Le confort des refuges

Posté en tant qu’invité par Carduelis carduelis:

[quote=« Carduelis carduelis, id: 1171459, post:40, topic:110330 »]On s’allonge, on admire la voie lactée, les mers et les cratères de la lune, les pléïades, Pégase, la petite ourse, vénus, saturne, le lynx, la baleine, le dauphin, la grande ourse, les étoiles filantes…
On s’arrête et on prend conscience qu’on est insignifiant, qu’on fait partie d’un grand tout. On s’arrête, on bivouaque, on contemple.[/quote]

Et bien sûr, on ne peut pas faire tout ça dans un hôtel-restaurant d’altitude. Quelque soit son niveau de confort.

Voilà, pour recentrer la discussion.

Le confort d’un refuge, c’est l’accueil et le plaisir de rencontrer les gardiens.

(copiright, évidemment)

Et si le refuge n’est pas gardé, le refuge reste un refuge, point barre.

EDIT : et leur bouffe :smiley:

+1


(la grande ourse en 1D)

+1 :slight_smile:

Quand je pars en montagne ce n’est pas pour avoir le confort d’une maison ou d’un hôtel.

Eh bien! Je ne m’attendais pas à tant de réactions, mais celles-ci m’aident grandement!

Pour répondre aux quelques questions qui m’ont été retournées, mon étude est en effet très large et inclut tous les types de montagnards et tous leurs choix en matière de repos, y compris les bivouacs. Le but de mes recherches étant d’une part d’étudier l’offre existant et son adéquation avec vos demandes et besoins, mais aussi d’établir un lien entre luxe et dépassement et de soi, de l’exclusivité accessible uniquement à la force et à la détermination.

Je suis très contente de voir que certains emploient le mot « touriste » pour différencier deux types de clientèle dans les refuges et d’émettre la possibilité de créer différents refuges pour satisfaire des groupes dont la demande est très différente de celles des alpinistes, c’est une réponse que j’ai déjà envisagée pour la conclusion de mes recherches.

Si certains d’entre vous ont déjà participé à des expeditions commerciales, je serais également très curieuse de savoir s’ils ne trouvent pas une petite contradiction entre le fait de participer à des courses très couteuses et qui se déroulent pourtant dans des conditions très difficiles.

J’ai crée un petit questionnaire auquel vous avez très largement répondu au travers de vos réactions, mais si certains souhaitent tout de même le remplir, il est disponible ici https://spreadsheets.google.com/spreadsheet/viewform?formkey=dFdVY3lpeDZDaGwxWU1lcHRUVUlXYWc6MQ

Si vous êtes intéressés par l’écrit final, n’hésitez pas, je me ferais un plaisir de vous le faire parvenir.

D’ici là, vos avis sont toujours les bienvenus!

Salauds de touristes…

Et les gamins, drôles, morveux… vous en pensez quoi?
Sont ils acceptés et acceptable en refuge pour « touristes » ou alpinistes.
A partir de quel age?
J’aimerais avoir quelques avis, personne n’en a encore parlé, ça m’intérrèsse.

Question intéressante. Perso, je ne les emmène pas, car trop petits mais quand je serai certain qu’ils sont silencieux la nuit, je reconsidèrerai la chose. Pour l’instant, les (rares) fermes auberges proposant l’hébergement dans les Vosges, sont une excellente alternative, histoire de leur faire découvrir la montagne. Le refuge, c’est autre chose, et ça me ferait bien suer d’être réveillé la veille d’une course par un gamin la nuit. Toute l’année chez moi, pas de problème, mais pas en refuge.

Bonjour,

il y a un article très intéressant dans le n° de février 2011 de Les Alpes, la revue du Club Alpin Suisse, qui traite de l’évolution du confort dans les cabanes du CAS : http://alpen.sac-cas.ch/fr/archiv/2011/201102/af_2011_02_10.pdf

Finalement il semble que les alpinistes ont toujours voulu se contenter du confort de « base » dans les cabanes. Simplement cette notion de « base » a pas mal évolué au cours des années :slight_smile: Apparemment, déjà au 19e siècle il y avait des gens qui se plaignaient du « débordement de luxe » des cabanes.

Merci âlex, c’est une pépite :slight_smile:

Posté en tant qu’invité par Noisette2:

En Suisse comme ailleurs, j’ai tout de même l’impression que ce ne sont pas les alpinistes qui demandent l’amélioration du confort. PAs les randonneurs non plus d’ailleurs.
Si les alpinistes prennent une douche, c’est que quelqu’un a construit la douche. Et une fois que la douche est construite, et les panneaux pour chauffer l’eau sont montés en hélico, il faut être sacrément droit dans ses bottes pour ne pas en profiter « par principe ». Mais est-ce que tous ces gens qui prennent leur douche se seraient plaints si elle n’avait pas été là ? J’en doute. Je connais d’ailleurs une sacrée tripotée de gars qui ne supportent pas d’être sales et qui se débarbouillent à l’eau de fonte, voire à la neige en hiver, et qui n’ont pas besoin de douche.

Donc le fautif (oui, c’est bien une faute à mon avis), c’est le gestionnaire du refuge qui construit la douche. Pourquoi la construit-il ? Parce qu’il pense que s’il ne le fait pas, les gens seront mécontents et ne viendront plus dans son « refuge-hôtel », qui perdra de l’argent (point de vue du gestionnaire-gardien) et devra fermer (point de vue du propriétaire - CAS ou autre).

Seulement, est-ce bien pensé ? La encore, pas sûr. Effectivement, l’existence de la douche et autres éléments de confort justifie la hausse du prix de la nuitée, et améliore donc la rentabilité du refuge-hôtel sur le plan comptable à court terme. Le fait que le refuge soit plein peut être considéré que la demande de douche existait. Mais le refuge aurait-il été moins plein sans cet investissement lourd ? A priori non. Je ne connais pas d’exemple de refuge « en perte de vitesse » qui ait été économiquement relancé par un investissement « de confort ». Les cabanes pourries, si les courses sont belles et « à la mode », sont aussi fréquentées que les autres (en haute montagne bien sûr ; pour les étapes/objectifs de rando, c’est différent).
Seulement, le propriétaire a dépensé des dizaines de rotations d’hélicos et pourri la montagne. Et comme résultat : certaines personnes qui n’ont rien demandé et qui se contentent très bien de conditions moins confortables, peuvent profiter de la douche et payent plus cher ; quelques marginaux (« randonneurs ») viennent passer quelques nuitées (mais je doute qu’il y ait beaucoup de « randonneurs-hôtel » au mont Rose juste pour la qualité de la cuisine), et d’autres (pauvres, étudiants, économes, spartiates ou autres) fuient… en bivouac ou vers d’autres courses.

Bref, un changement de public à la marge, provoqué, et non pas suivi, par un investissement économiquement pas forcément rentable et environnementalement néfaste. Finalement, le refuge répond aux règles de la société de consommation, qui privilégie l’offre et l’écoulement de la production à la demande et à sa couverture…

Absolument. Ce n’est pas l’alpiniste qui demande, c’est le gestionnaire (disons le maître d’ouvrage, plus généralement) du refuge qui impose.

Le confort inutile augmente le prix et attire des personnes qui n’ont rien à faire en cabane ou en refuge. Plus la (haute) montagne se démocratisera plus ce sera le bordel.

En montage je préfère quelque chose de spartiate, pas besoin de suite ni de spa.

Ah bon, pour toi une course en montagne est donc une corvée, la perf seulement ?
Perso, même si l’objectif ‹ sportif › n’est pas atteint, ça aura tout de même été l’occasion de sortir en montagne, de découvrir le site et sa beauté.

A moins d’être professionnel de la montagne, on est touriste par définition, de haut niveau pour certains si tu veux !

C’est surtout que les avis recueillis ici ne sont pas représentatifs de la grande majorité des montagnards !
S’il y a une évolution dans le confort des refuges, c’est que la demande est forte et si les alpinistes étaient majoritairement des adeptes du bivouac, les refuges seraient vides ce qui est loin d’être le cas !
Et en général, l’alpiniste n’est pas pauvre.

a l exception du refuge vallot, qui dans les années 2005 etait une véritable poubelle d altitude ( je sais pas depuis ) …j 'ai jamais eu a me plaindre, que ce soit refuge d hiver ou d éte

je reprends la citation d 'un autre contributeur , applicable sur 100% des refuges des écrins:

confort du refuge = accueil du gardien + savoir vivre des occupants, que ce soit refuge hiver ou d été.

Le reste n ‹ est que « materiel » et ca me ferait bien c… de transformer le refuge du Promotoire an annexe du Crillon, et changer l ›« humain » du gardien/la gardienne contre l esprit de tauliers d Hotels.

Ce n’ est que mon avis ( oui j’ aime bien l’ « esprit » Promontoire/Temple/Lavey que je pratique assez souvent avec mes enfants ) et non, je ne suis pas pour les « Hotels » d altItude et une forme de « dérive » ou un consommateur va finir pas penser que certaines choses lui sont « dues », comme il le ferait en plaine…

Un bémol quand même pour pas mal de refuges français: les toilettes sont souvent en nombre trop limités et/ou bien dans un état pas terrible (chiottes à la turc, trou dans une planche en bois…).
Ça ne coûte pas forcément très cher comme investissement et ça rend le séjour bien plus agréable. Par exemple, il n’y a que 2 toilettes opérationnels au printemps au refuge des Ecrins. C’est vite l’apocalypse quand le refuge est plein. C’est le seul ‹ confort › que j’apprécie en refuge.

[quote=« desnoes, id: 1171667, post:57, topic:110330 »]Un bémol quand même pour pas mal de refuges français: les toilettes sont souvent en nombre trop limités et/ou bien dans un état pas terrible (chiottes à la turc, trou dans une planche en bois…).
Ça ne coûte pas forcément très cher comme investissement et ça rend le séjour bien plus agréable. Par exemple, il n’y a que 2 toilettes opérationnels au printemps au refuge des Ecrins. C’est vite l’apocalypse quand le refuge est plein. C’est le seul ‹ confort › que j’apprécie en refuge.[/quote]

Pour moi ça reste le top question chiotte en collectivité : facile à entretenir et donc plus propre (en théorie).

Pas du tout. C’est ce qu’on veut nous faire croire. C’est l’offre qui est forte. Les douches et tout le bazar, c’est un argument publicitaire pour attirer le gogo dans ces refuges.

je ne choisis pas la course en fonction des prestations des refuges et je n’y ai même jamais pris de douche (d’ailleurs la majorité des refuges n’en n’a pas, il faut le souligner) car faut faire la queue ou j’arrive tard, je me contente du lavabo quand il existe car c’est tout de même agréable de pouvoir au minimum se rafraîchir.
Je doute que la majorité des montagnards choisisse un refuge pour se doucher, y’a des refuges toujours complets, douches ou pas.