Les Enragés m'ont foutu la rage

Mais pourquoi ? Au nom de quoi ?
Que ce soit utile dans certains cas, ok (par exemple dans les Calanques, où la durée de vie d’un piton est faible), mais pourquoi faut-il ériger cela en une règle ? Sous entendu : quand c’est équipé sur piton, c’est un équipement anormal qu’il faut corriger au plus vite.
Avec ce genre d’idée, bientôt un grimpeur ne verra plus un seul piton avant d’aller dans des voies où il faut savoir poser des pitons. Or pour savoir où on peut poser un piton, c’est utile d’avoir déjà vu des pitons en place pour se rendre compte de ce qui est possible de faire avec des pitons, ou de ce qui ne faut pas faire quand on voit des pitons branlants.

ma réponse n’as pas valeur de vérité absolue hein ? C’est juste une INTERROGATION d’un grimpeur de TATA ou de voies tellement faciles que mettre une vague sangle autour d’un béquet de temps en temps est largement suffisant… (et surtout, elle ne concerne pas le cas particulier des Enragés) :

SI à l’époque, ces pitons ont été mis pour rester et vu que c’était à l’époque l’équipement le plus béton que l’on connaissait, pourquoi, DE TEMPS EN TEMPS, DANS CERTAINES VOIES, QUAND ces pitons sont rouillés et branlants, ne pas les remplacer par l’équipement béton que l’on connait maintenant en gardant l’espacement des points pour conserver l’esprit d’origine de la voie ?

Ben oui, ce qui a beaucoup été fait depuis 20 ans.
Mais justement, maintenant qu’on se retrouve avec des falaises ne comportant plus que 2-3 voies sur pitons sur les 30 voies de la falaises, pourquoi vouloir éliminer ces derniers pitons ?

Je pense qu’il existe du matériel plus adapté en ce qui concerne l’équipement appelé à rester à demeure.

On peut considérer que le piton à sa place en escalade non alpine dans quelle cas il faut accepter que les voies soient régulièrement re/dé pitonné ; ce qui a forcément un impact sur la voie en elle même.

En limitant cet impact, on peut soit remplacer les pitons par des équipements dont la durée de vie est plus longue ; soit déséquipé totalement (ce qui n’est pas très différent que de grimper entre des points qui ne retiennent de toute façon aucune chute) ; soit tailler des emplacements pour des protections amovibles.

[quote=« Bubu, id: 1870150, post:121, topic:164754 »]

Mais pourquoi ? Au nom de quoi ?
Que ce soit utile dans certains cas, ok (par exemple dans les Calanques, où la durée de vie d’un piton est faible), mais pourquoi faut-il ériger cela en une règle ? Sous entendu : quand c’est équipé sur piton, c’est un équipement anormal qu’il faut corriger au plus vite.
Avec ce genre d’idée, bientôt un grimpeur ne verra plus un seul piton avant d’aller dans des voies où il faut savoir poser des pitons. Or pour savoir où on peut poser un piton, c’est utile d’avoir déjà vu des pitons en place pour se rendre compte de ce qui est possible de faire avec des pitons, ou de ce qui ne faut pas faire quand on voit des pitons branlants.[/quote]

Putain je me souviens encore du débat autour du Bidule. Pitons rouillés, fissures bouchées et fracassées tellement ça a été repitonné, et pourtant, hors de question d’y mettre quoi que ce soit d’autre… Donc Calanques ou pas, le débat est plus que brûlant. Raison pour laquelle je vous laisse vous écharper avec des arguments que j’entends depuis trop longtemps. Moi je m’en fous. Ya des vieux pitons, j’attends d’avoir de la marge pour ne pas tomber dessus, c’est des spits neufs je peux aller à mon niveau max… et je ne râle pas. :smiley:

Mouarf le bidule c’est bien le mauvais exemple justement puisque les pitons sont tellement pourris ds l artif que ce n’est pas le fait d avoir la marge de ne pas tomber mais juste la chance de ne rien arracher. Perso je m’en fous je l’ai fait mais honnêtement je trouve qu’il serait plus judicieux de reequiper le passage en laissant soit la possibilité de passer en libre soit en artif plus moderne sur crochets. Le tire clou sur points moisis je vois pas trop l’intérêt mis à part pour vérifier si tu as de la chance ou pas.

C’est le bon exemple parce que c’est ce qui va arriver à toutes les voies sur pitons parcourues. Ici c’est allé plus vite: mer, aspect mythique et artif.
C’était juste pour répondre au commentaire du dessus, pas pour relancer le stérile débat dessus.

Si ça peut te rassurer, c’est aussi ce qui arrivera à toutes les voies sur goujons ! Suffit d’attendre suffisamment.
Quand je vois la quantité de voies équipées sur plaquettes Fixe dorées (les moins chères), en acier, et que je vois le résultat 10 ou 15 ans plus tard dans des passages qui sèchent moins vite qu’ailleurs, avec des plaquettes qui ont perdu leur protection anti-corrosion sur 70% de la surface, je ne suis pas sûr qu’elles soient éternelles… Et on ne voit que la plaquette, on n’a aucune idée de l’état du goujon (rouillé à l’extrémité, mais à part ça ?).
Je ne dis pas qu’un piton dure plus longtemps dans les même conditions, mais il ne faut pas sacraliser les goujons.

Dans une voie peu équipée, où on pose des friends et coinceurs de toute taille dans des fissures, le piton est juste la continuité des coinceurs : on a mis des friends dans une fissure et on l’a remonté, puis elle devient trop fine ou trop bouchée, alors on plante un piton si ça devient trop expo de ne rien mettre. Et on laisse le piton si on estime que d’autres feront pareil (inutile d’abimer le rocher en plantant et retirant le piton à chaque répétition), et si on a assez de pitons pour la suite bien sûr.
Quand on grimpe dans cet esprit et qu’on tombe sur un goujon planté à côté de la fissure, ça apparait complètement artificiel et illogique. Ca peut se justifier parfois, mais si c’était juste des exceptions au lieu d’être devenu la règle, il y aurait beaucoup moins de problème.

Mais ça ne me rassure pas, parce que je n’ai pas pris position dans le débat. Je n’ai pas dit qu’il fallait spiter partout et que les goujons étaient la solution miracle. Je dis juste que cet exemple cristallise le débat. Rien de plus.

ça commence à prendre une tournure intéressante

:mad:

Ceux qui grimpent principalement des voies P1/P2, quand ils se retrouvent nez à nez avec un piton ils trouvent que ca ne va pas dans le décor et postent ici pour dire que changer les pitons par des spits serait une bonne solution.

Ceux qui grimpent principalement des voies P3/P4, quand ils se retrouvent nez à nez avec un spit ils trouvent que ca ne va pas dans le décor et postent ici pour dire que laisser les pitons en place serait la bonne solution.

Tout ca est une question d’angle de vue. Et je pense qu’on à pas fini de tourner en rond.

Au pire même si admettons que ça plaise à certaines personnes de grimper sur des points anciens, en quoi est ce que ça vous enlève quelque chose ?
on manque de choix sur les voies équipées en France ?
Doit on avoir 0 matos en place pour que le TA le TATA ou je sais pas quoi encore soit acceptable et digne d’être grimper?
Si des clous sont branlants ou pourris, rien n’empêche de les virer et d’en poser des neufs à côté ou au même emplacement (sauf les bords de mer où les fissures se retrouvent bouchées par des tronçons de pitons corrodés, mais ça reste pas la majorité des cas en France) .
Prenez vous par la main et acceptez qu’il y ait différents pratiquants, tout le monde ne recherche pas la sécurité à tout prix.
Et il reste assez de cailloux vierge pour pas avoir à placer ses spits dans des itinéraires déjà existants.

Ah bon? Jamais entendu ou lu cela sur ces falaises… As-tu un exemplaire d’une de ces chartes?

Désolé, je me suis rendu compte que j’ai cité les idées du British Mountaineering Council sans citer explicitement le lien:
http://test-materiel-outdoor.fr/news/35/61/Devons-nous-continuer-a-utiliser-les-pitons/d,actualitesfinal.html

[quote=« ridgepo, id: 1870356, post:134, topic:164754 »]

Ah bon? Jamais entendu ou lu cela sur ces falaises… As-tu un exemplaire d’une de ces chartes?[/quote]


Tu peux trouver également un article de Claude Rémy dans un Vertical , ou il mentionne les conditions d’équipement imposé par les gardiens du temple .
Il en va de même pour le Rätikon " Martin Scheel"veille au grain

[quote=« jeandekling, id: 1870430, post:135, topic:164754 »]

Désolé, je me suis rendu compte que j’ai cité les idées du British Mountaineering Council sans citer explicitement le lien:
http://test-materiel-outdoor.fr/news/35/61/Devons-nous-continuer-a-utiliser-les-pitons/d,actualitesfinal.html[/quote]

ça n’a pas l’air d’être tant que ça son idée :

Encore ce débat… et toujours les mêmes arguments, le même manque de recul de la part de ceux qui percent le rocher.

Heureusement, on voit ou ça mène : la ffme se rétracte, les experts des matériaux commencent a émettre des doutes et bientôt on recommencera peut-être à laisser la responsabilité de l’évaluation de la sécurité au grimpeur.

Cette idée de l’escalade sportive en milieu naturel montrera ses limites : les équipeurs d’hier et d’aujourd’hui pensent que leur équipement est éternel ou que son suivi est garanti, que les quelques décennies de durée de vie justifie les perçages et reperçages.

Modifier la nature pour notre plaisir est la preuve de l’arrogance égoïste de notre espèce: la moindre des choses est d’en avoir conscience et d’essayer de minimiser notre impact.

Percer la ou tant d’autres sont passé, avant, au delà des considérations esthétiques et d’éthique: est-ce que ça en vaut vraiment la peine ?

Nous sommes conquérants de l’inutile, mais il semble que beaucoup trop aiment regarder leur étendard flotter dans le vent.

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Je pense qu’il n’y a pas de réponse simple à cette problématique mais que chaque cas est particulier.
Déjà non ce n’est pas la même chose de clipper un piton ou un spit.
Le spit est industriel et perce le rocher. Il tient une voiture. Le piton peut être un quasi bijou de forgeron (j’en ai des trop mignons) qui utilisent une fissure ou un trou existant. Il tient (ou pas) un Livanos…
Autant visuellement qu’historiquement, qu’éthiquement : ca n’est pas pareil.
Il y a des fois où on axe sa pratique sur la gestuelle et la « perf » sportive et d’autres fois où l’on souhaite sortir les joujous et vivre un autre truc, faire son bricoleur, jouer du marteau ou du ficellou…etc… peut être plus salissant, griffant, flippant, etc mais bon souvent mémorable et intéressant.
Un autre sport presque ! ( Perso j’aime les 2 et ils sont très compatibles)
Comme les gars qui courent en trail et ceux qui courent sur circuit goudronné : ca se ressemble mais c’est pas pareil.

Ensuite oui ça rouille et surtout en bord de mer donc arrive le moment où il faut se creuser la tête et pas s’énerver sur c2C.

Les enragés :
Même si la réponse de Lothar est pleine de sympathie et de compréhension, la question se pose et une bonne solution serait d’avoir remplacé les pitons mauvais par des bons sur la portion en commun. Comme ça ceux qui trouvent que clipper piton ou psit c’est pareil en sport seront contents et les « tradeux » aussi !

Le bidule :
C’est pas vrai qu’il faut jouer avec la chance. L’artif du bas est tout à fait compatible avec le rajout/changement de pitons au cas où .
Dans cette voie on a remplacé 2 pitons à notre passage (à un relai et au pas avant le pendule) car ils ont cassé au test et que bien sûr ont avait pris nos précautions.
Le seul endroit un peu craignos de mémoire est le couplage (je crois) sur lequel on fait le pendule.
J’ai pas bien pris le temps de regarder mais si c’est foutu pour repitonner alors on a plusieurs solutions. Percer une lunule de rocher comme ca plus de souci de rouille et chacun jugera bon ou pas de remplacer le ficelle . En plus on reste dans l’esprit bricole et manip’ et c’est bien pour ca qu’on y va. Enfin c’est mon cas. Ou alors on y scelle un beau piton inox fait par un passionné du coin avec une joli forme qui le rendra mythique. Et pas un moche spit.
On voit des scellement marrant à certains relais dans les Dolos par ex //s.camptocamp.org/uploads/images/1475414878_1595090586.jpg

Pour la Coryphène on pourrait aussi remettre en place le fameux rappel de 80m qui a disparu car le pin était jugé trop cuit.
Ca reste un super souvenir que ce rappel de 80m et la manip que ca imposait : laisser cette corde attachée, faire le début de voie avec l’autre brin puis récupérer les 2 au passage. Bref ORIGINAL et intéressant.
Pourquoi vouloir tout applatir et uniformiser ?

Le coup d’une lunule percée aux relais me choque moins que le spit unique en inox. Dans les 2 cas on perce mais dans l’un des cas c’est « éternel » et reste dans l’esprit « bricole » .

Pour finir je dirais chapeau aux Italiens des Dolomites car on sent un effort pour garder les voies classiques équipées de pitons même aux relais et c’est quasi sûr qu’il y a du renouvellement (traces).
Ca donne un goût bien particulier aux voies.

[quote=« jp68, id: 1870438, post:136, topic:164754 »]

[quote=« ridgepo, id: 1870356, post:134, topic:164754 »]

Ah bon? Jamais entendu ou lu cela sur ces falaises… As-tu un exemplaire d’une de ces chartes?[/quote]


Tu peux trouver également un article de Claude Rémy dans un Vertical , ou il mentionne les conditions d’équipement imposé par les gardiens du temple .
Il en va de même pour le Rätikon " Martin Scheel"veille au grain[/quote]
Dans obsig, il s’agit de recommandations, pas de charte.
Quant à l’article dans Vertical, ça commence à dater…
Et oui, Scheel est attentif au devenir de ses voies, ce qui est tout à son honneur; il le fait d’ailleurs avec élégance et intelligence: https://community.mammut.ch/t5/Mammut-Magazine/The-Classics-Supertramp/ba-p/1729 : voir la vidéo.