L’argument qui dit qu’une femme peut faire guide parce qu’elle passe du 7c ou plus c’est n’importe quoi.
Le veritable argument c’est : une femme de 60kg peut-elle enrayer la chute d’un homme de 90kg dans du IIsup ou dans une pente de neige de 40° ?
la réponse est non, évidemment, à moins de mettre les plaquettes dans du IIsur ou des broches à glace dans un couloir de … neige.
Donc les femmes comme accompagnatrices de montagne pour la rando, ok, pour des mêmes ou d’autres femmes, ok, mais guide pour un homme, non.
En tout cas moi je ne prendrai jamais une femme pour guide en montagne.
Et tant pis si on me traite de macho, ma femme sait que je ne le suis pas (je fais la vaisselle et le ménage), y a que ça qui compte.
L’argument de la différence de poids (qui revient très souvent) n’en n’est pas vraiment un. Dans les cas que tu cites, il ne l’est pas. Les techniques de progression sont faites pour avancer en sécurité, quels que soient les poids respectifs. Dans une pente de neige à 40°, on progresse à corde tendue et à faible distance, et la chute est enrayée immédiatement. Dans du terrain rocheux facile, on progresse également à corde tendue en plaçant des protections.
De plus, il y a plein de guides hommes de petit gabarit et de faible poids, et qui s’en sortent très bien.
Le seul problème de la différence importante de poids peut être quand il faut hisser un second. Mais là encore il y a des techniques (mouflage).
Tu ne connais pas de guide de 60 kg ???
Tu penses qu’un guide de 70kg retient mieux un gars de 120kg qu’une nana de 60 kg ne retient un mec de 90 ???
Tu n’as jamais vu une nana de 50 kg voler jusqu’à la dégaine, mais assurant sans faillir un gars de 80kg ?
C’est la compétence et l’attention qui enrayent une chute, et non les balaises qui regardent ailleurs.
Jamais parti en suivant un guide, sauf en réversible avec des copains, mais suivre une femme guide ne me poserait strictement aucun problème, bien au contraire.
Le machisme soufflant sur cette discussion me paraît à cent lieues de l’évolution réelle des pratiques, et de la remise en cause légitime, quoique très progressive, des préjugés ancestraux, en montagne comme en vallée.
Je n’ai pas le sentiment que le machisme souffle sur cette discussion… Il y a des avis différents qui se confrontent, qui ne sont pas incompatibles avec un débat serein. Ceci-dit, je peux me tromper dans mon jugement.
Le grand René Desmaison disait : « Il ne doit pas y avoir de femmes guides ». Y a-t-il encore aujourd’hui des sommités dans ce domaine pour tenir de tels propos ? C’est possible, mais l’exception ne fait en tous cas pas la règle. J’ose croire et espérer qu’une grande majorité d’hommes se montre favorable à l’accession des femmes à ce métier, et accepterait de prendre une femme comme guide.
le sujet est assez intéressant, je pense que l’alpi est encore une pratique assez « rétrogade » pour ce qui est de la place des femmes…
J’ai rencontré beaucoup de cas où une/des filles avaient du mal à aller vers l’autonomie dans le cadre de cordées mixtes! Notamment pendant un petit tour en équipe alpi isère de la FFME, c’était assez flagrant que dans les cordées mixtes les filles n’arrivaient pas à s’imposer. On croise aussi beaucoup de couples en alpi où la nana est une excellente seconde mais ne passe jamais en tête! Ou bien des cordées de filles pour qui l’objectif est clairement de grimper entre elles pour enfin faire du réversible… (deux cordées de nanas qui m’ont dit ça texto cet été, dont une grimpait beaucoup avec son mec mais « hors de question de changer les habitudes je resterai derrière »).
Pour ma part ces expériences m’ont donné envie de bouger les choses! Je vais essayer de monter une « équipe alpi » dans mon club, où j’ai commencé à encadrer cet été. La première « promo » sera si possible 100% féminine (sauf encadrement car pour le coup on n’a pas d’encadrantes…), j’espère que ça permettra de former des futurs leaders de cordée, et que la dynamique s’entretiendra par la suite par « mimétisme »: si elle peut le faire pourquoi pas moi?
C’est aussi un peu cette démarche qui a été lancée à la FFME avec le GFHM(Groupe Féminin de Haute Montagne Rhones Alpes)
Pour ceux/celles que ça intéresse: le GAG
Une femme guide, pourquoi faire ?
Faire une voie rocheuse TD+ ou ED parce que je n’ai pas le niveau pour tout faire en tête et que je ne connais ni l’approche ni la descente, eh bien je suis preneur!
Faire le Couturier à l’aiguille Verte avec une femme qui cramponne super léger, qui sait poser des broches solides et rapidement, je suis preneur!
Faire la traversée de la Meije avec une femme Guide qui l’a déjà fait plusieurs fois donc qui connait parfaitement le cheminement, les horaires à tenir pour éviter le bivouac, qui connait par cœur la descente compliquée du refuge de l’Aigle, je suis encore preneur!
Finalement, je ne trouve pas de cas de figure ou j’aurais la trouille de faire de l’alpinisme avec une femme Guide, désolé!
Je grimpe souvent avec des femmes, la mienne ou bien d’autres et je me sent mieux assuré avec une femme qui fait 20 kg de moins que moi mais qui surveille avec attention la progression qu’avec un mec de poids identique qui est dans les nuages …
On a quand même vu des arguments quasi délirants, non ?
Sur la forme des organes génitaux externes, lesquels, es qualité, ne seraient pas compatibles. Ils le sont bien plus, à l’évidence, pour nettoyer la nuit les bureaux de ces beaux messieurs. Il vaut mieux que je ne poursuive pas : ma tension (artérielle) est déjà montée d’un cran.
Sur le fait que les femmes du fait d’un sentimentalisme exacerbé, n’aimeraient pas mourir avec des enfants en bas âge (alors que les hommes, les vrais, c’est franchement un truc qui les motive : mourir vite, si possible avec de jeunes enfants à charge).
Sur le poids de l’assureur … Quelle rigolade ! Quelle que soit la forme des organes génitaux, il y a de quoi se pisser dessus de rire, je trouve. Vous savez quoi : je préfère sensiblement être assuré par une personne - homme ou femme - de 60 kg sachant un peu de quoi il est question, plutôt que par je ne sais quel mastar de 90, qui sortirait d’une salle de musculation, et qui n’aurait jamais en tendu parler d’un truc : la technique, ça s’appelle.
Un argument délicat et subtil du bien dénommé zobi : les femmes ne se sentent pas très motivées pour la profession d’éboueur … Laquelle, à l’évidence, présente de saisissants rapports avec celle de guide. Si j’avais un moment à perdre, il serait amusant de « déconstruire » cette affaire émonctoire et excrémentielle, de comprendre d’où elle vient, et où elle veut mener les femmes.
Je n’ai pas un moment.
Je n’en sais rien.
Je te raconte ce que j’ai vu et appris dans ce musée.
Pour ce qui est de la prégnance du machisme dans la société suisse, je n’ai aucune information, aucun préjugé.
Mais pour le CAS, c’est un « post-jugé », en regard des faits, des dates, des témoignages.
En fait, il est peut-être plus intéressant que je ne le croyais, ce musée alpin de Berne. Je rappelle la puissance incroyable des témoignages de ces femmes de caractère, guides ou non, qui ont su montrer que la foufoune ne constitue pas un obstacle à la pratique de la montagne en tant que professionnelle. Hormis, il faut le croire, dans la tête de ces messieurs.
Par ailleurs, je suis bien content de voir les initiatives qui ont été décrites par quelques uns. Les choses changeront sûrement, grâce à eux. Si j’osais, je les remercierais, au nom de tous ceux qui, comme moi, pensent que la présence des femmes est une bénédiction.
En tout et pour tout.
Mais qu’est-ce que tu fichais dans les toilettes des dames ? (A moins que ce ne fût elle qui entra dans les toilettes des hommes…)
Allez MLF, s’il te plaît, raconte!!!
Complètement débile en effet. On passe son temps à pisser en montagne, c’est bien connu :lol:
Là c’est toi qui délire… personne n’a parlé de sentimentalisme exacerbé. Il y a juste une évidente différence de comportement face au risque. Comment explique tu la sous représentation féminine dans les sports à risque ? Base jump , alpinisme extreme, sport auto, ski extreme ?
Les femmes skient, grimpent ou conduisent aussi bien que les mecs… pourtant on les retrouve beaucoup moins chez elles l’envie de se mettre en danger. Y’a qq chose de fondamental ici, inutile de nier cette différence. Ca se constate aussi à l’adolescence dans toutes les études de sociologie.
C’est clair, surtout qu’il y a un paquet de guides/alpinistes plutot légers : Batard, lafaille, loretant, messner…
Tu n’as pas compris le sens de l’intervention de zobi…
« J’ai eu un client, un jour, en descendant, je n’en pouvais plus quoi, il n’arrêtait pas : « et si je tombe dans une crevasse tu vas réussir à me retenir ? ». À un moment donné, j’étais à un endroit où c’était facile pour moi et je l’ai poussé, gentiment, et il est tombé dans le trou. Bon, il était là, 2 mètres en dessous, alors je lui dis : « bon, je te retiens ou je te retiens pas ? ». Il a compris, et je l’ai encore comme client » (Suzanne)."
« Pousser gentiment », (!) n’y avait-il pas une autre solution que de manifester son exaspération ? On peut se blesser même lors d’une chute anodine avec les conséquences qu’on imagine en montagne. Voilà une réaction épidermique que je désapprouve.L’humiliation n"est pas une réponse adaptée.