Le très bas niveau en assurage aussi

#1

Dites moi cher(e)s ami(e)s de la grimpette, quand vous voyez un mec (une nana) qui assure avec un huit en tenant les 2 brins de corde en haut avec une main, ou avec un Grigri fixé à l’envers sur son baudrier ou couché par terre en sirotant un verre de blanc, vous faites quoi ?

Je me suis risqué ce week-end à passer pour le donneur de leçon en sortant des théories d’assurage, qui sur le coup ont généré des « Oui oui… » (et aussi des « Oui mais je fais comme ça parce que ça me fatigue moins les bras » :rolleyes:) qui n’ont strictement rien changé à la manière d’assurer vu que 5 minutes après ils faisaient de nouveau pareil.

Bref, vous vous fatiguez à expliquer à votre voisin de voie ou pas ?

C’est con quand même parce qu’après l’accident, quand on ramasse le corps du grimpeur à la cuillère, c’est plus difficile de dire : « Ouai enfin, t’avais ta corde en haut, faut toujours la tenir en bas et jamais la lâcher… ». :o

#2

Posté en tant qu’invité par champion 2014:

Dans le même genre: un enfant qui grimpait sur les 2 premier mètres d’un mur artif en extérieur, sans corde, en basquettes…

Sa mère le regarde, pleine d’amour, lui donne même des consignes « essaie ci, essaie ça »
mais ne tilte pas quand le gamin passe le doigt dans l’œillet d’un spit.

Je lance un « non » viscéral, j’explique le danger, elle me toise, me snobe avec l’air de dire « de quoi il se mêle, l’autre con, c’est mon gosse, je le gère »

Le gosse a passé ses petits doigts une bonne 10zaine de fois dans les spit, l’air narquois.
Mon binôme de me dire « laisse, quand elle verra son doigt se décapsuler parce qu’il a zippé, elle comprendra peut-être que tu voulais pas la faire chier ».

finalité: c’est trop souvent par l’accident que l’on apprends et qu’on réajuste, c’est à dire trop tard.

#3

N’est-on pas toujours l’incompétent de l’autre, surtout lorsqu’on devient donneur de leçon (même lorsque c’est légitime) ?

Ce qui semble généralisable, c’est que ceux qui son hermétique à tout conseil émanant d’un inconnu sont très souvent des pratiquants qui n’« entreront » jamais réellement dans l’activité et encore moins dans son esprit. Quelques mois plus tard, il pratiqueront peut-être une autre activité qui n’aura pas plus de valeur à leurs yeux. C’est ce genre de population que l’on voit de plus en plus dans les salles d’escalade avec le « turn-over » que l’on constate, comme dans les salles de fitness.

B.A.

#4

C’est toujours délicat de donner un conseil de ce genre à quelqu’un qui n’a rien demandé, parce que ça peut être perçu comme une réprimande vexante, venant de quelqu’un qu’on n’estime pas légitime (pas un moniteur, ni un guide, etc…)

Personnellement, je m’abstiens si c’est quelqu’un que je ne connais pas et qui ne me sollicite pas, même si parfois je n’en pense pas moins, car après tout l’escalade, c’est aussi la liberté de se rétamer au sol ou de s’arracher un doigt dans un spit comme on veut. Et puis qui peut prétendre avoir la science infuse et être en plus capable de diffuser son savoir efficacement en toutes circonstances ?

Je pose aussi la question inverse : avez-vous l’humilité suffisante pour recevoir utilement n’importe quel conseil d’un inconnu, et assez de discernement pour être sûr qu’il ne raconte pas, en toute bonne foi, de grosses conneries ?

#5

Une fois je me suis permis une intervention d’autorité, en via ferrata : la fille qui me suivait avait le même baudrier que moi, dont le mode d’emploi et une étiquette à tête de mort cousue sur la ceinture interdisaient rigoureusement d’utiliser le pontet pour s’encorder, et elle était évidemment encordée dessus. Je lui ai dit « vous permettez » à un endroit de repos, et j’ai changé son système d’autorité ! Elle m’a laissé faire, assez éberluée. Je lui ai alors expliqué, et montré l’étiquette interdisant, sur ce modèle là, l’encordement sur le pontet. Puis je l’ai laissée … pas convaincue, car son guide préféré de l’année d’avant s’encordait sur le pontet, sur un autre modèle, évidemment !
J’avoue que j’ignore encore ce qui m’a pris, un réflexe paternel/d’encadrant, et je suis encore étonné qu’elle m’ai laissé faire !

Autrement j’accepte les conseils justifiés, on a tous nos instants de distraction, mais je ne demande pas à être « encadré » et je ne supporte pas les « encadrants ».

L’autre jour à Vizille j’ai eu un peu peur en voyant qu’un grimpeur dans la voie d’à coté était à la limite du retour au sol en cas de chute vu la position de son assureur, avec un bon mou et à un mètre de la paroi, mais comme c’était un type expérimenté, j’ai pensé qu’il aurait en cas de besoin le réflexe de se baisser en se reculant pour raccourcir la corde et éviter le retour au sol.

#6

Wow, c’est quoi ce modèle de baudrier ? A mon avis beaucoup commettraient l’erreur, moi le premier.

#7

un vieux modèle de Petzl, c’était il y a plus ou moins quinze ans … mais l’étiquette était bien visible, et très explicite !

#8

Posté en tant qu’invité par carlos 65:

hola je pense qu’il faut absolument intervenir s’il on voit une erreur tant pis si les gens se vexe et puis il y a aussi la manniere de le dire c’est sur que si on se la pete science infuse de la securité le message passe moins bien (surtout si c’est un prof :stuck_out_tongue: ,deformation professioinnelle :lol: ) aprés s’il y a un accident tu as la conscience tranquille et il devrait avoir compris c’est comme sur la route on sait que la vitesse tue mais on pense que ca n’arrive qu’aux autres

#9

Et alors? Pas bien grave de se faire remballer, non?

Oui, si on sait ce qu’on fait. Non dans le cas contraire: la liberté s’accommode mal de l’ignorance; être libre permet de choisir, ignorer non…

C’est une bonne question, qui pose celle de notre propre discernement; selon les situations, c’est plus ou moins évident. Mais a priori, j’écouterai, et en cas de doute, je discuterai.

+1. L’art et la manière…

#10

Moi je suis cash, je fais peur, voir je traumatise, dramatise, je vais pas prendre de gants avec des bidochons.

#11

D’accord avec carlos65; il faut le dire, on peut le faire en rigolant, avec un grand sourire, et en argumentant …

#12

C’est la sélection naturelle.

#13

J’adore !

#14

C’est aussi la pédagogie" learning by doing" la seule efficace, ou l’ apprentissage ( l’adaptation)par l’erreur.L’évolution des espèces ( de c…)repose sur ces principes :lol: N’en déplaise aux démagos, ramollo du vivre ensemble … :lol:

#15

Ouais mais moi je supporte pas trop la vue du sang.

#16

Posté en tant qu’invité par biduletruc:

Ya pas une histoire de responsabilité en cas d’accident que l’on avait sentit venir et que l’on est init/BE/Guide ?
C’est un peu hs mais je me pose la question.

Thx !

#17

Posté en tant qu’invité par camox:

+1

#18

Posté en tant qu’invité par camox:

les traits d’humour morbides ne me font plus marrer depuis que j’ai vu une grimpeuse se tuer à la maye pour avoir fait confiance à un mec qui avait du apprendre à grimper sur internet…

#19

C’est aussi une façon d’exprimer un malaise.

Pour le nombre de fois ou une remarque a été faite, le comportement de la personne n’a pas pour autant changé.

L’humilité n’est pas au goût du jour, comme reconnaitre ses tords. Au mieux, tu récoltes un sourire légèrement narquois, au pire une remarque désagréable.

#20

Juste une fois. A Hauteroche un mec avait mis une cordelette au relais et descendait en moulinette dessus. va savoir pourquoi !!!

Par reflex je lui ai gueulé d’arrêter, j’ai pendulé jusqu’à son relai et j’ai passé sa corde dans un mousqueton.
La cordelette était brulée à moitié.

Je lui ai juste dit « faut pas faire comme ça » …
je crois que quand il a vu sa cordelette il a compris :smiley: