Bonjour,
voilà je me demandais, si on utilise une branche d’un arbre qui manifestement est enraciné dans une voie, c’est validé ou pas ?
Le jardinage, c'est légal?
Non, c’est interdit.
Pour chaque branche tenue, tu devras faire 3h40 de TIG (travaux d’intérêt grimpeur), supervisés par les équipeurs du coin.
Légal …
Posté en tant qu’invité par claude G:
que vient faire la loi ici ? Peut-être l’éthique pour les puristes ? l’effort pour trouver une prise rupestre et non végétale ? ses habitudes de grimpe ?
L’escalade en milieu naturel est différente de celle d’un gymnase climatisé aux prises en résine colorée.C’est parti !
Le jardinage est légal uniquement si tu es jardinier. Autrement c’est du dumping professionnel sur les vrais jardiniers, de la concurrence déloyale et du travail en black.
C’est pareil pour le bricolage, la cuisine ou la mécanique à la maison. Laissons les pros faire son boulot !
Si les arbres font déjà parti de la paroi, c’est du libre.
En revanche, si l’arbre est arrivé après l’ouverture, l’aspect législatif est plus compliqué. Étudions la jurisprudence!
Dans les Calanques, à la grotte de l’ours, un arbre a poussé dans une voie, facilitant nettement le crux.
Plusieurs solutions:
Décote de la voie et de son taux d’intérêt
Dévaluation de la cotation d’origine, ce qui risque de créer une inflation
Arnaquer les ASSEDIC en déclarant ne pas avoir touché l’arbre même si cela est désormais peu probable
Posté en tant qu’invité par Fracked:
Je les caresse par politesse, j’embrasse l’arbre si j’ai été invité…
[quote=« Chris Shamois, id: 1788472, post:1, topic:159264 »]Bonjour,
voilà je me demandais, si on utilise une branche d’un arbre qui manifestement est enraciné dans une voie, c’est validé ou pas ?[/quote]
Me souviens de la question hurlée en pleine falaise, par un STAPS qui se faisait noter.
Pour le bloc ou la couenne sportive, non. Statistiquement. Car généralement, la cotation est basée sur un passage sans l’usage de la branche (prise, repos) et sans s’accrocher aux dégaines… Pour vérifier, suffit de s’interroger : est-ce qu’en passant sans utiliser la branche, ce serait plus difficile que la cotation ? Considérer la prise… mais aussi le repos (position de moindre effort) !
En bloc, les prises sur la végétation sont exclues, parce que y’a un côté trop temporaire de la prise (si l’arbuste crève ou se déracine, le passage originel disparait) ou trop facile (si t’es pas capable de passer sans, va faire de l’acrobranche!) ; on tolère le jardinage là où la difficulté est triviale (sommet du bloc après réta, quand le passage n’a plus d’intérêt physique/technique) ou bien si y’a pas d’autre choix (sommet aléatoire car pas nettoyé, tout terreux ou herbeux, glissant).
En couenne sportive, je vois pas mal l’usage des branches chez les débutants et moyens. Parfois une astuce pour « tricher » (et revendiquer ensuite la validation/cotation…).
Ou bien chez d’autres, leur plaisir personnel à grimper en allant toujours « au plus facile » (et tirant au clou quand c’est dur ou chiant), sans se prendre la tête avec des « règles » quelconques. Chacun son plaisir !
Reste certains passages (ou relais) en grande voie sportive, qui « obligent » parfois à prendre pied sur une grosse branche ou un vieil arbre, parce que c’est un passage intuitif, facile ou « joli » qui a été accepté par les ouvreurs. Mais je crois que dans ces cas, y’a pas vraiment de doute : faudrait faire un détour long ou compliqué pour l’éviter, la cotation serait augmentée, etc.
Pour le TA, chaque arbuste peut être un point de protection (sangle), avec la nécessité de tester l’enracinement (s’accrocher, secouer) et la même logique éthique que celle de se pendre (ou non) à une sangle ou un coinceur. La logique de progression devient surtout celle d’arriver en haut, d’aller « au plus facile » (au plus sûr) sur une ligne donnée. Donc on n’est plus dans les restrictions sévères de mouvement, imposées par la validation d’une voie cotée (on peut même passer en artif avec crochet/pédale). Dans l’esprit, l’arbuste peut être considéré comme un élément naturel (≠spit) de la voie ou de la montagne, qui aide à la progression, à l’identique d’une lunule ou un becquet. « C’est là, je m’en sers. »
Si le passage est tout sauvage (fissure/cheminée végétalisée), y’a même pas d’autre choix que d’attraper des branches, car faut « se frayer un passage dans la végétation » (comme on dit).
Pour l’écologiste, l’usage de la végétation tend aussi à fragiliser l’arbre, à faire disparaitre la végétation. Les parois difficile d’accès sont des réserves naturelles pour une faune/flore presque intacts, avec des arbustes (nains) qui survivent dans des conditions arides. Secouer la branche, c’est un choc/stress pour un arbuste ou petit arbre (destruction de radicelles) — pour un gros pin, c’est rien.
A l’inverse, l’usage régulier des branches par les grimpeurs permet de nettoyer progressivement la paroi en retirant tous les éléments sales, peu solides ou mal enracinés, transformant la voie en espace de jeu « parfait » (propre, sécurisé).
Mon point de vue sur les différents points de vue.
Merci pour cette tartine digne d’un philosophe danois. Comme quoi on peut pondre des tirades et des bouquins à n’en plus finir sur à peu près n’importe quoi. J’admire !
Posté en tant qu’invité par J. Hardinier:
Le jardinage c’est légal, par contre il peut y avoir des restrictions d’arrosage en été.
Légal ? Pas légal ? Ou as tu vu une règle du jeu en escalade ? Je pars du principe que c’est toi qui te la fais et si tu veux utiliser l’arbre il n’y a aucun problème.
Après il y aura sûrement des tordus du bulbe qui essaieront de te prouver par a + b qu’il ne faut pas mais c’est parce qu’ils n’ont pas compris que l’essence même de notre sport c’est la liberté !
J’admire également la longueur de la réponse, et le temps pris pour la faire !
Perso, je prends tout ce que je trouve sans me poser de question.
Pas vu, pas pris. Je sais que mon assureur est complice…
Pareil, je m’accroche à tout ce qui tient et tant pis pour les censeurs. De toute façon, il suffit de ne pas en parler et le tour est joué.
le truc le pire auquel je me sois tiré c’est, de mémoire, une touffe de ronces… même pas honte.
On peut aussi chercher le rocher à tâtons sous la végétation, ça entraine pour la grimpe de nuit…
Vous rigolerez moins quand la FFME interdira officiellement les branches et que les tricheurs finiront au tribunal pour croix abusives.
Vous rigolerez moins quand vous aurez un doigt arraché par un genévrier excédé.
Quelle leçon voulez-vous donner aux générations suivantes ? Que tout ce qui est à portée de main vous appartient ? Qu’on peut vaincre les difficultés par des actions immorales ? Est-ce que Jésus aurait pris la branche ?
Posté en tant qu’invité par Vamos!!!:
Sans la branche c’est 7b, et avec, du 7à branche.
Une fois, en couenne en plus, j’ai mordu une touffe d’herbe pour garder l’équilibre… Et j’ai travaillé la voie, j’ai recommencé ce mouvement à chaque fois!
(la plus à gauche à Mimet, dans le haut)
Posté en tant qu’invité par baou:
[quote=« Søren, id: 1788575, post:9, topic:159264 »]
[quote=« Chris Shamois, id: 1788472, post:1, topic:159264 »]Bonjour,
voilà je me demandais, si on utilise une branche d’un arbre qui manifestement est enraciné dans une voie, c’est validé ou pas ?[/quote]
Me souviens de la question hurlée en pleine falaise, par un STAPS qui se faisait noter.
Pour le bloc ou la couenne sportive, non. Statistiquement. Car généralement, la cotation est basée sur un passage sans l’usage de la branche (prise, repos) et sans s’accrocher aux dégaines… Pour vérifier, suffit de s’interroger : est-ce qu’en passant sans utiliser la branche, ce serait plus difficile que la cotation ? Considérer la prise… mais aussi le repos (position de moindre effort) !
En bloc, les prises sur la végétation sont exclues, parce que y’a un côté trop temporaire de la prise (si l’arbuste crève ou se déracine, le passage originel disparait) ou trop facile (si t’es pas capable de passer sans, va faire de l’acrobranche!) ; on tolère le jardinage là où la difficulté est triviale (sommet du bloc après réta, quand le passage n’a plus d’intérêt physique/technique) ou bien si y’a pas d’autre choix (sommet aléatoire car pas nettoyé, tout terreux ou herbeux, glissant).
En couenne sportive, je vois pas mal l’usage des branches chez les débutants et moyens. Parfois une astuce pour « tricher » (et revendiquer ensuite la validation/cotation…).
Ou bien chez d’autres, leur plaisir personnel à grimper en allant toujours « au plus facile » (et tirant au clou quand c’est dur ou chiant), sans se prendre la tête avec des « règles » quelconques. Chacun son plaisir !
Reste certains passages (ou relais) en grande voie sportive, qui « obligent » parfois à prendre pied sur une grosse branche ou un vieil arbre, parce que c’est un passage intuitif, facile ou « joli » qui a été accepté par les ouvreurs. Mais je crois que dans ces cas, y’a pas vraiment de doute : faudrait faire un détour long ou compliqué pour l’éviter, la cotation serait augmentée, etc.
Pour le TA, chaque arbuste peut être un point de protection (sangle), avec la nécessité de tester l’enracinement (s’accrocher, secouer) et la même logique éthique que celle de se pendre (ou non) à une sangle ou un coinceur. La logique de progression devient surtout celle d’arriver en haut, d’aller « au plus facile » (au plus sûr) sur une ligne donnée. Donc on n’est plus dans les restrictions sévères de mouvement, imposées par la validation d’une voie cotée (on peut même passer en artif avec crochet/pédale). Dans l’esprit, l’arbuste peut être considéré comme un élément naturel (≠spit) de la voie ou de la montagne, qui aide à la progression, à l’identique d’une lunule ou un becquet. « C’est là, je m’en sers. »
Si le passage est tout sauvage (fissure/cheminée végétalisée), y’a même pas d’autre choix que d’attraper des branches, car faut « se frayer un passage dans la végétation » (comme on dit).
Pour l’écologiste, l’usage de la végétation tend aussi à fragiliser l’arbre, à faire disparaitre la végétation. Les parois difficile d’accès sont des réserves naturelles pour une faune/flore presque intacts, avec des arbustes (nains) qui survivent dans des conditions arides. Secouer la branche, c’est un choc/stress pour un arbuste ou petit arbre (destruction de radicelles) — pour un gros pin, c’est rien.
A l’inverse, l’usage régulier des branches par les grimpeurs permet de nettoyer progressivement la paroi en retirant tous les éléments sales, peu solides ou mal enracinés, transformant la voie en espace de jeu « parfait » (propre, sécurisé).
Mon point de vue sur les différents points de vue.[/quote]
Non, non, si on n’a pas de scrupules ou, si, d’un point de vue purement technique, on est limite, on saisira la branche en guise de prise alors qu’elle doit rester avant tout un point d’assurage possible et rien d’autre. On ne se pose même pas la question à la simple vue d’un clou ou d’une cordelette isolés.Seule exception, si un arbuste constitue une plate-forme exiguë en paroi, on pourra bien évidemment le saisir pour se hisser et y installer un relais.Sans aller jusqu’à invoquer un coup de canif à l’éthique, on y verra juste la manifestation d’un souhait de grimper sur et grâce au rocher, l’essence même de l’escalade.