Chers amis, acceptez-vous l’avis d’un béotien ? De qui est naïf et comme parallèle à votre discipline ?
Les trajectoires qui m’ont intéressées (et continuent à le faire) portent quant à elles des noms évoquant leur topographie, ou bien la personne supposée être la première à les avoir parcourus - à les avoir décrites en tour cas).
Alors voilà : votre débat me passionne, vraiment ! Et je le trouve dans son ensemble d’une excellente tenue !!
Ce n’est pas une flagornerie : peu de fils me semblent avoir une telle portée, une telle pertinence, et finalement : une telle importance pour ce qui est du « vivre ensemble ».
Mais j’ai un grave problème : je suis à peu près d’accord (je reviendrai sur le « à peu près ») avec tout le monde, et avec tous les avis qui s’expriment.
Cela me navre.
Cela n’est guère propice à pendre une position farouche, ombrageuse, pleine d’affects et d’hormones mal contenues … bref : de celles qui peuvent contribuer à une belle polémique !
Dommage : veuillez bien m’en excuser, je vous prie.
Voilà ce que cette affaire m’inspire :
- Je suis le plus gaulois des hommes, dans ma vie « ordinaire » (Mais que serait une vie « extraordinaire » ?), je veux dire avec mes familiers, mes amis que j’ai bien en face - parfois derrière quelque goûtu flacon, je le reconnais facilement.
Que l’on ne vienne pas me faire un procès en pudibonderie, il serait perdu d’avance, je vous l’assure. Et plus d’un, plus d’une, a du sur ce terrain là rendre les armes.
- J’ai beaucoup de sympathie pour l’ambiance libertaire qui prévalait dans le monde de l’escalade à ses débuts (J’ignore si c’est encore le cas, j’ai des doutes …), et pour beaucoup d’empathie envers ceux-là, mes amis, mes frères, qui ne se prennent pas au sérieux, qui sont adeptes de la franche rigolade, de la dérision, du rire partagé et des clins d’œil.
…
Alors c’est bon, allez-vous me dire, tu as choisi ton camp, tu es de ceux qui votent pour « viol de nuit … »
Et bien non.
Et bien : NON !
C’est que (je me suis un peu embrouillé ailleurs sur cette question) : les mots un un sens. Certains d’entre eux ont un sens puissant, qui écrase totalement la phrase qui les porte, ou bien le contexte, etc …
Par exemple, si je vous dit « Je ne suis pas raciste, mais … », vous avez entendu toute la résonnance du mot « raciste », la négation n’a pas de valeur en comparaison, et vous avez parfaitement compris ce qu’il faut comprendre. Pareil si je vous dit « Je ne suis pas macronnien, mais … », ou bien si je vous dis « Je viendrai sans doute » … Bref.
Du coup, selon moi, ce qui fait basculer l’affaire est le passage d’un oral partagé entre amis … à un écrit accessible par on ne sait qui !
Et oui : il y a une violence sexiste affreuse et insupportable à l’usage incessant de références violentes et machistes dans des écrits dont on nous explique qu’ils désignent un passage dans une falaise, une manière d’enchaîner des gestes techniques savants, je ne sais quoi d’autre.
Et oui : cela peut faire bien des dégâts. Pas de ceux-là qui se voient forcément sur la tête des gens (nos amies ont sur ce sujet développé une telle résilience !), mais de ceux-là qui cheminent dans l’ombre de la pensée, de ceux-là qui font souffrir dans le silence des nuits, de ceux-là qui peuvent détruire, vraiment, qui l’on est au plus profond.
…
… …
Alors voilà, pour ne pas retourner chez les jésuites (où je ne suis jamais allé !), et puisqu’il faut bien choisir son camp, camarade … finalement, j’ai choisi !
Merci de m’y avoir aidé.