Effectivement quand je veux parler de quelqu’un je n’ai pas peur de le dire, sinon je parle de moi…
Le dry dans des voies rocheuses existantes est un scandale
Ben… je tiens à remercier @mipi et tous les ouvreurs pour les voies qu’ils mettent à disposition de la communauté et je tiens à remercier @Rob.Bonnet.guide et tous les contributeurs de Camptocamp pour toutes les infos qu’ils mettent à disposition de la communauté.
Et je veux croire qu’ils le font par amour au prochain et qu’ils sont donc pareils dans l’essentiel.
C’est que l’essentiel est invisible pour les yeux…
… et parfois invisible dans les forums.
Donc si je comprends bien rayer légèrement le rocher avec des crampons c’est moche en plus d’être une atteinte à la montagne, mais les spits tous les 2m dans certaine longueurs de la voie en question en revanche aucun soucis ? C’est un peu hypocrite de déplorer l’impact d’activité que l’on n’aime pas tout en fermant les yeux sur ses propres pratiques
Le fait de qualifier une voie en montagne de « mes voies » et de comparer ça à une voiture qui nous appartient en dit long sur ta mentalité
Je crois qu’il y a une incompréhension sur le fond entre nos deux protagonistes.
Je ne pense pas que la révolte vienne du fait que Robin se soit retrouver en crampons sur un bout de voie déjà existante, mais plutôt le fait de dédramatiser la chose et d’en faire la promotion.
Sur le fond, on peut difficilement reprocher à Piola cette position. On va dégrader un itinéraire déjà ouvert, ou plutôt, on va dégrader l’éthique et la façon dans lequel il avait pris naissance, et donc l’essence même de son existence. Ce n’est que sur quelques mètres bien sûr, mais l’itinéraire est touché.
On pourrait débattre à juste titre de la légitimité de cette éthique, mais, comme l’a dit Michel, en montagne, la culture et la tradition vont au respect de l’ouvreur. On ne modifie pas un itinéraire de son propre chef et sans l’autorisation de son créateur. Certes, l’itinéraire ne lui appartient pas, mais c’est dans la doxa et la bienséance des montagnards depuis des générations : on y voit le respect pour l’ouvreur qui fut le premier a parcourir l’itinéraire, et pour les voies plus modernes, au travail colossal qui a été réalisé ainsi qu’à l’oeil qui a deviné la ligne. Lorsqu’il nous quitte, l’itinéraire revient à la postérité, il peut alors évoluer en fonction des pratiques modernes, même si l’élégance veut… Qu’on le laisse tel quel.
Autre point gênant soulevé par Mipi, c’est la cohabitation possible des deux pratiques sur des terrains respectifs, et ce… juste à coté ou presque. Si il n’y avait pas de terrain de jeu pour le mixte et le dry (à supposer que ce soit du dry ), alors cette ascension deviendrait une revendication de liberté, qui interrogerait alors sur les pratiques et leur places respectives.
Dernier point qui me semble d’une évidence totale. Mipi parle de protéger, conserver, et limiter la dégradation d’un bien inestimable et collectif. Encore une fois comment le lui reprocher ? Quand bien même nous pouvons avoir un rapport consommateur, nous devons tout faire pour préserver le rocher dans la nature du possible, et faire en sorte que les prochains puissent en profiter autant que nous. Alors certes nous n’avons pas encore trouvé de solution miracle pour contrer la patine, mais raison de plus pour redoubler d’efforts et limiter les autres dégradations. À ce sujet , Piola est un fervent défenseur des scellements, la solution la plus pérenne et moins défiguratrice pour les voies équipées. Il me semble important de rappeler qu’il a également dépatiné Indiana Jaune, pour ne citer qu’elle, après l’avoir ouverte, puis rééquipée sur scellements. Qui peut se vanter d’avoir apporté autant de pérennité à des itinéraires qui sont encore parcourus aujourd’hui ? Aussi nombreux ? Et aussi reconnus ?
Piola est une mémoire collective, un homme qui a transformé les pratiques, offert un terrain de jeu immense et défendu ce patrimoine. Malgré son humanité (nous avons tous des défauts), il est une forme de sagesse et ce qu’il dénonce devrait toujours nous interroger profondément sur la problématique soulevée.
Nous serons tous d’accord pour dire que le dialogue n’est pas son fort, la diplomatie encore moins, et qu’il est peu enclin à l’ouverture. Néanmoins j’ai toujours rejoint ses idées sur ses prises de positions car je trouvais le fond du problème juste et légitime.
Robin, je salue ta démarche constructive, ta volonté d’aller vers un dialogue et tes intentions saluables. Si tu domine largement ce débat en faisant preuve d’une grande intelligence et de bonne volonté, je comprends néanmoins ce qui chiffonne Piola.
Le fait de se rapatrier sur un autre itinéraire proche, le fait que tu n’aies emprunté que quelques mètres de l’itinéraire, tout est légitime et compréhensible dans la démarche que tu as eu et je ne te fais pas l’ombre d’un procès. En plus ce n’était que 10 mètres, qui effacent dans ce débat les 150 mètres d’ouverture élégante qui sont, eux, le véritable esprit de ta ligne. Néanmoins je comprend ce que dénonce Piola : la problématique n’est pas sur la gravité de l’acte mais de ce que cela implique sur les pratiques générales et communément admises, surtout avec la mise en ligne d’un topo.
Ton seul crime, ô combien modeste : avoir parcouru 10 mètres en crampons d’une voie estivale, toute proche d’une ligne que tu as repérée. Aucune mauvaise intention de ta part, personne n’en doute, ce qui est dénoncé, c’est de planter malgré soi une mauvaise graine qui peut germer dans l’opinion générale sur ce qui se fait ou non sur certains itinéraires, surtout avec la mise en ligne du topo. Et sans pour autant éprouver l’ombre d’un regret, je suis sur que c’est quelque chose que tu peux entendre.
L’éthique française n’est peut être pas parfaite, mais elle a ses fondements pour la plupart évidents. On doit évoluer avec elle, et on est en tous des acteurs, encore plus lorsque l’on est ouvreur comme tu l’est. Maintenant comme disait Edlinger… L’éthique est une affaire de soi à soi.
Je suis béat d’admiration devant cette intervention.
Quand on est fortement impliqué dans quelque chose (Quel que soit le domaine), il est souvent difficile, même avec la meilleure volonté du monde, de mettre de l’eau dans son vin par rapport à des positions contradictoires, de les accepter comme légitimes.
Je crois qu’ici tout est dit.
Dans ce post, on se retrouve à faire l’arbitre ou le juge entre 2 personnes appréciées dans ce forum.
Au fil des années une seule chose me tape sur le système dans le milieu de la montagne: la médiatisation à outrance de nos vies de privilégiés alpins. Est-ce par besoin de reconnaissance que l’on étale au monde la moindre jolie sortie, en soulignant bien devant les followers que c’était sauvage et qu’on était bien, seuls?
Vous êtes chacun victime de votre succès, l’objet du délit étant finalement futile…
Les coups de crampons sur l’inalterable rocher des arêtes de certains sommets du Beaufortain ne gâchent pas plus la journée que les spits qui y poussent…
Quand tout sera dans le pierrier le match sera nul.
Bien du mal à matérialiser sur les photos des deux voies la section commune qui est à l’origine de ce ( je cite ) «scandale » , que dis-je , de ce « massacre » , de cette « hérésie »
Merci Martin pour ton message, qui est construit, argumenté, intéressant, et écrit en ayant pris la peine de te renseigner: si c’était la norme on aurait un forum magnifique
Pour répondre à tes remarques, je vais déjà développer de manière structurée ce qui est la base de ma pratique, et de mon éthique : le respect de toutes les pratiques et leur co-existence.
Je me suis toujours battu depuis que j’ai démarré l’alpinisme ado pour que l’on partage le terrain. Cela inclus en priorité un point crucial : que la pratique des une n’empiète pas, et n’empêche pas celle des autres. En particulier, pour que l’on n’equipe jamais une voie ouverte sans points « artificiels » (goujons et scellements), ou qu’on modifie son rocher (taille/aménagement du rocher).
Deux exemples qui m’exasperent au plus haut degré : l’équipement sur goujons de nombreuses classiques « TA » grenobloises dont les dalles du charmant-som, et la taille de prises pour crampons à l’arête des Cosmiques.
On parle ici de modifications d’un itinéraire de manière délibérée, et je précise qu’évidemment les traces de passages non volontaires ne font pas parti de mes sujets de discorde : patine du rocher en escalade, nettoyage par le passage du lichen ou des pierres instables, traces de crampons.
Je vais poser un second préalable : tous les lieux de pratiques ne sont pas adaptés à tous les usages. Ainsi ça me semble évident qu’une falaise d’escalade située en vallée au soleil, le site de Fontainebleau, ou les voies d’escalade de la face sud de l’aiguille du midi ne sont pas des lieux d’alpinisme mixte…
De la même manière, la haute montagne sauf exceptions de quelques parois très compactes n’est pas un lieu où l’escalade « sportive » clef en mains aurait sa place (on pourrait citer ici aussi la face S de l’aiguille du midi !).
Pour tous les endroits intermédiaires, et le massif des aiguilles rouges en est un excellent exemple dans son ensemble, toutes les pratiques depuis l’escalade sportive jusqu’au trad engagé, ou l’alpinisme hivernal ont leur place.
On peut retourner à la paroi qui nous préoccupe, celle de l’antecime 2600m de l’aiguille de la Gliere.
Elle se situe en montagne, son rocher est agréable, peu raide dans l’ensemble, prisu, fissuré. Les couloirs, dièdres, goulottes sont nombreux, l’herbe est abondante.
En été c’est tout sec, facile d’accès. En hiver enneigé, englacé, toujours aussi facile d’accès.
Pour les cordées de niveau 5 autonomes ou non, c’est un bonheur en été.
Pour les cordées de niveau M2-M5, autonomes ou non, c’est un petit paradis !
Le tableau étant posé, qui pourra prétendre s’approprier ce secteur ?
Un equipeur aussi célèbre soit il, sous prétexte qu’il y a planté le premier des goujons, est il en droit de réserver cet espace pour le futur à la seule pratique qui l’intéresse ?
C’est là que j’arrive (et comme l’ont remarqué certains à juste titre, je n’arrive pas seul : tous les retours que j’ai eu sur « touffe enough », « mixte académie » et « Agro alpinisme du futur » sont très positifs. Elles vont devenir classiques et je m’en réjouis. « Basile le crocodile » fera certainement pareil).
Je suis conscient d’arriver sur un terrain à partager, où existent déjà 3 voies d’escalade classiques, une 4eme dont je n’ai trouvé aucune trace…
J’ai repéré cette paroi pour ses itinéraires mixtes, pas pour du Dry sur les voies d’été souvent compactes.
La première ouverture, dry académie, je l’ai faite dans une ligne de goulotte qui saute aux yeux. Elle ne touche pas les voies d’été, sauf par des traversées en neige pour venir prendre les relai d’été sur goujons. Cela permet de ne pas rajouter trop de matériel qui pourrait induire en erreur l’été, et avoir de bons relais pour gérer la fréquentation et les descentes en rappel.
Cette voie utilise sur L3 un passage de 2m au niveau d’un goujon de la voie inconnue, sur du rocher déjà pas très joli et qui ne posera aucun soucis. On prend aussi 2 goujons de cette voie au dessus, dans une zone avec autant d’herbe que de rocher, idem impact zéro.
La seconde ouverture, Agro alpinisme, je l’ai faite dans une autre ligne logique et vierge, du mixte sur herbe puis un diedre. La longueur suivante franchi un surplomb herbeux et fracturé infréquentable en été, pour éviter de passer dans la voie d’été, ce qui n’avait ni intérêt ni sens. La dernière longueur utilise de superbes fissures et une goulotte d’herbe à côté d’une voie d’été, qu’elle évite sauf quelques mètres de gradins herbeux en sortie.
Encore un terrain parfaitement adapté et une ouverture pensée pour co-exister
La troisième ouverture, « Basile le crocodile », a pour objectif de proposer un terrain plus soutenu, plus raide, et d’offrir une belle escalade technique sans être dangereuse.
La première longueur est totalement indépendante des voies d’été, du très beau mixte en coincement de lames, où j’ai nettoyé à minima pour la sécurité et placé les pitons nécessaires au crux et au relai.
La seconde longueur continue dans l’axe, avec la même éthique. Comme le pilier se rétrécit, on côtoie forcément la voie Piola sur les derniers mètres : j’ai placé à dessein un piton pour protéger et diriger l’escalade hivernal dans un terrain mixte à gauche du goujon visible de « mani ». Je peux assurer que j’ai tout fait pour ça soit beau et que ça cohabite… Personne n’est lésé au moindre degré.
La longueur de la discorde, la troisième, est une évidence du point de vue de l’escalade hivernale : une première partie fissurée à protéger sur coinceurs, une jonction en plaquages et verrous de lames jusqu’à un surplomb fissuré, puis une sortie raide en rocher et herbe avant la pente de neige. On vient ici toucher la voie d’été « inconnue » dont on peut clipper deux goujons (sans eux ce serait Friends et pitons, pas de soucis) Les piolets sont dans des touffes d’herbes ou des fissures, les pieds dans la neige et quelques grosses prises rocher.
Pourquoi je me suis autorisé à faire ce parcours, et dans quel esprit ?
- parce que le rocher est solide, fissuré, et que le passage en mixte ne va pas casser les prises et rendre impossible l’escalade.
- parce que je ne modifie ni le rocher, ni l’équipement, je n’ai pas d’impact sur l’escalade.
-parce que cette ligne n’est pas un parcours d’une des voies, mais une nouvelle manière de passer.
Mais aussi parce que : - le système de fissures n’a pas été privatisé par ceux qui l’ont équipé
- l’impact visuel et sur le rocher des passages hivernaux ne sera pas plus important, et même bien moins, que celui des voies d’escalade.
La fissure de Mani puliti est blanc brillant tellement elle a été nettoyée à l’ouverture. Les goujons se voient de loin…
Mon passage en crampons n’aura pas laissé même 1% de l’impact sur le rocher et la végétation qu’à eu l’ouverture de Michel
Pour ce qui est du sujet du « respect de la voie », je suis donc totalement en accord avec moi même et face aux autres « droit dans mes bouses » comme à chaque ouverture que j’ai fait, toujours en réfléchissant avant et pendant !
Je comprend qu’on puisse s’étonner en France, avec notre culture sportive de l’escalade, de cette démarche. Mais il est utile de prendre du recul et de faire la part des choses, et des compromis et ne pas oublier qu’on est en montagne sur une paroi enneigée plusieurs mois par an en continu !!
Jusqu’à cet hiver, les amateurs d’escalade sportive étaient seuls à profiter de ce beau terrain de jeu, à raison.
Aujourd’hui, les amateurs de mixte peuvent aussi en jouir, sans que ça n’enlève rien aux premiers cités dans leur capacité à escalader : même engagement, même difficulté, mêmes mouvements, et une voie toujours aussi belle même si un jour on croisera peut être quelques petites rayures blanches.
À propos de ces rayures qui semblent à certains si insupportables : chaque été, je fais remarquer à mes clients les rayures de crampons dans les itinéraires d’arête, il y en a généralement par dizaines (cela permet de leur apprendre une super astuce de lecture de l’itinéraire,) : jamais aucun ne les avait remarquées jusqu’ici !!!
Je comprends aussi les remarques de certains, « pourquoi ne pas être allé ouvrir plus loin il suffit de marcher ».
C’est justement pour ça que j’ai ouvert là, à la recherche d’un secteur qui permette, autant pour travailler comme guide qu’en amateur :
- de grimper par tous les temps et nivologie
- de se concentrer sur l’aspect technique et ludique de l’activité
- de grimper en venant en piéton
- de grimper des voies de niveau technique et physique faible.
J’ai aussi ouvert (en premier lieu) « touffe enough » qui est beaucoup moins accessible, et j’ouvrirai également des lignes plus éloignées de l’index et sans proximité avec des voies d’escalade… J’en ai encore repéré une dizaine aujourd’hui
Mais je ne suis pas un surhomme je ne peux faire qu’une ligne à la fois (surtout quand c’est une initiation ), je suis un papa qui passe 4 jours/semaine en famille, et j’ai aussi des clients qui veulent faire autre chose que ça
Donc j’ai fait ce qui m’a paru le plus utile, et le plus sympa… Et je vais être honnête : je n’ai absolument pas le sentiment d’avoir a m’en justifier
Alors pour moi le fin mot de l’histoire serait celui-ci :
Merci à Michel, qui a bien mal lancé le débat, mais au moins il existe grâce à d’autres personnes ouvertes à la discussion.
L’environnement en montagne évolue vite, les pratiques aussi. Avec beaucoup de retard sur d’autres massifs, on va donc apprendre à faire co-exister les pratiques et les besoins. On sera avisé d’aller voir ce que font très bien les anglo-saxons !
Et grâce à toi Michel, j’ai gagné une caisse de pitons pour continuer à ouvrir
En apparté je me permet de m’insurger sur une seule chose : la capacité de certains à vouloir s’exprimer à ma place sur mes motivations, et même sur mon futur (j’ai reçu un mp lunaire m’expliquant comment j’allais vieillir ). De quel droit me coller une étiquette de mec qui cherche la gloire ?
J’aime partager, depuis toujours. Mon métier de guide 100% indépendant dépend de ça également. Ce n’est pas pour autant que je cherche à faire le buzz…
Contrairement à d’autres je ne contacte aucun média, ne possède aucun sponsor, et fait juste mon bout de chemin dans mon coin
Ouf ! Bravo, bel effort !
Une réponse également concernant cette « majorité silencieuse » très pratique pour faire suite n’importe quoi à n’importe qui dans n’importe quel sens :
J’ai reçu des messages de remerciement, de félicitations, ou d’encouragement de personnes ayant beaucoup plus de légitimité que moi dans le domaine de l’ouverture en mixte
Je n’ai aucune intention de mettre en avant ces messages, et surtout pas de dévoiler publiquement les noms de ces personne ou la teneur de leurs propos, c’est du respect élémentaire.
J’écris simplement ce message pour rappeler la faiblesse de ce concept de majorité silencieuse. Elle n’existe pas dans un débat, personne n’a le droit de parler en son nom.
Si certains veulent faire connaître leur position quelle qu’elle soit, c’est leur démarche.
Tu en es sûr ? Tu l’as parcouru juste après l’ouverture en 1999 ?
Les milliers de passages depuis n’auraient eu aucun impact ?
Robin, tu n’as pas besoin de te justifier pour les autres voies mixtes que tu ouvres, dans ce secteur ou ailleurs, tant qu’elles sont indépendantes.
Que tu gagnes ta vie avec ton activité est légitime.
Tu dis vouloir rester droit dans tes bottes, et que l’itinéraire qui nous oppose va devenir classique en mixte : que puis-je y faire ? Le fait établi et le passage en force auront toujours raison.
Deux choses quand même ne vont pas dans cette histoire et, vous tous, vous m’excuserez d’en remettre une couche.
1/ De façon personnelle, c’est la deuxième fois dans cette discussion que tu lances des sous-entendu sur mes démêlés avec d’autres personnes. STOP. C’est limite de la manipulation de ne pas développer, mais suggérer que je suis le potentiel méchant de l’histoire. Si tu le désires, tu ouvres un nouveau post et on s’écharpe volontiers sur ce sujet.
2/ Le problème n’est pas seulement les 10m-15m de Mani pulite (plus la descente en rappel dans la ligne = crampons enlevés ?). Je suis absolument effaré que tu incites les gens à aller faire du crampons-piolet dans des voies entières comme l’arête E de l’Index ! Ensuite, ce sera des lignes au Brévent (la face E s’y prête fort bien) ? Les cheminées de la Vaucher au Peigne ? Toutes les courses rocheuses où il y aura quelques bouchons de neige ou glaçons en hiver ?
Tu viens d’ouvrir la boîte de Pandore (et tu l’assumes). Tu fais plein d’adeptes (sur C2C en tout cas ). Tu ne te rends pas compte de la responsabilité (pour ma part de la culpabilité) que tu endosses en changeant ainsi, unilatéralement, les règles de l’alpinisme en dry. Règles de « séparation » jusqu’alors établies, quoi que tu en dises, pour le bien de la communauté.
Dans tous les cas, avec ce/ces topos sur ton site, avec les raclages en règle des crampons, la voie ci-dessous est morte. Je t’en veux. Beaucoup.
Morte et enterrée.
Elle était déjà patinée et pas très agréable à grimper. Elle deviendra vitrifiée.
Tu connais la « Jaune » au Salève ?
Surtout, pourquoi s’arrêter à l’Index ? No limits si j’ai bien compris, alors que la patine du rocher est un des problèmes des plus prégnant (et irréversible) en voies rocheuses.
+1!
Michel,
C’est peut être indélicat et déplacé de ma part de parler de tes autres démêlés, mea culpa. Je vais faire un peu de nettoyage.
Accordes moi cependant deux circonstances atténuantes :
- il est très difficile de se retrouver mis en cause par une " idole" de la montagne, lorsque l’on est un illustre anonyme. Le rapport de force est énormément biaisé…
- c’est d’autant plus difficile lorsque l’idole en question arrive avec la finesse et la délicatesse d’un bulldozer, et une position extrêmement hautaine et accusatoire.
C’est pour ça que j’ai jugé utile de rappeler que je ne suis pas, et de loin, la seule personne en bisbille, et que cet état de fait est très fréquent : il suffit de parcourir ta page publique pour voir le nombre de fois où tu fonces comme un bulldozer sur d’autres personnes.
J’ai mes faiblesses aussi, et je fais des prouesses de self contrôle dans cette affaire pour continuer de débattre calmement, ma femme pourrait en témoigner elle qui me connait très bien
Michel,
Concernant le reste de ton message, permet moi d’être très franc : je suis interloqué, triste, et attéré de voir un collègue guide de haute montagne avoir si peu de maîtrise de l’histoire et la culture alpine.
L’itinéraire de l’arête SE de l’index n’est pas un itinéraire d’escalade, c’est un itinéraire d’alpinisme sur une arête, rocheuse en été et mixte en hiver. Il a été ouvert en 1913 par des alpinistes : l’escalade au sens moderne de l’activité n’existait même pas encore…
C’est un itinéraire de montagne, comme il en existe de nombreux autres dans les Alpes, qui sont parcourus en hiver depuis belle lurette !! Les Perrons de vallorcine, les dents de lanfon, l’aiguille d’entreves, arête du Gerbier, pic du pin, traversée toit agnelin, trois pucelles (y compris le couloir grange ! ),aiguilles d’argentiere,… On peut s’amuser à recenser tous les itinéraires qui sont classiques aussi bien en été qu’en hiver.
Concernant en particulier l’index, je suis le premier à publier des infos « dédiées », mais loin d’être le premier à avoir cette idée : l’arête était déjà tracée
Ce n’est pas à toi de décider que cette arete en particulier est dédiée à l’été.
Et par pitié, arête avec le « dry », c’est un mot qui ne veut rien dire si tu l’utilise comme ça !
Le « dry » comme activité, c’est l’utilisation de piolets et crampons sur des parois toujours 100% sèches, généralement associé en France avec l’utilisation du perfo pour créer des trous pour les piolets…
Les activités dont nous parlons depuis le début, on appelle ça comme tu le souhaite : alpinisme hivernale, ou escalade mixte. Là on arrêtera de mélanger les choux et les carottes.
après Robin, tu peux comprendre que quelqu’un qui a du passer peut être 50h a nettoyer une voie a l’équiper, a la réver etc (quand tu équipes une voie avec passion, ca t’occupes bien la tête). Quand tu es fier de celle ci, qu’elle synthèse ton savoir faire et de ta vision (bien sure totalement personelle) du beau ou du bien, tu es directement très affecté de tout ce qui peut la toucher.
C’est humain non?
Quelques question que je me pose (et dont je n’ai honnêtement pas la réponse!):
tu as fait une belle sortie (si si ça donne envie), mais est ce qu’elle aurait été moins belle si elle était resté confidentielle?
Est ce que les pratiquants de mixte on besoin que tout ce qui passe soit nommé et tracé?
Est il plus facile de trouver une belle ligne facile d’été, ou une belle ligne d’hiver?
Tu n’as croisé qu’un % faible de la voie de varappe, quid des répétiteurs, au niveau peut être plus faible, pas guide, et qui ont besoin de voir la face avec une ligne tracé au milieu pour s’y aventurer?
Et Hop, une troisième fois, tant qu’à faire…
Tu le fais exprès ? Tu ne t’en rend même pas compte ? Ca t’amuse ?
Bon, pour moi le compte est bientôt bon, quand je t’entend dire que l’arête E de l’Index n’est pas une voie d’escalade… => on a atteint le summum du nombrilisme avec toi.
Pour la simple raison que dans sa pratique de guide il a besoin, je suppose, d’itinéraire un minimum côté afin de pouvoir proposer la meilleure expérience à son client. D’autre part on ouvre dans la volonté de permettre à d’autres amateurs de s’aventurer dans la voie tracée et il est alors indispensable d’émettre un topo fiable pour éviter d’alimenter les récits d’accidents [de camptocamp]. Je comprends que l’on puisse reprocher à quelqu’un d’ouvrir trop de ligne au même endroit mais ce n’est visiblement pas le cas.
J’écris une dernière fois sur ce sujet, je me suis largement expliqué et cette histoire ne doit plus me bouffer le temps et le cerveau.
Se faire attaquer publiquement, nom à l’appui, sur un forum de grande audience et sans la moindre tentative de contact en privé est déjà très violent.
Venant d’une célébrité comme Michel Piola, c’est encore plus difficile, car son statut créé un rapport de force énorme.
Quand cela est fait de manière brutale, avec la finesse d’un bulldozer et une dose de mauvaise fois létale, c’est encore pire.
J’ai eu ma dose de stress pour l’année, je plie bagage, de toute façon chaque lecteur un peu curieux et attentif est capable de se faire une idée.
La passé répond déjà de beaucoup de choses en ce qui concerne les itinéraires d’alpinisme pratiqués en hiver.
L’avenir répondra de la pratique moderne du mixte et de son extension à des terrains de jeu où il est légitime.
Un énorme merci aux quelques personnes qui ont su élever cet erzatz de discussion, qu’ils m’aient compris ou non, soutenu ou pas
Ce sont des Humains
Les bulldozer, je les laisse au garage !