Mike Fowler est un des précurseur du “dry”moderne dans les années 80 !
L avait pas le choix : Douvre a côté de chez lui ou Ben Devis à 2000 bornes pour taper du mixte. Fallait être motivé !
Le dry dans des voies rocheuses existantes est un scandale
Bien que tout le soutien apporté à Robin dans cette conversation reflète de belles valeurs, je ne comprends pas que ce qui est dénoncé par Michel Piola soit aussi incompris. Le faire passer pour une Tatie Danielle agressive qui tire a vue me fait bondir.
Son message est simple. Les coups de crampons dans les voies d’escalade sont un saccage. Ce n’est pas dur à comprendre, et l’idée n’est pas nouvelle ni de lui : c’est admis et clair depuis longtemps dans les pratiques collectives. En plein d’endroits, cela se fait sans problèmes et chacun grimpe sur son terrain de jeu sans abimer celui des autres. Aux exemples suscités, j’ajouterai Eptingen où de splendides voies en rocher se trouvent non loin de falaises de dry, avec chacune leur public respectif.
Il ne s’approprie pas la voie et son terrain, c’est une fois de plus les convenances montagnardes. L’éthique veut de respecter les ouvertures en les laissant telles quelles et en se tenant à distance. Il est depuis toujours mal vu d’ouvrir de nouvelles lignes près des anciennes, quand bien même et surtout lorsque les pratiques différent (le Verdon, pour ne citer que lui, nous a offert son lot de polémiques, parfois encore toutes récentes, sur le sujet). Ce n’est pas un caprice d’ouvreur, mais un garde fou pour éviter que tout le monde ouvre de façon frénétique et que tout se noie dans un bordel indéchiffrable.
L’auteur de cette polémique est un immense défenseur des pratiques et des pratiquants. Quelque soient les sujets qu’il ait pu dénoncer par le passé, le bien collectif fut toujours son fer de lance. C’est pour vous qu’il se révolte ! Vous devriez toujours sérieusement vous interroger a chacun de ses coups de gueule.
Robin, si tu lis ces quelques lignes, Piola est une sentinelle, et a l’époque de la surfréquentation, des pratiques autodidactes, et de la perte des valeurs au nom de l’individualisme, son oeil, intransigeant, guette les moindres dérives. Merci a lui de veiller sur nos pratiques car peu le font. Je sais que tu as l’intelligence de comprendre que cette attaque ne te vise pas personnellement mais les dérives qu’implique un topo de mixte qui parcourt une voie d’escalade rocheuse. Si on veut préserver, c’est une évidence qu’un topo qui décrit cette ligne soulève des problématiques de pérennité.
Je sais que tu as aussi l’intelligence de comprendre que les coups de gueule se font en tapant du poing sur la table, et qu’il est obligé de le faire avec la finesse d’un bulldozer s’il souhaite éviter que tout le monde s’en foute royalement. Une fois encore le coup de bulldozer ne vise pas l’être humain mais les risques qui pèsent sur les pratiques.
Notre liberté s’arrête là où débute celle des autres. Ouvrir une ligne de mixte, oui, si on ne détruit rien. C’est à la fois du bon sens, une forme de respect et aussi… de l’élégance. Certaines personnes pensent (et je les rejoins) que des dommages peuvent être impliquées sur un itinéraire déjà existant, mais pire encore : ce qui nous inquiète ce sont les pratiques qui pourraient être amenées se généraliser avec comme principal effet la dégradation d’un bien précieux, fragile, et irréparable. On ne doit pas encourager ce genre de pratique, ou leur accorder la moindre légitimité.
Tu as ouvert une ligne, elle était sans doute belle, mais tu ne t’es pas concerté avec les ouvreurs, tu es passé sur une ligne déjà existante avec du matériel qui l’endommage, et quand bien même les dégâts sont infimes, le dommage est symbolique et c’est ce symbole qui pèse si lourd dans le débat.
Jean Michel Cambon disait qu’il n’y a que ceux qui ouvrent qui s’exposent aux critiques. En effet en traçant une ligne, et comme bien d’autres avant toi, tu as donné naissance à une polémique. Combien de grands noms de l’ouverture se sont echarpés ici au sujet d’équipements et de cohabitation des pratiques avant toi ? Il n’y a pas de quoi te mettre au ban, loin de là.
Ouvrir c’est agir, et agir s’est forcément s’exposer a commettre des erreurs, ce qui est humain. Mais laisser ton topo en ligne, alors qu’il implique de traverser d’autres voies d’escalade purement rocheuses les crampons au pieds, c’est persister dans cette erreur. En tout cas cela va contre les bonnes pratiques montagnardes et le respect du patrimoine commun.
La sagesse voudrait que tu retires ton topo. Bien sûr rien ne te force a le faire, mais la sagesse le voudrait. Faire une erreur ce n’est rien, et cela ne changera rien à l’opinion largement favorable que la majorité des lecteurs ont pour toi, moi y compris. Mais j’avoue que je serais un peu déçu si je voyais que tu serais prêt à mettre en avant tes ouvertures alors qu’elles pourraient représenter l’ombre d’une menace pour des itinéraires pré-existants. Rien de dramatique, et je ne partirai pas en croisade, simplement les valeurs comptent, et elle serait marqué d’un mauvais sceau.
Certains tentent de faire de la montagne un sport, mais c’est bien plus que cela. La montagne est avant tout un terrain d’expression des valeurs. Ouvrir est une expérience d’une grande richesse, mais attention, c’est aussi porter une lourde responsabilité et devoir montrer l’exemple pour le bien de tous.
Mon point de vue est clair, dans mon message précédent, et va globalement dans le même sens que le tien (désolé Robin), mais je ne suis pas d’accord sur ce point. De base, les joutes verbales « violentes » sont souvent les moins productives et constructives, et mènent à des dérives.
Et un point notable, Michel Piola a une aura et une notoriété que peu de personnes ont, de part sa carrière entière d’ouvreur. Des mots bien placés et sans agressivité auront l’impact voulu.
Dans la pratique, l’idéal aurait été une rencontre des protagonistes, et une conclusion partagée par les 2, plutôt qu’un débat par écrans interposés, mais je suis un utopiste dans l’âme.
Merci d’avoir si bien résumé le sentiment de beaucoup, le respect du commun face à l’individualisme et la mise en avant de l’égo.
Un professionnel libéral qui se fait un peu de pub à 10 mn de la benne comment lui demandé de respecter la face et son histoire, un mal bien de notre temps.
Et pour un peu plus de réflexions, trouvez vous normal que des professionnels libéraux exploitent pour leur profit un bien public qui est le milieu naturel sans contreparties. Moi ça me choque, un commerçant ambulant paie sa patente pour vendre sur une place publique.
Ça n’a vraiment pas de sens cette comparaison. D’un côté un espace naturel, d’un autre un espace public aménagé avec des deniers publics.
Ben voilà, avec des paroles bien mesurées et respectueuses, on est certain de calmer le jeu.
des vendeurs de topos ?
Des noms des noms !
L’ancêtre des « professionnels libéraux » ( capitalistes ) qui se font de la pub à deux balles à 10 mn de la benne ( ndr : en ouvrant et équipant des voies pour le prolétariat ) je cite « « comment lui demandé de respecter la face et son histoire »
Autant mettre la référence :
– Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens, PUG 2002, p. 159 « la technique du mais-vous-êtes-libre-de ».
A bon un espace naturel exploité à titre privée ( et dans bien des cas souvent grâce à des deniers publics) reste avec tes œillères.
Quand à comparer, la vente d’un topo qui sert en grande partie à ouvrir de nouveaux itinéraires et entretenir des anciens et un libéral qui exploite pour son seul compte ce même espace, c’est sur cette comparaison n’a aucun sens.
??
Il ne me semble pas que les voies soient interdites à tous ceux qui ne paient pas les services de l’ouvreur.
Donc globalement tu vises tous les professionnels de la montagne. Normalement ils paient ursaaf, impôts et compagnie.
Je ne souhaite pas trop aborder ce sujet et je n’ai pas lu tous les arguments.
En général, je crois qu’une falaise ne devrait jamais être utilisé pour le drytooling, car ca ne servirait qu’à des fins d’entrainement et peut être réalisé ailleurs (falaises spécialisées). Cependant, sur les routes ‹ haute montagne ›, cela (version mixte/dry d’une voie été) a plus de sens pour moi car cela peut donner une seconde vie à l’endroit. La même voie en mixte ou dry peut être aussi beau, voire plus, que «l’original». Je peux apporter des arguments à cela, mais peut-être que des exemples fonctionnent mieux?
- Diavolezza Express sur Cambrena (Graubunden) a les deux quotations depuis le depart et c’est parcourru dans les 4 saisons en modes differentes. Personne ne se plaint la bas.
- Un nombre incalculable de voies écossaises ont été gravies en hiver comme en été. Parfois, un itinéraire facile en été devient un itinéraire hivernal difficile (HVS à VIII/8) ou inversement (E5 devient V/5). Une première ascension hivernale sur une voie estivale est là-bas une chose et elle est recherchée et célébrée.
- Pensons aux voies comme Rebuffat-Terray sur les Pélérins, qui était une voie rocheuse, mais qui est désormais maintenant un objectif purement hivernal célébré après que Rouse et Carrington aient réalisé la première ascension avec crampons et pioches.
Je suis sûr qu’il existe d’autres bons exemples que j’oublie maintenant. Ce sont ceux que j’ai fait et qui me sont posés la question. Cela ne me paraissait pas honteux à l’époque et ce n’est pas le cas aujourd’hui. Il y a de la place pour tous à la montagne. Si cela est fait avec respect et considération et si cela a du sens: live and let live.
Aucune envie de recommencer ce débat où pour moi tout a déjà été dit, mais je rebondis sur le magnifique exemple des écossais, qui ont un terrain de jeu qu’ils savent très bien se partager
Contrairement à ce débat où Michel voudrait nous faire croire qu’en montagne escalade et alpinisme hivernal ne peuvent coexister, sous peine que la voie soit « morte et enterrée » pour l’escalade… En Ecosse on présente la même voie comme une superbe classique dans les deux pratiques, et bien que ce soit parcouru depuis 1896 en hiver, je peux témoigner pour y être passé que le rocher est encore superbe dans le « 40 feet corner ».
Le topo du Ben Nevis est plein à craquer de voies similaires parcourues toute l’année.
Et le ben Nevis, c’est justement le même type de terrain qu’autour de l’index et la même façon d’y grimper en hiver
Il me semble en effet que les deux protagonistes ont dit ce qu’ils avaient à dire et c’est peut-être pas la peine d’en rajouter de notre côté.
Bon je dis ça je dis rien.
Ou alors ouvrir un sujet spécifique parce que visiblement ça prête à débat mais pas centré sur Robin et Michel.
Et quitte à faire (je ne sais pas si c’est possible) modifier le titre du sujet qui est un peu provocateur.
Provocateur ? Scandaleux .
Un scandale dans le scandale en quelque sorte
Il y a quand même du nouveau dans ct’histoire car, alors que les devins nous disaient que =>
Les sages (pas moi pour le coup) nous avertissaient que ces voies deviendraient potentiellement très parcourues sans égard aux conditions =>
Il est interdit d’interdire, certes, mais il est encore plus urgent de réfléchir à la pérennité de nos belles classiques rocheuses.
Alors, soyons tous solidaires avec les générations de grimpeurs qui arriveront derrière nous et qui souhaiteront grimper sur du caillou pas trop dégradé.
Par chance, il y a des voies de mixte géniales, démentes, à faire à peine plus loin Camptocamp.org , dans des déserts de voies rocheuses, et les possibilités de s’éclater piochons en mains sont infinies dans cet Eldorado des Aiguilles Rouges.
Perso « voies rocheuses existantes » déjà ça me hérisse le poil. Comme si elles n’existaient que depuis qu’elles sont équipées. Et si c’est effectivement le cas ça veut juste dire que c’est pas des voies logiques à la base, qu’elles n’auraient pas existé sans équipement. Dans ce cas je ne vois aucune raison de censurer des voies plus logiques qui les emprunteraient en partie.
L’arête SE de l’Index est totalement logique mais je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas la faire en hiver et avec des crampons si nécessaire.
La modération pourra me modérer si elle le juge utile.
Faudrait savoir ! Il faut les parcourir quand c’est sec ou quand ça ne l’est pas ?
C’est bien beau tout ça, mais je n’ai encore eu aucune réaction à ce qui se fait en Écosse de la part des chevaliers blancs de l’éthique ?
Alors, en faisant cohabiter les pratiques sur un terrain très semblable aux aiguilles rouges (mais qu’ils n’ont pas spité, serait ce le nœud du problème quand le goujon ou le scellement semblent attribuer un titre de propriété? ?), les écossais sont ils des barbares ou des exemples @mipi ?
C’est la dernière chose que j’ai à dire pour ne pas tourner en rond
@Rob.Bonnet.guide même si dans le métier de guide c’est peu recommandable, le lâcher prise a tout de même quelques vertus