Je connais pas du tout ces falaises, pas d’avis sur l’équipement de la voie n° 36 vs la n° 45. 
Ce que je sais, c’est que c’est bien plus agréable de pouvoir grimper à coté de gens meilleurs, ca donne envie d’aller plus loin : donc oui aux équipements généreux dans les « bas » niveaux, qui permettent aux gens comme moi de profiter du bonheur du rocher sans trop se mettre au taquet (quand on grimpe pas 3 fois par semaine, on n’a pas la même endurance!).
Que ca en dérange certains parce qu’après « le site est trop fréquenté », « les voies sont patinées » etc etc, on s’en bats les narines.
Ca sert pas trop à grand chose de jouer les puristes quand on prend sa voiture pour aller grimper une carrière pleine de goujons à 10 mniutes de chez soi.
J’ai peut-etre mal compris les propos de HS sur le Gueb (ironiques?), mais j’ai le sentiment que c’est ainsi à tous les niveaux : le terrain d’aventure méprise la falaise équipée, qui à son tour méprise la SAE…
On passe tous par la case départ, pourquoi vouloir cloisonner ce sport par niveaux?
La présence de points n’enlève rien à l’esthétique d’un geste, au plaisir de gagner un mètre dans une dulfer facile, je prends le même pied sur du beau calcaire avec des points tous les mètres ou tous les 5 mètres.
Tout ceci m’amène à rebondir sur l’édito de JPB, qui n’a d’ailleurs pas vraiment alimenté les débats de ce sujet.
Etes-vous surs que professionnaliser l’escalade apportera quoique ce soit?
Vous prenez l’exemple du surf : pour moi, aucune différence entre les magazines de surf et de grimpe, ca parle de choses que 99% des gens ne pourront jamais faire faute de temps pour s’entrainer (car il faut bien travailler pour manger), dans des endroits que l’immense majorité des gens qui lisent ne visiteront jamais (car le travail n’est que rarement payé outrancièrement).
Les marques « surfwear » que vous citez, à quoi servent-elles? Surement pas à ce que les surfers achètent leurs spots. Quand on crée des milliards, il ne faut pas s’attendre à ce que ce soit géré par des passionés mais plutôt des financiers. Ce n’est pas Quicksilver ou Oakley qui finance les opérations de nettoyage des plages.
Nike crée une richesse immense sur le dos d’enfants asiatiques esclavagisés et de gogos qui achètent des airmax pour aller faire les magasins : où est la gloire là-dedans? Que cela apporte-t’il aux petits clubs associatifs gérés par des volontaires et par les parents des jeunes sportifs? Rien de plus que ca n’apporterait aux passionnés qui équipent les sites d’escalade : walou!
Nous faisons partie des chanceux qui peuvent et savent apprécier le bonheur de la montagne, la caresse du rocher, le barbecue au bivouac après une journée de grimpe, enfin tout ce qui fait le charme de ces sports de montagne au sens large.
Pourquoi vouloir transformer ces plaisirs simples en machines à fric, en Millet World Climbing Tour, en guerre civile contre les ornithologues (qui essaient de protéger un peu de la vraie richesse de notre monde)?
Je rejoins Jean-kiki sur l’aspect sacré de la nature qui nous entoure, et je pense que les loisirs/sports qui nous rassemblent ici ne peuvent servir qu’à mieux l’apprécier. Les avalanches de fric feraient à mon sens plus de dégats à nos falaises que n’importe quel éboulement.
Sur cette magnifique métaphore, je clos mon discours et attends vos réactions (enfin si ce n’est pas trop tard, j’arrive un peu après la bataille…)
Oh, et au prix du matos de montagne, gageons que les dirigeants des marques que vous citez ne dorment pas dans des tentes de fabrication étrangère sur les quais parisiens…
Alleye, pour une montagne libre et simple, crisse!