Le dry dans des voies rocheuses existantes est un scandale

C’est difficilement comparable, aucune voie n’est ouverte en écosse dans le style piolesque (spits, nettoyage, purgeage,topo…)

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Même si personnellement j’adore les voies purgées, spitées, nettoyées et décrites … je trouve quand même que dans ces échanges le dernier post de @Rob.Bonnet.guide est pertinent !

Le fait de planter un spit et donc d’abimer (pour mon plus grand profit, je le reconnais volontiers) donne t-il un titre de propriété sur la zone et le droit de faire la leçon à ceux qui ne font que le rayer ce rocher ?

J’avoue que ça ne m’arrange pas mais ça m’interpelle …

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Le titre de propriété ne reste qu’une formule sémantique qui n’a aucune existante légale cependant la moindre des choses c’est que l’équipeur /ouvreur puisse avoir son mot à dire quant à l’évolution de « sa » voie . Et essayer, tant que faire se peut, d’y faire respecter une certaine éthique , la sienne , celle avec laquelle il l’a ouverte. Sinon on peut aussi faire n’importe quoi et ce qu’on veut puisque en théorie rien n’appartient à personne : pas équipé, je rajoute des points , trop equipé je casse des points, il manque une prise , j’en bidouille une , trop de prise je les casses , etc . Le minimum vital dans notre éthique et responsabilité de la pratique c’est d’entendre , de comprendre et encore mieux d’accepter ce qui dit un ouvreur

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Je perçois cette quête de “pureté” et croisade de la part de @mipi comme une forme de «patrimonialisation » ( notion de « bien de famille” et crispations associées :wink:), inconsciente ou pas, sur la base du style qui est le siens (équipement nettoyage, purge, topo, notoriété)

Les anglo-saxons ont toujours eu un cran d’avance sur les alpins du continent . Ils ont tout inventé ( avec l’éthique qui est la leur ) sur ce qu’il qualifie de progression en terrain « mixe » malgré un terrain de jeu très limité comme l’est Ben Devis.

PS il y a 10 ans l’ascension de « Man Yoga » ( Canada ) avec J.Walsh ( entre autre) en style « mixe» n’avait impressionné .
Le terme “dry” ( tooling ou pas) ne semble pas faire parti du vocabulaire pour décrire ce style d’ascension.
Et ils n’ont pas l’air de “massacrer” ou “saccager” le rocher :sweat_smile: .
C’est plutôt délicat comme technique.
Ils y vont sur la pointe des pieds ( et des engins ) :sunglasses:
Je n’ai pas retrouvé la video en question !

J’en suis à réfléchir à l’urgence de la pérennité ou pas de nos mode de vie et de la dégradation de l’environnement pour mes descendants et donc de leurs survies.
A chacun ses lubies. J’y pense et puis j’oublie :wink:

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Ça ne donne pas un titre de propriété.
Mais si l’ouvreur évite d’équiper des bouses, le fait qu’il ait pris le temps d’équiper la voie pour l’escalade libre en chaussons (ou grosses) laisse entendre qu’elle est intéressante à grimper en chaussons. Ensuite les avis des répétiteurs montreront s il avait eu raison ou non.
Dans le cas où de nombreux répétiteurs trouvent que c’est une voie intéressante à grimper en chaussons, par respect pour ces grimpeurs et ceux à venir, on évitera d y aller en crampons. Dans une voie tres frequentée, en plus de l’avis de l’ouvreur, il y a l’avis des milliers de répétiteurs. Qu’est ce qu ils en pensent ?

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J’aime bien la notion référant à un « patrimoine ». D’ailleurs s’il n’y en avait pas quelques-uns pour explorer des itinéraires et bâtir ce patrimoine, ce n’est pas avec les « vêlleités » ordinaires que ça se ferait.

Ben justement, j’en suis de ces péquins qui trouvent bien pratique quand le temps est incertain d’avoir une voie à 10 minutes du téléph …
Je n’avais pas réalisé que mon avis, dans ce débat de pros, avait sa légitimité …
Hé bien perso, je ne vois pas en quoi mon petit plaisir de grimpeur de sec est prioritaire sur celui du local qui a la chance de pouvoir faire ça aussi l’hiver
Le fait d’être sur place (ou de prendre des vacances aussi pour grimper l’hiver) donne accés à des voies en mixte. Et la proximité du téléph est aussi un avantage pour ces chanceux …
Croiser une voie sur 10 m comme j’ai vu sur les photos de ce fil ne me dérange pas du tout.
Et même si je ne vois pas l’interet d’aller user du métal en faisant du « Dry » (ce qui je le rappelle n’est pas le cas ici car c’est bien du mixte), je pense que ce désinteret total pour l’exercice ne me donne pas le droit de l’interdire.
Je trouve l’analogie avec l’Ecosse pertinente aussi …

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Je pense que plus que les répétiteurs qui ont déjà profité de la voie, il faut l’avis de ceux qui voudraient y (re)grimper, que ce soit en chausson ou en crampons.

Enfin, dans le sujet, je pense qu’on oublie un peu le fait que la très grande majorité des grimpeurs de mixtes ou dry sont aussi des grimpeurs en chausson. Ça change pas mal la donne parce que pour une bonne partie, ils savent très bien que ce n’est pas une très bonne idée de saccager leur terrain de jeu l’été.

Bref, comme pour chaque ouverture, c’est pas gênant qu’il y ait un débat, tant qu’il se fait avec les formes.

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C’est bien simple : c’est foutu. On ne peut pas décemment aller salir ses chaussons dans une voie qui a été rayée.

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Oui et non : le royaume uni a une éthique différente, que ce soit pour le partage des voies, le respect de la nature ou l’utilisation des spits. Perso j’aime bien, mais j’aime bien grimper en voie sportive aseptisée aussi. Je trouve que c’est surtout pertinent pour garder l’esprit ouvert.

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D’accord avec la première partie, mais la deuxième n’est pas logique. Si les grimpeurs (mixte+chaussons) s’engagent dans ces voies, ils ont conscience de ce qu’ils font et assument le faire.

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Oui. C’est pour ça qu’ils ne vont probablement pas y grimper (ou ouvrir) si ils pensent vraiment que ça abîme la voie d’été.
Je ne comprends pas sur quoi tu n’es pas d’accord

« pour une bonne partie » : je pensais que tu sous-entendais que ces grimpeurs qui font à la fois du mixte et du chausson sont plein de contradictions et qu’ils se permettaient de « saccager » leur terrain de jeu en sachant ce qu’il faisaient. Une incompréhension mineure, cest pas grave.

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Au final en criant au scandale Michel a fait plus de pub à cette voie que n’aurait souhaité Robin.
Un échange discret entre les protagonistes aurait sûrement été plus souhaitable mais bon maintenant c est trop tard ca grimpe même quand c est sec…

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La meilleure réponse de tout le topic.

La pose de spit, plaquette, goujons abime bien plus le rocher qu’une lame ou un crampons, quand on veut faire le puriste on le fait jusqu’au bout, on grimpe uniquement sur protection amovible, sans magnésie et à pied nu pour ne pas laisser de gomme sur le rocher.

Mais quelle hypocrisie.

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Ce qui m’intéresse chez les anglo-saxons on est bien d’accord c’est :
1)Le respect de toutes les pratiques et ouverture d’esprit.
2) Une éthique stricte sur l’interdiction de modifier l’équipement en place d’un itinéraire

Pour l’interdiction stricte du goujon ce ne m’intéresse pas, je suis très content également de pratiquer des voies clef en main :wink:

Et je respecte cette éthique dans ma pratique : je n’ai rien modifié aux 10m en commun avec mani puliti, et j’ai réfléchi avant d’y aller, si c’était 10m sur écailles fragiles je serai passé ailleurs…

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Salir ses chaussons? J’ai quand même une petite interrogation sur le caractère de la dégradation. Même très rayé le dommage reste uniquement visuel.

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Je pense que @CPasFatal faisait de l’humour un poil second degrés
Enfin, c’est comme ça que je l’ai compris ce post

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Une référence à une pratique d’une toute autre culture est étrange.
L’Ecosse n’est pas les Alpes.
Mais n’hésite pas à aller ouvrir là-bas des voies selon leur formidable éthique de superposition des deux activités.

L’Ecosse n’est même pas membre de l’UE (union des escaladeurs) :slight_smile:

Or, chez nous, la bienséance suggère de séparer le dry-mixte des voies de pur rocher. C’est factuel, ancré dans les habitudes depuis des lustres. Pas besoin d’en redire les raisons ici.

Sinon, oui, chacun peut aller dénicher aux quatre coins du monde une pratique qui lui convient, s’y référer, puis l’imposer, donc :

Moi, Monsieur Tartengoujon, je décide d’aller spiter l’intégralité des voies trad d’Ecosse, parce qu’en France c’est la règle et que, finalement, voilà la bonne éthique. Cela ira dans le sens de la performance et de l’évolution de l’escalade (on peut superposer les 2 pratiques = les locaux n’ont qu’à grimper sans clipper les points). Finalement, c’est ma « liberté » de M. Tartengoujon, non ?

Moi, Monsieur Kim, je décide qu’on ne peut plus aller dans le massif du Mt Blanc en dehors de groupes organisés, accompagné d’un guide du gouvernement, sur un itinéraire déposé en préfecture, puisque c’est la bonne méthode en Corée du Nord.

Perso, Monsieur Saxo et venant de Suisse Saxonne, je décide de dévisser tous les spits d’Europe, car l’assurage exclusif sur nœuds de cordes coincés dans les fissures est la (leur) seule façon de grimper, en toute pureté.

Ce qui est d’ailleurs encouragé par Monsieur Donald, des USA, qui inonde X de ses spots visant à interdire les descentes en rappel et à retirer tous les points fixes des parois, puisque les parcs nationaux américains souhaitent faire évoluer la réglementation dans ce sens.

L’Ecosse a ses propres règles, qui n’ont pas vocation à être imposées partout. D’ailleurs, le nombre de pratiquants et la pratique du granite pur n’est de loin pas comparable chez eux qu’à Chamonix.

Tu sais, Robin, j’ai toujours refusé d’aller poser des spits au Wadi Rum, parce que M.Howard avait dit que c’était la convenance, ni à l’Aladaglar en Turquie parce que, là aussi, il s’agit d’une règle historique…

Chez nous, ne pas superposer les pratiques de dry et de grimpe est une valeur de partage et de respect d’autrui, non pas une contrainte liberticide comme tu le présentes.

NB: ni le spit, ni le scellement, ne donnent un droit de propriété. Je m’offusquerais tout autant si tu développais le « dry-mixte » dans de pures voies trad du massif, que ce soit de moi ou des anciens n’a pas la moindre importance. Je défend tout autant le respect dû au Dièdre des Mousquetaires à l’Aig de Roc, à la traversée des clochetons de Planpra que Mani pulite ou la SE de l’Index.

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[modéré : si vous ne savez pas vous exprimer avec courtoisie, abstenez-vous de le faire]
Tu ne lâche rien sur le mot dry, alors que dès le départ ce n’est pas du tout le sujet…

[modéré : si vous ne savez pas vous exprimer avec courtoisie, abstenez-vous de le faire]
C’est quoi une « pure voie trad » du massif, par rapport à juste une ligne qui a sa logique, et qui a très bien pu être parcourue en trad, en été et/ou en hiver ? Une fois ce statut acquis (et validé par qui ?), plus personne n’a le droit d’essayer d’y aller en conditions hivernales ?

Un mauvais procès dès le départ, cette mise en cause publique jouant sur les mots, et ça ne s’arrange pas. Désolé Michel, mais l’idole est salement écornée. De toutes façons, les gardiens de la morale auto-proclamés, et partie prenante de plus, ce n’est jamais très bon.