Le dry dans des voies rocheuses existantes est un scandale

Si je peux me permettre, déjà, bravo à @Rob.Bonnet.guide pour ses itinéraires, (jamais parcouru ceux de l’index, mais de Chamrousse pour l’instant) j’y ai fais mes armes , et ils sont très jolis, sans prétention, à l’image de visiblement tout son travail !

Et bon dieu, merci de mettre les informations publiquement ! Site internet et C2C, vindiou, quand on est étudiant et qu’on a déjà claqué tout ce qu’on a dans une paire de pioche, ça fait plaisir un peu de gratuité, et pas avoir à acheter tout les jours le dernier neige/glace/mixte à 30euros (même si je respecte le travail de ceux qui y participent, qui mérite une rémunération à la hauteur de leurs talents !)
J’ai l’impression que Robin a cette philosophie de l’accessibilité de la montagne assez prégnante dans son travail, de ce que j’en vois sur les réseaux, ça c’est vraiment cool et louable !

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Le Dry est au début de son existence. J’ai le sentiment que cette pratique a déjà fait évolué le niveau en alpinisme en permettant un entrainement ciblé sur l’escalade avec piolets et crampons.

Mais les pratiquants seront dans l’avenir de plus en plus performants. Nous pouvons les imaginer capables, dans quelques années de parcourir des voies d’escalade historiques. Et pourquoi pas Chimpansendrome ou Carmina burana (qui d’ailleurs s’y prèterait très bien), voir des voies dans le Verdon ?

On voit bien qu’un débat et des arbitrages seront nécessaires.

Merci à toi pour cet effort de synthèse objectif

Excellente seconde question qui en découle.
On peut s’imaginer que c’est le rocher qui arbitre.

plus malin que « premier arrivé, premier servi »

Historiquement, le raisonnement par qualité de rocher, c’est ce qui a motivé au début une sorte de séparation tacite avec le dry,
en reléguant le dry dans des zones de rocher pourries et l’escalade sportive là ou c’est plus sain.

L’idée est de se dire que dans les zones pourries :
1 - on y serait jamais allé en chausson
2 - les griffures seront vites enlevées car le rocher est « mouvant »

Le site de Servoz en est une belle illustration.
Avec l’escalade dans le sain à gauche, le dry dans le pourri à droite.

Même chose au lac des graves (mais inversé)
le sain à gauche avec escalade rocheuse, le dry à droite.

C’est le sens de ce que dit Michel Piola quand il propose 1500 itinéraires dans les aiguilles rouges pour aller faire du dry.

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« L’alpiniste est un homme qui conduit son corps là où, un jour, ses yeux ont regardé. », Gaston Rébuffat.
A 8 mn de marche d’approche et tout comme @mipi y’en a un de plus qu’à regardé @Rob.Bonnet.guide ! Et hop ! L’esprit a mu la masse ! :sweat_smile:
Merci à lui pour cette ouverture, l’équipement et le partage :+1:

Sauf provocation je pense que la communauté te serait gré de ne pas suggérer (ou faire) n’importe quoi avec une paire de crampons aux pieds et deux pioches dans les mains :pray:t3:
Évitons de jeter de l’huile sur le feu !
Le sujet est grave :nerd_face:

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il me parait un peu bizarre, un peu paradoxale de faire de l’escalade avec du matériel prévu pour la glace. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué.

Parce que ça évite de toucher le rocher froid à main nue, et que ça permet de grimper sur du rocher mouillé ou saupoudré de neige, ce qui est souvent plus difficile en chaussons ou en grosses.
Sans parler des zones terreuses ou herbeuses qui deviennent plus faciles que le rocher, alors qu’en chaussons c’est l’inverse (en comparant une dalle à 50-55° et une pente d’herbe à 50-55°).

Alors que les topos C2C viennent d’être créés, les nouvelles voies sont déjà bien fréquentées, les sorties associées parlent de plusieurs cordées dans chaque voie en gros.
Une surfréquentation est à prévoir. L’accès est extrêmement facile, et moins cher que l’aiguille. Pour de l’initiation c’est un terrain de jeu idéal, il en va de même pour les journées un peu pourries où on veut sortir mais qu’on ne sait pas trop que faire. Ça a pas mal de conséquences :

  • Beaucoup de passages en crampons n’a quand même pas le même impact que beaucoup de passages avec des chaussons. Là où la patine s’installe après beaucoup de passages, il en faut moins pour ruiner le rocher (en attestent les itinéraires classiques).
  • Des gens vont s’égarer, c’est inévitable. Certains vont se retrouver dans les voies d’été, ou autre part. Je trouve que c’est le problème principal. Et ça va se mêler au point suivant :
  • Des gens feront ces itinéraires par tout temps. Y compris quand c’est trop sec. Ça sera même plus plaisant pour ceux qui ont un meilleur niveau. Donc des zones de rocher initialement non affectées, le deviendront.

Les rayures de quelques passages sont esthétiques, les rayures de beaucoup de passages sont d’un autre niveau. Et par ailleurs, n’allons-nous pas en montagne pour sa beauté, entre autres ? De mon côté, j’aime énormément le mixte au sens large, mais les rayures me dérangent (paradoxal n’est-ce pas ?)

L’argument de faire ce qu’on veut en montagne, qui est un espace de liberté, est une évidence, on est là pour ça. Dans le respect des différentes activités, de la montagne et des autres pratiquants. Jusque là Robin coche toutes les cases. Presque. L’impact direct sur la montagne est très limité, l’impact indirect est très important, comme expliqué plus haut. Ce détail a toute son importance.

Je pense que c’est en substance ce que Michel aurait pu dire dans ses messages, avec une bonne part de non dit qui lui semble évident. Et il a sa manière de présenter les choses qui lui est propre.

Vous avez beaucoup parlé d’histoire, de grands noms, mais nous vivons dans une période radicalement différente. De part le volume de pratiquants (c’est le point principal), le matériel différent, et un niveau également très différent. Ce n’est pas très pertinent de se mettre à leur place, et je suis certain qu’au regard de la situation actuelle, s’ils étaient ici maintenant, ils auraient un avis différent de celui qu’ils avaient à l’époque.

Certains habitués du forum, non ou peu connaisseurs du domaine, ne peuvent pas s’empêcher de commenter, comme ils le font sur tout sujet, et je trouve cela très dommage. Le sujet est globalement sérieux, et cela apporte des remarques parasites clairement non pertinentes, qui brouillent le sujet plus qu’ils n’apportent de remarques constructives et intéressantes.

Un dernier point sur les nuances entre le dry, le mixte, et les règles tacites.
En dry sportif, il est admis qu’une falaise qui peut se grimper à mains nues ne doit pas voir de piolets. Jamais. Ce qui implique que les falaises sont en général des coins de rocher pourri, comme mentionné plus haut dans le fil. Certaines exceptions sont juste non grimpables à main nues (déversant et pas de prises ou autre raison).
En montagne, la logique reste finalement assez similaire, en moins radical. Pas mal d’exemples ont été données au fil du sujet. Ce que je retiens quand même, c’est qu’en dehors des zones qu’on pourra qualifier de sportives ou historiques, chacun fait bien ce qu’il veut, et que les règles tacites sont quand même moins ancrées.
Je resterai sur cette remarque sans conclusion, à l’image de ce débat qui n’a de toute manière pas de réponse claire et unanime.

Quand même : merci Robin pour tous ces topos, pour l’investissement et la passion que tu mets dans ta pratique. Également pour les arguments que tu as exposé, qui sont pertinents et intelligents (même si je ne les trouve pas tous valables). Cette petite altercation avec Michel n’est finalement qu’une goutte d’eau dans vos pratiques respectives. Et merci Michel pour tous les itinéraires majeurs que tu as ouvert, les termes sont finalement les mêmes, merci pour l’investissement et la passion que tu mets dans ta pratique. Vous avez des pratiques très différentes tout en vous côtoyant, et c’est dommage d’en arriver là.

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Donc Aiguille : 1 sortie rentrée en dehors des ouvertures, qui mentionne 2 cordées dans 1 voie sur le jour concerné.
Et 1 des ouvertures de Robin mentionne une cordée dans une voie déjà ouverte, soit 2 cordées dans la face ce jour-là.
Index : 1 sortie rentrée qui concerne 1 seule cordée

Voilà, c’était juste indiquer les données de fréquentation auxquelles nous avons accès (edit : sur c2c).

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Et sur FB, par un compte qui est surement dans les groupes FB de cascade, alpi, guides…

L’attractivité c’est surtout la proximité des remontées mécaniques. Que ce soit en chaussons, crampons, baskets, parapente (ok l’impact géomorphologique est quasi nul pour cette activité). Quand les remontées sont fermées tu vois une différence monstre.

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Les remontées mécaniques et les refuges sont la première cause de dégradation de la montagne, en fait. De par la lourdeur de ces installations et par l’accessibilité qu’elles procurent.

Mais aussi les autoroutes et les trains tant que on y est. C’est sur que si on habite en Argentine, en Inde ou au Canada, les montagnes sont belles mais il faut se lever de bonne heure pour aller faire le sommet à la journée.

On ne peut pas avoir le beurre, l’argent du beurre… etc

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Je mettrais vraiment pas les remontées mécaniques et les refuges sur le même plan. Et encore plus que les remontées c’est tout ce qu’il y a autour pistes, terrassements, retenues, restos…
Bon je crois que je suis HS là

A quand du dry dans la fissure d’ULA, les réglettes de Necronomicon ou les trous de Pichenibule, au nom de la liberté , du bien commun, de l’évolution des mentalités et de la libre jouissance ?

Est-on un vieux réac quand cette idée nous choque ?

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Il n’est pas question ici d’autoriser, mais de s’autoriser, c’est complètement différent. La liberté a bon dos, et est mère de toutes les dérives.

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Chacun voit midi à sa porte, et trouve les arguments qui lui conviennent pour légitimer sa pratique.

Est ce que volontairement mal poser la question c’est être un vieux réac ? :wink:

Il ne s’agit pas de parcourir des voies dont les conditions ne justifient pas l’emploi de piolets et crampons. Répondre à la véritable question peut d’ailleurs permettre de réaffirmer ce point.

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Tu peux expliquer le rapport entre aller en crampons en montagne, en conditions hivernales pas sèches, et aller faire du dry dans le Verdon ? Quel rapport avec sujet ici ? (à part l’outrance ?)

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C’est une façon comme une autre de soulever un problème. Mais si la majorité des gens ici ne voit aucun problème dans le fait de faire du dry sur des voies rocheuses existantes, en montagne ou en plaine, alors c’est sans doute qu’il n’y a pas de problème. Donc pas de débat.

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A l’époque des chaussures à clous et de chaussons en pneu, ceux qui auraient évoqué la possibilité de parcourir les voies en 9 actuelles serait passé, au mieux, pour de doux rêveurs. Des gens outranciers, je ne sais pas, mais certainement bons à être internés :smiley:
Qui sait quel sera le niveau en dry dans 10 ou 15 ans … Il est toujours risqué d’insulter l’avenir.

Qu’en au rapport entre les hivernales et le dry, il me semble évident : C’est le même qu’entre la grimpe et l’alpinisme, la cascade de glace et l’alpinisme, la randonnée et l’alpinisme. Pratiquer dans chacune de ces spécialités contribue à améliorer son niveau dans l’exercice de l’alpinisme. Je suis bien certain que, de la même manière, la pratique du dry contribue à obtenir davantage d’aisance dans l’ascension de voies d’alpinisme mixtes.

La remarque de @CPasFatal ne porte pas tant sur les activités en elles même que sur les terrains sur lesquels elles se pratiquent.

La mauvaise question n’est donc pas tant Est ce que le dry contribue à l’amélioration de ses compétences d’alpinisme ?, mais plutôt : Est ce que le dry peut se pratiquer sur les mêmes terrains que l’escalade ?

La bonne question est : Peut on parcourir en alpinisme mixte (et pas en dry) des voies d’escalade [^1] lorsque les conditions se prêtent à la pratique, donc plutôt en montagne ?

[^1] rappelons au passage qu’on parle dans le cas présent que d’une portion de voie où il sera totalement saugrenu de se balader en piolets/crampons (dry) quand les conditions seront sèches.

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Merci, c’est exactement ce que je faisais remarquer plus haut :
« On voit bien qu’un débat et des arbitrages seront nécessaires. »

Et pour ce qui est de parcourir des voies d’escalade en Dry, je dois reconnaitre que j’ignore de quoi demain sera fait. Ce que tu trouves « saugrenu » aujourd’hui, pourrait bien être banal demain.

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