Les grimpeurs sont ils inorganisés?

Il y a, au Kronthal comme partout ailleurs dans le monde d’ailleurs, quelques voies avec un premier point assez haut. En général c’est que la difficulté avant ce point est négligeable devant la difficulté max de la voie. Après on regarde, et on y va ou on n’y va pas.
Parfois il y a vraiment erreur d’équipement… il y en a quelques unes au Kronthal, mais pas plus qu’ailleurs.

C’est simple… au lieu de crier contre l’équipeur, je crie contre moi-même de ne pas être au niveau… et je vais dans une voie plus facile.

PS : non, je ne suis pas à l’aise dans le 6, et prend souvent des buts dans le 6b ; mais les buts en escalade, ça fait partie du jeu !

Des voies, à Klingenthal ou à Gueb, où le premier points est à 4m y’en a pas beaucoup (1 à ma connaissance) et ce quel que soit le niveau.

Posté en tant qu’invité par ju Ier:

Pourquoi le petit monde de l’escalade a du mal à s’organiser, à peser ?
Parce que dès qu’on lance un sujet touchant à des intérêts communs chacun en revient très vite à sa petite expérience … et a du mal à dépasser son petit monde.

Et je suis pareil, bien sûr.

Je connais pas du tout ces falaises, pas d’avis sur l’équipement de la voie n° 36 vs la n° 45. :wink:
Ce que je sais, c’est que c’est bien plus agréable de pouvoir grimper à coté de gens meilleurs, ca donne envie d’aller plus loin : donc oui aux équipements généreux dans les « bas » niveaux, qui permettent aux gens comme moi de profiter du bonheur du rocher sans trop se mettre au taquet (quand on grimpe pas 3 fois par semaine, on n’a pas la même endurance!).
Que ca en dérange certains parce qu’après « le site est trop fréquenté », « les voies sont patinées » etc etc, on s’en bats les narines.
Ca sert pas trop à grand chose de jouer les puristes quand on prend sa voiture pour aller grimper une carrière pleine de goujons à 10 mniutes de chez soi.

J’ai peut-etre mal compris les propos de HS sur le Gueb (ironiques?), mais j’ai le sentiment que c’est ainsi à tous les niveaux : le terrain d’aventure méprise la falaise équipée, qui à son tour méprise la SAE…
On passe tous par la case départ, pourquoi vouloir cloisonner ce sport par niveaux?
La présence de points n’enlève rien à l’esthétique d’un geste, au plaisir de gagner un mètre dans une dulfer facile, je prends le même pied sur du beau calcaire avec des points tous les mètres ou tous les 5 mètres.

Tout ceci m’amène à rebondir sur l’édito de JPB, qui n’a d’ailleurs pas vraiment alimenté les débats de ce sujet.

Etes-vous surs que professionnaliser l’escalade apportera quoique ce soit?
Vous prenez l’exemple du surf : pour moi, aucune différence entre les magazines de surf et de grimpe, ca parle de choses que 99% des gens ne pourront jamais faire faute de temps pour s’entrainer (car il faut bien travailler pour manger), dans des endroits que l’immense majorité des gens qui lisent ne visiteront jamais (car le travail n’est que rarement payé outrancièrement).
Les marques « surfwear » que vous citez, à quoi servent-elles? Surement pas à ce que les surfers achètent leurs spots. Quand on crée des milliards, il ne faut pas s’attendre à ce que ce soit géré par des passionés mais plutôt des financiers. Ce n’est pas Quicksilver ou Oakley qui finance les opérations de nettoyage des plages.
Nike crée une richesse immense sur le dos d’enfants asiatiques esclavagisés et de gogos qui achètent des airmax pour aller faire les magasins : où est la gloire là-dedans? Que cela apporte-t’il aux petits clubs associatifs gérés par des volontaires et par les parents des jeunes sportifs? Rien de plus que ca n’apporterait aux passionnés qui équipent les sites d’escalade : walou!

Nous faisons partie des chanceux qui peuvent et savent apprécier le bonheur de la montagne, la caresse du rocher, le barbecue au bivouac après une journée de grimpe, enfin tout ce qui fait le charme de ces sports de montagne au sens large.
Pourquoi vouloir transformer ces plaisirs simples en machines à fric, en Millet World Climbing Tour, en guerre civile contre les ornithologues (qui essaient de protéger un peu de la vraie richesse de notre monde)?

Je rejoins Jean-kiki sur l’aspect sacré de la nature qui nous entoure, et je pense que les loisirs/sports qui nous rassemblent ici ne peuvent servir qu’à mieux l’apprécier. Les avalanches de fric feraient à mon sens plus de dégats à nos falaises que n’importe quel éboulement.
Sur cette magnifique métaphore, je clos mon discours et attends vos réactions (enfin si ce n’est pas trop tard, j’arrive un peu après la bataille…)

Oh, et au prix du matos de montagne, gageons que les dirigeants des marques que vous citez ne dorment pas dans des tentes de fabrication étrangère sur les quais parisiens…

Alleye, pour une montagne libre et simple, crisse!

moi pas : le plaisir est plus grand, l’escalade plus pure si les points sont « loin », mais j’ai vite la trouille hélas, donc je me cantonne souvent aux voies « modernes »

Tout à fait d’accord, rien n’est plus beau qu’un Edlinger en solo dans le Verdon… :o

Mais je préfère quand même pouvoir faire une belle couenne en 6a bien équipée qu’un 5a en escalier tout en ayant la boule au ventre parce que je me dis que le premier point est 5 mètres en dessous et que si je glisse, au mieux je me casse les chevilles à coté de mon assureur, au pire…
Je suppose qu’on a les mêmes soucis pour se lacher sans réfléchir… foutu cerveau! :wink:

Ironiques. Si au nouveau Gueb il n’y a que 3 voies en 4 sur la centaine de voie que compte le secteur, il suffit de traverser la route pour trouver tout un tas de voie dans le 3 et le 4 à faire en moulinette.

Je ne connais pas le Kronthal, mais si c’est équipé aussi Banzaï que Gueb ou Klingenthal d’après maximefab, c’est à ranger dans la catégorie site sportif tout ce qu’il y a de plus standard.

Si on prend des buts sur ces sites, c’est certainement pas dû à l’équipement.

Parce qu’il n’y a pas de 6a bien équipé en France ? Je ne comprends pas vraiment la nature du problème. Tu vas aux pieds des voies, tu lèves la tête et tu décides en fonction de tes critères. Ce n’est pas bien compliqué.

Aucun problème, je redescend et je vais ailleurs. Ce n’est pas le débat, mais le petit 7 (même le gros ou le 8) peut également se passer sans aucun point à demeure. Je ne connais pas précisement le carnet de croix de HS, mais je serais guère étonné qu’il en a dans le bon 7 sans point.

du 5a équipé à moins de 5m ça doit être difficile à trouver en grand voie non ?

ça n’a rien a voir: en solo si tu tombes tu meurs

Posté en tant qu’invité par JPB:

Je ne commente jamais ou exceptionnellement .
Si c’était le cas , je ne finirais jamais .

Je vous mets ici une partie du messsage d’adieu de Joe Iurato , l’éditeur de ‹ ‹ Urban Climber › › aux USA - LE mag qu’il faut lire si on vit aux Etats Unis .
‹  › My passion for and commitment to this community and lifestyle didn’t begin here, and certainly will not end here. I want to see this industry break that tipping point and thrive (much the way as skateboarding and surfing has been able to do), and I want to be a part of it. We’re next. I know it. ‹  ›

La vitalité d’une industrie est le signe de la vitalité d’un sport . Et sa visibilité .
Et il n’est pas vrai que les industries ne font rien pour les lieux et les gens . C’est un mythe . Demandez à Béal ou à Petzl combien de fois il sont sollicités par semaine … Regardez le bilan des dons et actions de Patagonia tant en escalade qu’en surf …
Les mags de surf ? Il faut voir ‹ ‹ The Surfer Journal › › pour comprendre ce qu’est un bon mag : il est d’ailleurs traduit en français .
Souvenez-vous qu’un magazine doit dépasser le simple assemblage de photos pour aller plus loin , plus profond . C’est la mémoire d’une pratique , c’est son phare .
On ne lit pas Le Monde en pensant lire sur l’accrochage de deux Peugeots à Montpellier… On ne lit pas le Times en pensant voir un article sur la nappe en crochet de madame chose …

Mais je discute ici de ma chronique hors j’ai dit que je n’en parlais pas ou peu . La prochaine est déjà en route … et une chronique sur Patrik Edlinger peut être lue partout maintenant .

@baghirati : Je parlais de couennes (il suffit de citer 3 mots en arrière)…

Mais sinon ma très faible expérience en grande voies, c’était sur du 4/5 équipé à moins de 5m par endroits, ouioui.

En solo, si tu tombes tu meurs, merci j’y avais jamais songé :stuck_out_tongue: Mais à moins que personne ne se soit jamais gravement blessé en grimpe (on m’aurait menti???), je pense que ca a quelquechose à voir. Plus t’éloignes les points plus c’est la classe, la grimpe à l’ancienne, l’adrénaline etc etc., mais aussi plus le risque objectif est important. particulièrement en montagne, où ya des rochers qui poussent partout je ne te l’apprendrai pas je suppose. Ok le solo c’est un extreme, mais une chute de 20m sur une vire c’est pas anodin et c’est pas un risque que je courrais. la corde c’est pas un airbag non plus.

Enfin bref, je voulais juste dire : une voie suréquipée dans mon niveau limite me permet de me faire autant voire plus plaisir qu’une peu équipée et plus simple, n’en déplaise aux pourfendeurs de voies modernes.

@christopheH : je parlais d’appréhension suite à la remarque de baghirati, point barre. je décide en fonction de mes critères, exactement.

Navré pour le hors-sujet.

@JPB : fair enough (merci de répondre exceptionnellement :smiley: ), de toute facons c’était un vous général, qu’en pense la communauté?
et pourquoi vouloir changer une industrie qui a de bonnes pratiques en un tas de multinationales aux interets purement financiers? pour avoir des compètes retransmises à la télé?
Et vertical est un mag européen qui parle souvent de la culture montagnarde non?

Ces propos me semblent exagérés. Nos pratiques existent depuis plus d’un siècle et les magazines commerciaux n’ont que quelques décennies. Le phare d’une pratique est avant tout lié aux moyens de communication existant à une époque donnée. Le « Surfer Journal » des Égyptiens aurait probablement été en Papyrus ou gravé dans les pyramides.

Ca me semble tout autant exagéré. Le Monde n’est qu’un quotidien. C’est plus intéressant que le Dauphiné Libéré, mais il répond également à une logique des ventes et non pas de mémoire d’un pays.

ah oui … mais tu parlais aussi de solo dans le verdon
j’ai rarement vu de couennes « dangereuses » , il a des sites ou ça engage un peu plus comme la sainte victoire mais effectivement si t’as peur jappe , enfin n’y vas pas , il y a suffisament de sites suréquipés

pour le reste je n’ai pas d’opinion tranchée : notre activité me semble être un loisir assez dérisoire (mais donc indispensable )

Je crois que c’est pour tout le monde pareil quelque soit le niveau non?

Dans son niveau max et un peu au dessus à vue, on apprécie un équipement plutôt rapproché (surtout en GV) c’est plus confortable pour le mental
Quand il n’y a pas de risque de retour vire/sol/arbre/autre un équipement plus aéré n’est pas gênant au contraire, ça augmente les sensations et le plaisir (je suis liiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiibre… :rolleyes: ) (à condition de pas être taquet, et encore :smiley: )
Plus que la quantité de points dans une longueur, c’est l’intelligence de leur emplacement qui compte, ensuite tu peux avoir à faire plus ou moins de pas durs entre les points, ou au niveau des points… mais c’est quand tu es dedans que tu t’en rend compte… ça donne le caractère de la voie.

(je sais pas trop si c’est exactement le sujet…)

Posté en tant qu’invité par JPB:

Voilà pourquoi je ne commente jamais une chronique : on ne termine jamais quand on commence !

Donc on lit le Monde , le Times , le Figaro comme on lisait le Mercure François… en espérant y trouver une somme qui dépasse le simple assemblage de faits divers et de lieux éculés . Et ces écrits deviennent la mémoire collective .

Pour notre pratique , je veux mentionner que ‘’ Peaks, Passes and Glaciers ‘’ a commencé à paraître en 1858 , bientôt remplacé par ‘’The Alpine Journal’’ en 1863 . Nous avons eu des publications exceptionnelles avec ‘’ Mountain’’ et ‘’ Passages’’ or rien , en français , maintenant , ne s’y rapproche un tant soit peu .

Le web , maintenant ? Pourquoi pas ? Mais le web , ce n’est pas la pérennité … c’est de l’instantané vite retransformé en électrons libres et sujet à tous les virus . Je dois être vieux : j’aime l’odeur de l’encre sur le papier .

Merci

N’importe quoi!
Tout le monde sait bien que les seules voies engagées de France et de Navarre se trouvent à la Ste Victoire, Moon, enfin… :stuck_out_tongue:

Nan, chui d’accord avec toi, et j’aurais pas du amener ce sujet sur l’écran, mea culpa…

Sinon, d’accord avec christopheH, une entreprise ne vit que pour engranger des pépettes à la base, le reste c’est plus pour faire joli.
Bien sur que les marques vont faire des gestes qui vont bien : entre la corde X dont 2 euros sont reversés au profit des marmottes et la corde Y, bin le montagnard (généralement concerné par le respect de son habitat favori) prendra la X…
C’est un peu schématique, mais le monde dans lequel on vit ne me fait pas croire en la philanthropie des patrons, tant pis pour le peu qui sont effectivement engagés…

En ce qui concerne les magazines et revues spécialisées, c’est sur que ceux qui survivent à l’ère électronique sont faits par des passionnés, je pense qu’on a deux débats distincts ici.
Personne ne va s’emmerder à faire un récit de sortie dans un style travaillé avec une mise en page etc sur un forum sur le net, la revue elle fera toujours rever et voyager. Je te comprends JPB, moi c’est au niveau de l’industrie que je trouvais plus idée à débattre.
Merci d’avoir essayé!

Oui, mais non. ©™

Le phare d’une pratique est avant tout lié à une ligne éditoriale.

Le jour où je trouve un magazine d’escalade qui traite régulièrement des équipeurs, des illustres inconnus, des sites qui n’ont pas vocation à devenir le dernier spot à la mode, des artistes liés au milieu de la grimpe et de l’histoire (petite ou grande) de la pratique, je recommencerai peut-être à lire un magazine de grimpe quel que soit le support.

non : je n’en n’achète plus depuis de nombreuses années

Pour ma part, je ne lis le Monde que dans l’avion et seulement parce qu’il y a beaucoup à lire : ca permet de s’occuper plusieurs heures. Les écrits du Monde ne s’approche certainement pas d’une mémoire collective. Il y a pas mal de lieux communs/éculés dans le Monde. Il suffit d’y lire un article sur quelque chose que tu connais bien pour t’en rendre compte. Il n’y a guère de raison pour que cela soit différent pour la grande majorité des sujets que je ne maitrise pas. :stuck_out_tongue:

Je ne connais pas Peaks, Passes and Glaciers.
La revue du CAF a commencé à paraitre dans les même périodes. Je ne lis plus mais ca correspond peut être à ce que tu recherches.
J’apprécie la revue annuelle du GHM : Cimes http://www.camptocamp.org/books/list/name/cimes
Des articles intéressants dans des domaines variées, des monographies sur nos pratiques etc… Celle parue en 2006 sur l’Ailefroide était vraiment intéressante et permettait de retracer l’histoire de nos pratiques sur cette montagne.

N’hésite pas à lire
http://www.camptocamp.org/users/6057/fr/rozenn
Je te laisse le soin de chercher les meilleurs passages.