mais c’est le propre des reponses avec le coeur, non ? Non, bon d’accord.

Posté en tant qu’invité par Dom:

albert a écrit:

j’ai un fils de vingt six ans. je n’ai pas souhaité qu’il soit >guide.

et lui, il en pensait quoi ?

j’ai pas molli mais je trouve ca dérisoire ce courage pour rien
pour prouver quoi à qui ?

ça, c’est ta définition personnelle de l’activité; une autre approche pourrait être de dire qu’on fait certaines choses parce qu’on les aime.

je lui souhaite comme je me le souhaite de mourir dans son >lit …

je suppose que tu sous-entends une mort en pleine santé !! car il y a beaucoup de façon de mourir dans un lit qui n’ont rien pour faire fantasmer !!

Sans volonté de polémiquer, mais juste pour dire qu’il n’existe pas qu’une vérité unique.
Dominique

Posté en tant qu’invité par Francois:

Ben franchement, la mort dans un lit ou en montagne, du point de vue résultat, j’vois pas trop la différence…c’est sûr qu’en montagne c’est plus prestigieux, mais quand t’es mort, le prestige, hein…
Pour le reste, chacun pratique comme il l’entend à condition de ne pas gêner le voisin et de laisser les lieux propres. J’l’ai déjà dit? ah bon…
Maintenant, qu’est-ce que gêner le voisin et qu’est-ce que laisser les lieux propres?
Ah ah! Hé, hé! Laissons la parole aux redoutables dialecticiens et comptons les points.

Posté en tant qu’invité par Gerard:

Peut etre qu’il faudrait faire comme les gens qui ont reequipe : agir sans se poser de questions, et dans notre cas refaire la voie en enlevant tout ce que nous n’utilisons pas.
La fissure au Gerbier pourrait etre un bon debut.

Posté en tant qu’invité par nicolas:

Bonjour,

Tout d’abord merci a tous les equippeurs.

Dans ce debat classique, il y a parfois un arriere-gout du debat sur le re-equipement des voies.

Je pense qu’on devrait pouvoir s’accorder sur:
si re-equipement, reequipement au meme nombre de points que l’ouvreur (mais la technologie peut changer, une broche au lieu d’un piton)

L’ouvreur original peut choisir d’equiper:
a/ ecole (falaises ecoles) ou
b/ engage ou
c/ a completer (ecole de terrain d’aventure) ou
d/ respect totale de la nature : pas d’equipement (hormi peut-etre le relais ou …

A partir du moment ou le topo est clair, il y aura peu de raison de se facher, sauf si il y a contre-emploi:
voie peu protegee dans un secteur ecole ou
voie sur-protegee dans un secteur avance.

Qu’une voie facile (du 4 au 6b, d’apres-moi) dans une falaise ecole soit peu protegee, je trouve ca dangereux.

En dehors des sites ecoles,
Que TOUTES les voies « faciles » d’une falaise soit equippee « ecole » c’est vraisemblablement dommage pour ceux qui evoluent vers les voies non-equippees a demeure (cf. alpinisme)
Qu’AUCUNE voie facile soit bien equippee dans un secteur, c’est aussi dommage parce que cela exclut ceux qui voudraient decouvrir cet endroit.

La confiance en soi et la responsabilite vis a vis du partenaire, cela se construit (a moins d’etre purement inconscient). Il faut un ensemble de voies de difficulte variee et equippee de maniere variee et clair, pour que chacun puisse pratiquer a son niveau technique et mental.

Nicolas

PS: allez voir la discussion sur les grandes voies faciles autour de Grenoble dans le meme forum.

Posté en tant qu’invité par Eric:

Pourquoi remplacer un piton par une broche si la pose d’un coinceur est possible?
Je ne dis pas merci a ceux qui ont re-equipe certaines classiques des pre-alpes.
Cependant je suis d’accord en ce qui concerne la diversite dont tu parles a la fin de ton message. Mais je ne suis pas sur que le courrant actuel va dans le sens de la diversite. Le courant actuel est plutot a sens unique.
Je ne connais pas beaucoup de voie ou les spits ont ete enleve parce qu’il etait possible de protege sans. Par contre nous connaissons tous des voies ou des spits ont remplaces des pitons alors que l’emploie de coinceurs, lunules etc… etaient possibles. Nous connaissons tous des voies ou le nombre de spits et de pitons augmentent tous les ans.

Posté en tant qu’invité par Xavier:

Je ne dis pas que je n’ai jamais voulu prouver quoi que ce soit, ou que je n’ai pas fait le con en grimpe. En particulier avant que je n’essaye le terrain d’av : pour gagner en mental, je m’amusais à sauter des spits intermédiaires en école ! (je me suis aperçu que ça n’apporte pas grand chose en plus) Et c pas y a 20 ans, c’est y a 1 an à peine. Je veux dire qu’il y aurait eu une broche tous les 20 cm et une main courante, je les aurais ignorées de la même manière !!!

C’est un peu con, mais la question de prouver quelque chose provient de l’intérieur de la personne, pas du milieu extérieur. Un gosse grimpe aux branches pour épater une gamine ; son père coupe les arbres. Il va grimper sur les ornements de la facade de la maison. Si son père lisse le mur, il trouvera une autre connerie à faire. C malheureux mais c’est dur de lutter contre ça. Aseptiser son milieu voudrait dire le mettre en camisole de force. Pas cool !

Concernant le terrain d’av, je ne pense pas qu’il s’agit de prouver (à soi ou aux autres). En ce qui me concerne, c’est une démarche pour m’entraîner pour la montagne.

Prenons un exemple quelconque : je veux faire une traversée d’aiguilles à Cham, dans un coin reculé du massif pour être tranquille. Si mon entraînement consiste à enchaîner des longueurs verticales en rocher école, il est à craindre que ça ne sera pas tout à fait adapté, même si c’est pas mauvais non plus.

Si je n’ai plus de terrain d’av pour m’exercer, je vais prendre de gros risques en arrivant en montagne. Et si le terrain d’av qui me reste est reculé et sur du mauvais rocher, mon père peut se ronger les sangs comme toi…

Quand au risque, il existe partout où la nature est sauvage… Je ne vais pas là-bas pour le risque mais pour la sauvagerie. Et j’essaye d’être préparé au mieux. De même que tu ne peux pas aller en Amazonie en short et en thongues, et sans tenir compte de l’expérience des indiens, sauf si tu es un découvreur…

Pareil, on ne peux pas mettre des échelles sur toutes les crevasses du glacier d’Argentières, et les border de garde-fous, pour assurer la sécurité des alpinistes.

La sécurité routière, c’est la même chose : ça provient plus d’une attitude (à éduquer, donc !) que de la faute du milieu extérieur, même si ce n’est pas toujours vrai.

Posté en tant qu’invité par albert:

Alexis… Il n’ y a pas de conflit de générations; Je n’y crois pas. Mon fils professionnalise notre expérience commune de la montagne . Il va devenir AMM et nous sommes en accord, en harmonie . Je veilis certes mais j’ai les même préoccupations que toi et que lui. le corps veillis mais pas l’esprit. je prend le train tous les matin avec mon VTT dans le fourgon et je pédale pour traverser la ville et aller au boulot. je trouve l’essence chère, et les jeunes d’aujourd’hui beaucoup moins cons (au sens d’inexpérimentés)que nous l’étions à leur age . je fais le bois avec mon fils pour le chauffage d’hiver … Bref le vieux qui frolle la perfection. ceci dit je n’oublie pas la question initiale posé par Marco troussier. la grimpe est-elle une marchandise , un produit de consomation comme le roller, les circuits VTT et j’en oublie. Ben Oui ! je pense que oui et ca me plait que l’alpinisme et l’escalade soient ouverts au plus grand nombre même si il faut polluer les voies par un équipement de sécurité qui déplait à ceux qui ont besoin de se prouver quelque chose.
Quand j’ai eu trente ans mon papa m’a dit : « t’es con t’as toujours été con et tu seras toujours con » Bah oui, mais en montagne j’avais des "pairs"qui me trouvaient à leur gout.ca ma servi. C’est pas si simple de ne pas reproduire la statut du commandeur pourtant je père sévère à souhaiter que mes fils n’aient pas besoin de refaire ce chemin.

Posté en tant qu’invité par nicolas:

J’avoue que depuis que j’ai retire a la main un piton en cherchant a le mousquetonner, je prefere de loin un equipment de securite a demeure qui a ete prevu pour ca.
Dans ma tete, un piton, c’est re-utilisable, doc pas prevu pour un equipement a demeure.
Si le piton est la, on ne sait pas si c’est l’ouvreur qui voulait equiper la voie, ou si « on » n’a pas reussi a le retirer.
Et je dis « on », c’est parcequ’à voir la tete de certains pitons, il y a des pirates qui cherchent a recuperer du materiel.

Le jour ou je ferais de la vraie montagne (cf. les livres de Frisson-Roche, de Bonnati ou de Desmaison), j’aurais moins peur des pitons (ou vice-versa).

Pour l’instant, je souhaite:
1/ faire des progres en escalade (a la fois en technique et en mental) dans des falaises ecoles bien securise, afin de
2/ pouvoir essayer des grandes voies un peu plus sauvages et moins equippees, et plus tard si affinite
3/ decouvrir les courses de montagne.

Nicolas

Posté en tant qu’invité par Xavier:

Moi aussi je trouve que l’escalade est un bien de consommation, au moins en falaise : je me mets facilement à la place du débutant qui ne sait faire que la moulinette sans se décorder, et qui en arrivant en haut se trouve con devant deux spits non reliés par une chaîne.

Pour les grandes falaises, je pense qu’il faut déjà essayer de se renseigner sur la « tradition » locale de l’équipement, sur la volonté collective en matière d’équipement.

Puis pour l’alpinisme, je suis plus d’accord avec toi. Des voies peuvent être équipées « lourdes », mais ça serait bien que ça reste rare, parceque c’est le problème de la nature sauvage. Je crois que tu réduis trop en mettant les types qui aiment aussi grimper sur un équipement rudimentaire, dans la catégorie « type qui a besoin de se prouver quelque chose ». Pour 20 grimpeurs y a peut être 20 raisons différentes. Ou 20 avis différents sur la question de l’équipement.