Les femmes guides

Je pense que c’est une des raisons, effectivement. Elles ont sans doute moins besoin que les hommes d’une reconnaissance à travers ce type de métier et les valeurs qu’il véhicule. Elles se sentent exister autrement.

C’est faux :wink: . Non seulement il y en a de plus en plus qui se présentent mais il y en a de plus en plus qui réussissent - j’ai bossé sur les stats. Cette année, 6 minettes ont réussi le proba.

Sur combien de candidates?
Et chez les hommes, quelles sont les stats (je peux chercher, mais si tu les as déjà …)?

S’il y a peu de femmes guides, c’est peut-être qu’elles n’ont pas envie d’être guide.

Bon, et alors ?

Je connais un tas de mecs qui n’ont pas envie d’être guide. La belle affaire !

Posté en tant qu’invité par figolu:

Je partage tout à fait ce point de vue . Dans la grande vague de l’affirmation féministe, le milieu de la montagne se devait d’avoir son élite féminine capable d’occuper le terrain traditionnellement réservé aux hommes.Elles y sont parvenues, ont plutôt bien réussi mais tout cela, au vu des chiffres, reste bien anecdotique . L’effet de mode étant retombé, je ne pense pas qu’on assiste à une envolée spectaculaire du nombre de femmes guides (avis tout à fait personnel qui repose sur une intuition).Je ne mets pas en doute leur motivation et leur passion pour la montagne mais je ne peux m’empêcher de me poser la question suivante: ont-elles le même rythme et la même cadence au plus fort d’une saison estivale ? La durée d’une carrière féminine dans cette spécialité égale-t-elle celle des hommes ? Autant de questions que je me pose. …le guide, c’est un peu le chevalier des temps modernes, un statut obtenu souvent à la sueur de son front dans le cliquetis de la ferraille et la menace des projectiles…il y a plus séduisant comme contexte pour nos chères et tendres. …

Posté en tant qu’invité par Aime elles’F:

Rien de plus positif que ton emportement. Cette colère fait plaisir à entendre, vrai.

Si tu le permets, je vais te raconter un truc marrant.

Berne. Après-midi pluvieuse et maussade. Nous sommes touristes en goguette, cherchant vainement à échapper à la dépression (atmosphérique, je veux dire, la dépression).
Il y a dans cette fort belle ville suisse un « musé alpin », qui forcément attire.

C’est une arnaque sans nom : un truc à la gloire (immérité) du CAS, visite fastidieuse et vraiment chiante, pour le dire d’un mot
Que l’on imagine, il y a toute une salle où figurent à l’échelle et en troidé les altitudes des cabanes, et l’on est censé voter pour élire celle que l’on préfère… no comment.

On y apprend cependant deux/trois trucs, par exemple le machisme invraisemblable du CAS, qui a tout simplement exclu les femmes, au motif de leur genre, jusqu’en l’an 1980.
MILLE NEUF CENT QUATRE-VINGT !
Qu’est-ce qu’on s’amuse, en Suisse, dites. Entre couillus, bien sûr, de peur de devenir moins con sans doute.

En fait, le musée est sauvé par trois vidéos de femmes alpinistes.
Je n’ai pas retenu leur nom, que l’on veuille bien m’en excuser.
L’une, très âgée déjà sur la vidéo, n’a pas été guide, bien que toute sa vie, toutes ses compétences, son engagement, etc … etc … l’aurait mérité. (Elle s’en explique drôlement, avec bien de la finesse et de l’intelligence, selon moi).
Puis deux autres, guides, sans doute les premières. Considérer quelles ont été leur trajectoire et leurs difficultés, force sinon l’admiration (une des règle de l’hygiène mentale est de n’admirer personne …), à tout le moins le respect.

Enfin voilà : si vous passez à Berne un jour de pluie, ça vaut peut- être le coup d’aller écouter ces femmes. Quitte à passer en courant dans le reste du « musé alpin » …

Comme ce n’est plus la saison, je ne vous raconte pas quelle aventure j’ai pu vivre avec une femme suisse, de la plus recommandable des plus rupin (rupine ?) des sociétés suisses, dans les toilettes dudit musée. C’est un peu dommage : il y a de quoi se marrer …

Posté en tant qu’invité par jhg:

Desolee mais l’argument ne tient pas toujours. Je monte plus vite en ski et en approche alpi avec 10kg sur le dos que tous les partenaires alpi que je n’ai jamais eu; sauf un, qui etait ancien ironman. Surement lorsque je commencerai a faire des sorties alpi les autres jours de la semaine que le dimanche, je vais etre confrontee de maniere brutale a la realite…

Ce ne sont évidemment pas des arguments décisifs mais je vois deux trois petits inconvénients pratiques quand on est femme.

  • Pisser: Le guide, il sort sa quéquette et peut pratiquement pisser en assurant son client.
    Pour une femme, c’est beaucoup moins commode et puis la pudeur … bref, rares sont les femmes que ça ne gêne guère de s’accroupir sur une corniche à 1 m de ses clients!

  • L’hygiène intime: Un homme vit plus facilement dans sa crasse comme un gros dégueu et sa quéquette peut le supporter assez longtemps alors qu’ il semble que ce soit moins évident pour bcp de femmes.

  • Le vieillissement de la peau. Selon nos représentations machistes, un homme buriné par le soleil et le vent n’est pas dénué d’un certain charme tandis qu’une femme …

Ces inconvénients sont sans doute en partie le fait d’aliénations par rapport aux représentations traditionnelles pour ne pas dire machistes mais celles-ci ont la peau dure et il demeure vrai (enfin, je crois!) que la quéquette, c’est plus commode pour pisser debout, quand la situation l’exige! et que le vagin nécessite davantage de toilette intime que le pénis.

Bon! excusez-moi de le prendre par le tout petit bout de la quéquette lorgnette!

Posté en tant qu’invité par jhg:

Une toute petite reponse qui vient d’une toute petite alpiniste debutante…

…sur le sujet de pourquoi moins de femmes se poussent vers du dur et engage, ou meme tout simplement vers l’autonomie. Laissons bien bien de cote la question d’etre guide pour le moment.

  1. Pour aller vers du dur et engage, il faut qu’elles sachent qu’elles le veulent. Pour ce que c’est. Pour le froid, pour l’aspect sauvage, pour la solitude de la cordee face a la grande montagne, pour la concentration necessaire, pour la tenacite necessaire, pour la capacite a continuer sans avoir besoin de faire appel a du soutien moral.
    Pour utiliser de grands mots, toutes ces choses contrarient l’instinct feminin le plus darwinesque, c’est-a-dire de chercher a se proteger du danger et a proteger ses enfants. Autant que l’on voudrait le renier, l’evolution ne nous a pas concue pour aller chercher volontairement le danger, encore moins tout en laissant des hommes derriere nous.

  2. Pour aller vers de l’autonomie il faut qu’elles fassent face a du questionnement plus ou moins constant de leurs capacites a prendre une decision en montagne. Oui c’est la realite. Oui c’est comme ca. Pour pretendre a egaler un mec ou a etre leader de cordee, il faut donc une sacree confiance en ses propres capacites techniques, capacites de lecture de terrain, capacites de decision face a du meteo instable etc.
    Il faut savoir insister lorsque l’on est sure de soi-meme. S’affirmer dans sa decision face a un ou plusieurs mecs dans la sortie/cordee prend parfois une tres forte conviction du raisonnement derriere sa decision. Et encore il y a une ligne tres tres fine entre se faire une reputation de peureuse et s’affirmer dans ses decisions de prudence en montagne.
    Tout cela demande un caractere bien endurci, ce qui n’est pas donne a (ni genere une reputation souhaitee par) toutes. Il faut y aller en pleine conscience que par moments ce sera la bataille pour se faire reconnaitre, et en meme temps il faut arriver a garder son calme quand on a marre de cette mise en question recurrente. Et encore parmi tout ca le plaisir de l’alpinisme doit toujours etre present au fond.

  3. (je l’ai efface parce que c’est trop controverse, je vais y reflechir encore quelques annees, ensuite je vais pouvoir le dire)

Je vais me faire allumer… je l’entends venir… ca doit etre l’instinct de la montagne qui me le fait entendre… :stuck_out_tongue:

Desolee pour les accents, c’est le clavier.

Posté en tant qu’invité par figolu:

Dans des situations extrêmes ou critiques et dans l’hypothèse où je serais un client peu experimenté, je crois que je serais beaucoup plus sensible et réceptif à un encouragement, une parole d’ « un » guide voire d’une manifestation de son autorité masculine.Cela relève de l’instinct et c’est incontrôlable, de surcroît dans un milieu hostile.On efface pas d’un simple coup de crayon les spécificités et les différences hommes/femmes sur l’autel de l’égalité ou de la parité.

c’est vrai que, par bon sens,les hommes ne recherchent pas une vie familiale… :rolleyes: :o
On va dire que si tu étais femme, tu ressentirais peut-être ce genre de problème et que tu ne les trouverais pas si fumeuses que cela (les théories, pas les femmes qui fument apparemment plus que les gars maintenant avant 25 ans). Ou alors, « ces » théories, tu penses à quoi ?

Il ya plein de boulots bien physiques vers lesquels, les femmes, par choix, ne s’orientent pas : le bâtiment, l’industrie… Par contre, le peu de celles qu’on y retrouvent sont aussi reconnues pour leurs compétences que les hommes. Pourquoi le métier de guide y échapperait il ?

Posté en tant qu’invité par zobi la mouche:

Est ce qu’on se pose les meme questions pour les éboueurs ?

Posté en tant qu’invité par figolu:

Peut-être que dans l’inconscient collectif, la force musculaire reste déterminante pour la sécurité de la cordée (assurage, manoeuvres de mouflage, etc).

Exactement. De nos jours les femmes peuvent faire à peu prés tout et n’importe quoi.
Pourquoi voulez-vous qu’elles aillent se crever le c*l à faire des travaux pourris, pénibles, dangereux, physiques, alors que « l’inconscient collectif » leur permet de faire des travaux artistiques, assis derrière un bureau et tranquille, physiquement parlant.
Bon j’en vois bien quelques unes qui veulent prouver qu’elles en « ont » (et tant mieux pour elles et elles le peuvent) mais le trois quart choisissent des métiers pour « elle ».

En ce moment je bosse à la maison et c’est moi qui m’occupe des taches ménagères, et tout le zinzouin. Eh bé je suis le plus heureux des hommes! Ca me repose un peu de mon dernier boulot particulièrement pénible…

Depuis les lingettes et le pisse debout, hommes et femmes sont quasi à égalité sur ce plan. Argument rejeté cher Oli

J’ignorais concernant la Suisse. C’est propre à la montagne ou c’est partout comme ça ?

Il me semble que la moyenne tourne autour de 10 ans… Ce qui est assez peu. J’imagine qu’il est tout à fait possible pour une femme d’exercer 10 ans et plus

Posté en tant qu’invité par zobi la mouche:

Toutafait.
Dans les régions et métiers de montagnes, il suffit de comparer les revenus et pénibilités des métiers tels que monitrice de ski et guide. La monitrice gagne plus d’argent tout en se fatiguant moins, en prenant moins de risque, en rentrant tous les soirs chez elle etc.
En plus, l’inconscient collectif pousse dans cette direction ! Pourquoi la très grande majorité des femmes irait contre cela ?

Dans le même genre, comparons donc les métiers d’éboueurs et d’assistante maternelle.

Je comprends très bien que des universitaires, enseignants-chercheurs, sociologues, s’intéressent à ces domaines de recherche. Leurs analyses et publications sont intéressantes. Mais, les brèves de comptoirs et autres branlettes intellectuels de ce sujet sont de la branlette pour occuper son temps sur un forum.

C’est quoi la proportion de femmes qui fait de l’alpinisme ?

Quand je vais dans un refuge où il n’y a pas trop de randonneurs, il y a quoi ? 10% de femmes… Ok,c’est pas des statistiques!

Vous allez me dire : nan, les femmes, elles vont pas en refuge, elles bivouaquent! :slight_smile:

C’est peut-être un peu normal que la proportion de guides soit en rapport avec la proportion de pratiquantes…