Bonjour à tous,
Je suis étudiante en management du voyage et des loisirs et je travaille actuellement sur mon mémoire de recherche qui a pour thème les refuges et gîtes de montagne.
La question à laquelle j’essaye de répondre concerne le confort, souvent assez spartiate, que l’on trouve dans les refuges d’altitude. J’aimerai savoir si les alpinistes et randonneurs à ski sont satisfaits de l’offre existante ou s’ils aimeraient pouvoir trouver des installations moins rudimentaires, voir plus « luxueuses » comme celle du Roc de la Pêche (Vanoise) ou de certains hôtels-refuges suisses par exemple.
Est-ce que l’aspect un peu rustique participe à la satisfaction que vous pouvez tirer d’une course, est-ce que cela fait partie intégrante du goût que vous avez pour cette activité ou est-ce qu’un peu plus de prestations et de confort seraient parfois les bienvenus, quitte à en payer le prix ?
Sachez que le but de cette recherche est vraiment de recueillir des témoignages et vos impressions et que je n’attends aucune réponse précise, si ce n’est votre ressenti profond sur ce sujet.
Je vous remercie d’avance de vos réponses qui seront des éléments précieux à apporter à ma recherche.
Le confort des refuges
Très satisfait du confort que l’on trouve dans les refuges et du travail fait par les gardiens
Le but n’est pas de s’approcher du niveau de confort d’un hôtel… (même si les randonneurs aimeraient plus de confort souvent)
et c’est déjà assez cher comme ça (parfois tenté de ne pas y aller et d’opter pour une nuit spartiate en tente ailleurs)
Posté en tant qu’invité par marcomaroc:
Je considère que la rusticité des refuges fait partie de l’esprit montagne, du retour aux choses simples (le verre d’eau et le sandwich au jambon de P. Edlinger).
A un refuge, je demande une paillasse, une couverture, une soupe chaude et une bière fraîche, et la propreté bien entendu. Tout autre chose est pour moi superflue, ne correspond pas à ma pratique de la montagne et contribue à l’augmentation des tarifs pratiqués.
A l’heure où il est à la mode de parler de l’impact de l’alpinisme sur la montagne, proposer de plus en plus de douches chaudes (augmentation de l’utilisation de l’eau et de sa pollution, augmentation de l’utilisation du gaz) me semble absurde. L’hôtellerie de haute-montagne va à contre-courant de la limitation de cet impact sur la montagne.
Je ne suis pas retourné en Suisse depuis longtemps, mais il y a quelques années de plus en plus de cabanes disposaient d’édredons en plume, dont on peut se passer et qui représentent un investissement conséquent qu’il faut rentabiliser.
Tous ces efforts vers plus de confort devraient plutôt être employés à la dépollution des refuges et de leur environnement (toilettes, eaux usées, gestion des déchets).
Les refuges sont très bien comme ils sont pas besoin de plus, et puis il y a plus spartiate, dormir dans la rue 365 jours par an.
+1
Posté en tant qu’invité par Noisette2:
L’arbitrage se fait pour moi
- au coût
- au public rencontré et à l’esprit « montage » (indéfinissable bien sûr) des voisins de banc.
Les deux me poussent à privilégier le moins de confort possible. C’est un « refuge » donc s’il me permet de me « réfugier », même s’il y fait sombre, froid, humide et que je dors sur une planche, ça me va.
A ceci s’ajoute un régime alimentaire particulier (plus à manger, mieux, moins cher en sont les principales caractéristiques) qui me pousse généralement à me faire MA cuisine.
Si c’est trop cher ou trop fréquenté, qu’on y mange mal ou qu’on ne puisse que difficilement faire du hors-sac, je bivouaque ! Et vu le nombre de tente qu’il y a parfois autour de refuges à moitié vides, généralement les plus « chics », je pense que je ne suis pas un cas isolé.
L’idéal pour moi est donc la cabane non gardée spartiate mais propre où on glisse quelques euros dans un tronc, quitte à monter son bois et sa bière. Et ce même si j’adore papoter avec les gardiens (quand ils le veulent bien) !
D’ailleurs je ne sais pas en Suisse, mais en Autriche il ne manque pas de cabanes d’hiver où il y a du bois, une table, du papier peint clair, de petits rideaux vichy, un poêle qui tire et qui chauffe, des paillasses correctes (mais pas de couvertures), une ampoule et tout le « confort » d’un refuge, (parfois même bières fraîches en libre accès avec un tronc !) accessibles à qui demande la clé dans la vallée, pour 5 euros la nuit (tronc également). Juste de quoi rembourser l’investissement en considérant qu’il y aura beaucoup de nuitées mais pas de détérioration.
Posté en tant qu’invité par Dédé croissant:
Je pense que l’austérité d’un refuge sera à l’image du massif où il se situe : plus de confort = plus de fréquentation = plus gros parking en bas = plus de monde sur les chemins ; mais aussi plus de confort = plus cher = plus de travaux et de ravitaillements (hélico)
Enfin bref mon point c’est : chacun va avoir sa propre limite au confort, si on veut satisfaire tous les gens qui veulent aller voir une marmotte on va transformer la montagne en zoo. payant évidemment.
Donc non, pour moi pas plus de confort svp.
Mais ça pose du coup le problème dans l’autre sens, est-ce qu’on ne pourrait pas rendre les refuges moins confortables encore et réduire leur impact sur les écosystèmes ? et qu’est-ce qui est le plus dommageable, rénover des refuges pour plus de confort, ou rien qu’en les laissant en place, pérenniser une fréquentation des massifs qui a à elle seule un lourd impact ? Comment trouver le juste milieu entre la réserve intégrale et la base de loisir, qui satisfasse tout un chacun ?
Bon courage pour ton mémoire.
Qu’est-ce que je demande à un refuge ?
De me procurer un abri contre le vent, le froid, la pluie, la neige. De l’eau à proximité, éventuellement un réchaud à gaz, des paillasses et quelques couvertures (pas trop crad).
Les anciens refuges situés à côté des nouveaux sont très bien, quand ils n’ont pas été détruits (exemple: Sélé).
Surtout pas plus de confort pour les refuges existants, tournés par vocation initiale vers l’alpinisme. Le confort est le plus souvent suffisant mais suffisamment spartiate pour décourager un afflux massif de touristes.
S’il y a de la demande pour des refuges plus confortables, alors je crois qu’il vaudrait mieux créer des refuges séparés.
Le mélange des publics en refuge (alpi / randonneurs individuels / randonneurs en groupe / « curieux ») n’est pas facile à réussir : horaires de lever très différents, habitude ou non de faire ses préparatifs en silence, discipline acquise ou non dans l’usage des dortoirs : pas de sacs, pas de matériel, on tient sa frontale à la main avec les doigts devant la lampe pour éviter de balayer trois fois tout le dortoir avec sa LED en pleine poire quand on va pisser, etc. La présence de groupes, en particulier (randos accompagnées), pose un véritable problème de cohabitation.
Je pense qu’il faut vraiment de proposer 2 types de refuges : l’un pour ceux qui ont vraiment besoin d’être en forme le lendemain et qui acceptent la discipline du refuge « sportif » et l’autre pour ceux qui répondent « merde, on est en vacances » si on leur suggère de faire moins de bruit. Ou, si l’on veut : un pour ceux qui veulent accéder à la montagne et un autre pour ceux qui veulent que la montagne leur soit accessible.
[quote=« meze, id: 1171324, post:8, topic:110330 »][/quote]
les alpinistes sont forcément des gens respectueux?
Toutes ces réponses vont faire croire que les montagnards sont tous des adeptes de la promiscuité et de l’odeur de bouc alors que lorsqu’il y en a, y’a la queue aux douches !
Un alpiniste n’est pas un touriste ?
Et respectables ?
C’est une interaction.
Comme un spit dans une voie de TA?
J’attendais ces réactions. Bien sûr qu’on peut trouver des exemples comme ci chez ceux-là et lycée de Versailles. Mais il existe bel et bien une bonne pratique des refuges que les usagers alpinistes ont plus souvent intégrée que les groupes de rando très lambda. Lorsque les dortoirs sont distincts selon les usages, je perçois souvent la différence.
Pour les statistiques du tourisme sans doute si, mais même dans ce contexte je pense qu’il représente un segment « décalé », comme on dit en marketing.
Les motivations et préoccupations sont quand même très distinctes. Le touriste est d’abord en vacances ; le refuge est une étape pittoresque de son séjour. L’alpiniste est d’abord parti pour réaliser une course ; le refuge est un soutien dans la réalisation de cet objectif.
J’aime bien cette distinction, mais elle ne recouvre pas le type de pratique : alpinisme, randonnée, autres. Les contemplatifs ne sont pas par exemple les derniers à vouloir accéder à la montagne.
Il faut faire attention à deux écueils que l’on voit se profiler :
-
la distinction entre alpinistes et touristes qui n’a pas lieu d’être puisque l’alpinisme n’est qu’une forme de tourisme parmi d’autres et que les alpinistes sont aussi des touristes.
-
une certaine forme d’élitisme qui voudrait réserver l’accès à la montagne à seulement la catégorie de pratiquants à laquelle on appartient ou à défaut introduire une séparation physique avec les autres pratiquants.
Enfin, il faudrait introduire une distinction entre confort et hygiène.
Hein?
[quote=« Al., id: 1171364, post:15, topic:110330 »]
Hein?[/quote]
Détournement de la locution « vice versa ».
D’accord avec ça. Je n’ai pas l’impression que meze essaye d’établir une hiérarchie entre les promeneurs, les randonneurs et les alpinistes. Mais les comportements des promeneurs et ceux des alpinistes sont souvent différents. Ce que j’ai constaté, c’est que ceux qui sont le moins habitués à dormir en refuge ne se rendent pas forcément compte du bruit qu’on peut faire en agitant un sac en plastique pendant 10 minute, ou du dérangement d’une frontale dans la gueule au milieu de la nuit.
Quand on a un peu plus d’expérience, on se prépare rapidement et en silence. Donc à ce titre, je trouve aussi que les alpinistes sont en général plus discrets que les gros groupes de randonneurs par exemple
Haaaaa …
[quote=« Al., id: 1171366, post:17, topic:110330 »]
D’accord avec ça. Je n’ai pas l’impression que meze essaye d’établir une hiérarchie entre les promeneurs, les randonneurs et les alpinistes. Mais les comportements des promeneurs et ceux des alpinistes sont souvent différents. Ce que j’ai constaté, c’est que ceux qui sont le moins habitués à dormir en refuge ne se rendent pas forcément compte du bruit qu’on peut faire en agitant un sac en plastique pendant 10 minute, ou du dérangement d’une frontale dans la gueule au milieu de la nuit.
Quand on a un peu plus d’expérience, on se prépare rapidement et en silence. Donc à ce titre, je trouve aussi que les alpinistes sont en général plus discrets que les gros groupes de randonneurs par exemple[/quote]
Quid de l’alpiniste débutant et du groupe de randonneurs expérimentés et habitués aux refuges?
Je suis en partie d’accord : il existe bel et bien des approches différentes qui ne coïncident pas complètement avec le type de pratique. Mais qui ne m’en semblent pas complètement indépendantes non plus. En revanche, je ne comprends pas l’exemple : je ne vois pas en quoi j’aurais suggéré que le tempérament contemplatif ou la motivation contemplative puissent être étrangers à une approche montagnarde ; ceux qui me connaissent dans la vraie vie seraient les premiers surpris !
J’ai répondu là-dessus plus haut et je ne partage pas tout à fait ce point de vue. Pour ma part, je ne vois pas du tout la réalisation des courses dont je rêve comme un moyen agréable parmi d’autres d’occuper mes vacances. C’est une démarche qui n’a rien à voir avec la visite d’un site, d’une curiosité ou une étape distrayante dans un séjour.
Mon propos ne prétendait nullement réserver l’accès à la montagne à qui que ce soit, ce qui serait tout de même particulièrement outrecuidant. Mais en effet, je pose la question d’une distinction entre des refuges à vocation différente, pour répondre à des attentes différentes. Il ne s’agit pas d’élitisme mais d’une préoccupation de cohabitation. Les refuges qui ont plusieurs dortoirs et répartissent les occupants selon l’heure du lever permettent déjà d’atténuer les tensions nées des différents usages.