Les jeunes ne font plus de ski

Mes propos avaient pour objectif de répondre à :

Si (j’ai bien écrit SI, cad une hypothèse non contraignante) on veut évaluer son niveau, on se compare à un barème « standardisé » avec un référentiel reconnu. Ni plus, ni moins. Le reste est de la littérature. J’ai indiqué une liste non exhaustive de barèmes standardisés pour le ski que chacun pourra compléter. A moins de faire dans la mauvaise fois, il n’y a guère de difficulté pour connaitre son niveau dans la plupart des sports matures.

Comme le disait @JohnD_l.aventurier, ça permet d’éviter : [quote=« JohnD_l.aventurier, post:155, topic:255021 »]
C’est exactement grâce à ce biais de l’intellect qu’on rencontre des gens qui se prennent pour des dieux quand il s’agit de simples brêles.
[/quote]

On peut bien évidement pratiquer une activité de loisir pour occuper son temps sans connaître son niveau. Mais, ce n’était pas la question.

Pas d’accord. Tout dépend de ce que l’on entend par « niveau », ce que tu dis n’est valable que dans une optique de pratique type compétition. Il reste tout un tas de compétences difficilement quantifiables, pour lesquelles il y a encore moins de barème et qui pourtant contribuent au niveau global de certaines activités.

Quelques exemples : qui a le meilleur niveau entre :

  • un gonze qui monte à 1200m/h sur un itinéraire préparé mais est incapable de préparer une course dans des conditions délicates et un mec qui est engagé dans une boucle en montagne par conditions difficiles avec la trace à faire, mauvaise visibilité,…
  • Un grimpeur qui fait du 8b à vue en salle mais incapable de poser un coinceur et un grimpeur qui plafonne au 7a mais tout terrain en montagne sur coinceurs avec grosse approche,…

C’est qui le plus fort le Rhinocéros ou l’Hippopotame?

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Quelle question?

C’est tout de même très facile.
Le grimpeur A a le meilleur niveau dans la catégorie grimpe en salle.
Le grimpeur B a le meilleur niveau dans la catégorie tout terrain sur coinceur.

Par ailleurs, comme dans beaucoup de disciplines, il existe également des notions de polyvalence ou de combiné ayant pour objet de comparer des choses/catégories differentes. Le ski alpin est un très bon exemple pour cela. Rien d’extraordinaire.

Par ailleurs, on peut noter que dans tes 2 exemples d’escalade, il y a un barème standardisé avec un référentiel reconnu (la cotation) qui définie précisément le niveau. Ton exemple correspond donc très bien à mes propos.
Bien évidement, un barème standardisé a toujours ses limites et on peut toujours triché, y compris envers soi-même. Néanmoins, c’est tout de même très facile de connaitre son niveau (si on le souhaite).

Donc non, l’atteinte de ses objectifs personnels ne permet pas d’évaluer son niveau.

Toujours pas convaincu : qui a le meilleur niveau : celui qui enchaine Eternal Flame au Trango ou Rhapsody en Ecosse?

Bref je ne cherche pas de réponse mais simplement à illustrer que parfois il est ridicule de tout vouloir comparer et/ou faire rentrer dans des cases.

Un peu de bon sens. Il est certains que la comparaison de 2 itinéraires aussi différent est difficile, voire n’a guère de sens.
Néanmoins,

  • McClure, Dave MacLeod, les frères Hubert ont grimpé bien d’autres itinéraires, et pourquoi pas les même itinéraires, ou dans des secteurs similaires. Si tu souhaites comparer, tu pourras donc comparer, même si cela n’a pas de sens.
  • Un E11 est plus difficile généralement qu’un E10 => facile d’évaluer son niveau.
  • 7c+ sur coinceur en haute montagne est plus difficile que 6a sur coinceur dans les calanques => facile d’évaluer son niveau.

En tout états de cause, la réalisation de ses objectifs personnels ne permet pas d’évaluer son niveau. On évalue son niveau par rapport à barème standardisé avec un référentiel reconnu. Ca peut être des cotations référence, ça peut être une course de référence, un derby de référence …

Le coup de la comparaison entre le pratiquant d’une catégorie aseptisée (escalade salle, compétition de ski-alpinisme) versus la catégorie non aseptisée (coinceur, ski de rando) fait doucement rigoler. Hormis si on souhaite se mentir à soi même, il n’y a guère de difficulté pour connaitre son niveau (si on le souhaite).

Bonjour,

Et même pour le niveau en ski. Pour moi, le niveau, c’est par rapport à la cotation S sur les topos, savoir si je vais passer ou non. Savoir en combien de temps, je m’en fiche, je ne suis pas à quelques secondes près, ni même à quelques minutes. Et si ça me demande des heures de plus que prévu, je saurai que je n’ai pas le niveau et je ferai demi-tour sans aller tout en haut.

Bernard

C’est exactement la même chose pour bons nombres de grimpeurs.

Par contre, les personnes en recherche de performance/progression, voulant monter le niveau, vont utiliser ces cotations références pour choisir, réaliser les courses en se challengeant sur le niveau.
A nouveau, l’évaluation du niveau s’effectue par rapport à un barème standardisé avec un référentiel reconnu.

Bien évidement, ce barème a ses limites. Un 5.3 en bonne neige est moins difficile qu’un 4.3 en glace noire. Mais, si on souhaite connaitre son niveau « pente raide », on y arrive facilement.

Michel Canac est décédé récemment. Il n’y a tout de même pas beaucoup de difficulté à connaitre son niveau dans les piquets et en pente raide.

C’est marrant de vouloir définir qui est « meilleur » que l’autre ?
Perso une des raisons qui m’a amené à la montagne était que c’était un sport sans compét.
Certains grimpeurs peuvent être très forts, mais inbuvables, et pas grand monde n’aura envie de sortir avec eux. Sont ils vraiment « meilleurs » ?

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Tu devrais donc lire Alpinisme et Compétition, publié en 1949 par Pierre Alain.
La compétition est une pratique habituelle dans la plupart des activités humaines. On aime ou on aime pas. On pratique ou on ne pratique pas. Mais, il y a bien évidemment de la compétition en alpinisme, y compris si ces règles ne sont pas écrites.
Quelque part, la compétition sans règle en alpinisme et autres disciplines sans règles ecrites exacerbent les travers de la compétition.
La formalisation de règles permet de limiter les travers, même s’il y a toujours de la triche.

La proportion de cons étant quasiment la même dans toutes les populations humaines et ne dépendant pas du niveau dans une activité, le reste de tes propos n’a guère de sens. Il y a des cons dans le 3, dans le 6, dans le 9. Le con dans le 9 est bien évidemment meilleur grimpeur que le grimpeur de 3, y compris si ce grimpeur de 9 est con. C’est la même chose en pétanque ou en macramé.

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Je ne sais pas d’où vient cette idée reçue, mais en montagne il y a toujours eu de la compétition, depuis la première ascension du Mont-Blanc.
Rien que le terme « première » pour une ouverture veut tout dire, le fait d’afficher ses chronos également.

Il y a sans doute de la compèt (et même sûrement) au niveau des cadors, mais le pimpin moyen ne souhaite que gravir son sommet en se faisant plaisir.

beaucoup de gens, même parmi les plus forts font de la montagne pour leur plaisir :stuck_out_tongue:

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Le plaisir peut être lié à une forme de compétition (avec les autres, avec soi-même).
On peut en lire des exemples dans le fil de discussion sur l’avancée de l’âge qui occasionne une diminution des performances physiques.

S’il ne s’agit que de se faire plaisir pour soi même, il y aurait moins d’affichage sur les réseaux sociaux et moins de sorties sur c2c, skitour, 8anu etc …
Les motivations sont bien évidemment multiples. Mais. Il suffit de faire une sortie vélo loisir en club pour percevoir la compétition y compris à un niveau proche de zéro, avec même des personnes n’ayant pas beaucoup de moyen mais dépensant une blinde pour gagner quelques grammes sur le matériel alors qu’ils ont 10kg de trop autour du ventre. Je ne serais même pas étonné que des personnes cachent des moteurs sur des vélos loisirs pour se tirer la bourre dans la sortie dominicale.

L’affichage du couplet « moi je suis un pur, je ne fais cela que pour mon plaisir personnel », sous-entendu sans prendre en compte les autres, me fait parfois, souvent rigoler. Si c’etait totalement vrai, il n’y aurait pas besoin de l’afficher. Idem pour le couplet « les forts sont des cons ». C’est du même tonneau que de comparer le grimpeur de 8b en salle avec un grimpeur plafonnant dans le 7a mais posant des coinceurs, sous-entendu qui serait meilleur que l’autre. Bien souvent, il ne s’agit que de valoriser sa propre pratique par rapport aux autres.

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S’il ne s’agissait que de compétition, il y aurait plus d’affichage sur les réseaux sociaux.
D’autre part, il ne faut pas confondre compétition et saine émulation (se tirer la bourre entre copains, quoi)

Et c’est quoi la différence entre compétition et se tirer la bourre avec d’autres personnes ?
C’est juste la même chose. Tu le sais bien.
Une compétition officielle consiste à se tirer la bourre avec d’autres personnes en respectant des règles formalisées. Ni plus, ni moins.
Si tu planques un moteur pour le Tour de France, c’est de la triche pouvant conduire à l’exclusion. Si tu planques un moteur pour la sortie loisir dominical du club, c’est juste de la bêtise mais c’est exactement le même principe que pour le TDF : battre les autres personnes,

Ben déjà qu’on se tire la bourre avec soi même c’est compliqué.
Suis je meilleur que moi même ?
Des fois oui et des fois non . Parfois on est en dessous de son record du monde et parfois on le dépasse !
Après avec les potes ça dépend mais souvent en montagne il y a plutôt intérêt à prendre soin de son partenaire. Déjà pour pas le dégoûter et le rabaisser mine de rien ( pas sûr il reste pote) et ensuite pour la sécurité de la cordée et la réussite du projet.
Finalement au retour, on se boit des bières puis on ajoute une brique à une histoire qui s’appelle amitié.

Compétition ? Quel intérêt ?

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Ben non, je ne le sais pas. Dans une compétition, il y a un gagnant, le premier, et des perdants, tous les autres.
Quand on se tire la bourre entre copains, on s’amuse, c’est tout.

C’est vrai qu’en compétition, on ne s’amuse pas. Sans deconner ? Une compétition consiste simplement à se tirer la bourre avec des règles formalisées.
C’est vrai qu’entre potes c’est toujours grand sourire, c’est probablement pour cela que les gaziers vont dépenser 1000€ pour gagner 1kg dans une sortie vélo loisir entre potes ! Idem dans toutes les activités !

En montagne, c’est comme partout, y compris pétanque et macramé. Il y a ceux qui font 10 parties de boule dans l’année, ceux qui poussent le jeux un peu loin et ceux qui poussent le jeu à fond. Ni plus, ni moins.
Pierre Alain avait tout de expliqué en 1949 dans Alpinisme & Compétition. C’est pas hier.